Regards sur l'éveil
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Jean-Yves
Inscrit le: 11 Oct 2007 Messages: 155 Localisation: Var
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Posté le: Di 13 Nov 2022 12:45 Sujet du message: Eveil et intégration de la conscience d'éveil... |
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Bonjour,
La raison d’être d’un texte comme celui-ci est de susciter le désir de réalisation spirituelle, de l’éveil. Mais aussi d’inviter tous ceux qui ont vécu ce que l’on peut appeler « la révélation d’un niveau d’eux-mêmes qui les dépasse en tant qu’individu » (vécu la révélation du SOI), de continuer le chemin d’intégration…
Lorsque la conscience d'Eveil se révèle en soi, ce qui arrive parfois après un long cheminement, et parfois aussi d'une manière totalement inattendue. On se dit alors "je suis éveillé".
Mais à ce stade la conscience d'éveil (le SOI) se révèle à ce qui est l'individualité.
Donc à ce niveau d’intégration il y a le SOI (qui est révélé) et ce qu'on pourrait appeler "le non-Soi", c'est-à-dire la structure (l'individu) à laquelle il se révèle.
Dépasser ce niveau et ainsi continuer à évoluer, ne peut se faire qu’à travers l’accueil en soi de ce qui constitue la conscience individuelle, les limitations (de ce qui peut sembler « petit en soi »), et ceci jusqu’à ce que celles-ci montrent leur véritable nature (qui n’est autre que le SOI).
Car la non acceptation, le refus de reconnaître ce qui est présent en soi en tant que « limite », amène (ou maintient) le repli de la conscience individuelle sur elle-même (la fermeture), et provoque ainsi une sorte de rigidité intérieure, une dureté, qui maintient la séparation entre le SOI et le « non SOI ».
Cette transition qui permet de dépasser cette dualité (le SOI et le non SOI) est managée par la force du vivant, et non pas par la structure individuelle. De plus elle ne peut se faire que d’une manière progressive, car elle demande une adaptation de la structure physiologique, du système nerveux. En d’autres termes, la physiologie doit intégrer progressivement un degré de pureté toujours plus élevé.
Comprendre et surtout prendre conscience de ce dernier point permet de « ne pas exiger », ne pas être dans l’attente de quoi que ce soit en termes de résultat, de rester dans un « lâcher prise ».
Cette prise de conscience (qui elle seule peut donner la certitude), ne peut venir pour chacun que de l’expérience directe, c’est-à-dire par « contact » avec le SOI, d’où l’importance de s’accorder des temps de silence (méditation). Car c’est le SOI qui véhicule les informations, la connaissance.
Les temps de « silence » sont en quelques sortes « la clé », car c’est aussi le SOI qui montre que tout ce qui s’élève en soi (émotions…) n’est rien d’autre que Lui-même. Ainsi Il dénoue les liens.
Pour certains qui ont adopté une démarche purement dévotionnelle, l’accueil se traduit par l’abandon à Dieu ou à un Maître ou à une divinité (ce qui revient au même), ce qui est peut-être une voie plus facile.
Même si on est « éveillé », et qu’on a fait des expériences d’ouverture intérieures faramineuses, on peut facilement se laisser enfermer de nouveau (longtemps) par une structure individuelle. A ce stade là aussi, tout sera question de choix. C’est-à-dire que tant que notre préférence ira pour le maintien en soi de la structure individuelle, celle-ci se maintiendra dans la plupart des cas. Car l’Homme a le libre arbitre.
Il semble inévitable que la structure individuelle (l’image que l’on a de soi-même) se reforme suite à la révélation du SOI, ceci pour laisser le temps de l’intégration, le temps que notre système nerveux et même notre environnement s’adapte à ces transformations. Mais on peut aussi « choisir » de continuer à se libérer… De fait même à ce stade il est nécessaire de continuer le « travail ». Car même lorsqu’une limite est vue en soi, qu’elle est accueillie, offerte, sa dissolution peut prendre un certain temps…
Prendre conscience de cela permet à chacun de s’accepter lui-même tel qu’il est dans « ici et maintenant » (avec ses propres limitations) de façon à laisser le temps de l’intégration et de vraiment s’en remettre à la « force de Vie » pour ce qui est de la vitesse d’intégration… et cela permet aussi d’accepter les autres tels qu’ils sont, sans l’idée de changer quoi que ce soit.
Evidemment, lorsqu’on ne ressent plus la paix, ce n’est pas que ce niveau de liberté et de paix qui est le SOI n’est plus présent, mais que nous avons verrouillé l’enfermement.
L’issue se trouve dans l’honnêteté vis-à-vis de soi-même qui passe par la reconnaissance de la réalité de la structure individuelle. En d’autres termes, dans : « ne pas se mentir à soi-même ».
Il est intéressant de comprendre ici, à ce stade, que ce qui vient nous déstabiliser est en fait ce qui vient nous aider à nous libérer (car la vie, « l’extérieur à soi », est un peu comme un miroir). Ce qui vient nous déstabiliser nous montre « la faille en soi ». Que celui ou celle qui vient nous déstabiliser ait raison on non importe peu. Car le ressenti de frustration ou de contrariété qui en ressort est en quelques sortes « la porte », « le passage » dans le sens où cela nous montre ce qui n’est pas le SOI. Car par le fait d’accueillir ce ressenti, de vivre cette frustration ou autre (de l’offrir à Dieu ou au Maître si nous sommes dans une démarche purement dévotionnelle), on rétablit la cohésion (on annihile la séparation) entre ce niveau de souffrance et le SOI ; cela permet que ce niveau de souffrance puisse être dissout, dépassé.
Si on souhaite dépasser ce niveau d’enfermement, il est nécessaire d’être (très) honnête avec soi-même, vis-à-vis de ce qui s’anime en soi. En d’autres termes, pour être plus explicite, si l’on vient nous dire par exemple : « tu es prétentieux ! » et que cela nous fait bondir… ça ne fait pas bondir le SOI… Mais la structure individuelle… A chacun donc d’accepter de « tomber », ce que certains appellent « revenir au point zéro ».
Cette phase qui accompagne la révélation du SOI est d'autant plus difficile à vivre qu’elle est très agréable, très valorisante (expérience d'amour de Lumière...), mais... qu'elle ne dure pas. Et c'est normal qu'il en soit ainsi.
