Regards sur l'éveil
Café philosophique, littéraire et
scientifique
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Posté du 30
mars 2005 au 20 mai 2007 par Oniris
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Mort
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L’éveil… Je le cherche toujours (je sais,
il est
déjà là et patati et patata ! ). Si tu as « aperçu » quelque chose, tu
dois te souvenir de toi avant d’avoir aperçu. Et bien j’en suis là…
Ce sont des concepts assez nouveaux pour moi, deux ans tout au plus, et
pourtant quels changements.
J’ai lu Desjardins, Eckart Tolle, quelques Tibétains, Deshimaru, Titch
Nath Hann, Low, et bien d’autres…
Ma voie semble être celle du Zen et du Chan, uniquement livresque,
pas de Maîtres. Quand le disciple est prêt … je ne le suis pas !
L’éveil ?… Une expérience étrange. Je la rejette, ce devait être
autre chose, je me souviens avoir pensé « Tu t’éveille ! » … peut-être
la fatigue… sûrement la fatigue… Pas encore de retournement…
Plus de détails ?… Des obsessions ! Une nuit entière à me répéter
comme un leit motiv : « Un jour je mourrais ! »… Macabre ?… non ! je ne
dois plus oublier…
As-tu peur de la mort ?… J’ai lu la question d’un prêtre dont j’ai
oublié le nom qui demandait à peu prêt : « Si un vaccin contre la mort
était découvert, combien d’entre nous refuseraient de se faire vacciner
? ». Question essentielle … à l’heure ou j’écris le Pape se meurt...
Culturellement catholique je me souviens avoir été féroce envers lui …
et ce midi … seul dans les toilettes … j’ai compris ce qu’il offre …
j’ai communié avec les autres … grâce à lui … j’ai pleuré … « Un jour
je mourrais » … |
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Je suis de plus en plus intrigué par ces «
*expériences » d’éveil…
Il y a un peu plus de deux ans je ne soupçonnais même pas leur «
*existence ».
Et me voilà entrain de lire, d’échanger, de blablater sur cet « *état »
ou ce « *non-état » pour les puristes…
Je ne sais plus pourquoi je vous raconte ça, je ressens une pression
sur ma poitrine, une lassitude…
Pourquoi ne sommes-nous pas tous des « *éveillés » ?… mauvaise
question… « Pourquoi ne suis-je pas un éveillé » … c’est ça le
problème, c’est bien de moi dont il s’agit, les autres sont les autres,
et moi … moi… je suis.
Je sens que je n’ai qu’à me tourner, ou me pencher, ou regarder, ou
fermer les yeux… je sens que c’est là, en moi, mais si loin… je ne sais
pas l’exprimer… et si ça arrivait, maintenant, pendant ces quelques
lignes qui s’allongent et qui s’étirent … trop loin…
Est-ce que j’aurais le courage, la force ?…
Et si ça ne m’arrive jamais ?… est-ce que je vais vivre encore
longtemps avec ce poids… qui me ronge… par moments…
Alors je me laisse emporter par le temps, la vie, les autres, je me
baigne dans cette illusion si dense, si réelle qu’elle devient ma
réalité… mon absinthe. Je m’enivre d’elle pour oublier ou pour croire
que … ou pour rien… simplement parce que c’est comme ça, et que parce
que c’est comme ça, peut-être que… ce n’est pas encore ça…
*
il faut bien nommer les choses pour en parler |
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En regardant la mer on découvre les vagues
En découvrant les vagues on devine le sable
En devinant le sable on remarque le ciel
En remarquant le ciel on parvient au soleil
Parvenant au soleil on détourne les yeux
Détournant le regard, redécouvrant les vagues
Saisissant le fracas de leur fin sur le sable
On comprend que la mer vue du sable… c’est de l’eau…
Alors on se relève
On s’imagine en mer
Voulant dompter la vague
Enviant sa splendeur
Déclamant sa grandeur
On se laisse emporter
Grisé par son écume
Sa puissance et son âme
On projette la notre
Devenant l’élément
Liquéfié de bonheur
Percevant sa nature
Transparente invisible
Comme un coup en plein cœur
On comprend son malheur
Le rêve s’aplatit
Il finit sur le sable
La vague à disparue
Dans un dernier soupir
Le fluide se dissipe
la vague a cru sa vie
libre de la mer
La vague à disparue
La mer ne l’a pas su… |
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Est-il possible de marcher à travers champs
tout en indiquant aux autres, aux hasards des rencontres, qu’il existe
un chemin ?
