Regards sur l'éveil
Café philosophique, littéraire et scientifique
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Jean-Yves
Inscrit le: 11 Oct 2007 Messages: 155 Localisation: Var
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Posté le: Ve 03 Mars 2023 10:26 Sujet du message: Epanouissement de soi et notions de détachements... |
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Bonjour à tous, sujet de réflexion...
Allusion faite à certains enseignements spirituels qui préconisent "d'être détachés" des plaisirs de ce monde pour accéder à une vie spirituelle, pour pouvoir « rentrer en Soi »…
On ne peut pas profiter de la vie, jouir de la vie si l’on considère que l’on doive être détaché des bonheurs et plaisirs que la vie nous donne. Si on veut s’ouvrir, être heureux, épanouis, on ne peut pas s’encombrer avec l’idée que l’on devrait être détachés de ceci ou de cela pour pouvoir s’épanouir.
Je peux comprendre qu’avec ses notions de détachement un grand nombre de chercheurs de vérité peuvent se sentir comme « coupés en deux », partagés entre le désir sain et naturel de jouir de la vie, de ce qu’elle nous donne, et le désir d’accéder au Soi, à ce niveau de paix intérieur toujours présent au fond de soi.
Il y a visiblement ici une incompréhension de ces textes spirituels, de ces écrits. Car il n’est pas nécessaire de se détacher de quoi que ce soit pour suivre un chemin spirituel pour la bonne raison que le détachement est en lui-même spontané et naturel dans le cheminement spirituel. Et ceci tout simplement parce qu’au fur et à mesure que ce niveau de paix intérieur devient davantage présent en soi au niveau conscient, les plaisirs de ce monde restent vécus mais ils ne créent pas une dépendance en soi, car alors le bonheur est davantage ressenti comme étant inhérent en soi, toujours présent en tant que qualité de notre Être.
Et c’est là qu’il y a « détachement », car les petits bonheurs ou chagrins de la vie n’ont plus alors le même impact en soi. Le détachement est donc une conséquence de l’épanouissement de soi, et non pas le chemin qui y conduirait. De plus, si l’on considère que le détachement est en lui-même une condition sine qua non à la vie spirituelle, on instaure en soi une forme de rigidité qui va à l’encontre même de la relaxation et de l’ouverture nécessaire à l’épanouissement.
Ces notions de détachement que l’on devrait subir ou s’affliger pour s’épanouir selon certaines visions spirituelles est sans aucun doute l’un des plus grands mal qui a été fait à la notion de spiritualité. Car elles ont détourné de la voie spirituelle bon nombre de personnes de sens pratiques et de bonne volonté.
Comment se fait-il, pourrait-on se demander qu’une telle méprise ait pu survenir. A cela plusieurs raisons sans doute…
Les traductions de certains textes spirituels peuvent très bien être justes du point de vue grammatical mais trahir leurs sens originel (ainsi pour La Bhagavad Gîta par exemple, il existe plusieurs traductions différentes) …
Mais sans doute est-ce dû aussi à la difficulté à s’épanouir, à rétablir le contact avec notre Soi dans des temps obscurs… Mais il y a peut-être d’autres raisons…
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6318
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Posté le: Ve 03 Mars 2023 12:37 Sujet du message: |
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Le sujet est très complexe.
Nous avons en nous une pulsion de vie , rattachée à la terre , au concret et des aspirations en apparence contradictoires rattachées à l' esprit.
Suivant chaque individu la balance se fait plus ou moins d' in côté ou de l' autre.
Nous sommes des êtres de contradiction parce que la dualité s' accorde difficilement avec l unité.
Trouver un accord entre ces contradictions peut être le cheminement de toute une vie. _________________ " Le réel c' est quand on se cogne " Lacan
" la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissent pas et qui se massacrent au profit d'hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas ".
Paul Valery |
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Fleur de Soi
Inscrit le: 02 Jan 2021 Messages: 1554 Localisation: Braives - Belgique
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Posté le: Ve 03 Mars 2023 18:34 Sujet du message: |
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Il s'agirait peut-être là encore de la vision inversée.
