[Alain V]

Chantez, riez, tant qu'il est temps
Murmure le vent
Laissez ma brise éparpiller
Les fleurs du printemps
Que mon soleil vous éclaire
Petits garnements
Et que vos pas vous portent loin
Restez insouciants
L'été à tout le temps de vivre

Automne hiver arrivent vite
Tous les oiseaux le savent bien
Vite, la jeunesse s'effrite
De tout cela ne reste rien

Oui, votre coeur a bien compris
Petits garnements
Que la vie peut avoir un prix
C'est celui du néant

Mais cela ne peut vous épuiser
Manifestement
L'amour en vous transforme tout
S'en est meme stupéfiant

[Alain V]

L'ARAIGNEE ET LA COCCINELLE


Pris dans la tourmente
Au détour d'un ruisseau
L'araignée se lamente
Elle est tombée dans l'eau

Passe une coccinelle
En tous points colorée
Elle goute aux merveilles
Des chaleurs de l'été

Sortez moi donc de l'eau
S'esclafe l'araignée
Ce geste sera beau
Je vous en serai gré

Ce que vous demandez
Répond le bel insecte
Ma nature colorée
N'en a vraiment que faire

Nos natures ici, s'opposent
Dieu l'a voulu ainsi
Je préfère les roses
Vous: perdez donc la vie

Quand l'homme fait cela
Il est impardonnable
Car il a un atout:
L'amour à opposer
Au dieu de la nature
C'est sa seule liberté

L'amour est liberté.[/quote]

[Animalia]

Ô PAN, la forme de la nature tu as prisé,
Les moyens d’aimer à l’homme tu as donné,
Puis le pouvoir de s’en libérer tu as accordé,
Regarde ! Il t’a remercié…

Animalia.

[Plume]

Le seul de mes vieux débris que j'aie à portée de main:

A distance des noms de femmes
Loin des visages tristement comestibles
Des mots des beautés que l'on domestique
Tu m'attends tremblante comme de rire

Et je te manque d'un pouce près
Toujours convaincu de ma réussite

Je te saisis comme un courrant d'air
Tu connais le chemin dis-le moi
Embarque-moi
Et si je t'enlace
Et si je t'emprisonne

Tu t'évanouis libre

[daniel]

bravo toniov ! belle composition !

je ne sais pas si c'est toi qui a composé ces 2 fables, mais elles le sont (bien composées) ...

quand on y arrive, c'est vraiment un bon vecteur pour en savoir où on en est (dans sa démarche, par exemple), pour lever un coin sur ce que nous sommes, tout au fond, et le faire découvrir et partager aux autres !

et bien, cher plume, je ne peux m'imaginer quelque chose qui soit, à la fois triste, et comestible ... ça doit être mon côté épicurien !

[mushotoku-nad]

Les mots silencieux s'envollent en corolle
et les images tricotées des cerveau lents.
Forets et broussailles, champs et jardins
marais bourbeux, torents , vastes océans
Vides lumineux et infinis espaces stellaires
se déploient en secret sous l'épaisseur d'un front...

L'ordinaire des mots est promenade quotidienne d'un chanteur solitaire
Un cheminant qui vocalise en l'air sa vérité ou son mensonge.
Vent passant qui souffle l'humeur de son dedant
sur d'autres paysages voilés qu'il ignore.
Vers des oreilles souvent sourdes
Des poitrines bien vérrouillées
Un Fond à l'écho étouffé
de milles certitudes

Vide de certitude
Le chanteur découvre
Que la limite des mots libres
est dans le sens que l'autre leur donne.
Que la bouche de l'un, et l'oreille de l'autre
les méandres cachés au secret du front de chacun
portent ensemble la clé du sens.Font le tricheur et la contrebande
Et aussi les mineurs, leurs perles, leurs océans et les poudres qui parlent.

Le mot libre chante à l'oreille qui l'entend
au coeur qui l'écoute et au fond qui résone.
Celui qui le reçoit lui donne tout son sens.
C'est la faille ouverte au coeur de ces deux là
qui fait de l'image, ce pâle reflet sonique
Un mur, un mystére, une porte ou un envol..

[Animalia]

Merci à Toniov, à Plume et à Mushotoku-Nad pour leurs inspirations qui, comme dit Daniel lèvent un coin sur ce que nous sommes et parfois nous en bouche un coin sur ce que nous croyons être.

[Alain V]

Merci pour ces échos.

[Alain V]

LA VIE DU FLEUVE

Abondante source pure que rien ne peut tarir
Le grand fleuve se forme dans ton berceau liquide
Puis projette son bras au loin comme un soupir
Des sommets à la terre dessinant une ride

Les rayons du soleil traversent les nuages
Font miroiter ta robe de mouvance bleue
Quelques vagues aux reflets scintillants et volages
Meurent en un instant rapide et merveilleux

Le vent vient caresser tes mouvements subtils
Et transforme en torrents tes flots majestueux
Puis comme un grand miroir intense et immobile
Tu redeviens toi meme calme et langoureux

[daniel]

et bien, en ce qui me concerne, cher toniov, je n'ai composé qu'une seule fable, mais sous forme de blague ! la voici :

- alors voilà, c'est l'histoire d'un ver qui se faufile dans un
Rosier, et qui crie à qui veut l'entendre : "je suis une fourmi, je suis une
fourmi, une fourmi qui pîque !

[Alain V]

Merci Daniel pour l'histoire courte

[Alain V]

LE PAPILLON ET LE PARESSEUX

Il est né paresseux
Pendu comme il se doit
Un grand papillon bleu
Passe par la

Vous pourriez remuer
Ne serait ce qu'un peu
Est ce trop vous demander
Mon cher monsieur

Voyez de mon coté
Je vais de fleur en fleur
Chacune butiner
C'est un bonheur

Si jamais d'aventure
Répond l'interessé
Pour des raisons obscures
Vous aimeriez

Tenter de me changer
Sachez que c'est mon choix
Simplement me gratter
C'est un exploit

Et sur ces simples mots
Si vite échangés
Chacun reprend presto
Son beau crédo

Souvent nos arguments
Justifient nos natures
Nous sommes prisonniers
De nos raisons

[daniel]

toniov écrit :

[Alain V]

C'est ça Daniel. J'essaye, dans mes poésies, d'en rester à la simple observation des choses et à mettre en évidence des caractéristiques de la nature humaine et les conséquences qui en découlent. Je n'aimerai surtout pas devenir un moraliste.

[mushotoku-nad]