Regards sur l'éveil
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Posté par
joaquim
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Philosophie
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En fait, il
me semble que l'idée de
réincarnation qu'on a en général en occident provient plutôt de
l'occultisme et de la théosophie du XIXème siècle, plutôt que du
bouddhisme et de l'hindouisme. J'ai toujours été mal à l'aise avec
cette notion, jusqu'à ce que je tombe sur ces textes:
Ananda K. Coomaraswamy, Hindouisme et bouddhisme, éd. Gallimard, coll.
Idées, NRF, Paris 1949 :
Page 32 : " [...] la
création n'est rien qu'un jeu ('kridâ', 'lîlâ') que l'Esprit joue avec
lui-même [...] " ; p. 33 : " [...] la Divinité [...] se
divisant elle-même [...] " ; p. 37 : " [...] il est dans tous les êtres Celui
qui regarde, c'est dire que 'le Seigneur est le seul qui transmigre'
(Shankarâchârya, sur les 'Brahmâ-Sûtra' I, 1, 5, 'Satyam, nêshwarâd
anyah samsârî' : cette affirmation importante est largement appuyée par
les textes primitifs, e.g. 'Rig Vêda Samhitâ', VIII, 43, 9, X, 72, 9 ;
'Atharva Vêda Samhitâ', X, 8, 13 ; 'Brihadâranyaka Upanishad', III, 7,
23, III, 8, 11, IV, 3, 37, 38 ; 'Shwêt. Up.', II, 16, IV, 11 ; 'Maitri
Upanishad', V, 2. Il n'y
a pas d'essence individuelle qui transmigre. [...]) " ; p.
65 : "
Notre Soi immortel [...] telle est cette Personne Intérieure, qui est
dans tous les êtres et dont on doit savoir : 'Il est mon Soi', 'Tu est
Cela' " ; p. 87 : " [...] il n'y a pas d'individu
permanent sous les formes de la conscience. " ; p. 94 : " Dans
la doctrine brahmanique, notre Soi ou notre Personnalité intérieure,
immortelle, imperturbable et bienheureuse, la seule et la même pour
tous les êtres, est Brahmâ immanent, Dieu en nous
['Brahmâ', le
dieu Créateur, étant le masculin de 'Brahman', le principe suprême,
l'Absolu, 'Brahman' non qualifié, sans attributs] ('Rig Vêda Samhitâ',
I, 115, 1, ). " ; pp. 97-98 : "
C'est
ainsi que le Vêdânta et le Bouddhisme s'accordent entièrement pour
affirmer que, s'il y a bien transmigration, il n'y a pas d'individu qui
transmigre. " ; p. 123 : " Nous sommes contraints par la
logique
des Ecritures elles-mêmes de dire qu'Agnêndra, Bouddha, Krishna, Moïse
et Christ sont les noms d'une seule et même 'descente' dont la
naissance est éternelle [...] " ; p. 124 : " Notre Soi immortel est
tout, sauf une 'individualité qui survit'. Ce n'est pas cet homme, un
tel ou un tel qui réintègre sa demeure et disparaît à la vue ('Sutta
Nipâta', 1074-1076, [...]), mais le Soi prodigue qui se souvient de
lui-même. "
############
"Il
y a un non né, non causé, non
créé, non formé. S'il n'y avait pas ce non né, non causé, non créé, non
formé, nul sortie de ce monde né, causé, créé, formé ne serait
possible.
"Mais puisqu'il y a un non né, non causé, non créé, non formé, il
est possible d'échapper du monde de ce qui est né, causé, créé, formé."
La Parole du
Bouddha, Dodanduwa, Ceylan, Traduction française de M. La Fuente,
Librairie d'Amérique et d'Orient, Adrien Maisonneuve, 5, rue Tournon,
Paris (6e), 1948, page 41
############
Auditeur:
Mais, alors, la réincarnation ?