Il s'agit moins de "se détacher" comme un acte volontaire, mais du résultant de ce phénomène appelé Éveil.
Cela risque d'être un peu long...
Voici un extrait d'une traduction du Tao par Stanislas Julien :
Citation: | Je ne puis me défendre d'un sentiment de crainte en publiant, pour la première fois, la traduction complète de cet ouvrage mémorable qu'on regarde avec raison comme le plus profond, le plus abstrait et le plus difficile de toute la littérature chinoise. Une autre considération vient accroître encore ma juste inquiétude : c'est de me voir en désaccord, sur la portée de ce livre, avec quelques savants missionnaires, les PP. Prémare, Bouvet et Fouquet, et avec l'un des plus habiles sinologues de notre temps, M. Abel-Rémusat. Cet ingénieux écrivain a publié, sur Lao-tseu et sa doctrine, un mémoire qui a produit une vive sensation en Europe, mais dont l'examen approfondi du Tao-te-king et de ses commentaires ne me permet pas d'admettre les curieuses conséquences...
...Cette difficulté du texte de Lao-tseu est également reconnue en Chine, et nous pourrions nous consoler de notre impuissance à l'entendre complètement, en voyant les docteurs Tao-sse les plus renommés y signaler les mêmes obscurités qui ont égaré quelques missionnaires et M. Abel-Rémusat...
...L'objet principal du Tao-te-king, dit Montucci, partisan de ce système d'interprétation (occidental), est d'établir une connaissance singulière d'UN ÊTRE SUPRÊME EN TROIS PERSONNES. Beaucoup de passages, ajoute-t-il, parlent si clairement d'un "Dieu trine", que quiconque aura lu ce livre ne pourra douter que le MYSTÈRE DE LA TRÈS-SAINTE-TRINITÉ n'ait été révélé aux Chinois plus de cinq siècles avant la venue de Jésus-Christ....
...Le P. Amiot a cru reconnaître les trois personnes de la Trinité dans la première phrase du XIVe chapitre du Lao-tseu, qu'il traduit ainsi :
"Celui qui est comme visible et ne peut être vu se nomme KHI (lisez I) ; celui qu'on ne peut entendre et qui ne parle pas aux oreilles se nomme HI ; celui qui est comme sensible et qu'on ne peut toucher se nomme WEÏ"...
M. Rémusat est allé plus loin que ce savant missionnaire. Il a cru reconnaître le mot Jehova dans les trois syllabes I, HI, WEÏ, qui appartiennent chacune à un membre de phrase différent ; et, à vrai dire, le but principal de son mémoire sur Lao-tseu est de prouver cette conjecture, et d'établir par là qu'il avait existé des communications entre l'Occident et la Chine dès le VIe siècle avant J. C.
Suivant lui :
" Les trois caractères employés ici n'ont aucun sens ; ils sont simplement, dit-il, des signes de sons étrangers à la langue chinoise, soit qu'on les articule en entier (IHV), soit qu'on prenne séparément les initiales (I, H, V)... Le nom trigrammatique I-HI-WEÏ, ou HIV, étant, comme on l'a vu, étranger à la langue chinoise, il est intéressant d'en découvrir l'origine. Ce mot me paraît matériellement identique à celui de Ιαω... (altération du tétragramme hébraïque Jéhova, nom que, suivant Diodore de Sicile, les Juifs donnaient à Dieu... |
Fin de citation.
Soi s’écrit avec une Majuscule.
En Philosophie, cela est la Métaphysique et se trouve être « ce qui est ».
« Ce qui Est » est l’Égal à « Ce qui Est »… l’Absolu. Ce qui est Absolu reste perpétuellement Absolu, ou l’Égal.
Écrire Absolu ou Métaphysique avec une majuscule est une redondance ou un pléonasme.
Il ne peut y avoir de différence entre « Ceci » et « Ceci ».
S'il est su quoi que ce soit à son propre sujet, cela vient et ne peut provenir que de ce qui a été dit, ou d'une croyance propre, voire un imaginaire iconique (pléonasme), ce qui est en fait identique, car étant ce qui est cru de ce qui a été dit et qui est admis par et pour soi « de fait ».
