Regards sur l'éveil
Café philosophique, littéraire et
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Posté du 9
au 26 février 2006 par mouniprema
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Je ne peux pas penser à toi
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Je ne peux pas penser à toi.
Penser à toi, ce serait penser à un autre que toi.
Car toi... tu es hors de toute atteinte de la pensée.
Penser à toi,
ce serait penser à une image que je me suis faite de toi.
Ce serait t'enfermer dans un souvenir,
te placer dans un passé imaginé,
dans un hier figé, pétrifié,
ce serait te statufier dans un temps qui n'existe pas.
Non, je ne peux pas penser à toi
car ce serait te placer à l'extérieur de moi,
ce serait faire de toi un objet,
objet de contemplation ou d'adoration,
objet d'un jugement positif ou négatif,
objet d'une interprétation mentale toute subjective
sur ce que tu ne peux être.
Je ne peux que te vivre en silence
en laissant le silence anéantir toute pensée d'un toi et d'un moi
et respirer le parfum d'un inaliénable et mystérieux amour
dans un coeur à coeur en dehors du temps,
en cet instant sacré, insaisissable, imprégné d'éternité. |
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L'Amour, je le sens comme notre Êtreté,
l'essence de notre Être.
L'Amour est le parfum de l'Un qui se diffuse spontanément d'un coeur à
un autre coeur.
L'Amour n'est pas pensable, imaginable, explicable. Il est notre
mystère, un abîme de silence d'où peut émerger d'une façon inattendue
un Verbe créateur. Parole qui naît et meurt dans le silence sans
personne pour se l'approprier.
Au sein de l'Amour impensable, l'amant et l'aimé n'existent plus..
Ils sont dissous dans l'immensité d'un silence au sein duquel toute
identité personnelle a disparu. L'Amour nous ramène à l'Inconnu de
notre être qui nous fait sentir que tout ce qui peut être connu,
défini, saisi de nous n'est pas ce que nous sommes.
Notre tâche est d'être Amour, de vivre à partir de notre mystère et de
le goûter dans le coeur du monde.
Oui, être Amour et laisser l'Amour, le parfum du monde, faire ce qu'Il
veut...
L'Amour n'est pas une histoire entre deux êtres mais un Feu qui
brûle toutes nos fausses identités enchaînées à la dualité d'un moi et
d'un autre pour nous ramener "chez nous" : dans la demeure intemporelle
de l'Un .. que nous n'avons jamais quittée.
A la joie de communier dans l'Essence-Amour que nous sommes depuis
toujours... |
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Pour moi, la singularité d'un être est le
parfum
unique qu'il dégage quand je ne l'enferme plus dans une image, un
souvenir, un jugement, une attente...
Nous sommes chacun et chacune une note originale de la symphonie de
la vie qui ne demande qu'à chanter, s'exprimer, s'épanouir, s'unir au
coeur du monde.
C'est la pensée qui recouvre cette note unique, originale qui ne
peut jaillir que du silence et de l'abandon de tout ce que je ne suis
pas, de tout ce qui me définit et aussi par conséquent de tout ce que
tu n'es pas, de tout ce qui te définit mentalement (en bien ou en mal)
à tes yeux ou ceux d'un autre. |
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L'amour, je ne le ressens pas comme un
mouvement vers un autre mais comme l'intimité de mon être.
L'amour n'appartient pas au temps. Il est, en cet instant, le parfum de
ce que je suis, de ce que tu es.
Quitter le temps, c'est "me" quitter en tant que quelqu'un lié à
une histoire personnelle avec un début et une fin et me retrouver
"amour" au sein duquel la notion d'un toi et d'un moi n'existe pas.
L'amour est la floraison du silence au coeur de mon absence.
Aussi, l'amour n'est pas une expérience, un état transitoire que je
peux éprouver pour quelqu'un ou quelque chose (cesser d'aimer est
impossible au sein de l'être véritable) car l'amour est l'essence même
de mon être, la vérité intemporelle, éternelle de ce que je suis et qui
n'est pas quelqu'un...