Car La Lumière provoque des remontées de Vasanas. C'est-à-dire que les zones d'ombre en soi (qu'elles soient liées à l'émotionnel, ou autre), tendent à remonter à la surface, à repasser au niveau conscient. Ceci, car les différentes parties de notre être ne sont pas isolées les unes par rapport aux autres, et s’il y a de la lumière sur un certain plan celle-ci tend à se diffuser sur les autres et à faire ressortir les ombres qui y sont présentes.
Ce qui fait qu'à la révélation de la Lumière en soi peut succéder un état de déprime, voire de profonde déprime. Et celle-ci peut être accentuée par le simple fait que l'on ne comprend pas ce qui se passe.
Ceci étant dit, c’est le SOI qui libère, c’est cette intelligence suprême qui réside en soi qui libère. En ce sens il n’y a rien qui doive être forcé, car d’une part le (petit) « je » qui est le siège de l’indentification n’a pas de pouvoir, et que d’autre part il n’y a que cette intelligence qui nous dépasse qui sait « ce » qui doit être libéré et à quel moment.
Et il est heureux qu’il en soit ainsi, car, ce que l’on pourrait appeler notre réalisation spirituelle se traduit par une purification des énergies, qui non seulement nous transforme, mais transforme aussi tous ceux qui nous entourent. Et cette transformation se fait d’une manière progressive, tout comme l’œil ne peut s’habituer à un surcroit de lumière que d’une manière progressive.
Donc : Lorsque le SOI s'est révélé, il est nécessaire de travailler sur les ombres, sur les parties sombres de soi. (Sinon, on reste enfermé dans une dualité qui est constituée par le SOI d'un côté et... ce qui est sombre de l'autre)
Il n'est pas nécessaire, bénéfique, d'aller chercher ou même d'essayer de faire remonter ces parties sombres de soi. Il est juste nécessaire de travailler sur celles qui remontent spontanément en soi durant les moments de silence. Rien de compliqué, il y a en cela un peu comme l'attitude d'un petit enfant par rapport à ce qui se présente à lui.
La nature est bien faite, et ce qui remonte, juste ce qui remonte peut être "travaillé". Car ce processus d'évolution qui est libérateur est un peu comme "une plante qui pousse" et il est géré par la force du vivant elle-même.
C'est géré à la perfection, et notre "petit je" qui est enfermé dans ses limitations ne peut pas s'en occuper.
Aucune intelligence limitée ne peut manager "une plante qui pousse" ou "un enfant qui grandit". C'est la force du vivant qui le fait. Et c'est pareil pour ce processus d'évolution qui s'anime en soi.
Donc, "travailler" c'est juste "accueillir" ce qui remonte en soi dans le silence, ce qui s'élève en soi sous forme de pensées ou d'émotions. Accepter de les vivre (durant les moments de silence), car c'est ainsi qu'elles finissent par révéler leur propre nature. Elles sont de la même substance que le SOI. Elles sont en quelque sorte que le SOI qui se serait comme "déguisé". Elles sont le SOI.
« Lorsque la conscience d’éveil se révèle en soi, il est étonnant de constater qu’elle a toujours été présente… et qu’elle est présente en chacun. Pour certains elle est révélée au niveau conscient de l’esprit, pour d’autres elle ne l’est pas.
Etonnant de voir aussi que ces vagues qui la recouvrent et qui se manifestent sous forme de pensées ou d’émotions se révèlent au final (dans un niveau d’intégration plus avancé) comme n’étant rien d’autre qu’Elle-même. Ces vagues suscitent une identification « je suis ceci », ou « je suis cela », « je suis triste (ou autre) ».
Mais lorsqu’Elle se révèle « Elle » comme étant la substance qui compose ces vagues, celles-ci disparaissent alors instantanément. Ne reste alors que cette conscience de Paix. »
Surtout, s'il y a certains points que je n'ai pas assez détaillés, n'hésitez pas à le dire...
Dernière édition par Jean-Yves le Di 13 Nov 2022 15:52; édité 1 fois |
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Jim
Inscrit le: 06 Fév 2007 Messages: 224 Localisation: Touraine
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Posté le: Di 13 Nov 2022 15:33 Sujet du message: |
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Merci Jean-Yve pour ce texte. Il me paraît limpide.
Comme tu dis, il n'y a à "travailler "que ce qui se présente spontanément. Ce qui se présente est ce dont nous avons besoin, pour ce travail, à ce moment-là. Inutile d'aller trés loin. Même ces "temps de silence" sont là (nous sommes là) d'eux même et par eux-mêmes. Il n'y a qu'à le constater au quotidien, si la recherche est sincère, qu'elle ne recherche pas autre chose et soit entièrement disponible à ce qui est là.
Bref, la vie, quoi...
Laisser se faire le "temps de l'intégration", une grande honnêteté individuelle et aussi une certaine humilité, ce qui est presque pareil. Et aussi accepter ce qui vient au jour, qui monte en surface et qui peut-être un nouvel éceuil si ce n'est pas vu, accepté (intégré) et dépassé.
Et puis s'en remettre à ce que nous intuitons ou avons déjà rencontré.
Seul bémol , je ne pense pas que la voie de l'adoration soit plus "facile". Elle me semble au moins aussi exigeante. Rien, absolument rien ne doit-être gardé pour soi. À un point que nous autres occidentaux, avons du mal à imaginer.
Tout le monde n'en est pas capable...
J'ai rencontré un chercheur de cette trempe. J'ai été franchement impressionné par la force que cela suppose et jusqu'où il est possble d'aller. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9284 Localisation: belgique
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Posté le: Di 13 Nov 2022 17:16 Sujet du message: |
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Bonjour Jean-Yves et Jim !
Jim, tu dis :
Citation: | Ce qui se présente est ce dont nous avons besoin, pour ce travail, à ce moment-là. Inutile d'aller trés loin. |
Ça me plaît pas trop, cette approche ... aimer ce qui se présente !? Jusqu'au moment de la mort (du corps), on évolue dans la dualité, quand même (espace-temps) !? Ce qui connaît la non-dualité, c'est Soi ! Et, c'est Soi, qui debout sur ces cannes, affronte la dualité (ce qui se présente), non !? Aimer ce qui vient, c'est catho, ça ! Et le christianisme, du moins ce qu'on en a fait, il est sado-maso, deux milles ans de sado-masochisme, entre les mains des curés et des saigneurs, représentants Dieu ... non, je pense qu'il est important de rendre sa place à chaque chose, à "chacun"! Soi, les pieds debout confronté à la dualité ! |
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Jean-Yves
Inscrit le: 11 Oct 2007 Messages: 155 Localisation: Var
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Posté le: Di 13 Nov 2022 20:25 Sujet du message: |
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Bonsoir Jim et Daniel et merci pour vos réponses...