Au bout d’un moment, il est réalisé que ce qui a été dit est « variable ».
L’un dit le sujet « beau » alors que l’autre le dit « laid ». Cela peut se traduire par transposition à dire « noir » ou « blanc ».
Il n’y a qu’une Vérité, c’est ce que le sujet se trouve être et il est en TOTALE incapacité de se comparer à lui-même, sauf si ce qui a été mis dans la tête et admis telle une vérité soit différent « d’autre chose qui aurait été prétendu », ou que le sujet crée lui-même.
L’Absolu ne connaît nulle référence… que lui-même.
Nulle-part il ne sera possible de trouver « ce que le sujet se trouve Être », cela ne peut se trouver car cela n’est écrit nulle-part.
Rien, absolument rien dans cet univers dit du sujet « ce qu'il est ».
Ce qui est vu — tout ce qui est perçu — est « ce qui est différent » ou autrement dit « caractérisé ».
L’Absolu ne connaît pas « ce qui le caractérise », qu’il s’agisse de n’importe quelle considération, aussi majorative ou péjorative soit-elle.
Le « moi » ne peut être observé qu’à partir de la position d’un observateur qui se trouve être soi-même. C’est la dualité. Et ce moi est alors l’observateur inconscient de « la Conscience ».
La conscience ne peut « se voir », tout comme l’œil ne peut « se voir », et le moi est comparable à l’œil qui regarderait « un œil qui regarde », hors, l’œil voit « en direct » et ne voit pas « l’œil qui voit ».
La partie « inconsciente », qui n’a aucun rapport avec l’état d’inconscience, est « ce dont la conscience n’a pas conscience ».
L’Eveil de Conscience absolue (pléonasme) est l’inconscience qui devient conscience.
Voici un article de Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9taphysique
La recherche du Graal ne peut jamais, il est bien dit jamais aboutir, car chercher « Soi », c’est comme vouloir écrire sur la Métaphysique, alors que ce qui est Métaphysique est l’Écriture elle-même.
Il « se peut » être (peut-être) « ce qui Est », il ne peut exister « ce qui Est ».
L’existence est "ce qui vient en conscience" comparé à "ce qui n'y vient pas" (pourquoi quelque chose plutôt que rien), mais il ne se peut que « Conscience » puisse Être et exister.
Soit « je » existe, soit « Je » Est, au détriment de l’existence… « je » n’existe donc pas.
« JE » ne saurait être quoi que ce soit sans que ce « quoi que ce soit » ne soit « ce qui le caractérise » et se trouve donc être fruit de la considération subséquente à l’observation… d’un observateur.
Que pourrait-il être dit sur Soi qui ne serait que la création d’un moi, caractérisé par « ce qui en est dit » ?
Il n’est possible d’Être le Soi Métaphysique qu’à partir de l’instant auquel je m’admets en tant que ce que je suis, sans que quoi que ce soit ne vienne créer un « quelque chose que je me trouverais être », et dans une totale abstraction de ce que je sais… à mon sujet.
Tu ne peux pas « te » savoir. Ce n’est pas que cela soit interdit, cela te signifie que tu ne le peux que par « le fait même » que tu es invisible (pour la conscience) pour toi-même.
Et ce que voient les autres ne sont que de relatives apparences. Réelles, certes, mais "apparentes".
Ce qu'ils ne voient pas, ce n'est pas qu'ils ne veulent pas le voir, c'est qu'ils ne le peuvent tout simplement pas.
Celui qui vit l'Absolu ne peut même pas distinguer un homme d'une femme. Il n'y a plus que de l'Être.
Cela ne fut vécu que "l'espace d'un instant", mais il arrive que l'Absolu des choses dénudées de toute considération se manifeste.
Pourquoi alors tout est beau ?
Si tu te pose cette question, alors tâche d'expliquer pourquoi tu croises des centaines de personnes par jour et que tout à coup tu tombes dans la séduction de "celle (OU CELUI) qui TE correspond".
Que tu sois homo ou hétérosexuel n'a pas à être justifié !