Maharshi:
La réincarnation n'existe
que dans les limites de votre ignorance. Il n'y a pas de réincarnation,
il n'y en a jamais et il n'y en aura jamais. Voilà la vérité.
Auditeur:
Mais que devient alors l’ego?
M.:
L’ego apparaît, disparaît. Il est
éphémère, transitoire, tandis que le Soi demeure permanent. Bien qu’en
vérité vous soyez effectivement le Soi, vous persistez à identifier le
Soi réel avec le faux Soi, l’ego.
L'Enseignement
de Ramana Maharshi, éd. Albin Michel, collection Spiritualités
vivantes, Paris 1972, n° 320, p. 310
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J'ai cru
longtemps à la
réincarnation et au karma. Parce que ce sont des outils bien commode
pour mettre du sens sur cette articulation impossible entre le temps et
l'éternité. D'autant que l'on sent bien, dans l'expérience de sa propre
vie, que la série de hasard qui a précédé l'éveil ne tient pas du
hasard, comme tu l'as relevé, Patrice. Cela tient si peu du hasard que
j'aurais même tendance à dire que cette série d'événements apparemment
fortuits, c'est en quelque sorte "moi". L'individu que je suis, c'est
cette mélodie particulière, cette suite d'événements qui me conduit à
ma nature éternelle. Oui, je crois que c'est cela. Ma nature véritable,
éternelle, c'est ce qui est, c'est Dieu; et ma nature incarnée,
individuelle, c'est cette mélodie qui y conduit. Cela ne résout bien
sûr en rien la question initiale: pourquoi certaines mélodies
trouvent-elles rapidement leur point d'orgue, alors que d'autre
semblent ne jamais y parvenir? La réincarnation opère une extension du
temps pour permettre à la mélodie d'y aboutir dans une vie ultérieure.
Mais à mon avis, elle soulève deux problèmes logiques insurmontables.
Le
premier, c'est: Qu'est-ce qui passe d'une vie à l'autre? Je peine à
concevoir qu'on puisse penser que ce serait autre chose que notre
nature véritable, éternelle. Mais dans ce cas, le recours à la notion
de réincarnation est un pur sophisme, car cette nature éternelle est
éternellement là, et il n'est nul besoin de penser qu'elle ait à passer
d'un corps à un autre. C'est donc nécessairement la partie incarnée,
temporelle, limitée, qui seule est susceptible de perfectionnement, de
cheminement, et donc de réincarnation. Mais dans ce cas, ce n'est pas
ma nature véritable qui se réincarne, mais une substance immatérielle
X, qui porterait en elle ma propre potentialité à m'ouvrir à ma nature
éternelle. Cela fait beaucoup de moi et de je, et surtout cela confère
une dimension supra-matérielle et néanmoins non-éternelle à un moi qui
n'est pourtant qu'illusoire, comme cela apparaît clairement au moment
de l'éveil, un moi qui s'avère n'être en fin de compte qu'un chemin
vers Dieu.
