Regards sur l'éveil
Café philosophique, littéraire et
scientifique
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Posté du 17
août 2005 au 28 août 2006 par Talomi
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La question du moi
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il semble y avoir une confusion au sujet du
«
moi ». En ce qui concerne l’éveil et ce qui s’en suit, i.e. « la
lessive » mentionné par M. Kornfield, là-dessus tout l’monde semble
s’entendre. Mais quand on parle du « moi », la confusion semble
apparaître. Cela dit, on s’entend pour dire que c’est ma perception.
Je vais essayer d’exprimer ce que j’ai vécu et qui m’a permis de
trancher la question. Ça s’est passé lors d’un « second éveil ». Je le
nomme ainsi parce que ma première ouverture m’a plongé dans l’univers
de la non-séparation, de la diversité dans l’unité, de l’inexistence
d’une identité ayant du pouvoir sur quelque chose (que l’on appelle
égo), de l’illusion de mes batailles dont j’étais l’auteure, la
productrice et l’actrice, de l’harmonie si parfaitement maintenue par
l’amour, la simplicité étonnante de l’être, en moi criait les mots JE
SUIS… JE SUIS… ahhh mon dieu JE SUIS… je ne pouvais plus m’arrêter. Ma
vie venait de changer radicalement. Rien n’avait été vrai. J’étais
maintenant au début de ma vraie vie! Mes yeux étaient limpides, j’avais
la sensation nette qu’un voile venait de disparaître.
Pour l’instant je m’arrête sur cette description, j’y reviendrai
dans le bloc « témoignages ». Je puis dire par contre que mon périple
de nettoyage dure depuis 18 ans et pendant tout ce temps la sensation
floue d’un moi était encore là car mes petites batailles continuaient
de récidiver. Bien sûr d’une façon de plus en plus affaiblie car j’ai
appris à regarder les miroirs instantanément et je ne me lâche pas
«d’un poil »! Je réagis beaucoup moins et l’instant présent m’est plus
facilement accessible.
Tout récemment j’ai vécu un 2e éveil. Je le nomme ainsi car que
c’est comme ça que je le ressens. Cette fois mon accouchement s’est
terminé! Le « moi » a été liquidé sans retour possible! Je parle
d’accouchement car je vois le processus exactement comme la naissance
d’un enfant : la première fois la tête sort, je viens au monde, ma
vraie conscience naît : je sais que JE SUIS! Le corps lui n’est pas
encore passé mais il doit aussi sortir en conscience… et ça fait mal,
les cellules se réveillent une à une, les vieilles mémoires se mettent
à jour… ouf! quel périple, c’est pas l’émerveillement du début!
Un jour le corps est sorti, la naissance se complète. L’enfant Dieu
est né pour ainsi dire! Le « moi » n’est plus. Dieu a complètement pris
la place. C’est ça qui s’est passé pour moi : j’ai vu et réalisé
profondément que Dieu est l’Unique qui se crée et se regarde et agit,
ce n’est rien d’autre. Dieu se repose en son propre sein, c’est comme
ça que je me suis couchée le soir venu, un repos comme jamais il ne
m’avait été possible d’imaginer! Plus rien n’était moi, impossible!
Ce moi floue, plus ou moins certain d’exister, ne pouvait pas se
reposer et s’abandonner complètement car il continuait de désirer vivre
un jour la Paix et l’Amour qu’il avait presque perdu de vue. Seul
l’Unique peut gratifier sa création. C’est la plus grande leçon
d’humilité qu’un être humain puisse vivre. À partir de ce moment, c’est
l’apprentissage au présent qui se vit, comme avant, sauf que la
question du moi n’entrave plus la vision, c’est Dieu qui se regarde et
qui se vit.
Qu’aie-je envi de faire maintenant? c’est simple, avoir le plus de
plaisir possible à vivre AVEC les autres car ils sont devenus Moi. Et
lorsque je dis moi maintenant, c’est le MOI UNIQUE i.e. Dieu (j’emploie
le mot Dieu pour facilité la communication). Je crois que d’autres ont
accouché en une seule fois au complet, chacun son processus. Je crois
bien que le travail à faire demeure le même sauf que je n’ai plus la
sensation que c’est moi qui le fait, c’est génial, non?!!
