Regards sur l'éveil
Café philosophique, littéraire et
scientifique
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Posté du 30 septembre 2006 au 12 juin 2007 par khoan
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Altérité
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Pensez-vous que l'altérité n'est qu'une
illusion
? Mais dans ce cas c'est l'être même qui devient une pure "vue de
l'esprit", sa suspension gommant alors toute identité...Pourtant, par
ce "sens" qu'est l'empathie, l'autre ne nous est pas radicalement
autre, tout en demeurant irréductiblement singulier...Ce n'est pas tant
la distance perceptuelle entre l'autre et moi que je voudrais voir
s'effondrer que la distance causée par la froideur du manque
d'empathie. Je veux éprouver l'autre non comme une extension
(shamanique ) de mon moi, mais comme le lieu d'un emmerveillement qui
multiplie par son altérité la conscience que j'ai de moi-même. Mon ego
est merveilleux, il est le point nodal grâce auquel je ne suis pas un
solide quelquonque indifférencié parmi qu'autres solides quelquonques
plus ou moins animés d'une vie propre. J'ai un NOM, j'ai un lieu à moi
que j'ai la liberté d'ouvrir à l'autre, voir au tout autre. ( Car tout
binaire n'est pas illégitime ) Là où je me refuse à l'autre, là je ne
suis plus dans "l'ego", je suis dans le mal...Je suis irréductible à
l'unité impersonnelle, je suis communiable dans l'unité créée, recréée
même par l'amour. L'unité impersonnelle dans l'indétermination n'est
que le lieu d'un retour à l'état
précédant la vie. Pour moi, "l'eveil" c'est un surcroît de vie et
de personnalité, une personnalisation maximum, être à l'infini
débordant de vie; ce ne peut être un retour à une "paix" de
l'indétermination, le non-être n'est pas ma voie. Ma voie c'est la VIE
à l'infini. Mon ego devra donc être domestiqué , mais O grand jamais
éteint, car il est l'organe grâce auquel j'aspire reçoit et manifeste
l'amour...Je ne suis pas une apparence, mais une conscience active, ni
les autres ne sont que des apprences, mais ils sont aussi réèls que moi
! Ecoutez bien : là où j'ai constaté qu'à mes yeux autrui est moins
réèl que moi j'ai 2 options qui engagent tout mon destin spirituel :
soit je me rends moi-même aussi irréèl que les autres le sont à mes
propres yeux (voie du "yoga" de l'impassibilité ) soit je rends les
autres aussi réèls à mes yeux que je le suis moi-même, voie de
l'amour... Mesurez-vous l'enjeu de ce choix ? L'amour c'est l'unité de
deux AVEC LA CONSCIENCE DE LA NON-IDENTITE...Et ca va très loin... |
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Il
DESCEND...Mais je ne reconnais rien de moi
dans cette révélation, ma conscience est totalement modifiée et rendue
capable pour le temps de la contemplation, de contempler (capax dei)...
Puis, à l'initiative d'en-haut, l'expérience cesse, et je me retrouve
dans mon mini-moi, au milieu d'un monde difficile, avec mes problêmes,
mes faiblesses et mes combats...Il ne reste qu'un souvenir vague, mais
amoureux et un lien pénible de responsabilité...J'ai la conscience
parfaite d'être un récipiendaire "passif", mon acquièsement a précédé
la "rencontre", mais son contenu est une survenue d'un tout autre
absolument infigurable, incréable mentalement, inadapté à mon cerveau
si je puis dire, qui ne peut pas ni ne pourra jamais CA...Je ne suis
pas sûr de ne pas être hors sujet à l'égard de votre message;
inaccoutumé que je suis au langage philosophique et à ses
concepts...Par contre, je pense que pour ce qui est du thème de
l'éveil, il doit bien y avoir du grain à moudre. La conscience est un
vase qu'IL semble pouvoir élargir comme bon lui semble...Ensuite, pouf,
bonjour la vie commune, finies les beautés morales transfinies qui
s'épousent en une symphonie de perfection personnelle sans bornes. Ma
conscience peut connaître quelque chose qui vient du dehors
d'elle-même, c'est cela que je voulais dire, mais si vous me demandez
si c'est ma conscience qui connait, oui, c'est elle, "ouverte" jusqu'à
plus soif, mais c'est elle qui perçoit... Ce que contient la conscience
de mon "visiteur"... |
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Alors
reposons la question ainsi : Quelle clé Augustin a t'il utilisé pour
que la porte s'ouvre ? Quelqu'un
lui aurait-il ouvert du-dehors ?