Cela.... TE REGARDE
Dans ce monde il est dit "qui cherche trouve".
Formulation erronée.
Disons qu'à force de chercher, l'on trouvera. Il y a deux temps, le présent et le futur.
Dans la fusion n'est que le présent, et cette affirmation devient fausse car celui qui cherche, de facto, ne trouve pas.
Ces visions des choses sont très différentes.
S'il y a alors tentative de "comprendre" les expressions du Tao, bon courage... comme dirait Vertgandazert. _________________ Je vis une grande expérience, sans science, car l'expérience... c'est Moi.
Cet homme est un étranger... |
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Navandin
Inscrit le: 05 Mai 2020 Messages: 38 Localisation: France
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Posté le: Sa 04 Mars 2023 8:03 Sujet du message: Re: Epanouissement de soi et notions de détachements... |
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Jean-Yves a écrit: | Bonjour à tous, sujet de réflexion...
Allusion faite à certains enseignements spirituels qui préconisent "d'être détachés" des plaisirs de ce monde pour accéder à une vie spirituelle, pour pouvoir « rentrer en Soi »…
On ne peut pas profiter de la vie, jouir de la vie si l’on considère que l’on doive être détaché des bonheurs et plaisirs que la vie nous donne. Si on veut s’ouvrir, être heureux, épanouis, on ne peut pas s’encombrer avec l’idée que l’on devrait être détachés de ceci ou de cela pour pouvoir s’épanouir.
Je peux comprendre qu’avec ses notions de détachement un grand nombre de chercheurs de vérité peuvent se sentir comme « coupés en deux », partagés entre le désir sain et naturel de jouir de la vie, de ce qu’elle nous donne, et le désir d’accéder au Soi, à ce niveau de paix intérieur toujours présent au fond de soi.
Il y a visiblement ici une incompréhension de ces textes spirituels, de ces écrits. Car il n’est pas nécessaire de se détacher de quoi que ce soit pour suivre un chemin spirituel pour la bonne raison que le détachement est en lui-même spontané et naturel dans le cheminement spirituel. Et ceci tout simplement parce qu’au fur et à mesure que ce niveau de paix intérieur devient davantage présent en soi au niveau conscient, les plaisirs de ce monde restent vécus mais ils ne créent pas une dépendance en soi, car alors le bonheur est davantage ressenti comme étant inhérent en soi, toujours présent en tant que qualité de notre Être.
Et c’est là qu’il y a « détachement », car les petits bonheurs ou chagrins de la vie n’ont plus alors le même impact en soi. Le détachement est donc une conséquence de l’épanouissement de soi, et non pas le chemin qui y conduirait. De plus, si l’on considère que le détachement est en lui-même une condition sine qua non à la vie spirituelle, on instaure en soi une forme de rigidité qui va à l’encontre même de la relaxation et de l’ouverture nécessaire à l’épanouissement.
Ces notions de détachement que l’on devrait subir ou s’affliger pour s’épanouir selon certaines visions spirituelles est sans aucun doute l’un des plus grands mal qui a été fait à la notion de spiritualité. Car elles ont détourné de la voie spirituelle bon nombre de personnes de sens pratiques et de bonne volonté.
Comment se fait-il, pourrait-on se demander qu’une telle méprise ait pu survenir. A cela plusieurs raisons sans doute…
Les traductions de certains textes spirituels peuvent très bien être justes du point de vue grammatical mais trahir leurs sens originel (ainsi pour La Bhagavad Gîta par exemple, il existe plusieurs traductions différentes) …
Mais sans doute est-ce dû aussi à la difficulté à s’épanouir, à rétablir le contact avec notre Soi dans des temps obscurs… Mais il y a peut-être d’autres raisons…
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Bonjour Jean-Yves, bonjour à tous,
À mon sens, il est exact de dire que le détachement survient spontanément avec l'approfondissement de la connaissance spirituelle. C'est que, au même titre que celui qui a pu goûter des mets plus délicats et plus savoureux au palais dépréciera les nourritures vulgaires auxquelles il était accoutumé, celui qui a pu goûter aux nourritures célestes et éternelles est naturellement porté à abandonner les nourritures terrestres, plus grossières, plus ingrates, et, in fine, indéfiniment sources de souffrances.