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J’aime beaucoup lorsque tout s’effondre.
J’aime
être désillusionnée car ce sont les seuls moments ou j’ai le sentiment
de faire un pas en avant comme si je me disais « bon enfin une autre de
tombée »! Lorsque j’ai vécu le Je Suis la première fois, je m’imaginais
tout savoir, je baignais dans une euphorie tranquille qui a duré
environ 18 mois. Je ne maîtrisais rien, mais je vivais la satisfaction
d’avoir touché quelque chose de sublime et rare, je ne cache pas que je
me sentais privilégiée sans savoir pourquoi ça m’était arrivée à moi?
Je ne savais pas mettre des mots sur cette affaire-là! Et en même temps
j’avais aussi le sentiment que ça ne pouvais pas faire autrement que
cela arrive! Comme si j’avais toujours pressenti (depuis ma jeunesse)
un moment que je ne connaissais pas mais qui ferait de ma vie quelque
chose de tout à fait différent. Bon, bref, je voulais dire que cet
apogée n’en était pas un finalement! Il y a eu « la lessive » qui m’a
complètement lessivée (…) et j’ai finalement fait une chute à l’opposé,
dans les enfers de ma terre.
Dans
ce mouvement de vague, je me dis :
qu’est-ce qui m’attends suite à ce 2e éveil? je suis encore
actuellement dans l’euphorie de n’avoir plus de tête ou de moi. Je vous
parle allègrement de ma nouvelle conscientisation comme un fait
accompli… mais je sais bien que ça n’a pas de fin cette respiration
divine!! Je suis appelée à changer encore et encore… Que me
réserve-t-Il dans le tournant? j’ose m’abandonner à Lui! Oui il y a un
petit moi qui est là mais je le regarde avec humour et il est devenu le
bon serviteur. Pour l’instant il semble ne plus être existant du tout
sur le plan de la réalité et à mon avis c’est impossible qu’il revienne
sur sa chaise. Il est au pied maintenant! Mais il est tout de même là.
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VOIR est la clé de tous les secrets. Tant
qu'on
a pas vu clair comme du cristal la personne qui croit penser
d'elle-même, on demeure ignorant de son existence et elle nous fait
souffrir. La voir c'est découvrir la minuscule écharde au coeur et
c'est aussi découvrir l'humour et la compassion pour soi et par le fait
même pour l'autre. Maintenant que je l'ai vu, je pourrai enfin enlever
ce qui me faisait si mal parfois!
Mais attention, je ne veux pas dire que "moi" n'a qu'un sens péjoratif
(j'entends déjà les réactions...). C'est juste un exemple qui me
semblait à propos quand je fais le lien entre le moi et la souffrance.
C'est le corps étranger cristallisé en nous dont Joaquim parle à la fin
de son texte.
Comme j'ai dit plus haut, je crois que le petit moi est un excellent
serviteur pour bien fonctionner dans la vie.
J'aimerais aussi dire que tout ce que je dis n'est pas vérité pour
moi, je ne sais rien, j'apprends en écrivant parce que "le trésor se
dévoile lorsqu'il est donné". Je donne ce qui émerge en moi et je me
sers par le fait même. Ça m'a pris bien du temps à comprendre ça. |
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La conscience est un FAIT qui se vit de
l'intérieur de chaque particule de notre corps dense et subtil. Un
jour, l'identité prend conscience qu’elle est objet (moi) alors elle
disparaît automatiquement pour ne faire place qu'au sujet (Moi Unique).
Toutefois, d'en avoir pris conscience ne rend pas le fait constant dans
mon action quotidienne. C'est comme le premier instant de la découverte
du Je Suis, il y a, entre l'étonnement premier et la reconnaissance de
la présence dans tous les petits moments simples de la vie, tout un
apprentissage. Mon expérience personnelle à ce sujet n’a pas été
glorieuse, i.e. avec le temps et l’arrivée d’une nouvelle relation
amoureuse dans ma vie, j’ai oublié toute la signification, la joie et
la portée de cet instant de grâce, je pourrais même dire que je me suis
retrouvée en dépression profonde avec parfois l’impression de frôler la
folie. Mais jamais je n’ai oublié le Je Suis, il était toujours là même
dans le pire de mon enfer. Ce n’était plus qu’une étincelle très ténue
mais c’était là et je me suis languie longtemps à l’espérer à nouveau.