@ Daniel, il ne s'agit pas ici d'une invitation à adhérer à un dogme quel qu'il soit, mais de la retranscription d'un vécu intérieur qui donne une orientation pour se libérer d'un niveau d'enfermement, donc de souffrance... et permettre ainsi de s'ouvrir au niveau le plus essentiel de soi.
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9284 Localisation: belgique
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Posté le: Lu 14 Nov 2022 6:43 Sujet du message: |
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C'est dommage, parce que, même si je parle du christianisme, c'était pas le sens de mon propos ...
Je voulais dire, soit on accueille ce qui vient, sans remettre en cause et on risque de se laisser emporter ... soit, on prend Soi comme axe, comme appuie et on traverse tout ! Voilà ! |
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konrad
Inscrit le: 25 Mars 2018 Messages: 1700 Localisation: En van...dredi.
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Posté le: Lu 14 Nov 2022 7:12 Sujet du message: Re: Eveil et intégration de la conscience d'éveil... |
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Jean-Yves a écrit: | Bonjour,
La raison d’être d’un texte comme celui-ci est de susciter le désir de réalisation spirituelle, de l’éveil. Mais aussi d’inviter tous ceux qui ont vécu ce que l’on peut appeler « la révélation d’un niveau d’eux-mêmes qui les dépasse en tant qu’individu » (vécu la révélation du SOI), de continuer le chemin d’intégration…
Lorsque la conscience d'Eveil se révèle en soi, ce qui arrive parfois après un long cheminement, et parfois aussi d'une manière totalement inattendue. On se dit alors "je suis éveillé".
Mais à ce stade la conscience d'éveil (le SOI) se révèle à ce qui est l'individualité.
Donc à ce niveau d’intégration il y a le SOI (qui est révélé) et ce qu'on pourrait appeler "le non-Soi", c'est-à-dire la structure (l'individu) à laquelle il se révèle.
Dépasser ce niveau et ainsi continuer à évoluer, ne peut se faire qu’à travers l’accueil en soi de ce qui constitue la conscience individuelle, les limitations (de ce qui peut sembler « petit en soi »), et ceci jusqu’à ce que celles-ci montrent leur véritable nature (qui n’est autre que le SOI).
Car la non acceptation, le refus de reconnaître ce qui est présent en soi en tant que « limite », amène (ou maintient) le repli de la conscience individuelle sur elle-même (la fermeture), et provoque ainsi une sorte de rigidité intérieure, une dureté, qui maintient la séparation entre le SOI et le « non SOI ».
Cette transition qui permet de dépasser cette dualité (le SOI et le non SOI) est managée par la force du vivant, et non pas par la structure individuelle. De plus elle ne peut se faire que d’une manière progressive, car elle demande une adaptation de la structure physiologique, du système nerveux. En d’autres termes, la physiologie doit intégrer progressivement un degré de pureté toujours plus élevé.
Comprendre et surtout prendre conscience de ce dernier point permet de « ne pas exiger », ne pas être dans l’attente de quoi que ce soit en termes de résultat, de rester dans un « lâcher prise ».
Cette prise de conscience (qui elle seule peut donner la certitude), ne peut venir pour chacun que de l’expérience directe, c’est-à-dire par « contact » avec le SOI, d’où l’importance de s’accorder des temps de silence (méditation). Car c’est le SOI qui véhicule les informations, la connaissance.
Les temps de « silence » sont en quelques sortes « la clé », car c’est aussi le SOI qui montre que tout ce qui s’élève en soi (émotions…) n’est rien d’autre que Lui-même. Ainsi Il dénoue les liens.
Pour certains qui ont adopté une démarche purement dévotionnelle, l’accueil se traduit par l’abandon à Dieu ou à un Maître ou à une divinité (ce qui revient au même), ce qui est peut-être une voie plus facile.
Même si on est « éveillé », et qu’on a fait des expériences d’ouverture intérieures faramineuses, on peut facilement se laisser enfermer de nouveau (longtemps) par une structure individuelle. A ce stade là aussi, tout sera question de choix. C’est-à-dire que tant que notre préférence ira pour le maintien en soi de la structure individuelle, celle-ci se maintiendra dans la plupart des cas. Car l’Homme a le libre arbitre.
Il semble inévitable que la structure individuelle (l’image que l’on a de soi-même) se reforme suite à la révélation du SOI, ceci pour laisser le temps de l’intégration, le temps que notre système nerveux et même notre environnement s’adapte à ces transformations. Mais on peut aussi « choisir » de continuer à se libérer… De fait même à ce stade il est nécessaire de continuer le « travail ». Car même lorsqu’une limite est vue en soi, qu’elle est accueillie, offerte, sa dissolution peut prendre un certain temps…
Prendre conscience de cela permet à chacun de s’accepter lui-même tel qu’il est dans « ici et maintenant » (avec ses propres limitations) de façon à laisser le temps de l’intégration et de vraiment s’en remettre à la « force de Vie » pour ce qui est de la vitesse d’intégration… et cela permet aussi d’accepter les autres tels qu’ils sont, sans l’idée de changer quoi que ce soit.
Evidemment, lorsqu’on ne ressent plus la paix, ce n’est pas que ce niveau de liberté et de paix qui est le SOI n’est plus présent, mais que nous avons verrouillé l’enfermement.
L’issue se trouve dans l’honnêteté vis-à-vis de soi-même qui passe par la reconnaissance de la réalité de la structure individuelle. En d’autres termes, dans : « ne pas se mentir à soi-même ».
Il est intéressant de comprendre ici, à ce stade, que ce qui vient nous déstabiliser est en fait ce qui vient nous aider à nous libérer (car la vie, « l’extérieur à soi », est un peu comme un miroir). Ce qui vient nous déstabiliser nous montre « la faille en soi ». Que celui ou celle qui vient nous déstabiliser ait raison on non importe peu. Car le ressenti de frustration ou de contrariété qui en ressort est en quelques sortes « la porte », « le passage » dans le sens où cela nous montre ce qui n’est pas le SOI. Car par le fait d’accueillir ce ressenti, de vivre cette frustration ou autre (de l’offrir à Dieu ou au Maître si nous sommes dans une démarche purement dévotionnelle), on rétablit la cohésion (on annihile la séparation) entre ce niveau de souffrance et le SOI ; cela permet que ce niveau de souffrance puisse être dissout, dépassé.