La clé est à la fois en quelque sorte le dedans et le dehors de la
prison, mais surtout, quelle est-elle ? Qu'est ce qu'Augustin a
actionné pour que ce qui lui était fermé lui soit ouvert ? Augustin,
dans son exclamation magnifique chante "la beauté tant aimée" plus
qu'un concept parfaitement abouti. C'est une chose remarquable que le
langage utilisé spontanément par l'heureux récipiendaire de cette
expérience se situe sur le plan affectif, et non philosophique; qu'il
ressemble à une déclaration d'amour, plutôt qu'à une démonstration
rationnelle. Je pense que c'est le signe de quelque chose, que cela
recèle en soi le témoignage du contenu de son expérience. Ce n'est pas
un "eurèka" que l'on entend, mais bien un chant d'amour ! Je ne suis
plus très sûr que le chant ravi de l'auteur se situe sur quelque niveau
logique que ce soit quand je l'écoute.
Je ne m'intéresse pas tant, je dois l'avouer, à la possibilité
qu'a une telle expérience d'être ou non rationalisée, mais bel et bien
vécue. Ses modes, et j'ose dire la "gnose" (la capacité d'exprimer une
expérience spirituelle) ne peuvent que suivre la révélation, elles n'en
sont que la conséquence. Je ne suis pas non plus persuadé que la
trancendance à laquelle je pense soit concevable intellectuellement, et
pour dire simple, elle ne l'est pas...Je me souviens de cette idée qui
m'avait traversé alors que la contemplation m'avait tellement touché
que je ne désirais plus rien (même pas mourir...) que je me disais
qu'on m'avait gréffé un nouveau cerveau grâce auquel je voyais
l'exquise splendeur d'un être au caractère divinement proche, bon,
délicat, attentif, souverain, d'une beauté MORALE qui contemplée comme
à perte de vue apporte la sensation très claire très évidente qu'on est
au paradis...
je sentais en même temps mon coeur au niveau du plexus solaire qui
était comme meuble et imbibé d'une lumière douce qui fait fondre et
répand au fond de l'âme une clarté plus tendre qu'une mère et qui
apporte une paix
indescriptible. Je chantais toute la journée. j'étais resté
souriant pendant si longtemps que j'avais mal aux machoires, même dans
mon sommeil, je continuais à jouir de la présence, j'étais blotti dans
le coeur d'une sécuité qu'aucune bombe au napalm jetée à mes pieds ne
m'aurait enlevé. je l' aurais regardé tomber avec le sourire, sentant
sur moi l'onction délicieuse. j'ai observé par la suite que l'éclat de
mes pupilles a changé et cela jusqu'à aujourd'hui. Tous mes proches ont
remarqué cette clarté nouvelle de mes yeux dans mes yeux du jou au
lendemain. Parfois, quand j'ai un coup de cafard et que je me regarde
dans la glace, je remarque encore cette lumière que je n'avais pas
avant cette rencontre.
Cette beauté tant aimée ne se laisse pas réduire à des concepts,
elle ne se laisse pas enfermer dans le langage. J'étais tout simplement
dans le "ciel" et non dans un "ciel" que contiendrait la matière, ni
même la fine pointe de ma conscience . Je n'étais pas "éveillé",
j'étais intérieurement ressucité. je chantais sans arrêt des louanges
adréssées à jesus qui me semblait si proche que l'appeler "mon chéri"
me semblait naturel...Je savais qu'il repartirait à un moment ou à un
autre, mais sa présence si fortifiante banissait toute inquiétude: Un
tel être ne pourrait cesser de m'aimer, il pourrait seulement me rendre
aux responsabilités de ma liberté, et de mon plein gré, je le
laisserais s'eloigner sans caprice. Je sais que quand il se retirait,
avec cette délicatesse, cette politesse irrésistible, je lui disais
"merci d'être ce que tu es, tu ne me laissera jamais, jamais , jamais.
Oh merci à toi d'être le dieu que tu es , je t'aime, je t'aime, je
t'aime, merci."
Et je ne suis pas une mauviette, j'ai pratiqué divers arts
martiaux costauds et supporté de bien lourdes épreuves...Mais voyez,
nous étions parti sur une affaire de niveau logique, et voilà où je
suis rendu... |
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