Comme tu dis si bien : « La joie d’avoir connu l’éveil
ne vaut pas la sérénité profonde et renouvelée d’Être pleinement, Ici
et Maintenant. » Pour ma part, j’ai mis
très longtemps à pouvoir revivre l’ici et maintenant.
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Hier soir en me couchant, après avoir lu
encore
plusieurs témoignages et échanges dans le site, je me suis demandée ce
que les gens entendaient par le mot "présence". C’est souvent nommé
mais comment entendez-vous ce mot? Comment le ressentez-vous?
J’aimerais vous entendre là-dessus. De mon coté je vais essayer de
vous en parler tel que je le vis.
Je mets un P majuscule parce que lorsque j'ai ressenti la Présence
(quelques semaines après le Je Suis), c'était en fait comme si Dieu
lui-même se faisait disponible pour moi seule. C'est un autre
qualificatif, un autre visage de Dieu. Cette fois ce n'est pas un
ressenti d'expansion mais plutôt le contraire (tout en étant
omniprésente partout). Elle se manifeste au niveau du cœur d’une façon
si intime, elle se fait sentir avec une telle sensualité qu’elle comble
toute soif de proximité, de désir amoureux, c’est comme l’amant rêvé
qui nous comble aux niveaux du cœur et du corps, la satisfaction est
telle que la complétude en soi est évidente.
Je l’ai aussi senti comme quelqu’un étant là totalement à l’écoute
de mes besoins, un ami fidèle, un confident toujours disponible, un
frère qui me tient la main, un parent qui m'enseigne, un conjoint qui
se partage, quelqu'un qui écoute tous mes secrets, qui est toujours là
à ma disposition, qui comprends tout ce que je vis, qui ne juge jamais,
qui pardonne tout l'temps, qui accepte tous mes petits défauts, qui me
trouve belle telle que je suis, qui me couvre de sa chaleur aimante
lorsque j’ai peur, qui me tends la main lorsque je trébuche, qui me dis
oui lorsque je le veux, qui m’attends sans attendre, qui me ramène dans
le sentier plus éclairci, qui n’est en fait qu’amour inconditionnel et
toujours là.
Encore une fois faut-il dire que les mots ne peuvent pas
transmettre sa réalité. Je dois dire que j’ai ressenti la Présence une
seule fois mais cela a été si intense, mon cœur a vécu comme un coup de
foudre cosmique ** et le mot est encore petit! La certitude de sa
présence est telle que jamais je n’ai douté de sa présence… (les mots
sont bêtes!). Mais quelle nostalgie je ressens lorsque je me rappelle
ce moment! Son intensité est tellement bonne et comblante que pendant
longtemps j’ai eu tendance à mesurer le gouffre entre un amant humain
et l’amant divin!!! Ce qui ne m’empêche pas d’aimer follement l’homme
humain, soit dit en passant!!
Parlez-moi de votre amoureux(se) cosmique et divin(e)! et dites-moi
si vous arrivez à le vivre au lieu de le savoir simplement par le
souvenir? Bien sûr vous allez me dire que c'est dans l'Ëtre Ici et
Maintant que je peux le ressentir à nouveau. Je le sais bien mais je
veux entendre autre chose. |
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J’ai regardé ce qui m’interpellait: au
moment ou
j’ai vécu cette « prise en chair » de la présence, je vivais
effectivement un manque d’assurance égotiste. Heureusement, à la mesure
de ma capacité à être présente, cela se manifeste plus légèrement et
brièvement. Mais c’est aussi grâce à ces échappées dans la pensée que
je peux exercer mon rappel à cette attention vigilante à ce qui est. Je
relisais ces derniers jours le livre de Douglas Harding « Renaître à
l’évidence » dont j’aimerais souligner un petit paragraphe qui à mon
avis suggère un lien avec l’estime soi (sujet discuté sur le forum) :
D.
