Regards sur l'éveil
Café philosophique, littéraire et
scientifique
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Posté du 30
avril 2006 au 14 décembre 2007 par dez
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Se refaire un ego
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Ayant subit des épreuves assez dures
psychologiquement dans ma vie (j'ai 25 ans) j'ai cherché une voie vers
l'éveil via la méditation il y a de cela 5 ans (même si je
méditais sur mon moi, sans le savoir, déjà vers l'âge de 8-9
ans )
qui m'a amené direct à l'hosto psychatrique pour un séjour de 3
semaines. J'ai réussi à refaire surface peu à peu et me suis guerri
intéreurement tranquillement en retrouvant la trace d'amis que j'avais
perdu de vue, me suis reconstruit, ai vécu une vie que je qualifierais
de normale pour qqun de mon âge. Mais, paf! Les "démons" que je pensais
avoir définitvement rayé de ma vie son réapparus en Juillet dernier
après un pétard de trop dans une soirée (la drogue c pas bon). Donc
re-hosto psy pour qq jours, mais j'avoue être un peu perdu dans mon
mental toujours (pour donner une image, comme sur une photo dans
"retour vers le futur" où Marty McFly s'efface peu à peu, j'ai parfois
l'impression de disparaître mentalement, très déstabilisant). Alors je
m'accroche comme je peux à ma vie, renoue des liens avec ma famille,
essaye de me refaire un ego ""potable"" avant de vouloir le faire
quitter la baraque trop vite (même si il s'enfuit sans crier garde par
moment). |
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Beat
Generation
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Allez, je me lance car je n'ai pas encore
lu de
sujet sur ce grand courant littéraire américain et cette fameuse
écriture de l'instant qui peut "réveiller" (voir bousculer).
En ce qui me concerne ce genre de littérature a été un déclic, ca m'a
touché aux trippes sans crier gare, les mots crus, la tendresse (pas
si) cachée et le cynisme de Charles Bukowski dans Women et ses Contes
de la folie ordinaire, la folie couchée sur papier d'Hulbert Selby Jr
dans le Démon, l'exaltation mystico-poétique de Kerouac sur la route et
avec ses amis les clochards célestes, vagabonds illuminés, la curiosité
humaine, la soif de connaissance, et l'humour particulier d'Henry
Miller dans ses Tropiques (sutout celui du cancer pour moi), et la
bataille incessante de John Fante fasse à un environnement familiale
hostile de prime à bord dans Bandini, puis la démerde pour devenir ce
qu'il veut devenir, grand écrivain de la vérité dans son recueil Grosse
faim. Une littérature qui a soif de liberté, de vérité, qui ne triche
pas vis à vis du lecteur. On va droit au but ici, pas de demi-mesure,
c'est oui ou non, pour le meilleur ou pour le pire. Ce qui me touche
c'est que tout cela reste profondément humain, ancré, souvent triste
aussi, mais comment ne pas être triste face à ce qu'on leur proposait
aussi, une amérique désabusée, livrée à elle même (a-t-elle changée
depuis?).
Ca c'était pour les morts.
Chez les vivants que je connais moins, il y'a Douglas Coupland qui
m'a beaucoup marqué, avec Génération X, où des employés de bureau
(entre autres) décident de tout plaquer pour aller vivre dans le
désert, à 3, sans le soucis quotidiens que leur apportait leur vie
sociale d'antant, et en essayant de faire accépter cela à leur famille
tant bien que mal. "Toutes les familles sont psychotiques" aussi, ou
là, c'est plûtot axé sur une famille donc, qui vie un grand n'importe
quoi du côté de miami et dont la fille handicapée physique (la seule à
avoir les pieds sur terre) s'apprète à aller faire un tour dans
l'espace (sisi). Brett Easton Ellis et son exercice de style
particulier American Psycho, ou là un golden boy qui a tout pour lui se
met soudainement en tête de semer la terreur sur New York, en
trucidant, décapitant, violant pour se prouver qu'il éxiste autrement
que dans son monde professionnel.
Quel rapport avec l'éveil me direz vous, je n'en sais rien moi
même, juste une prose proche de la réalité, vivante et fraiche, sans
complaisance ni clichés, qui peut dérouter c'est certains mais fait
sauter pas mal de préjugés. Ces écrivains ne sont nullement éveillés,
mais je pense que certains en était très proche sans le savoir (Miller
n'a-t-il pas dit de Krishnamurti "il est unique", et Jourdain avait lu
ce même Miller avant sa prise de conscience soudaine). |
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Moi,
toi et tous les autres, de Miranda July, 2005
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Quel beau titre n'est-ce pas ? ;)
Je voulais vous parler de ce film indépendant américain, qui je trouve
rejoins par certain côté American Beauty ou Forrest Gump, par la
simplicité enfantine qui y règne ou la désinvolture.
Ca parle de connexions humaines dans une ville paumée de
l'amérique du nord (comme on en trouve beaucoup), des gens à la
recherche de contact et qui vont utiliser les moyens les plus fous pour
y parvenir (l'enfant de 8 ans qui tchat sur internet, l'artiste qui
utilise tous les stratagèmes de son imagination pour provoquer ses
rencontres, un père entre deux eaux un peu déboussolé se laissant
guider par la marée etc...)
Entre poésie, contemplation, humour, joies et tristesses, Miranda
July (qui joue le rôle de l'artiste dans le film) tresse des portraits
contradictoires, qui n'ont pas grand chose en commun (ou dès fois même
rien du tout) et arrive à faire une mixture qui prend malgré tout entre
les différents protagonnistes (en allant de l'enfance à la vieillesse).
Ce qui m'a touché dans le film c'est cette espèce d'innatendu qui
apporte des coupures là où l'on s'y attend le moins, je me faisais
plusieurs fois la remarque sur le côté guimauve de certaines scène,
puis on se retrouve d'un seul coup projeté dans une situation plus
qu'improbable, une rencontre fortuite et décalée. Le film est assez
court, donc je ne vais pas disserter trop longtemps dessus, je ne peux
que vous inviter à y jeter un oeil ! |
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