Le deuxième problème concerne le karma. Comment les
fils de causalité qui lient les innombrables sujets et l'infinité des
interactions qu'ils peuvent établir entre eux pourraient-ils créer
autre chose qu'un réseau d'une telle complexité, de sorte que la
moindre action sur l'un des fils se répercuterait sur l'ensemble du
système, et donc sur chacun des autres fils. Je réfléchissais à cela il
y a quelques jours, après qu'un ami m'ait avoué que sa vie était
transformée depuis qu'il prenait un anti-dépresseur. Lorsqu'on examine
les fils de causalité qu'implique cette simple affirmation, on
s'aperçoit qu'ils se perdent dans l'infini aussi bien en amont qu'en
aval. Si on considère que c'était son karma qu'il bénéficie à ce moment
précis d'un antidépresseur, alors il faut considérer comme nécessaire
l'enchaînement infiniment complexe qui a fait que ces événements précis
se soient déroulés tels qu'ils se sont déroulés, et si on y réfléchit
bien, cela signifie que l'ensemble des événements qui se sont déroulés
depuis l'apparition du monde devaient le faire ainsi qu'ils l'ont fait
pour que cette minute précise puisse surgir telle qu'elle l'a fait. Il
y a eu un enchaînement de circonstances absolument uniques qui a fait
que tel médicament lui ait été prescrit, un autre enchaînement en amont
qui a fait que telle substance ait été découverte, un autre
enchaînement encore en amont qui a établi les bases techniques et de
connaissance qui ont fait qu'une telle découverte a été possible, et
ainsi de suite, en remontant le fil du cheminement de l'humanité
jusqu'à ses débuts, et au-delà encore. De même, le fait qu'il ait pris
un anti-dépresseur aura des conséquences sur une multitudes d'actes de
sa vie, qui représenteront, pour les personnes qui entreront en contact
avec lui, le karma qui leur était destiné, et qui à leur tour se
répercutera sur d'autres dans un enchaînement infini en même temps que
rigoureusement défini. Lorsqu'on pousse jusqu'au bout les réflexions
sur le karma, on aboutit nécessairement à la prédestination, absolue et
rigoureuse de chaque événement. (Sans quoi il faudrait faire coexister
autant d'univers indépendants côte-à-côte qu'il y a d'individus, chaque
univers étant dédié à la poursuite du karma spécifique d'un individu
précis, tous les autres individus n'étant présents dans cet univers
qu'à titre de figurants). Or, la prédestination est incompatible avec
le karma, puisque le karma est censé apporter une explication aux
disparités entre les individus, en faisant reposer ces disparités sur
les choix qu'aurait effectués la substance X (celle qui se réincarne)
propre à chaque individu. Si tout est écrit d'avance, la karma n'a plus
rien à expliquer. La seule chose qui ressort pour ma part de manière
claire de ces réflexions, c'est la notion d'interdépendance (qui
correspond, comme j'ai cru le comprendre à la vacuité des bouddhistes),
et sa difficile conciliation avec le subjectivisme de l'individu.
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"Le fait que
ce soit
d'une infinie complexité ne signifie pas pour autant que ce soit
impossible".
A mon avis, il n'existe rien dans le monde qui puisse
rendre compte de cette infinie complexité, car cette infinie
complexité, c'est le monde lui-même. Vouloir élire à l'intérieur du
monde un élément, qu'on nomme karma, qui rende compte de l'infinie
complexité du monde, c'est vouloir mettre le tout dans la partie. Une
image illustrera mon propos. L'acte si simple de jeter un caillou dans
un lac met en oeuvre, pour rendre compte de la réalité physique de cet
événement en termes conceptuels, une quantité incroyable de formules
mathématiques et de principes physiques. Pour simplement décrire la
forme que prendront les vagues crées à la surface de l'eau, il faudra
tenir compte d'un nombre considérable de paramètres: forme, poids,
vitesse et trajectoire du caillou, composition chimique de l'eau,
contours des berges du lac, et bien d'autres encore. La question qui se
pose alors est: comment le caillou et l'eau peuvent-ils "savoir" ce
qu'ils ont à faire lorsqu'ils se rencontrent? La question semble
ridicule, mais c'est bien cela que prétend faire le karma: une espèce
d'immense savoir qui prendrait en compte les interactions infinies de
tous les objets du monde créé. Posons-nous donc cette question: le
théorème d'Archimède qui explique pourquoi un ballon gonflé d'air
remonte à la surface de l'eau, "agit"-il réellement dans le ballon?