Harging : « Pour rejeter
véritablement nos têtes (notre mental ou ego) il faut d’abord les avoir
fermement en place. Pour apprécier véritablement Ce que nous sommes
avec clarté et détermination, il nous faut d’abord être identifiés avec
ce que nous ne sommes pas. Pour évaluer véritablement la parfaite
évidence, il nous faut d’abord avoir acquis l’habitude de l’ignorer et
de la récuser. L’Univers est ainsi fait que la véritable libération ne
se produite pas in vacuo, elle est libération de ce qui est faux, sans
cela il n’y a pas de libération qui tienne. Il se trouve donc que notre
liste d’infortunes n’est pas exclusivement calamiteuse. Elle est la
pré-condition d’une liberté qui ne peut être acquise autrement. Elle
contribue énormément, essentiellement à la Réalisation, qui finalement
en vient à bout, qui est son traitement général et particulier… ».
Lorsqu’il parle de la tête bien en place j’entends aussi entre
autre « l’estime de soi ». Ce quelqu’un qui croit exister d’une façon suffisamment tangible,
pour en avoir ressenti des
plaisirs et
des souffrances, finit par reconnaître sa non-existence en capitulant
devant l’évidence de son incapacité à résoudre sa dichotomie. Cette
prise de conscience aboutit à l’acte d’abandon ou de lâcher-prise.
La présence fait en sorte que le sentiment de manque ou de dichotomie
s’effacent par l’unicité, «chair
de sa chair et sang de son sang » (de Joaquim) et la
satisfaction est telle que la
complétude en soi est évidente.
C’est dans ce sens que je parle de la présence comme si c’était un
autre, je veux dire que mes polarités sont réunies en un seul Ëtre,
alors je sens en même temps les 2 polarités dans mon unicité, comme
l’homme et la femme en moi, disons-le comme ça!.
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Je prends un peu de mon temps pour
retourner
dans votre site et de vous donner signe de vie très brièvement. Bien
des vagues ont déferlé depuis le dernier mois! un tsunami personnel
quoi! nous vivons ce que notre terre mère vit, en même temps! et comme
les grands déferlements planétaire, l'eau nettoie son corps, les
émotions compris.
Malgré les vagues de peurs que je vivais face à ma situation de
survie, je me suis maintenue dans un état d'acceptation et d'écoute de
l'instant et cela m'a permis de bouger, d'être dans l'action d'une
façon relativement détendue. J'ai fait confiance à l'Intelligence
globale et comme par magie, après l'ouragan, l'harmonie est revenue
dans ma vie, les choses se sont mises en place avec une perfection
telle que je n'aurais pu l'imaginer. J'ai laissé agir la vie en
bougeant avec elle dans l'instant et en m'y abandonnant le plus
respectueusement possible. Le résultat me confirme encore que Dieu
prend soin de ses attributs, on a qu'à lui donner la main en toute
conscience et suivre ses pas. Comme l'histoire des pas dans le désert
qui nous signifie qu'une seule personne est en marche mais qui sont en
réalité les pas de Dieu nous tranportant sur ses épaules.
Tout cela pour dire que j'ai finalement le travail que je désirais
depuis longtemps qui est en fait ma petite entreprise qui tout à coup
aboutit au résultat que j'espérais depuis un an. C'est donc un ciel
nouveau d'abondance qui apparaît. C'est pour moi encore une grande
leçon: le lâcher-prise de ses craintes et ses peurs. C'est normal en
tant qu'humain d'avoir peur mais si on respire avec ce qui se vit en
sachant que cette peur n'est qu'illusion et qu'on laisse simplement le
flot de l'inquiétude passer, cela permet au mouvement naturel de la vie
de remettre les choses à leur vraie place et la seule vraie place qui
nous revient en tant qu'humain c'est dans l'abondance d'amour et
l'harmonie.
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Au mois d'août dernier, j'ai découvert ce
site
juste au moment ou j'avais besoin de faire le point sur mon vécu.
M'exprimer m'a permis de mettre bien des morceaux de moi-même à leur
place et j'ai vécu un grand changement. J'ai le sentiment très net
d'avoir passer à autre chose.