Si on souhaite dépasser ce niveau d’enfermement, il est nécessaire d’être (très) honnête avec soi-même, vis-à-vis de ce qui s’anime en soi. En d’autres termes, pour être plus explicite, si l’on vient nous dire par exemple : « tu es prétentieux ! » et que cela nous fait bondir… ça ne fait pas bondir le SOI… Mais la structure individuelle… A chacun donc d’accepter de « tomber », ce que certains appellent « revenir au point zéro ».
Cette phase qui accompagne la révélation du SOI est d'autant plus difficile à vivre qu’elle est très agréable, très valorisante (expérience d'amour de Lumière...), mais... qu'elle ne dure pas. Et c'est normal qu'il en soit ainsi.
Car La Lumière provoque des remontées de Vasanas. C'est-à-dire que les zones d'ombre en soi (qu'elles soient liées à l'émotionnel, ou autre), tendent à remonter à la surface, à repasser au niveau conscient. Ceci, car les différentes parties de notre être ne sont pas isolées les unes par rapport aux autres, et s’il y a de la lumière sur un certain plan celle-ci tend à se diffuser sur les autres et à faire ressortir les ombres qui y sont présentes.
Ce qui fait qu'à la révélation de la Lumière en soi peut succéder un état de déprime, voire de profonde déprime. Et celle-ci peut être accentuée par le simple fait que l'on ne comprend pas ce qui se passe.
Ceci étant dit, c’est le SOI qui libère, c’est cette intelligence suprême qui réside en soi qui libère. En ce sens il n’y a rien qui doive être forcé, car d’une part le (petit) « je » qui est le siège de l’indentification n’a pas de pouvoir, et que d’autre part il n’y a que cette intelligence qui nous dépasse qui sait « ce » qui doit être libéré et à quel moment.
Et il est heureux qu’il en soit ainsi, car, ce que l’on pourrait appeler notre réalisation spirituelle se traduit par une purification des énergies, qui non seulement nous transforme, mais transforme aussi tous ceux qui nous entourent. Et cette transformation se fait d’une manière progressive, tout comme l’œil ne peut s’habituer à un surcroit de lumière que d’une manière progressive.
Donc : Lorsque le SOI s'est révélé, il est nécessaire de travailler sur les ombres, sur les parties sombres de soi. (Sinon, on reste enfermé dans une dualité qui est constituée par le SOI d'un côté et... ce qui est sombre de l'autre)
Il n'est pas nécessaire, bénéfique, d'aller chercher ou même d'essayer de faire remonter ces parties sombres de soi. Il est juste nécessaire de travailler sur celles qui remontent spontanément en soi durant les moments de silence. Rien de compliqué, il y a en cela un peu comme l'attitude d'un petit enfant par rapport à ce qui se présente à lui.
La nature est bien faite, et ce qui remonte, juste ce qui remonte peut être "travaillé". Car ce processus d'évolution qui est libérateur est un peu comme "une plante qui pousse" et il est géré par la force du vivant elle-même.
C'est géré à la perfection, et notre "petit je" qui est enfermé dans ses limitations ne peut pas s'en occuper.
Aucune intelligence limitée ne peut manager "une plante qui pousse" ou "un enfant qui grandit". C'est la force du vivant qui le fait. Et c'est pareil pour ce processus d'évolution qui s'anime en soi.
Donc, "travailler" c'est juste "accueillir" ce qui remonte en soi dans le silence, ce qui s'élève en soi sous forme de pensées ou d'émotions. Accepter de les vivre (durant les moments de silence), car c'est ainsi qu'elles finissent par révéler leur propre nature. Elles sont de la même substance que le SOI. Elles sont en quelque sorte que le SOI qui se serait comme "déguisé". Elles sont le SOI.
« Lorsque la conscience d’éveil se révèle en soi, il est étonnant de constater qu’elle a toujours été présente… et qu’elle est présente en chacun. Pour certains elle est révélée au niveau conscient de l’esprit, pour d’autres elle ne l’est pas.
Etonnant de voir aussi que ces vagues qui la recouvrent et qui se manifestent sous forme de pensées ou d’émotions se révèlent au final (dans un niveau d’intégration plus avancé) comme n’étant rien d’autre qu’Elle-même. Ces vagues suscitent une identification « je suis ceci », ou « je suis cela », « je suis triste (ou autre) ».
Mais lorsqu’Elle se révèle « Elle » comme étant la substance qui compose ces vagues, celles-ci disparaissent alors instantanément. Ne reste alors que cette conscience de Paix. »
Surtout, s'il y a certains points que je n'ai pas assez détaillés, n'hésitez pas à le dire...
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Bonjour Jean-Yves,
Petite question abrupte, es-tu un "enseignant spirituel", ou membre d'un groupe quelconque ?
Je te demande cela parce que lorsque j'étais un "adepte", je m'exprimais de la sorte en donnant une sorte de cours magistral.
Et je m'y reconnais.
Un point que tu relèves et qui me semble capital, c'est le rapport à l'ombre. Cette part de nous qui git dans le fond de la cave.
Cependant je diverge sur cette notion d'accueil sans autre "processus" de transformation de cette ombre en lumière.
En tout cas ce n'est pas ce que je vis et ressens, car dans mon tréfonds il y a de la responsabilité/culpabilité, des injonctions et quelques cadavres.
Et cela ne se résorbe pas de lui-même dans le silence, en tout cas pas chez moi. Mes ombres sont retorses et ne se laissent pas charmer de la sorte.
C'est là que la créature intervient, entre le Soi et les "ombres". Tout n'est pas Soi, ou tout n'est pas encore Soi.
Il me semble que si tout se résorbait de façon aussi facile, autant rester dans le plan du Soi et ne pas s'incarner.
Pourtant je suis là, Soi aussi, mais en léger décalage, une micro seconde de délai.
Ça change tout. Soi est en amont de ma pensée.
Si mes "cadavres" n'inspirent rien au Soi, j'ai trop de respect pour les lui présenter dans leur état. Je me dois de nettoyer tout ça.
Pour moi ce serait ça l'éveil, une continuité entre tous les étages de l'être et de la créature, sans que rien n'attache, sans que rien n'ait été vu (y compris le plus atroce) et "rédempté".
