Regards sur l'éveil
Café philosophique, littéraire et
scientifique
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Posté du 29
mai 2006 au 26 juillet 2007 par pol
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Transparence dorée
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Les feuilles sur le ciel déplient
Leurs broderies roses et lilas
Se cachent dans un ourlet de lumière
Les tulipes au vent agitent
Les lanternes d’une quête
Qui n’en finit pas de finir
Quel temps est sûr d’être le temps
Quelle fleur s’assure d’être fleur
Comment être certain d’être là
Telle la fuite prophétique
De l’existence exaltant
Le flux divin qui la dérobe
Trois coquelicots, au bord de la route,
Papillons rouges dans le vent,
Vroum, vroum fait l'engin en passant
Trois coquelicots au bord de la route,
Qui donc ne serait là que pour l'instant?
Trois papillons rouges et, tiens voici un blanc... |
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Pour finir un peu les présentations avec
les
autres membres de cette liste, je précise que je suis bouddhiste, un
bon poil chrétien, comme un vin est rouge ou blanc, donc par nature et
pas par stratégie, que je suis très très près, bien qu'avec difficulté,
des travaux de Carl Gustav Jung et ses disciples, et que je me sens
assez perdu, mais pas sans boussole.
Ah! et que j'ai un petit quelque chose pour les gens qui s'expriment
comme j'en vois le faire par ici. |
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Alors, et la philosophie?
La philosophie n'est pas un produit uniquement du mental conscient,
c'est un produit de l'esprit au sens le plus large. La philosophie,
c'est l'avènement d'une pensée, d'une inspiration, ce n'est pas
seulement un calcul, une logique, elle va même parfois encore à
l'encontre de celle communément admise. C'est ce qu'on fait de la
philosophie qui va intéresser le mental.
Le mental est essentiellement utilitaire, il destine à un usage, la
plupart du temps, la conservation et le développement de soi-même.
Mais si l'apparence prend le pas sur la vérité d'un fait, il peut être
trompé et nous envoyer dans le décor.
Ainsi, il n'écoute pas l'évidence trop incliné à calculer de façon
compliquée, et vice-versa, il ne voit que les évidences qui peuvent
tromper.
Et tout cela se décline à l'infini dans l'esprit commun.
Il répond d'abord structurellement, ensuite? La question est vaste,
c'est toute l'exploration intérieure...
La philosophie est immense, comment penser que le mental puisse se
l'approprier? Mais elle l'est bien moins que la vie dont est issu le
mental.
On ne voit pas grand chose qui conduise un être vers l'éveil. Et tout
ce qui semble y prétendre s'adresse d'abord au mental.
L'éveil ne peut pas se transmettre, la philosophie,
oui.
Il n'y a pas d'éveil, corpus éveil. Il y a, peut-être, un
avènement. Par contre, l'étude et la confrontation d'une philosophie
dans un art de vivre produit des effets immédiats. Ce n'est pas la même
chose.
Et pourtant, le chemin de l'éveil semble pavé de pierres
philosophiques. Une à une, elles sont inutiles. Le tout fait un chemin
qui ne conduit nulle part. Et pourtant. Il faut être honnête. Donc ici,
rappelons-nous que si nous sommes purs esprits, il y a des choses à
régler avec la chair. On peut laisser une place à la philosophie sans
crainte de se faire trop de mal.
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Donc un petit mot pour vous saluer, et
saluer votre constance.
Un an depuis mon dernier message ou presque. Une manière
d'anniversaire.
J'ai effectué un retour sur mes bases bouddhistes, et aussi creusé un
peu plus ce qui revient à Jung.
Et puis il y a toute cette leçon de vie. Le quotidien, et la
confrontation, une espèce de combat finalement avec les nécessités
naturelles.
Un an pour un voyage extraordinaire quand j'y songe, et quand même
assez facile.
Je m'aime un peu plus, c'est important, mais je ne me pardonne toujours
pas.
L'amour, à ce qu'il me semble, plus on en donne, plus on en a.
Le pardon, ce serait aussi comme cela. Le pardon n'efface pas la faute,
il en fait une aventure, triste, qui se finit bien.
Peut-être est-ce ainsi que je voudrais voir le chemin, une histoire qui
finirait bien.
Je
viens de réaliser me semble-t-il que je n'ai
plus le sentiment d'avoir finalement le droit à une opinion, et encore
moins celui de la diffuser.
Ce que je pense, ce que je suis, ce que j'aspire à être, à
devenir, c'est peu intéressant aux autres, ou alors, cela leur serait
un piège.
Il faut peut-être laisser faire l'inspiration. Et ne pas trop se
commander, quand on n'a plus trop de chemin défini.
Et qu'y a-t-il de plus étrange, de plus naturel aussi, et de moins
personnel que l'inspiration? Personnel, au sens où l'inspiration pour
quelqu'un qui s'intéresse, c'est la reliance à tout autre chose que le
soi-même habituel.
Et pour preuve, c'est ce partage qui se fait tout de suite de lui-même
dès lors qu'elle est visiblement sans calcul.
Enfin, voilà, donc un retour pour bien des raisons. Ce que je
cherchais peut-être, je ne l'ai pas trouvé, mais je ne le cherche plus,
ou d'une autre façon. J'attends qu'il me trouve. Je cherche ainsi non
plus dans le noir, mais en plein soleil, à voir ce qui est devant moi,
et non pas les possibles arrière-plans.
Et si la façade reste menteuse, comment espérer comprendre les
arrière-cours les plus sombres, sans avoir su regarder et voir ce qui
est en pleine lumière? Il faut maintenant aller au plus simple en ce
qui me concerne.
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