Cependant, lorsqu'il est bien entendu que l'attachement aux biens terrestres, éphémères et périssables, s'avère être toujours cause d'insatisfaction et de douleur, un certain effort peut être consenti, sans qu'il ne génère aucune frustration, pour maitriser plus fortement les passions des sens, et demeurer ainsi plus fermement établi dans le domaine des terres spirituelles. Ainsi, au mieux cette connaissance sera approfondie et expérimentée par la conscience, et moins le détachement exigera d'effort, plus il se fera harmonieusement. |
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Anthony
Inscrit le: 21 Déc 2022 Messages: 149
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Posté le: Sa 04 Mars 2023 9:39 Sujet du message: |
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Navandin,
Toute la connaissance nécessaire vous est déjà donnée immédiatement dans le fait d'être, demeurer dans l'être est suffisant.
Il n'y a pas de mets plus fins que d'autres, il y a uniquement "ce qui est".
Il n'y a pas d'effort à consentir, il y a simplement un regard honnête qui doit se laisser déposer. |
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didier
Inscrit le: 18 Fév 2018 Messages: 3260 Localisation: Région Parisienne
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Posté le: Sa 04 Mars 2023 11:14 Sujet du message: Re: Epanouissement de soi et notions de détachements... |
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Navandin a écrit: | C'est que, au même titre que celui qui a pu goûter des mets plus délicats et plus savoureux au palais dépréciera les nourritures vulgaires auxquelles il était accoutumé, celui qui a pu goûter aux nourritures célestes et éternelles est naturellement porté à abandonner les nourritures terrestres, plus grossières, plus ingrates, et, in fine, indéfiniment sources de souffrances. |
Bonjour Navandin.
Les nourritures "célestes" peuvent aussi être source d'attachement et de manière plus insidieuse et plus pernicieuse encore qu'avec les nourritures plus ordinaires et aussi devenir sources de souffrance. J'en parle en connaissance de cause ; cet attachement pour moi a duré une quarantaine d'années (et n'a qu'en partie disparu), me faisant paraître la vie "ordinaire" sans la moindre saveur.
L'attachement reste l'attachement et est source de souffrance de quelque nature que soit son objet, tout cela me paraissant fortement lié à notre identification à notre individualité apparente. |
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konrad
Inscrit le: 25 Mars 2018 Messages: 1700 Localisation: En van...dredi.
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Posté le: Sa 04 Mars 2023 17:55 Sujet du message: Re: Epanouissement de soi et notions de détachements... |
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Jean-Yves a écrit: | Car il n’est pas nécessaire de se détacher de quoi que ce soit pour suivre un chemin spirituel pour la bonne raison que le détachement est en lui-même spontané et naturel dans le cheminement spirituel. Et ceci tout simplement parce qu’au fur et à mesure que ce niveau de paix intérieur devient davantage présent en soi au niveau conscient, les plaisirs de ce monde restent vécus mais ils ne créent pas une dépendance en soi, car alors le bonheur est davantage ressenti comme étant inhérent en soi, toujours présent en tant que qualité de notre Être.
Et c’est là qu’il y a « détachement », car les petits bonheurs ou chagrins de la vie n’ont plus alors le même impact en soi. Le détachement est donc une conséquence de l’épanouissement de soi, et non pas le chemin qui y conduirait. |
Bonsoir Jean-Yves,
A quels "plaisirs" fais-tu allusion ?
Tu écris que le détachement se fait spontanément à mesure que le "niveau de paix devient présent". Comment se défini ce niveau ? Y a-t-il une jauge ? De quelle façon les "bonheurs et plaisirs" se détachent spontanément ? Par quelle action ou force ?
Admettons l'accès à ce niveau, est-on assuré de quelque façon de ne pas "retomber" ?
Par exemple, je suis attaché à ce forum. S'il devait ne plus exister, pour quelque raison, je serais contrarié. Certes, au bout de quelques semaines ou mois, je retrouverais mes repères et ma vie se poursuivrais sans dommages.