Mais bon tout cela reste très théorique. |
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didier
Inscrit le: 18 Fév 2018 Messages: 3260 Localisation: Région Parisienne
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Posté le: Lu 14 Nov 2022 9:13 Sujet du message: Re: Eveil et intégration de la conscience d'éveil... |
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konrad a écrit: | Jean-Yves a écrit: | Bonjour,
La raison d’être d’un texte comme celui-ci est de susciter le désir de réalisation spirituelle, de l’éveil. Mais aussi d’inviter tous ceux qui ont vécu ce que l’on peut appeler « la révélation d’un niveau d’eux-mêmes qui les dépasse en tant qu’individu » (vécu la révélation du SOI), de continuer le chemin d’intégration…
Lorsque la conscience d'Eveil se révèle en soi, ce qui arrive parfois après un long cheminement, et parfois aussi d'une manière totalement inattendue. On se dit alors "je suis éveillé".
Mais à ce stade la conscience d'éveil (le SOI) se révèle à ce qui est l'individualité.
Donc à ce niveau d’intégration il y a le SOI (qui est révélé) et ce qu'on pourrait appeler "le non-Soi", c'est-à-dire la structure (l'individu) à laquelle il se révèle.
Dépasser ce niveau et ainsi continuer à évoluer, ne peut se faire qu’à travers l’accueil en soi de ce qui constitue la conscience individuelle, les limitations (de ce qui peut sembler « petit en soi »), et ceci jusqu’à ce que celles-ci montrent leur véritable nature (qui n’est autre que le SOI).
Car la non acceptation, le refus de reconnaître ce qui est présent en soi en tant que « limite », amène (ou maintient) le repli de la conscience individuelle sur elle-même (la fermeture), et provoque ainsi une sorte de rigidité intérieure, une dureté, qui maintient la séparation entre le SOI et le « non SOI ».
Cette transition qui permet de dépasser cette dualité (le SOI et le non SOI) est managée par la force du vivant, et non pas par la structure individuelle. De plus elle ne peut se faire que d’une manière progressive, car elle demande une adaptation de la structure physiologique, du système nerveux. En d’autres termes, la physiologie doit intégrer progressivement un degré de pureté toujours plus élevé.
Comprendre et surtout prendre conscience de ce dernier point permet de « ne pas exiger », ne pas être dans l’attente de quoi que ce soit en termes de résultat, de rester dans un « lâcher prise ».
Cette prise de conscience (qui elle seule peut donner la certitude), ne peut venir pour chacun que de l’expérience directe, c’est-à-dire par « contact » avec le SOI, d’où l’importance de s’accorder des temps de silence (méditation). Car c’est le SOI qui véhicule les informations, la connaissance.
Les temps de « silence » sont en quelques sortes « la clé », car c’est aussi le SOI qui montre que tout ce qui s’élève en soi (émotions…) n’est rien d’autre que Lui-même. Ainsi Il dénoue les liens.
Pour certains qui ont adopté une démarche purement dévotionnelle, l’accueil se traduit par l’abandon à Dieu ou à un Maître ou à une divinité (ce qui revient au même), ce qui est peut-être une voie plus facile.
Même si on est « éveillé », et qu’on a fait des expériences d’ouverture intérieures faramineuses, on peut facilement se laisser enfermer de nouveau (longtemps) par une structure individuelle. A ce stade là aussi, tout sera question de choix. C’est-à-dire que tant que notre préférence ira pour le maintien en soi de la structure individuelle, celle-ci se maintiendra dans la plupart des cas. Car l’Homme a le libre arbitre.
Il semble inévitable que la structure individuelle (l’image que l’on a de soi-même) se reforme suite à la révélation du SOI, ceci pour laisser le temps de l’intégration, le temps que notre système nerveux et même notre environnement s’adapte à ces transformations. Mais on peut aussi « choisir » de continuer à se libérer… De fait même à ce stade il est nécessaire de continuer le « travail ». Car même lorsqu’une limite est vue en soi, qu’elle est accueillie, offerte, sa dissolution peut prendre un certain temps…
Prendre conscience de cela permet à chacun de s’accepter lui-même tel qu’il est dans « ici et maintenant » (avec ses propres limitations) de façon à laisser le temps de l’intégration et de vraiment s’en remettre à la « force de Vie » pour ce qui est de la vitesse d’intégration… et cela permet aussi d’accepter les autres tels qu’ils sont, sans l’idée de changer quoi que ce soit.
Evidemment, lorsqu’on ne ressent plus la paix, ce n’est pas que ce niveau de liberté et de paix qui est le SOI n’est plus présent, mais que nous avons verrouillé l’enfermement.
L’issue se trouve dans l’honnêteté vis-à-vis de soi-même qui passe par la reconnaissance de la réalité de la structure individuelle. En d’autres termes, dans : « ne pas se mentir à soi-même ».
Il est intéressant de comprendre ici, à ce stade, que ce qui vient nous déstabiliser est en fait ce qui vient nous aider à nous libérer (car la vie, « l’extérieur à soi », est un peu comme un miroir). Ce qui vient nous déstabiliser nous montre « la faille en soi ». Que celui ou celle qui vient nous déstabiliser ait raison on non importe peu. Car le ressenti de frustration ou de contrariété qui en ressort est en quelques sortes « la porte », « le passage » dans le sens où cela nous montre ce qui n’est pas le SOI. Car par le fait d’accueillir ce ressenti, de vivre cette frustration ou autre (de l’offrir à Dieu ou au Maître si nous sommes dans une démarche purement dévotionnelle), on rétablit la cohésion (on annihile la séparation) entre ce niveau de souffrance et le SOI ; cela permet que ce niveau de souffrance puisse être dissout, dépassé.
Si on souhaite dépasser ce niveau d’enfermement, il est nécessaire d’être (très) honnête avec soi-même, vis-à-vis de ce qui s’anime en soi. En d’autres termes, pour être plus explicite, si l’on vient nous dire par exemple : « tu es prétentieux ! » et que cela nous fait bondir… ça ne fait pas bondir le SOI… Mais la structure individuelle… A chacun donc d’accepter de « tomber », ce que certains appellent « revenir au point zéro ».
Cette phase qui accompagne la révélation du SOI est d'autant plus difficile à vivre qu’elle est très agréable, très valorisante (expérience d'amour de Lumière...), mais... qu'elle ne dure pas. Et c'est normal qu'il en soit ainsi.
Car La Lumière provoque des remontées de Vasanas. C'est-à-dire que les zones d'ombre en soi (qu'elles soient liées à l'émotionnel, ou autre), tendent à remonter à la surface, à repasser au niveau conscient. Ceci, car les différentes parties de notre être ne sont pas isolées les unes par rapport aux autres, et s’il y a de la lumière sur un certain plan celle-ci tend à se diffuser sur les autres et à faire ressortir les ombres qui y sont présentes.