Cet autre chose est ma vie simple, de retour chez moi, qui me fait
aimer être en vie avec d'autres humains sur une terre que je trouve
paradisiaque. C'est presque blasphématoire de dire cela si on regarde
toutes les catastrophes qui s'abattent les unes après les autres sur
notre petite planète bleue! Pourtant, le paradis est bien réelle. Je me
sens parfois au jardin d'éden. J'appécie ces moments de bien-être mais
je ne m'y attarde pas plus que mes gestes banals de tous les jours et
ce mélange me fait découvrir la Joie. Quelque chose d'inneffable,
d'immuable, de réelle, de tangible aussi dans ma chair, quelque chose
est vivant! voilà le mot, vivant. Et cette sensation est en fait
l'émergence de la Joie, toute simple mais combien douce et bonne! Je la
reconnais dans tout mon être et la sens vibrer dans chaque cellule qui
me compose et c'est comme si cela allait bien au-delà, comme un quelque
chose qui explose de mon intériorité et qui me prends en entier. Ce
n'est pas dutout à jeter par terre, au contraire, c'est plutôt un
pétillant de vie qui donne envie de dire que la vie est belle!
En fait c'est comme si je retrouvais le sentiment qui m'habitait
enfant. Maintenant que je le ressens, je m'en souviens. Un quelque
chose d'innée qui est toujours là malgré tout! Oui je me rappelle de
cet spontanéité joyeuse d'enfant qui m'habitait, qui me faisait croire
en la vie sans me poser de questions. Qui me faisait tout aimer sans
conditions, même le petit frère qui me tapochait le crâne avec son
jouet! je n'étais pas contente, j'avais mal mais j'oubliais tout de
suite après. Est-il possible qu'un enfant n'aie pu connaître cette
joie? je me sens très triste de m'imaginer que peut-être il y en a. Je
pense aux enfants mal nourrris, les enfants de la guerre, les enfants
battus... Ouf!
Je
crois que la Joie se manifeste
lorsqu'effectivement l'être est devenu libre de lui-même et qu'il peut
ainsi être "attentif" à ce qui est, entier, disponible. Comme il est
devenu transparent, il regarde la création à partir de la source qui
est beauté parfaite. Il n'a plus de voile devant les yeux.
Dans
mon quotidien, je ne suis pas toujours dans
cette constatation car je ne m'y arrête pas, mais c'est présent si j'y
porte attention comme en ce moment, pour parler de ce que je vis.
Parfois cela fait surface lorsqu'il y a "contact" avec l'autre ou avec
un paysage, un geste, une parole, un évènement. Cette joie est rarement
fulgurante. Si elle est de cet ordre, je l'appellerais plutôt
béatitude. La condition d'être de la joie est quelque chose d'immuable,
de très stable, léger comme une plume et solide comme le roc, la trame
de fond je dirais de mon expression, de ma création propre.
J'ajouterais que la Joie est inhérante à l'Intention Première dont j'ai
déjà parlé.
Je suis allée à un séminaire de 2 jours avec Stephen Jourdain au
début septembre et je lui ai parlé de cette Intention première que je
percevais mais qui me laissait interrogative. À ma grande surprise il
m'a dit c'est "exactement ça" . Il nous parlait des anges, alors je lui
ai demandé si ces anges étaient en fait la matrice des qualités divines
et que cette matrice exprimait l'Idée première qui serait aussi
l'Intention première. J'étais en plein dedans! Ce séminaire m'a permis
de peaufiner le travail fait avec vous dans les semaines précédentes.
Il a été la crème sur le gâteau! je saisissais ses paroles et
j'absorbais son langage comme un elixir de jeunesse et j'ai ainsi
consolidé mon vécu en découvrant la simplicité et la transparance de
cet homme exceptionnellement lucide. |
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J'aimerais juste dire un petit mot sur ce
monsieur que j'ai eu la chance de rencontrer un soir et ensuite pendant
2 journées intensives ou il n'était question que d'éveil, sa
profondeur, sa réalité, son contenu et tout ce que j'ai oublié 2 jours
après!!