Mais il y a des attachements plus profonds.
J'étais très amoureux d'une femme, nous avons vécu un temps ensemble, puis nous sommes séparés il y a des années de cela. Pourtant je pense souvent à elle, à notre relation, et parfois cela me replonge dans cette histoire où les souvenirs émergent avec toute la clarté de l'instant.
J'ai beau m'être dit et convaincu d'être détaché, et cela est vrai au moins physiquement, force est de constater que je suis toujours attaché.
Et je prends conscience que l'attachement se constitue de plusieurs liens à différents endroits. On peut être attaché par l'affect, par la beauté, par l'intelligence, la présence, l'image, le sexe, et bien souvent par l'inconscient.
L'attachement est une sorte de sortilège qui enveloppe toute la surface de l'être. Pas seulement la couche superficielle mais jusqu'en ses fondations même, telle une addiction.
Se détacher d'une telle affaire est une autre paire de manche que se détacher d'un goût prononcé pour le chocolat ou le café du matin.
Pourquoi est-on attaché ? Pourquoi s'est-on fait attacher ?
Pas facile d'en faire le tour parce que ça affecte tout l'être, et c'est souvent subtil, retors même.
Se détacher c'est défaire un à un les liens à l'attachement, clairement et consciemment afin de ne rien omettre. C'est comme démonter une montre suisse pour la nettoyer avant de la remonter.
Une fois qu'il n'y a plus un espace, plus la moindre faille la plus minime par laquelle pourrait s'introduire l'attachement, tu peux regarder l'attachement comme il te regarde et te considérer détaché.
A ce moment l'attachement n'a plus aucun pouvoir sur toi, toutes ses tentatives seront vaines, rien ne t'ébranleras.
Tu auras réintégré, réabsorbé tout ce qui de toi était susceptible d'être attaché.
Je suis attaché. Est-ce que cela me cause de la souffrance ? Pas tant que cela, tout du moins c'est parfaitement supportable. Est-ce que cela freine mon "avancée spirituelle" ? Pas le moins du monde. Dès que je comprends quelque chose, même minime, et que je l'ai intégré, j'avance.
Dans le fond, peu m'importe d'être attaché, je le suis. Ce qui m'importe c'est suis-je capable de me détacher, de rompre les liens dans l'instant même où "Dieu" m'appelle, par exemple ?
C'est le temps de la réponse qui me permet de mesurer le degré de mon attachement. |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6318
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Posté le: Sa 04 Mars 2023 18:19 Sujet du message: |
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Concernant les relations amoureuses, l' une des causes de l' attachement est aussi ... Le manque affectif.
Si tu n' as pas reçu dans ton enfance de l' amour et de l' affectivité de tes parents , ton image - l' image que tu te fais de toi - peut être fortement dévalorisée.
Et pendant une bonne partie de ta vie, tu chercheras chez l' autre ce que tu n' as pas eu enfant.
Du coup, l' autre comblera- provisoirement - ce manque.
Et s' il y a rupture de la relation tu te retrouveras presque obligatoirement dans le rôle de la victime et c' est certainement toi qui souffrira le plus.
Tout ça pour dire que lorsque l' attachement ne se base que sur le désir de combler un manque , il est une aliénation.
A mon sens, un véritable attachement peut être détachement sans souffrance aucune.
On aime alors l' autre plus qu' on ne s' aime soi. _________________ " Le réel c' est quand on se cogne " Lacan
" la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissent pas et qui se massacrent au profit d'hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas ".
Paul Valery |
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konrad
Inscrit le: 25 Mars 2018 Messages: 1700 Localisation: En van...dredi.
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Posté le: Sa 04 Mars 2023 18:57 Sujet du message: |
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Alain V a écrit: | Concernant les relations amoureuses, l' une des causes de l' attachement est aussi ... Le manque affectif.
Si tu n' as pas reçu dans ton enfance de l' amour et de l' affectivité de tes parents , ton image - l' image que tu te fais de toi - peut être fortement dévalorisée.