Autrement dit, le ballon est-il d'une manière ou d'une autre "au
courant" de ce théorème, et le respecte-t-il en vertu des lois
immuables de la physique? Cela reviendrait à supposer un Dieu
omniscient qui tirerait les ficelles du monde, l'englobant
intégralement tout en le surplombant. Ce Dieu-là, à mon avis, c'est une
élucubration de la pensée duelle pour donner consistance à sa propre
inconsistance. L'éveil, en tous cas, ne montre rien de tel: simplement
que ce qui est, est. Et que je suis cela. La nécessité d'un Dieu
agissant à l'intérieur de la création disparaît alors, car l'êtreté de
la création apparaît comme étant Dieu, de même que l'êtreté que je suis
est Dieu.
"Car nous
avons toujours à faire face à ce que nous
avons semé".
J'aurai à faire face à la perte des gens que j'aime, c'est
certain, de même qu'à un certain nombre de vicissitudes que la vie
m'apportera. Mais je suis loin de considérer que ce sera la conséquence
de ce que j'aurai semé, de même que je suis loin de considérer que les
enfants qui meurent du sida en Afrique récoltent la conséquence de
leurs actes passés. La Nature produit la vie, à profusion, et la
gaspille sans pitié. Nous ne sommes pas différents de telle petite
graine qui tombera sur une bonne terre abritée, ou de telle autre qui
tombera dans le désert ou sur la glace. Il n'y a pas de justice dans la
nature. La justice, c'est un produit (noble certes) de la conscience
duelle. La noblesse aussi d'ailleurs. Le seul pouvoir que nous ayons,
c'est de dire "oui" ou "non" à Dieu. C'est notre seule liberté. On en
revient ainsi à la question initiale: Pourquoi certains disent-ils
"oui", alors que d'autres disent "non"? Vouloir répondre à cette
question autrement qu'en disant que c'est parce qu'ils sont libres,
c'est nier du coup cette liberté. Car toute autre raison restreindrait
cette liberté. Or cette liberté, c'est ce qui fait de moi Celui qui me
crée. Et c'est la seule chose véritablement réelle. On tourne en rond,
désolé, mais c'est qu'il n'y a pas de solution. Pas dans le monde de la
dualité, en tous cas, pas dans le monde que créent les mots.
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"Ce n'est pas
l'individu qui n'existe pas mais des tendances à la fois identiques et
différentes qui passent au-delà de la mort"
Je ne peux m'empêcher de penser alors: Mais quel sens peut alors avoir
le karma, si ce n'est pas moi qui récolterai les fruits de mes actions,
mais de simples tendances qui me survivront après la mort? De même, si
ce n'est pas moi qui me réincarne, pourquoi parler de réincarnation.
Quand bien même l'administration Obama a hérité de certaines tendances
issues de l'administration Bush, on ne dira pas que l'administration
Bush s'est réincarnée dans l'administration Obama. On dira que
certaines tendances se sont maintenues d'une administration à l'autre.
Tout ce qui a vécu laisse sur la terre une empreinte de son passage, et
affecte certains des organismes qui lui succèdent. La vie se construit
sur l'humus laissé par les générations précédentes. Mais le terme de
réincarnation est vide de sens si c'est une transmission de ce type
qu'on a en vue. Je ne vois pas en quoi je pourrais être concerné
personnellement par ma future réincarnation, si ce n'est pas moi, le
sujet que je suis, qui se réincarne. Pourquoi ne pas dire simplement
qu'il faut faire le bien pour qu'après notre mort la terre se porte un
peu mieux, et qu'un ou plusieurs organismes qui nous succéderont soient
favorablement influencés par notre passage? Cela, c'est simple,
évident, et ne réclame aucune théorie tarabiscotée. Pourquoi faire
croire à l'individu que ses actes auront des conséquences non pas
seulement en général, ni même pour ses enfants, son village, son pays,
mais pour sa propre réincarnation, si ce n'est pas lui qui en sera le
sujet? Je ressens cela comme une utilisation habile de l'égoïsme pour
l'infléchir dans la direction du bien. Une telle manoeuvre a
certainement une fonction sociale précieuse, puisqu'on sait trop bien
que l'être humain est plus enclin à faire le bien s'il peut espérer en
tirer pour lui un avantage. Mais on ne saurait élever un tel subterfuge
au rang de vérité ultime. Une vérité utile, peut-être. Mais si on
parvient à faire le bien et à avancer tout en s'en passant, c'est
encore mieux. C'est en tous cas mon avis.
