Regards sur l'éveil
Café philosophique, littéraire et
scientifique
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Posté
le: Ve 7 juillet 2006 par Drizzt
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Eckhart Tolle
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Cela fait des années que je m'intéresse au
Bouddhisme et me dit qu'un jour, je finirai le crâne rasé à pratiquer
Samatha, puis Vipassana en finissant par le Dzogchèn avec un bon guide.
Suite à la lecture du livre de Tolle "Nouvelle Terre", je commence
à remettre en question cette possibilité, mais en même temps, ce
pouvoir de transcendance que ses mots contiennent ne me parraissent
néanmoins pas suffisant pour pleinement réaliser la vérité sans forme,
le véritable éveil durable.
J'ai eu certes une jolie expérience..qui est survenue lorsque je me
trouvais dans une situation très difficile, de souffrance immense,
voire intolérable, je suis parvenu à un état de lâcher prise total en
ouvrant simplement ce livre et en relisant au hasard une page.
J'ai soudainement conscience que je n'étais pas ce "moi"
malheureux, dépendant des conditions de vie, de cet égo en mal d'amour.
j'étais la conscience consciente d'elle même avant l'identification à
la forme, à ce corps, et même à ce mental psychologique. Comme Eckhart
l'exprime si simplement et efficacement.
Cette destruction soudaine, ce dégonflement de l'égo qui a eu lieu chez
moi n'était pas définitif, loin de là..
Quelques jours plus tard, le train train quotidien aidant, le
fameux couple égo-mental avec son cortèges des 84.000 Passions a vite
reprit le dessus face à cette expérience pure de la conscience de
l'immédiateté, éclipsant la pure expérience de "l'être", ne laissant
plus qu'un vague souvenir dans mon sillage...
Il y a quelques jours, de nouveau, j'ai une fois de plus effectué
en lâcher prise total, parvenant encore à cette cette paix, cette
certitude innébranlable de l'être, que quoiqu'il puisse se passer, que
tout est bien, qu'il n'y a rien à chercher, rien à faire, je suis en
profonde paix malgré la situation chaotique dans laquelle je me trouve.
Malheureusement je crains encore une fois que cela soit temporaire.
Alors, une question logique vient à moi, comment l'éveil véritable
peut-il se situer au delà de l'impermanance ? dont mes expériences
prouve qu'elles y sont soumises ? |
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Ayant
vécu de nombreuses années dans un faux
sentiment de "moi" tout comme toi, je sais combien il est difficile de
faire perdurer et vivre cette nouvelle conscience de l'être. il y a une
véritable bataille intérieure entre le côté ombre et lumière qui
s'engage, d'un côté le "moi" ordinaire de tout les jours qui déprime,
calcule, pleure, se raccroche, ce côté de nous même qui ignore tout de
l'immensité de l'instant présent ne peut supporter de se voire dévoiler
à la lumière, se sentant en danger de mort
il peut contre attaquer de manière très violente.
Ce qui est et a été mon cas.
On a l'impression de se perdre, c'est la peur de la mort qui sous
tend et empêche cette évolutio de se produire rapidement sans douleur.
L'égo se sait en train de mourir et veut partir en faisant un coup
d'éclat justement, avant de partir...
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Aussi loin que remontent mes souvenirs, je
me
rappelle toujours avoir été sous l'emprise de ce cadeau -parfois-
empoisonné, de ce questionnement présent avant même que je ne sache
formuler correctement ce que je cherchais..ce grand "Qui suis-je ?".
Dès l'école Primaire, je contemplais les yeux de mes petits camarades
en me demandant si ils ressentaient la même chose que moi...je devais
probablement sentir intuitivement que non. Ce qui au lieu d'étancher ma
soif, ne faisait que la nourrir...m'étreignant d'une solitude de plus
en plus diffuse comme enveloppé d'un épais brouillard, et ne sachant
pas que le brouillard était un état passager, car je ne connaissant que
ca...je me trouvais dans la totale incapacité à transcrire ce que je
ressentais. Ma conscience avait sans doute besoin de mots pour
s'éclairer elle-même à travers la brûme persistante.
J'ai tellement cherché mes réponses dans les yeux des autres, dans
leurs comportements. La traduction instantanée d'un questionnement bien
incapable d'être formulée à haute voix, car ma tête ignorait même que
je cherchais quelque chose, c'était plus profond que ca.