Au même titre que j'ai apprécié les propos de certaines personnes
sur le site café-éveil, autant d'autres m'ont laissé indifférente,
c'est normal.
J'ai cliqué sur S. Jourdain sans me poser de questions. J'ai aimé son
ton direct sans contournement, les informations justes et précises
qu'il dévoilait, la subtilité de son humour, sa vivacité d'esprit, sa
rapidité à saisir l'autre en face de lui si l'autre ose lui poser une
question, sa sociabilité (même si vous en doutez), sa proximité, sa
simplicité et sa transparence et même sa douce folie. Il est comme un
enfant, joyeux, spontané, lui-même à 100%, il ne triche pas, il ne se
cache pas.
Le premier soir ou je suis allée l'entendre, il allait vers chacun qui
entrait dans la salle en tendant la main et en s'assoyant parmi nous.
Il était évident qu'il appréciait la présence des autres. Il aime bien
faire la cour, il parle beaucoup avec un bonne dose d'humour, c'est un
pince sans rire, mais parfois il s'esclaffe aussi. Enfin pour résumer,
je l'ai apprécié et il répondait à ce que j'espérais alors j'ai décidé
de faire un séminaire de 2 jours avec lui, question d'aller plus en
profondeur.
Je ne peux malheureusement pas vous faire de résumé du contenu et c'est
tout à fait normal, je vous explique pourquoi. Lorsque quelqu'un parle
dans une condition de savoir, il ne fait pas appel à la mémoire, il ne
s'adresse donc pas à la mémoire des autres non plus. Ce qui est dit est
à saisir dans l'instant. Il n'y a jamais de répétition, il faut écouter
sans analyser, sans utiliser son mental, tout simplement être présent,
attentif à ce qui se dit. Il y a là un réel travail qui se fait,
contrairement à de longs discours sur lesquels on peut s'attarder et
réfléchir pendant des jours et des jours... C'est la vraie façon de
faire pour déjouer le mental et arriver à créer une ouverture à
l'inconnu. Pour les non-éveillés, le discours n'est pas facile à
suivre, c'est évident, et c'est le secret des enseignants réels. S.
Jourdain a de la suite dans les idées, il ne perd jamais le fil du
discours, il sait très bien ce qu'il fait. Il y a des gens qui ont
saisi des choses essentiels pendant ces 2 jours. Pour les éveillés, car
il y en avait, très discret et silencieux d'ailleurs, c'était du
gâteau! La justesse est comme un sabre tranchant. Ça prend une personne
assez particulière pour utiliser si adroitement les paroles. Peu
importe qui il peut être dans la vie quotidienne, ce n'est pas le S,
Jourdain quotidien que je voulais, c'était celui qui savait. Et il m'a
bien servi.
Mais celui que j'ai apprécié et entendu est je crois le même dans
sa vie de tous les jours car il est venu manger avec nous au restaurant
et était d'une générosité sans pareil pour toutes les questions qu'on
lui posait sans relâche pendant les supposés "pauses"!! Volubile, oui,
égocentrique, sais pas si on peut parler de cela dans les
circonstances, peut-être, en tout cas il est un amoureux fou de sa
copine, très charmante d'ailleurs, il est un vrai humain quoi,
extravagant certe mais attachant. Il aime la vie et veux la comprendre
dans ses moindres replis. Il est philosophe de formation, ce qui fait
que son savoir passe par ce langage avec lequel il est le plus
familier. Si c'était un mathématicien ou un physicien, il utiliserait
un autre langage. Comme un peintre ou un musicien... Il est donc un
philosophe éveillé ou un éveillé philosophe... faut le voir comme ça
tout simplement.
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C'est intéressant de parler de la mort ou plutôt de la peur de
la mort. La mort nous suggère la fin de quelque chose, et en tant
qu'humain qui nous "attachons " à tout et surtout à nous-mêmes, et bien
la frousse de perdre et surtout de se perdre est viscérale!