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"Une
petite précision de vocabulaire, tout
d'abord...
La "ré-in-carnation" suppose que "quelque chose" revient (ré-) dans
(in-) un corps (-carnation), et ce quelque chose est généralement
compris comme une âme ou un principe spirituel qui serait indépendant
du corps et éternel.
Comme le bouddhisme nie l'existence réelle d'un tel principe spirituel,
a priori, on ne devrait donc pas employer ce terme !
Dans les faits - et parce que les anglophones ne font guère de
distinction entre "rebirth" et "reincarnation" - on a pris l'habitude
de l'employer en place de "renaissance", qui est le terme le plus
approprié dans le cadre du bouddhisme.
Cette notion de "re-naissance" (= apparition renouvelée, répétée)
est en fait une critique du principe de réincarnation admis dans le
brahmanisme et l'hindouisme et doit être considéré comme un "moyen
habile" afin de mettre fin à l'idée d'un "Soi", permanent et
indépendant (atta, atman en sanskrit).
Pour le bouddhisme, si aucune âme ou esprit passe de corps en
corps, il existe, en revanche, un ensemble de phénomènes psychiques et
physiques qui se modifient à chaque instant (pour le bouddhisme, tous
les phénomènes sont strictement instantanés) et auxquels nous nous
identifions en créant cette "idée de moi".
On ne peut pas dire de ces phénomènes qu'ils sont interdépendants
(ce qui supposerait qu'ils existent de façon durable), mais plutôt
qu'ils se conditionnent mutuellement à chaque instant ("comme deux
bottes de roseau appuyées l'une sur l'autre", dit le Visuddhimagga).
Ce qui se renouvelle ("re-naît") et donne l'impression de durée,
c'est l'attachement et l'identification, à chaque instant reproduite...
mais, en réalité (selon le bouddhisme...) aucun de ces phénomènes ne
perdure plus qu'un instant et, dans leur succession, sont toujours
différents. C'est l'attachement et l'identification qui créent l'idée
de corps et d'esprit ("un" corps + "un" esprit).
Dans la réalité absolue, donc, il n'y aurait rien qui renaît
(puisque les phénomènes sont toujours différents) et encore moins rien
qui se réincarne (puisque les phénomènes sont toujours éphémères).
Un texte comme le Kalama-sutta déclare, à la fin de son exposé,
qu'un "disciple noble, bien instruit" ne se "préoccupe pas des
renaissances", car il a mis fin à toute croyance en "un" corps et "un"
esprit : il ne voit qu'un ensemble de phénomènes apparaissant et
disparaissant à chaque instant, il ne s'y identifie plus et, pour lui,
il n'y a donc rien qui "naît" ou qui "meurt".
Il y a d'ailleurs toujours, dans les textes, une opposition
claire entre "naître et mourir" (qui concernent le "Moi" tel que nous
l'imaginons et le ressentons dans la vie ordinaire) et "apparaître et
disparaître" (qui concernent les phénomènes dans leur réalité ultime).
La notion de re-naissance n'est donc pas très compatible avec
l'idée de l'évolution... car, pour évoluer, un phénomène doit exister
au moins un moment, en tout cas une certaine durée... sinon il ne
pourrait pas "changer", "évoluer".
Or, pour le bouddhisme, l'instantanéité est fondamentale...
D'ailleurs, ce n'est pas par hasard que la théorie de l'évolution
est née en Occident, où on a toujours cru à l'existence d'un Moi
durable !
Bien amicalement
Dominique Trotignon
Université Bouddhique Européenne
http://www.bouddhisme-universite.org
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