Regards sur l'éveil

je n'ai pas de souvenir particulier quant à une soudaine prise de conscience d'une quelconque forme d'éveil. Je dirai plutot que " l'éveil " , dans ma vie, s'est déroulé sous la forme d'un processus graduel qui, plutot que d'ajouter des choses, en a supprimé beaucoup. C'est cette perte de ce que je croyais naivement vrai qui m'a " éveillé ". Cet " éveil ",^pour l'instant en tout cas, ne constitue pas pour moi une " grace " ni une " libération " mais plutot une simple prise de conscience. " observer ce qui est ", recommandation que font tous les grands Maitres spirituels ne débouche pas forcément sur la félicité, loin de la. A quoi " ce qui est " fait donc référence? A l'observation de nos comportements mentaux ? Au regard direct et lucide que l'on devrait porter sur le monde? J'ai l'impression que quand on s'efforce de regarder vraiment tout cela, le voile de l'innocence s'efface peu à peu et on se retrouve devant le " réel ", lequel " réel" n'est pas synonime, en tout cas pour l'instant et pour moi, de béatitude et d'extase.

Puisque nous en venons aux couleurs, j'aimerais parler de mon expérience à ce propos et tenter une analogie un peu osée entre la perception des couleurs et la perception de l'égo.
Quand je me ballade à la campagne et qu'un paysage me saisit, je n'ai pas toujours le matériel pour peindre sur place. J'avais pris l'habitude d'amener un nuancier de couleurs et, par comparaison avec ce que je voyais, de noter les couleurs correspondantes dans le nuancier, et me les procurer ensuite pour le travail en atelier. Puis je me suis rendu compte que la mémoire des couleurs était beaucoup plus juste que ce que je notais. La couleur existe avec beaucoup plus de force dans mon esprit que sur le papier. Que perçoit-on intérieurement? La couleur ou les effets de la couleur sur l'esprit? Il y a sans doute une psychologie des couleurs...
Cependant il est certain, dans ce cas présent, que ce qui s'inscrit dans le cerveau a beaucoup plus de force et de présence que ce que l'on a noté sur le papier. N'est ce pas un peu la meme chose pour l'égo?

Mais comment pourrions nous comprendre et nous ouvrir au " vrai ", si nous nous sentions invulnérables? La vulnérabilité - intérieure en tout cas, celle de l'esprit, parce que dans la vie il faut bien se défendre n'est ce pas- la vulnérabilité de l'esprit donc est, à mon avis, une chose essentielle. Sinon rien n'est ouvert, rien ne filtre, rien ne passe, mais rien n'entre non plus.

C'est l'histoire d'un Français qui rencontre un Belge et qui lui demande:
- A ton avis, quelle différence y a t-il entre un belge et un miroir?
- La différence?, répond le belge, ah non, je ne vois pas...
- C'est simple: un miroir réfléchit.
- Ok., lui dit le belge, et toi, sais tu quelle est la différence entre un français et un miroir?
- Ah non, pas du tout alors!...
- C'est simple: le miroir est poli.

Je vous rajoute quelques commentaires.
Les noix ( crayon, mine de plomb ) c'est celles dont je parlais sur le fil " Crois-moi ".
Le portrait ( mine de plomb ) c'est une commande.
L'intérieur et l'arbre ( je ne sais pas pourquoi il est sorti si petit ) c'est de la plume et encre de chine.
Le sous-bois, c'est un pastel.
Voila, mon expo est terminée.
Désolé, je ne peux pas vous offrir des petits gateaux et une collation.