Et pendant une bonne partie de ta vie, tu chercheras chez l' autre ce que tu n' as pas eu enfant.
Du coup, l' autre comblera- provisoirement - ce manque. |
Entièrement d'accord avec toi.
Et quelles seraient les autres "causes" ?
Alain V a écrit: | A mon sens, un véritable attachement peut être détachement sans souffrance aucune. |
Par exemple ? |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9284 Localisation: belgique
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Posté le: Sa 04 Mars 2023 18:58 Sujet du message: |
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Bonsoir Konrad !
Vu ce que tu dis plus haut, je me permets de te reposer la question, noyée sur un autre fil ... Comment te projettes-tu avec le corps dans l'après-vie !? |
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konrad
Inscrit le: 25 Mars 2018 Messages: 1700 Localisation: En van...dredi.
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Posté le: Sa 04 Mars 2023 20:25 Sujet du message: |
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daniel a écrit: | Bonsoir Konrad !
Vu ce que tu dis plus haut, je me permets de te reposer la question, noyée sur un autre fil ... Comment te projettes-tu avec le corps dans l'après-vie !? |
Bonsoir Daniel,
A vrai dire je ne me projette pas, je préfère laisser le mystère. Néanmoins, pour être sincère, je pense à une continuité après la mort du corps physique. Comment, je ne sais pas. Un corps astral, éthérique, glorieux, de lumière..?
Cependant j'ai le sentiment que "quelque chose de moi", mon âme, poursuit le voyage. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6058 Localisation: Suisse
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Posté le: Sa 04 Mars 2023 21:05 Sujet du message: |
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Bonsoir konrad,
konrad a écrit: | J'étais très amoureux d'une femme, nous avons vécu un temps ensemble, puis nous sommes séparés il y a des années de cela. Pourtant je pense souvent à elle, à notre relation, et parfois cela me replonge dans cette histoire où les souvenirs émergent avec toute la clarté de l'instant.
J'ai beau m'être dit et convaincu d'être détaché, et cela est vrai au moins physiquement, force est de constater que je suis toujours attaché.
(...)
Se détacher d'une telle affaire est une autre paire de manche que se détacher d'un goût prononcé pour le chocolat ou le café du matin.
Pourquoi est-on attaché ? Pourquoi s'est-on fait attacher ?
Pas facile d'en faire le tour parce que ça affecte tout l'être, et c'est souvent subtil, retors même. |
Il me semble que vouloir se détacher, c'est aspirer au fond à un résultat qui serait le même que si on n'avait pas vécu cette histoire. C'est vouloir en effacer les traces — les vraies, les vivantes, pour n'en garder que les mortes.
konrad a écrit: | Se détacher c'est défaire un à un les liens à l'attachement, clairement et consciemment afin de ne rien omettre. C'est comme démonter une montre suisse pour la nettoyer avant de la remonter.
Une fois qu'il n'y a plus un espace, plus la moindre faille la plus minime par laquelle pourrait s'introduire l'attachement, tu peux regarder l'attachement comme il te regarde et te considérer détaché.
A ce moment l'attachement n'a plus aucun pouvoir sur toi, toutes ses tentatives seront vaines, rien ne t'ébranleras.
Tu auras réintégré, réabsorbé tout ce qui de toi était susceptible d'être attaché. |
Il me semble qu’il y a un moyen bien moins laborieux pour se détacher, et tout aussi efficace : c’est s’attacher à autre chose. Si tu avais connu après cette femme une autre femme qui t’aurait fasciné deux fois plus que la première, tu ne penserais même plus à elle — ou alors lorsque tu y penserais, elle serait toujours dans l’ombre de la deuxième. Au fond, c’est cela, le détachement que produit l’éveil. Parce qu’une fois qu’on a connu la lumière, et qu’on sait qu’elle ne nous lâchera jamais, tous les autres attachements apparaissent dérisoire à côté de celui-ci. Là où on est malgré tout rattrapé par la réalité, c’est que la lumière, même si elle ne nous lâche pas — puisqu’elle est soi, le Soi qu’on a découvert — n’est pas non plus simplement à notre disposition : il nous faut aimer pour qu’elle éclaire. Or aimer, c’est toujours nécessairement s’attacher — sans quoi ce ne serait qu’un simulacre d’amour. De sorte que pour ma part, oui, il s’agit de s’attacher, et non, pas seulement en faisant semblant. Même si, connaissant la lumière elle-même, la perte de l’objet d’attachement ne peut plus provoquer la même souffrance que lorsqu’on croit qu’il est lui-même la lumière, qu’il est notre seul accès à la lumière, et que sans lui on se retrouverait dans une solitude noire. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9284 Localisation: belgique
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Posté le: Sa 04 Mars 2023 21:15 Sujet du message: |
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konrad a écrit: | daniel a écrit: | Bonsoir Konrad !