J'ai un ami qui un jour qu'il était très loin dans sa souffrance
psychique, au point de vouloir s'enlever la vie, m'a dit "je ne
comprends pas pourquoi je ne suis pas capable de passer à l'acte" ,
alors je lui ai dit: "c'est parceque tu es encore attaché à quelque
chose ou quelqu'un..." et le simple fait qu'il aie pris conscience que
quelqu'un était très important dans sa vie, ça lui a donné une raison
de poursuivre sa vie et c'est bien normal car cette personne était sa
fille qu'il oubliait dans sa grande noirceur. Ça lui a permis de voir
l'importance de la vie à travers sa fille.
Toutes les choses auxquelles ont s'attachent, que ce soit un objet
tel une voiture, ou un animal ou encore une notoriété, un trophée, un
succès, nous avons peur de les perdre au même titre que nous avons peur
de perdre notre corps, aussi malade soit-il. C'est la vie que nous
avons peur de perdre, c'est la vie elle-même qui nous retient. En fait
elle ne nous retient pas, elle se transforme et nous, nous résistons à
cette transformation.
C'est la vie,
l'existence des "choses" qui nous les attache parce que nous leur
donnons des raisons d'être en vie. Si nous n'avons plus de raisons
d'être attaché à une voiture parce qu'elle tombe en morceaux ou qu'une
autre femme est plus attirante, le détachement ou la mort du lien ne nous dérange plus, le "lien" peut mourir et ça ne nous fera pas un pli!
Pourquoi alors sommes-nous si attaché à notre vie, qu'elle soit
égoique ou pas, à mon avis, la peur est plutôt sous-jacente à
l'attachement car s'il n'y a plus d'attachement, la peur disparaît.
Ultimement, si j'ai conscience de qui je suis vraiment, i.e. le Moi
Unique je ne suis plus attaché à mon petit moi car je baigne déjà dans
une plus grande raison d'être, je n'ai donc plus peur de mourir, cet
attachement au petit moi meurt par le fait même, ça se fait tout seul!
c'est la vie qui s'est transformée.
Maintenant si je parle de moi Talomi, en ce moment, je ne suis pas
prête à me détacher de mon corps car je veux en jouir à plein et j'ai
l'impression que je ne fait que commencer, je suis donc très attachée à
cette existence corporelle même si j'ai conscience du plus grand. Ce
n'est pas paradoxal, c'est une étape dans la transformation. Je n'ai
pas encore goûter à cette Joie en totalité, je ne baigne pas encore
dans l'instant éternelle de la Joie mais je m'y laisse aller de plus en
plus. Lorsque ma vie sera explosion continuelle de joie, la
transformation sera terminée et mourir n'aura plus de signification.
J'ai encore bien des croutes à manger avant cette transformation!
Il ne faut pas essayer de ne pas avoir peur, il faut avoir
conscience des choses auxquelles nous sommes attachées. Si elles
vallent la peine de rester en vie alors jouissons-en car un jour tout
devient périmé, même notre corps et celui de ceux qu'on aime. Ce sont
les "liens" qui meurent et la vie est le tissu de la conscience, il y a
donc un fil qui nous unit. Si je coupe le lien universel, je coupe la
vie.
Je ne vois pas la mort comme une catastrophe mais une opportunité de voir, d'être consciente de
ce qui me tient à coeur encore. Et vous, qu'est-ce qui vous attache
encore à part votre corps? les raisons que vous trouverez sont les
formes que l'égo se bâtit. Et qui a dit que ce n'était pas correct? je
dis que c'est la vie tout simplement et nos raisons sont temporaires
comme tout le reste! et c'est grâce à elles si nous sommes en vie. Nos
raisons sont nos châteaux de cartes que l'on projète peut importe le
nom qu'on leur donne.
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"Ëtre" se vit à chaque instant mais cela ne
m'empêche pas d'avoir des projets. Si je sais exactement où je vais, je
serai attentive à chaque pas pour m'y rendre, en ayant une intention
claire dans un lâcher-prise constant et conscient de la perfection de
l'univers. Je compose avec les évènements qui se présentent, au fur et
à mesure, je m'adapte, je crée tout en gardant mon intention claire et
je suis toujours prête à changer d'idée si cela s'avère nécessaire et
mieux adaptée. Donc Je Suis... dans l'action. Si je ne sais pas où je
vais, mes pas titubent à gauche et à droite et je vais nulle part (qui
est finalement toujours un quelque part). Ce qui peut aussi être une
façon de vivre. C'est un peu la façon dont j'ai vécu ma vie jusqu'à ce
que je découvre le principe de l'intention.