Ces paroles de J. Krishnamurti résonnent souvent dans mon coeur :
"aimer, c'est mourir, et alors la vie est !"
Oui, mourir à tout ce qui me définit, me qualifie, à tout ce qui
m'enferme dans une identité personnelle. Mourir à ce que je crois, à
tout ce qui passe à travers ce corps, ce coeur, ce mental. Ne
m'accrocher à rien.
Alors mourir, c'est vivre habité d'un amour qui ne choisit pas
d'aimer celui-là et de ne pas aimer cet autre, non... C'est un amour
immense sans préférence, sans intention qui est la floraison spontanée
du silence.
Aussi, l'amour n'est pas non plus un chemin dans le temps. L'amour,
le pur amour, me crucifie dans l'instant et me renverse instantanément
"chez moi" dans la demeure de l'instant présent où mystérieusement je
ne peux plus me saisir en tant que "moi"...
L'amour est donc l'Essence de tout ce qui vit qui se cherche à
travers d'innombrables formes et qui se trouve dans les coeurs anéantis
dans l'instant présent...
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Etre amoureux ou être amour ?
Etre amoureux me lie à un objet d'amour,
être amour me fait aimer indifféremment tout ce qui est.
Etre amoureux ou être amour ?
Etre amoureux me lie au désir, à l'attente, à l'espérance,
être amour me fait respirer en toute liberté ce que je suis partout.
Etre amoureux ou être amour ?
A nous de voir.
Etre amoureux procède d'un choix, d'une préférence,
être amour ne fleurit qu'en l'absence de tout choix.
Etre amoureux a une direction particulière, un début et une fin,
être amour ne sait pas où il va
et ne connaît ni commencement ni fin.
A maintenant, dans l'Etre-Amour.
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La substance de l'amour est le silence.
La substance du silence est l'amour.
L'amour et le silence sont inextricablement liés.
L'explosion du silence dans l'être (car il s'agit bien d'une
explosion qui a lieu, un jour de grâce) est aussi l'explosion de
l'amour dans le coeur et les cellules du corps.
Lorsque cette explosion s'est produite, le regard change. Une
connaissance nouvelle apparaît qui n'est pas celle du mental savant, du
mental croyant, du mental de certitudes... et tout débat sur l'amour
devient stérile.
L'amour n'est pas qualifiable : ni gentil, ni pas gentil... L'amour
est l'essence de ce que nous sommes, à jamais insaisissable par le
mental. Il est la révolution du silence dans le mental.
Oui, l'amour est ce qu'il reste de "nous" une fois que toutes nos
représentations mentales, toutes nos croyances, toutes nos certitudes
ont été balayées et dissoutes dans le silence massif de la conscience.
Et de ce silence surgit la vision unitive au sein de laquelle
l'autre, mon prochain, est vécu comme un autre Moi-même, sous un autre
visage, une autre forme.
Autre que Lui, l'Amour, n'est pas. Tout le reste est vanité de la
pensée exilée du silence qui invente l'identité personnelle enchaînée
au temps.
L'amour est le souffle de notre intemporalité dans un éternel Présent.
Oui, aime ton prochain comme toi-même au sein du silence qui est
l'étoffe de ton être véritable et sens-le intimement comme toi-même
parce que comme toi, il est Amour depuis toujours et que seul l'Amour
existe de toute éternité...
Je ne cherche à convaincre personne sinon à partager le parfum de
mon être, le chant de l'amour qui jaillit spontanément du silence. Tout
débat mental sur l'amour est, en effet, stérile. Sur cela, je pense que
nous sommes d'accord.
Le silence est le "révolutionnaire" qui fait exploser le véritable
amour dans le coeur.
Que cette révolution ait lieu dans tous les coeurs : telle est ma
prière.
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