Ce qui fait qu'à la révélation de la Lumière en soi peut succéder un état de déprime, voire de profonde déprime. Et celle-ci peut être accentuée par le simple fait que l'on ne comprend pas ce qui se passe.
Ceci étant dit, c’est le SOI qui libère, c’est cette intelligence suprême qui réside en soi qui libère. En ce sens il n’y a rien qui doive être forcé, car d’une part le (petit) « je » qui est le siège de l’indentification n’a pas de pouvoir, et que d’autre part il n’y a que cette intelligence qui nous dépasse qui sait « ce » qui doit être libéré et à quel moment.
Et il est heureux qu’il en soit ainsi, car, ce que l’on pourrait appeler notre réalisation spirituelle se traduit par une purification des énergies, qui non seulement nous transforme, mais transforme aussi tous ceux qui nous entourent. Et cette transformation se fait d’une manière progressive, tout comme l’œil ne peut s’habituer à un surcroit de lumière que d’une manière progressive.
Donc : Lorsque le SOI s'est révélé, il est nécessaire de travailler sur les ombres, sur les parties sombres de soi. (Sinon, on reste enfermé dans une dualité qui est constituée par le SOI d'un côté et... ce qui est sombre de l'autre)
Il n'est pas nécessaire, bénéfique, d'aller chercher ou même d'essayer de faire remonter ces parties sombres de soi. Il est juste nécessaire de travailler sur celles qui remontent spontanément en soi durant les moments de silence. Rien de compliqué, il y a en cela un peu comme l'attitude d'un petit enfant par rapport à ce qui se présente à lui.
La nature est bien faite, et ce qui remonte, juste ce qui remonte peut être "travaillé". Car ce processus d'évolution qui est libérateur est un peu comme "une plante qui pousse" et il est géré par la force du vivant elle-même.
C'est géré à la perfection, et notre "petit je" qui est enfermé dans ses limitations ne peut pas s'en occuper.
Aucune intelligence limitée ne peut manager "une plante qui pousse" ou "un enfant qui grandit". C'est la force du vivant qui le fait. Et c'est pareil pour ce processus d'évolution qui s'anime en soi.
Donc, "travailler" c'est juste "accueillir" ce qui remonte en soi dans le silence, ce qui s'élève en soi sous forme de pensées ou d'émotions. Accepter de les vivre (durant les moments de silence), car c'est ainsi qu'elles finissent par révéler leur propre nature. Elles sont de la même substance que le SOI. Elles sont en quelque sorte que le SOI qui se serait comme "déguisé". Elles sont le SOI.
« Lorsque la conscience d’éveil se révèle en soi, il est étonnant de constater qu’elle a toujours été présente… et qu’elle est présente en chacun. Pour certains elle est révélée au niveau conscient de l’esprit, pour d’autres elle ne l’est pas.
Etonnant de voir aussi que ces vagues qui la recouvrent et qui se manifestent sous forme de pensées ou d’émotions se révèlent au final (dans un niveau d’intégration plus avancé) comme n’étant rien d’autre qu’Elle-même. Ces vagues suscitent une identification « je suis ceci », ou « je suis cela », « je suis triste (ou autre) ».
Mais lorsqu’Elle se révèle « Elle » comme étant la substance qui compose ces vagues, celles-ci disparaissent alors instantanément. Ne reste alors que cette conscience de Paix. »
Surtout, s'il y a certains points que je n'ai pas assez détaillés, n'hésitez pas à le dire...
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Bonjour Jean-Yves,
Petite question abrupte, es-tu un "enseignant spirituel", ou membre d'un groupe quelconque ?
Je te demande cela parce que lorsque j'étais un "adepte", je m'exprimais de la sorte en donnant une sorte de cours magistral.
Et je m'y reconnais.
Un point que tu relèves et qui me semble capital, c'est le rapport à l'ombre. Cette part de nous qui git dans le fond de la cave.
Cependant je diverge sur cette notion d'accueil sans autre "processus" de transformation de cette ombre en lumière.
En tout cas ce n'est pas ce que je vis et ressens, car dans mon tréfonds il y a de la responsabilité/culpabilité, des injonctions et quelques cadavres.
Et cela ne se résorbe pas de lui-même dans le silence, en tout cas pas chez moi. Mes ombres sont retorses et ne se laissent pas charmer de la sorte.
C'est là que la créature intervient, entre le Soi et les "ombres". Tout n'est pas Soi, ou tout n'est pas encore Soi.
Il me semble que si tout se résorbait de façon aussi facile, autant rester dans le plan du Soi et ne pas s'incarner.
Pourtant je suis là, Soi aussi, mais en léger décalage, une micro seconde de délai.
Ça change tout. Soi est en amont de ma pensée.
Si mes "cadavres" n'inspirent rien au Soi, j'ai trop de respect pour les lui présenter dans leur état. Je me dois de nettoyer tout ça.
Pour moi ce serait ça l'éveil, une continuité entre tous les étages de l'être et de la créature, sans que rien n'attache, sans que rien n'ait été vu (y compris le plus atroce) et "rédempté".
Mais bon tout cela reste très théorique. |
Bonjour jean-yves et Konrad.
Pour ma part je me trouve tout à fait dans la problématique évoquée par jean-yves et j'adhère en grande partie ce qu'il a - d'ailleurs très bien - écrit mais j'ai les mêmes interrogations que Konrad.
Le don de soi est une démarche qui me parait efficace mais qui me semble prendre un temps redoutable. Un "lâcher-prise" est nécessaire mais ne peut être évidemment obtenu par un acte de volonté.
Jean-Yves semble croire en l'existence d'un libre-arbitre. Ce libre-arbitre ne peut, de mon point de vue, appartenir à l'ego. Il ne peut éventuellement exister qu'à un niveau beaucoup plus profond auquel on ne peut réellement accéder qu'en étant "libéré" de l'ego. Il y a ici une sorte de cercle vicieux, l'ego ne pouvant se "libérer" lui-même.
N'y-aurait-il donc que "la grâce" qui puisse opérer la transmutation du plomb en or ? |
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Jean-Yves
Inscrit le: 11 Oct 2007 Messages: 155 Localisation: Var
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Posté le: Lu 14 Nov 2022 13:49 Sujet du message: |
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Bonjour Daniel, Konrad et Didier, à tous...
On peut très bien se trouver dans "la mouvance spirituelle" depuis des années et avoir une idée de ce qu'est l'unité, la dualité... Etc. Mais il est possible que cette compréhension soit restée purement intellectuelle... Et qu'en gros, si tel est le cas...