J’ai rangé mon sac et ne cherche plus à aller nulle part. vraiment
plus. Pas de lâcher-prise ou de dépouillement, pas de compréhension ou
de sagesse, rien de tout ça. J’ai simplement rangé mon sac. Je marche
depuis, à travers champs, comme avant, comme si rien ne s’était passé.
De toute façon, il ne s’est rien passé. Rien.
Je ne m’assois plus, je ne respire plus, je ne m’arrête plus. Il me
reste bien quelques rêves encore de temps en temps pour me rappeler que
peut-être… mais c’est tout.
J’attends… me laisse porter… j’attends
J’ai lu que Joachim a écrit quelque part au sujet de la mort : « On
ne peut en effet pas imaginer disparaître » … Je crois qu’on peut, que
c’est très simple, presque trop facile… on peut. Alors j’attends,
résigné.
- Lorsque « je » disparait, que reste-t-il ?
- Très simple, il reste « pas-je »… c’est pathétique.
- Déprimé Oniris ?
- Non, vraiment pas !
- Résigné ?
- Oui, certainement, je mourrai sans savoir, c’est trop con ! Ça ne
sert à rien, ça n’a pas de sens !
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Chaque fois que j’échange avec quelqu’un
sur le
web, que ce soit sur un forum, par mail, ou autres listes de
diffusions, je ne peux m’empêcher de penser que nous sommes comme des
marins embarqués sur l’océan du Web.
Le Web l’a bien compris, empruntant à la mer tout son vocabulaire.
C’est ainsi que l’on surfe grâce à un navigateur, à travers les flux et
les canaux, dans un univers ou il est question de nœuds, de balises, de
passerelles, et même de pirates…
Ensembles nous naviguons sur des océans virtuels, accostant
quelques fois ou larguant les amarres. Moussaillon, Capitaine, tout ce
monde se croise, se côtoie, et se parle.
Des ces amis là, souvent, je ne connais que les noms de code. Des
pseudos exotiques et étranges, qui savamment choisis permettent à «
l’autre » d’entrevoir un peu de soi.
Et lorsque l’un d’entre eux vient à ne plus répondre aux messages,
jetés à la mer comme autant de bouteilles, je me demande alors ce qu’il
est devenu.
Etrange lieu qu’Internet avec ses internautes qui, tout comme les
marins, disparaissent en mer, mais ne meurent jamais. |
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Toujours rien.
Je me retourne de temps en temps pour être sûr de ne rien avoir laissé
passer, mais rien… toujours rien…
Ou plutôt si. Un truc, un rien du tout. C’est juste que… ce n’est
plus un problème. Il me fallait juste trouver la force d’en sourire et…
c’est fait.
Si tu regardes au loin, il y a un toujours un gars qui tourne le
dos aux routes… Je sais qu’il fait face à d’autres chemins, enfin… je
sais surtout qu’on le dit.
Et puis il y a cette musique qui l’accompagne … quelque chose qui
semble gonfler son cœur ou sa poitrine… comme un leitmotiv qui
recommence sans cesse, quelques accords, rien de trop lourd… et cette
voix qui semble raconter des trucs plein d’espoirs… étrange… Il se voit
les bras en croix en train de tourner sur lui-même en regardant le
Ciel. Il danse. Plus aucuns sons autour de lui, uniquement ce son-là…
et ma tête qui se balance de bas en haut jusqu’au prochain… jusqu’à ce
que… je coupe… le son… de mon casque…
Suis-je vraiment parti ? Oui, je crois !
Jusqu’ou ? Loin d’ici, à deux pas, ni là, ni là-bas… derrière mes yeux.
D’ailleurs si je remets mon casque j’y retourne… encore…
C’est le triste sort de ceux pour qui s’éveiller signifie s’étirer
le matin dans leur lit en baillant et en se rappelant leurs rêves de la
nuit… à propos, j’ai arrêté le café aussi.
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