Un exemple de cela: mon intention est claire: te répondre le plus
adéquatement possible, du mieux que je peux, je ne sais pas comment je
vais te répondre mais je vais composer dans l'instant présent, mot
après mot et voir en même temps ce qui se répond, je suis attentive.
La "personne" en soi qui se croit en contrôle ou en maîtrise sur sa
vie et qui croit avoir l'autorité sur ses choix est l'égo ou le
personnage ou le "petit moi", celui qui se bât pour réussir sa vie,
celui qui est en quête de ce qu'il pressent de plus grand en lui, celui
qui croit comprendre les grands concepts (ça va loin n'est-ce pas?!!)
c'est ça le moi personnel, mais il est bien utile, on en a besoin pour
articuler notre vie et donner un sens à ses actions. Même si la vie n'a
pas besoin d'avoir un "sens", nous les humains, pour l'instant nous en
avons besoin pour se maintenir en équilibre. Je ne bänis aucun aspect
de l'être humain. Tout se tient et si cela existe c'est parce qu'il y a
une Intelligence derrière tout ça. C'est juste qu'on est pas encore
très intelligents, mais ça va venir!! au fur et à mesure que nous
Sommes , "l'information vivante" se fait jour en soi et l'on devient de
plus en plus ouvert et vivant à ce que l'on Est en réalité.
Le Moi Unique ou le "vrai Moi" est ce qui englobe tout, c'est notre
Réalité ultime, non séparée des autres, non duelle, c'est la Conscience
d'Amour, de Joie et d'Intelligence, c'est la multitude en UN. C'est Ce
qui gouverne tout et c'est pour ça que c'est Ce qui agit et non le
petit moi. Nous n'avons aucune autorité. Je peux décider de tourner à
gauche ou à droite mais cet égo qui croit décider, qui le façonne?
est-il à part? bien sûr que non! alors nos actions sont disons
inspirées (pour le dire ainsi), je dis inspirées dans le sens que cela
suggère qu'il existe vraiment un égo mais l'égo n'est qu'une pensée...
qui s'efface à la lumière de la conscience. Ce n'est qu'un nuage qui
disparaît après de grands vents!!!
Ce nuage ou ce petit moi croit qu'il est seul, surtout lorsqu'il
vit des chocs comme la tombée des illusions, il est un peu abasourdi à
chaque fois, perdu, croyant qu'il est seul dans son malheur ou ses
difficultés mais curieusement aussitôt qu'il parle et s'ouvre à
d'autres qui sont en résonnance avec ce qu'il vit, son sentiment de
solitude disparaît parce qu'il découvre qu'il y a l'autre comme lui.
Première forme de contact sur le lien qui nous unit tous: la vie.
Communiquer est le langage de la vie. Peu importe comment on le fait.
Nos sens en sont la preuve, ils existent pour ça: communiquer la vie.
Ne pas communiquer c'est se sentir seul.
Je me suis sentie très seule après mon éveil, j'essayais de
communiquer mais on ne m'entendais pas. J'ai décidé de me taire,
c'était finalement plus facile de poursuivre mon quotidien parmi les
autres de cette façon! De voir les autres aveugles de l'évidence
provoque aussi un sentiment de désolation. J'ai par contre continué à
chercher ceux qui auraient vécu quelque chose de similaire à moi, comme
tu le fais présentement, et depuis que je partage en toute liberté mon
ressenti, je me sens connectée, je me sens la petite molécule d'eau
ayant trouvé sa source océanique, je vis alors de plus en plus ma
Réalité dans mon quotidien.
Tu as tes caractéristiques, tes couleurs, tu es unique, et si tu
restes enfermé et tu gardes pour toi cette richesse qui t'habites, tu
seras seul tant et aussi longtemps que tu ne le partageras pas.
L'ouverture aux autres est un truc de magie!.. à découvrir par soi!
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