Disons que le but de tout ce qui peut être dit sur la spiritualité, c'est de nous aider à vivre ce que nous sommes réellement dans toute la profondeur de notre nature humaine. Et que si cela reste uniquement une compréhension, cela ne reste qu'une compréhension intellectuelle.
Pour que cela soit dépassé, il convient donc de se poser les questions sincèrement dans notre for intérieur :
"Qu'est-ce qui est vrai ? Qu'est-ce qui est faux ? Qu'est-ce qu'il en est réellement ?"
Et si on arrive à la conclusion sincère :
"mais je n'en sais rien du tout !"
Là, on s'ouvre... Sinon on reste dans une image, dans ce que les choses peuvent être ou ne pas être, des suppositions.
Le cheminement commence avec la reconnaissance du réel, avec ce que nous vivons, ressentons, ce n'est pas une fuite du réel.
Il peut y avoir en soi des nouveaux de souffrance très intenses, et la guérison ne peut se faire que d'une façon progressive. Mais en aucun cas il ne s'agit de "fuir" ce qui est là, présent en soi.
Mais au contraire, si on peut, d'être avec...
D'où l'intérêt de ces moments de silence que l'on peut s'accorder à un moment ou à un autre au cours de la journée. Car ils permettent de rétablir le contact avec cette force du vivant qui est présente en chacun, et qui est source de guérison... Sans doute ça mettra du temps... Mais il vaut mieux que le temps soit accordé pour amener une progression, même minime, que de tourner en rond sur le plan de la tabulation au sujet de ce que les choses sont ou qu'elles ne sont pas.
La nature est bien faite, et même si le processus de guérison se met en route, il "avance" d'une façon progressive de façon à ce que cela reste supportable, sans que cela génère trop de souffrance. Et de toutes façons ce qui ne peut pas être supporté reste dans le subconscient.
Konrad a écrit: | Un point que tu relèves et qui me semble capital, c'est le rapport à l'ombre. Cette part de nous qui git dans le fond de la cave.
Cependant je diverge sur cette notion d'accueil sans autre "processus" de transformation de cette ombre en lumière.
En tout cas ce n'est pas ce que je vis et ressens, car dans mon tréfonds il y a de la responsabilité/culpabilité, des injonctions et quelques cadavres.
Et cela ne se résorbe pas de lui-même dans le silence, en tout cas pas chez moi. Mes ombres sont retorses et ne se laissent pas charmer de la sorte.
C'est là que la créature intervient, entre le Soi et les "ombres". Tout n'est pas Soi, ou tout n'est pas encore Soi. |
Citation: | Cependant je diverge sur cette notion d'accueil sans autre "processus" de transformation de cette ombre en lumière. |
Il n’y a pas besoin de transformer l’ombre en lumière, car il n’y a que de la lumière. Et c’est cette « non lutte intérieure » qui permet que la réalité se révèle.
Citation: | En tout cas ce n'est pas ce que je vis et ressens, car dans mon tréfonds il y a de la responsabilité/culpabilité, des injonctions et quelques cadavres. |
Le processus de maturation prend le temps qu’il prend… Mais il et important de pratiquer ce que qu’on appeler des sessions de silence, de façon à ce que ce niveau de soi qui n’est pas libéré se mette en contact avec ce niveau de silence qui est présent en chacun.
Car c’est ce niveau-là qui révèle ce que sont les choses et cela sous forme de « prise de conscience ». Et là ça ne laisse pas de doute en soi.
Bien sûr, on pourrait dire « pas besoin de méditer » ou de pratiquer quoi que ce soit… Car tout est là déjà en soi, et c’est vrai… Mais dans la vie courante, nous nous plaçons le plus souvent dans des mécanismes de fuite de ce qui s’anime en soi. Dans la « pratique » du silence, juste on s’assoie et on reste avec ce ce qui est là en soi… C’est tout. Ça peut déjà être un début…
Bien sûr, il existe d’autres techniques de méditations et qui font appel à l’utilisation d’un mantra et qui sont excellentes, ou encore qui font appel à l’attention portée sur la respiration…
Citation: | Il me semble que si tout se résorbait de façon aussi facile, autant rester dans le plan du Soi et ne pas s'incarner. |
Ça je ne sais pas, et de toutes façons la question ne se pose pas puisque nous sommes incarnés.
Citation: | Si mes "cadavres" n'inspirent rien au Soi, j'ai trop de respect pour les lui présenter dans leur état. Je me dois de nettoyer tout ça. |
Mais tu es le SOI, ce que nous sommes tous d’ailleurs. C’est ce que nous sommes déjà.
Citation: | Petite question abrupte, es-tu un "enseignant spirituel", ou membre d'un groupe quelconque ?
Je te demande cela parce que lorsque j'étais un "adepte", je m'exprimais de la sorte en donnant une sorte de cours magistral. |
Non… pour la première question… et je parle comme ça me vient…
Citation: | Pour moi ce serait ça l'éveil, une continuité entre tous les étages de l'être et de la créature, sans que rien n'attache, sans que rien n'ait été vu (y compris le plus atroce) et "rédempté". |
Peu importe ce qu’on en pense… Ce qui est intéressant, c’est ce qui va être utile pour « ouvrir ».
Didier a écrit: | Le don de soi est une démarche qui me parait efficace mais qui me semble prendre un temps redoutable. Un "lâcher-prise" est nécessaire mais ne peut être évidemment obtenu par un acte de volonté.
Jean-Yves semble croire en l'existence d'un libre-arbitre. Ce libre-arbitre ne peut, de mon point de vue, appartenir à l'ego. Il ne peut éventuellement exister qu'à un niveau beaucoup plus profond auquel on ne peut réellement accéder qu'en étant "libéré" de l'ego. Il y a ici une sorte de cercle vicieux, l'ego ne pouvant se "libérer" lui-même. |
Ça prend le temps que ça prend…
Oui, il y a le libre arbitre… Ce qu’on veut ou ce qu’on ne veut pas… Et il y a aussi le processus d’évolution… L’impératif de l’évolution…
C’est un peu comme si on devait se lever le matin, pour aller faire quelque chose… Et qu’un ami (qui est bienveillant) vienne nous réveiller pour ça. Et qu’on lui : « attends, laisse-moi dormir encore… » Il nous répond alors : « pas de souci, continue à dormir ! » (là, il y a le libre arbitre).