Depuis lors, je parviens plus ou moins à mettre en forme et à faire
jaillir en mots la vie qui coule à travers moi et qui cherche à
s'exprimer à travers les multitudes de couches de vases dont mon mental
un peu névrosé est constitué, et ca soulage un peu. Même si il est
quelque part encore plus douloureux d'être conscient que la plupart du
temps, c'est cette fameuse émotion non particularisée appellée "Peur"
qui prévaut dans presque chacune de mes intentions, du lever au couché,
et je le sais...que dans mon désir d'union avec une quelconque très
charmante samantha, ou Laura, ou miranda ou...se cache l'espoir fou de
mettre un terme à ce sentiment d'incomplétude, qui se situe quasiment à
la racine de mon être, pas tout à fait car ce qui se situe en dessous
est plus lumineux que ca, je le sens, je parviens presque à visualiser
ce qui se situe au niveau en déça de cette peur,profondément ancrée.
Que je vois, que je conscientise, contre qui je me bat, maladroitement,
que je renforce sans doute en me faisant son enemi. Je ne sais pas,
j'apprends, j'apprends à désaprendre...à moins qu'il ne faille
apprendre tout court ? parfois je sens la réponse, tout naturelement
pour la perdre le lendemain. Et ensuite j'attends de nouveau...pour ne
plus devoir attendre.
J'ai eu tendance à croire qu'en mettant en lumière par l'attention
consciente ces vieilles habitudes qui ont tellement eu le loisir de
créer des canevas, tel une rivière s'installant confortablement dans le
lit d'un sol sabloneux pour finir par le modeler et le creuser à sa
guise. Je croyais qu'avec la conscience, il m'était possible de
résorber ces puits. Et bien non, double maléfice! A présent je sais,
mais le trou est toujours béant, et peut-être commence-je à sentir que
la clé se trouve dans le fait de cesser vouloir le remplir, le combler
à tout prix, dans un abandon total à ce qui est, que je parviens à
parfaitement comprendre intéllectuellement, mais que mon être se refuse
à admettre, par peur ? Le cul entre 2 chaises, je ne veux pas
m'abandonner, lâcher prise radicalement, mais je ne veux pas non plus
stagner dans cette position. Maintenant j'ai peur d'y rester bloqué
Puisse-je d'une pichenette, me faire basculer dans l'autre monde,
et me retourner comme un gant de toilette....ah ben non, c'est un désir
de l'égo ca, mince alors!
Le serpent se mord toujours la queue, c'est douloureux mais il ne
daigne toujours pas comprendre, le saligaud!
Ce n'est pas grave, tout est bien, finalement...à moins que ... |
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Je n'ai pas le sentiment qu'en
m'abandonnant, en
cessant de vouloir faire disparaitre ce sentiment d'incomplétude, qu'il
disparaitra de lui-même à ce moment là...Je suis presque sûr que le
"subitisme" n'est pas pour moi, même si, dit-on, l'eau chauffe
lentement, mais bout, vite! |
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Il m'arrive, la plupart du temps en lisant
Eckhart Tolle par exemple de littéralement voir, l'illusion pour ce
qu'elle est....je vois que tous les problèmes ne sont que des illusions
du mental, et n'ont pas d'existence propre. Cela m'arrive de jouir de
cette réalité pendant tout au plus quelques jours...ensuite, l'emprise
du temps psychologique refait surface. pour m'encapsuler de nouveau
dans ce sentiment d'incomplétude. Dans le fardeau du temps
psychologique!
Je sais à ce moment là que j'ai perdu la vision "claire" (je ne
sais pas comment le dire autrement). Ne subiste qu'un vague souvenir,
souvenir auquel je m'accroche, et qui entretient le cercle vicieux.
Difficile de mettre en most des mécanismes aussi subtils!
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The thin red line, de Terence Malik
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Ce génie du cinéma, pu plûtot cet humain qui a
saisi pleinement le sens de la beauté de toutes choses, et
l'immédiateté parvient à mettre en film l'essence même de ce qu'est la
spiritualité, notemment à travers ses 2 dernières oeuvres qui devrait
directement figurer en haut du panthéon des créations artistiques
humaines, à savoir:
"The thin red line" et "The New world"
dans le premier, on suit le parcour d'un être éveillé, interprêté
par Jim Caviezel dans un contexte cauchemardesque, il campe un
personnage se situant au delà de la guerre et de l'horreur manifeste..
Ce film est d'une sensibilité et d'une justesse ahurissante, jamais le cinéma n'avait été aussi spirituel selon moi.
The new world est tout aussi fabuleux, pour le spectateur avertit.
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