Regards sur l'éveil
Café philosophique, littéraire et
scientifique
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Posté par différents auteurs anonymes
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La sécurité à l'intérieur de la terreur
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Même si j'ai vécu ce que j'appelle
humblement
l'éveil (c'est un terme commode qui ne signifie nullement avoir atteint
le sommet d'une montagne), je ressens parfois la terreur de le revivre.
Pourtant, cette expérience m'a réellement libérée, déchargée de
tout un poids de certitudes et de peurs que je croyais devoir porter.
Cette expérience est vraiment une libération dans l'absolu. On
ouvre brusquement les yeux découvrant soudain qu'on les avait fermés.
Mais quand, par cycles réguliers, je suis ramenée à mon petit moi,
quand cette expérience n'est regardée qu'à travers la vitre de mon
mental (un peu comme une personne ayant une très bonne vue qui mettrait
les lunettes d'un myope), je retrouve cette terreur qu'ont sans doute
éprouvés les disciples de Ramdas.
Cette terreur de renoncer à ce qui nous semble si familier.
Bien sur l'élan d'être sauvé est naturel et vient des profondeurs de
soi chez tout être humain ayant un peu souffert.
Qui voudrait continuer à souffrir éternellement?
Mais justement si le cheminement spirituel est motivé seulement par
le refus de la souffrance, il peut ne tourner autour que de cela. Comme
un disque rayé...
Se délivrer de la peur en dépassant une peur plus grande.
En fait, on a peur des souffrances que nous impose la vie mais
elles sont si familières que face à cette perspective d'inconnu total
qu'offre la voie de l'éveil, l'être (disons celui qui croit être myope
alors que ce sont ses lunettes qui sont en cause) se rétracte...
Au stade où je suis maintenant, peut-être aurai-je agis comme les
disciples de Ramdas...
Toutefois je me souviens avoir ressenti dans cette expérience de
dénuement intérieur total une impressionante sécurité intérieure.
Cette sécurité que j'avais tant cherché sur d'autres plans bien
moins sûrs et que je trouvai là, évidente, au coeur même de la plus
incroyable terreur.
Une sécurité proche sans doute de ce que certains appelle béatitude.
Cette peur de renoncer (aux lunettes de myope) agit en moi parfois
insidieusement, sans même que je m'en aperçoive, sous la forme de
raisonnements très censés ou même de paroles spirituelles que j'aurais
cristallisés et de ce fait tuées...
Peut-être renoncer signifie d'abord renoncer à toute peur, traquer la
peur sous toutes ses formes... traquer la non-vérité. |
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Mon expérience est que tout peut être occasion
d'éveil ... la Conscience est déja éveillée ... l'éveil est la
rencontre de la conscience individuelle avec sa source ... on peut être
amené sur le chemin à rencontrer des personnes profondément engagées
dans un processus de vie qui nous font pressentir Autre chose ... c'est
un peu leur mission qu'elles remplissent naturellement de par leur
engagement.
Les 'maîtres' sont des catalyseurs... qui peuvent amener à une
prise de conscience ... mais la notion de maître est peut importante en
soi, même si on peut être amené à fréquenter un enseignement, ou une
personne, de façon régulière parce que cela nous correspond ou nous
convient.
Le vécu est très important, d'abord pour soi ... puisque c'est la
possibilité du grandir, non de l'individu mais de la personne. Mais le
vécu ne provient pas des efforts de l'individu, plutôt de son
effacement devant la Personne qu'il est réellement. Au delà le Silence
qui est source de la personne et de l'individu supposé....
Mais tout ne peut se partager par Internet puisque certaines
rencontres se font au Coeur. La relation est là. Tout comme
l'Intemporel n'éprouve pas la nécessité de nier le temps, la certitude
intrinsèque de la Rencontre ne souffre pas vraiment de démonstration.
Le reflet ne sera jamais qu'un reflet, ... d'une lumière pourtant
toujours présente. L'Indicible ne peut être dit mais il est nourriture
en Soi et pour tous. |
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je vous propose un poème-boutade qui pourrait avoir pour titre : « Comment trouver la surface de Dieu... » :
On est à la surface de Dieu quand, reposant sous un arbre ou faisant la planche sur la mer, on est à fleur de peau.
Par cette fleur, le zéro que nous sommes s'incorpore à l'infini qui nous baigne.
Conclusion :
La surface de Dieu, qui nous habille sur mesure, est celle d'une fleur.
HI-HAN LA SCIENCE
PS - Je suis le dernier mohican de la dynastie des HI-HAN, et je
cherche, moi aussi (dès que le moi-machin occupé à "gagner sa vie"
s'écrase un peu), je cherche dans ce pêle-mêle magique de la réalité,
la fête, le jeu inépuisable des vagues, le ruissellement de leur rire,
la folle, la délicieuse, la merveilleuse cruauté de ce monde.
Eternellement vôtre...
Ganapatrak |
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En somme, dire les choses, c'est d'abord les
recevoir, les percevoir. Je vais même volontiers jusqu'à les incarner.
Les respirer.
Cette première étape est déjà une vaste entreprise, un gros
travail de mise en liberté. Une vie ne me semble a priori pas
suffisante pour y parvenir. Mais parfois une éclaircie se présente, une
clairière, une résonance. Et puis, quand on prête l'oreille, ce
cheminement d'une source, ce courant souterrain, ce bruissement
signalant telle brise invisible ... l'ombre d'un train de nuages
brossant le paysage à l'intérieur...
La deuxième étape, lorsqu'enfin on s'est peu ou prou identifié à
ce qui EST : la réalité - cette réalité qui m'apparaît souvent comme un
grand rire de l'univers, rire perceptible ici dans le vol d'un bourdon,
là dans un pas de danse, plus loin dans l'étirement de plaisir d'un
chat qui se réveille - la deuxième étape, donc, c'est de DIRE... de
rendre son étonnement, de jouer cette musique des choses.
De dire, oui, ou de jouer cette musique dans un langage qui soit le
plus possible le produit naturel de la vie : la rencontre entre soi et
le monde. Est-ce un évènement - ou est-ce une fleur ?
Une fleur, plutôt, une fleur de la conscience dont le fruit sera un
tableau, un récit, un geste de ferveur, une simple bouffée de joie...
Bref : une expérience de plus au tableau - au trésor - de l'univers.
Quant à dire qui est "soi"...
On ne peut que le pressentir, l'intuiter. Aujourd'hui, à
Pondichéry, un dimanche après-midi de Septembre, dans la lumière
tamisée du douzième parallèle Nord... je dirais que "soi" - très loin
au-delà de moi - c'est : la générosité d'être.
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La conscience étant
par attention constante
l'intervalle se glisse dans l'instant
Ayant par habiles moyens
fait tienne cette demeure vibrante
tu y renonceras
Par coeur |
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