Mais que deux heures plus tard, cet ami vient nous réveiller de nouveau et nous dit : « bon, là il faut qu’on parte ! (parce que ceci ou parce que cela…) ». (Là, c’est un impératif).
En fait, il aurait peut-être mieux valu qu’on se lève la première fois, ainsi on aurait pu prendre le temps de boire un café, par exemple…
Mais au fur et à mesure que la conscience s’approfondit le libre arbitre se reconnait dans ce qui est le mouvement de la vie elle-même. Car il n’y a plus la dualité. Les désirs émergent, naturellement, spontanément, mais comme il n’y a plus d’idéal, de projection, ils émergent de l’aspiration du cœur. En d’autres termes, ils sont nos désirs… tout en étant « les désirs » de la force du vivant. Car nous sommes, nous -mêmes, la force du Vivant.
Citation: | Il y a ici une sorte de cercle vicieux, l'ego ne pouvant se "libérer" lui-même. |
Il n’y a pas à (essayer de) « libérer » quoi que ce soit. C’est déjà libre…
Et c’est parce que nous sommes maintenus dans une conscience individuelle, (comme repliés dans une bulle), que nous ne nous en rendons pas compte.
D’où l’importance de vivre ce qui est cette « descente en soi », par l’expérience du silence… Car tout est transmis en tant que conscience par ce niveau de silence qui est présent au plus profond de chacun.
Merci pour ce partage... |
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manira
Inscrit le: 05 Août 2012 Messages: 2351
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Posté le: Lu 14 Nov 2022 17:06 Sujet du message: |
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Bonjour à tous ,
Ce post sur l’integration m’a permis de rendre plus clair mon cheminement actuel .
Merci Jean -Yves
À celui qui aime Dieu tout concourt à son bien .
L’amour reconnaissant l’amour ... _________________ Une envolée d'oiseaux, que c'est beau.... |
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Jean-Yves
Inscrit le: 11 Oct 2007 Messages: 155 Localisation: Var
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Posté le: Lu 14 Nov 2022 17:19 Sujet du message: |
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manira a écrit: | Bonjour à tous ,
Ce post sur l’integration m’a permis de rendre plus clair mon cheminement actuel .
Merci Jean -Yves
À celui qui aime Dieu tout concourt à son bien .
L’amour reconnaissant l’amour ... |
Super Merci Manira pour ce témoignage...
N'hésite pas à approfondir si besoin... De même pour tous... |
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manira
Inscrit le: 05 Août 2012 Messages: 2351
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Posté le: Lu 14 Nov 2022 18:39 Sujet du message: |
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Jean-Yves a écrit: | manira a écrit: | Bonjour à tous ,
Ce post sur l’integration m’a permis de rendre plus clair mon cheminement actuel .
Merci Jean -Yves
À celui qui aime Dieu tout concourt à son bien .
L’amour reconnaissant l’amour ... |
Super Merci Manira pour ce témoignage...
N'hésite pas à approfondir si besoin... De même pour tous... |
Depuis quelques jours, j’ai l’intime conviction qu’un autre corps , que celui de chair , est en formation .
Tout comme nous étions dans le sein de notre mère , avant de naître à ce monde , un « autre ventre « nous enfanterais .
Cela me semble parfois d’un autre paradigme 😇 mais pas tant en fait ...
Il y a aussi cette idée de vents intérieurs , à notre corps même , se rapportant au souffle ; l’esprit « se frayant « un chemin ? _________________ Une envolée d'oiseaux, que c'est beau.... |
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konrad
Inscrit le: 25 Mars 2018 Messages: 1700 Localisation: En van...dredi.
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Posté le: Lu 14 Nov 2022 18:57 Sujet du message: |
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manira a écrit: | Depuis quelques jours, j’ai l’intime conviction qu’un autre corps , que celui de chair , est en formation .
Tout comme nous étions dans le sein de notre mère , avant de naître à ce monde , un « autre ventre « nous enfanterais .
Cela me semble parfois d’un autre paradigme 😇 mais pas tant en fait ...
Il y a aussi cette idée de vents intérieurs , à notre corps même , se rapportant au souffle ; l’esprit « se frayant « un chemin ? |
Bonsoir Manira,
Ce dont tu parles me fait penser au "corps de gloire" des chrétiens.
Ainsi qu'à "naitre de l'esprit" qui me parait définir pleinement ce qu'est l'éveil.
Mais peut-être vais-je trop loin dans mon interprétation. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9284 Localisation: belgique
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Posté le: Lu 14 Nov 2022 19:20 Sujet du message: |
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Qu'est-c'qui se passe, alors, quand on disparaît avant que ce corps de gloire apparaisse !? Avions-nous moins bien agit avant !? |
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manira
Inscrit le: 05 Août 2012 Messages: 2351
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Posté le: Lu 14 Nov 2022 19:21 Sujet du message: |
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konrad a écrit: | manira a écrit: | Depuis quelques jours, j’ai l’intime conviction qu’un autre corps , que celui de chair , est en formation .
Tout comme nous étions dans le sein de notre mère , avant de naître à ce monde , un « autre ventre « nous enfanterais .
Cela me semble parfois d’un autre paradigme 😇 mais pas tant en fait ...
Il y a aussi cette idée de vents intérieurs , à notre corps même , se rapportant au souffle ; l’esprit « se frayant « un chemin ? |
Bonsoir Manira,
Ce dont tu parles me fait penser au "corps de gloire" des chrétiens.
Ainsi qu'à "naitre de l'esprit" qui me parait définir pleinement ce qu'est l'éveil.
Mais peut-être vais-je trop loin dans mon interprétation. |
Bonsoir Konrad,
Ce que tu cites , ce sont des mots que j’avais déjà lus , maintenant on dirait qu’avec le temps cela s’intègre?
Je l’exprime un peu tout croche , côté syntaxe, car je ne suis pas douée pour mettre des sensations en mots .
Je ne vois pas que tu ailles trop loin , mais plutôt en profondeur , à même ici- là , oui _________________ Une envolée d'oiseaux, que c'est beau.... |
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manira
Inscrit le: 05 Août 2012 Messages: 2351
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Posté le: Lu 14 Nov 2022 19:25 Sujet du message: |
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daniel a écrit: | Qu'est-c'qui se passe, alors, quand on disparaît avant que ce corps de gloire apparaisse !? Avions-nous moins bien agit avant !? |
Bonsoir Daniel ,
Cela « dépasse « cette idée de bien ou mal . _________________ Une envolée d'oiseaux, que c'est beau.... |
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