Vu ce que tu dis plus haut, je me permets de te reposer la question, noyée sur un autre fil ... Comment te projettes-tu avec le corps dans l'après-vie !? |
Bonsoir Daniel,
A vrai dire je ne me projette pas, je préfère laisser le mystère. Néanmoins, pour être sincère, je pense à une continuité après la mort du corps physique. Comment, je ne sais pas. Un corps astral, éthérique, glorieux, de lumière..?
Cependant j'ai le sentiment que "quelque chose de moi", mon âme, poursuit le voyage. |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6318
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Posté le: Sa 04 Mars 2023 21:43 Sujet du message: |
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konrad a écrit: | Alain V a écrit: | Concernant les relations amoureuses, l' une des causes de l' attachement est aussi ... Le manque affectif.
Si tu n' as pas reçu dans ton enfance de l' amour et de l' affectivité de tes parents , ton image - l' image que tu te fais de toi - peut être fortement dévalorisée.
Et pendant une bonne partie de ta vie, tu chercheras chez l' autre ce que tu n' as pas eu enfant.
Du coup, l' autre comblera- provisoirement - ce manque. |
Entièrement d'accord avec toi.
Et quelles seraient les autres "causes" ?
Alain V a écrit: | A mon sens, un véritable attachement peut être détachement sans souffrance aucune. |
Par exemple ? |
Je vais prendre un exemple extrême ...
Quelqu' un qui t' es cher se trouve dans une situation de souffrance extrême et préfère mourir.
Elle ( ou il ) à besoin de ton accord , en quelque sorte pour le ( ou la ) laisser partir.
Tu aimes cette personne mais tu lui donnes ton accord.
Tu préférerais qu' il ( elle ) reste ici avec toi mais tu acceptes qu' il ( elle ) parte.
Tu acceptes de te détacher malgre ton attachement par amour pour lui ( elle ).
Heureusement, tout n' est pas aussi extrême dans l' existence.
Il y a toute une palette de situations où tu peux te détacher de ton attachement , non pas pour toi, mais pour lui ( elle ).
L' exemple le plus " commun " c' est la mère ( ou le père) qui accepte le départ du fils et le laisse " vivre sa vie " ...malgré l' attachement à son enfant et aux projection qu' on peut faire sur lui.
Je le vois comme ça. _________________ " Le réel c' est quand on se cogne " Lacan
" la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissent pas et qui se massacrent au profit d'hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas ".
Paul Valery |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6318
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Posté le: Sa 04 Mars 2023 21:53 Sujet du message: |
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konrad a écrit: | daniel a écrit: | Bonsoir Konrad !
Vu ce que tu dis plus haut, je me permets de te reposer la question, noyée sur un autre fil ... Comment te projettes-tu avec le corps dans l'après-vie !? |
Bonsoir Daniel,
A vrai dire je ne me projette pas, je préfère laisser le mystère. Néanmoins, pour être sincère, je pense à une continuité après la mort du corps physique. Comment, je ne sais pas. Un corps astral, éthérique, glorieux, de lumière..?
Cependant j'ai le sentiment que "quelque chose de moi", mon âme, poursuit le voyage. |
J' ai ce même sentiment.
Mais aucune image particulière par rapport à ça. _________________ " Le réel c' est quand on se cogne " Lacan
" la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissent pas et qui se massacrent au profit d'hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas ".
Paul Valery |
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