Regards sur l'éveil
Café philosophique, littéraire et
scientifique
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Posté du 31
mars au 26 avril 2005 par Martine
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Approche
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J'ai vécu (comme beaucoup) des expériences
spirituelles très belles et très inspirantes et pourtant "je" persiste
dans l'ignorance et "mes" actions en témoignent...
C'est comme si à chaque fois, je m'approchais d'un seuil, assez
pour voir ce qui se passe au-delà mais pas suffisamment pour y
disparaître tout à fait... J'en reviens donc et guère plus avancée
qu'avant...
Et le paradoxe, bien sûr, c'est que je ne peux rien y faire sous peine
de renforcer le jeu de mon ego...
Le "faire" est cependant incontournable, ne serait-ce que pour
permettre à l'énergie de se déployer, mais faire dans l'idée d'arriver
à un résultat est bien évidemment toujours alimenté par cet ego qui, ma
foi, a bien des tours dans son sac...
Le chemin vers l'éveil est décidément bien celui du paradoxe...
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Je pose une question... elle tourne
inlassablement dans mon esprit... se diverticulant, se ramifiant,
revenant sur ses pas, s'arc-boutant, se focalisant, puis repartant de
plus belle... Puis la réponse fuse : "Ne pas savoir !"
Alors il advient comme une grâce de me retrouver dans une dimension
nouvelle : celle du non-savoir où l'innocence, l'ouverture et
l'incertitude sont les garantes de l'intégrité de mon cheminement...
Dans cet espace instantané qui se crée continuellement comme le sol
se créerait sous mes pas à mesure que j'avance, l'énergie issue du
vide, de ce vide vivant et vivifiant, est là me portant sur ses ailes
bleutées...
Ne pas savoir... et tout questionnement futile s'évapore, les
points d'appui tant recherchés se révèlent béquilles illusoires... Je
tiens debout et c'est ça le miracle... je parle, je rêve, j'aime...
"Je ne sais pas" a pour synonyme "j'aime"... Pourquoi ? Je ne sais
pas...
J'aime sans savoir et sans connaître... J'aime pour aimer et
peut-être même pas, comme si cela faisait déjà peser un poids si léger
soit-il ... Le poids de l'ombre d'une explication, l'ombre d'une
justification, l'ombre délicate de l'aile du papillon...
Qu'enfin libéré de toute pesanteur, l'amour déborde de cette coupe
vibrante du vide du non-savoir telle une rivière en crue joyeuse et
insolente, quitte les rives figées de certitudes, s'épanche libre et
nourricière sur les êtres, les terres, pour rejoindre l'océan...
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