Regards sur l'éveil
Café philosophique, littéraire et scientifique
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4335 Localisation: paris
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Posté le: Lu 09 Mai 2016 9:48 Sujet du message: Renaud Barbaras, metaphysique du sentiment |
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bonjour
j’écrivais récemment sur ce fil : ICI
Citation: | il y a un philosophe actuellement qui partage cette vision sartrienne d’une séparation radicale entre la conscience et l’être , Renaud Barbaras et qui pourtant dans son dernier livre ‘’ métaphysique du sentiment’’ conçoit une possibilité d’union entre l’homme et le monde à travers le ‘’ressenti,, qu’il appelle sentiment,( à ne pas confondre avec les émotions), et notamment par la poésie et l’art .
et je crois que l’éveil fonctionne justement au niveau de ce ressenti , un ressenti qui nous met directement en contact avec la réalité |
c'est un philosophe dont j'ai suivi les cours en 2005 et 2008 sur la perception et la phénoménologie
il vient d’être reçu à france-culture pour la parution de son livre '' métaphysique du sentiment
c'est le sentiment à travers la poétique ou l’œuvre d'art qui nous ouvre au monde dont nous sommes séparés à cause du langage dont la fonction est objectivante alors que le monde n'est justement pas un objet
ce qu 'il appelle monde n'est pas le monde au sens courant cad ce que l'on perçoit qui est une image mais l'arrière-plan de cette image
cad la realité
"" le sentiment '' nous permet de percevoir la realité des apparences , autrement dit de comprendre et de ressentir que les apparences sont apparences de la realité
le ''sentiment qui n'est pas une émotion nous permet de voir la realité de la réalité
ce que dit Renaud Barbaras dans cette émission correspond tout à fait à ce dont nous parlons ici
je vous conseille de l’écouter
il y a une belle poésie sur un cerisier au début de l’émission, un cerisier qui n'est plus un objet que l'on perçoit mais presque quelqu'un qui vient à notre rencontre .
le sentiment c'est ce qui permet de dépasser les apparences et de ressentir ce que l'on voit
voici le lien :
http://www.franceculture.fr/emissions/les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance/metaphysique-du-sentiment-par-renaud-barbaras
http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10467-06.05.2016-ITEMA_20978685-1.mp3
bonne écoute
joel _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même
Dernière édition par riseohms le Je 27 Juil 2017 9:45; édité 5 fois |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6058 Localisation: Suisse
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Posté le: Lu 09 Mai 2016 12:24 Sujet du message: |
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Merci, Joël, de nous faire découvrir ce philosophe. Je n’ai écouté pour l’instant qu’un peu plus de 7 minutes de l’émission, mais j’ai quand même envie de partager mes impressions. L’émission commence par la lecture d’un poème de Philippe Jaccottet (Le cerisier, in Cahier de Verdure, 1990) :
«Cette fois, il s'agissait d'un cerisier; non pas d'un cerisier en fleurs, qui nous parle un langage limpide; mais d'un cerisier chargé de fruits, aperçu un soir de juin, de l'autre côté d'un grand champ de blé. C'était une fois de plus comme si quelqu'un était apparu là-bas et vous parlait, mais sans vous parler, sans vous faire aucun signe; quelqu'un, ou plutôt quelque chose, et une « chose belle » certes; mais, alors que, s'il s'était agi d'une figure humaine, d'une promeneuse, à ma joie se fussent mêlés du trouble et le besoin, bientôt, de courir à elle, de la rejoindre, d'abord incapable de parler, et pas seulement pour avoir trop couru, puis de l'écouter, de répondre, de la prendre au filet de mes paroles ou de me prendre à celui des siennes - et eût commencé, avec un peu de chance, une tout autre histoire, dans un mélange, plus ou moins stable, de lumière et d'ombre, alors qu'une nouvelle histoire d'amour eût commencé là comme un nouveau ruisseau né d'une source neuve, au printemps pour ce cerisier, je n'éprouvais nul désir de le rejoindre, de le conquérir, de le posséder; ou plutôt : c'était fait, j’avais été rejoint, conquis, je n'avais absolument rien à attendre, à demander de plus; il s'agissait d'une autre espèce d'histoire, de rencontre, de parole. Plus difficile encore à saisir.»
http://www.matisse.lettres.free.fr/epiphanies/t_cerisier.htm
Dans la poétique, c’est-à-dire la poésie indépendamment de tout genre littéraire précis, il n’y va pas d’une expression, ni même d’un sentiment au sens commun, mais [je retranscris les mots de Barbaras] «il y va au contraire d’une rencontre, c’est-à-dire d’une expérience, et ici c’est l’expérience du monde comme tel, monde qui en l’occurrence est figuré dans ce cerisier. Au fond, si ce cerisier provoque cette expérience et ce sentiment dont Jaccottet fait état, c’est parce que, avec ce cerisier, c’est d’une certaine façon le monde tout entier qui vient. C’est plus précisément le monde, bien sûr non pas au sens commun d’une totalité d’objets et d’étants, mais le monde comme une sorte de profondeur irréductible, une sorte d’opacité fondamentale, qui ne se présente dans tel ou tel objet du monde qu’en s’y absentant. Il ne se présente que sur le mode de quelque chose qui demeure inaccessible.
— Inaccessible par quoi ? Par la raison ? Parce que la perception va nous donner juste un élément découpé, absent, dont nous ne parviendrons pas à retracer, à ressaisir le totalité ?
— Non, je dirais inaccessible par essence. C’est-à-dire, le propre du monde, et c’est ce qui distingue le monde d’un étant du monde, c’est-à-dire d’une chose du monde au fond, c’est que précisément, il demeure absolument en retrait au sein de chacun des étants, parce que tout simplement s’il était accessible comme tel, le monde, il cesserait d’être un monde et il deviendrait un objet comme les autres. Donc, le propre du monde, c’est de s’absenter de tout ce qu’il présente, de demeurer en retrait dans tous les étants au sein desquels il se manifeste. Parce que tout simplement, c’est d’une certaine façon l’élément que tous ont en commun.»
Ce que Barbaras appelle le monde, c’est ce que nous appelons ici l’être, la réalité, Dieu, me semble-t-il. C’est quelque chose qui n’existe pas, parce que le monde est toujours absent de tous les étants au sein desquels il se manifeste, comme le dit très justement Barbaras, mais qui est pourtant bien réel, puisque c’est lui qui opère le choc qu’on éprouve dans la rencontre véritable avec chaque étant. C’est même cela seul qui est réel : le choc, et c’est cela à mon avis la seule définition possible de la réalité. Ce qui est capable de nous asséner un choc. Et nous-mêmes ne sommes réels que parce que nous sommes capables d'éprouver un choc. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9284 Localisation: belgique
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Posté le: Lu 09 Mai 2016 12:42 Sujet du message: |
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Oui, une reconnaissance ! |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6058 Localisation: Suisse
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Posté le: Lu 09 Mai 2016 13:26 Sujet du message: |
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daniel a écrit: | Oui, une reconnaissance ! |
Une renaissance, plutôt. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9284 Localisation: belgique
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Posté le: Lu 09 Mai 2016 14:22 Sujet du message: |
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Ça vous prend (et vous transporte) de l'intérieur !? |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4335 Localisation: paris
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Posté le: Lu 09 Mai 2016 19:48 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | Merci, Joël, de nous faire découvrir ce philosophe. Je n’ai écouté pour l’instant qu’un peu plus de 7 minutes de l’émission, mais j’ai quand même envie de partager mes impressions. L’émission commence par la lecture d’un poème de Philippe Jaccottet (Le cerisier, in Cahier de Verdure, 1990) :
«Cette fois, il s'agissait d'un cerisier; non pas d'un cerisier en fleurs, qui nous parle un langage limpide; mais d'un cerisier chargé de fruits, aperçu un soir de juin, de l'autre côté d'un grand champ de blé. C'était une fois de plus comme si quelqu'un était apparu là-bas et vous parlait, mais sans vous parler, sans vous faire aucun signe; quelqu'un, ou plutôt quelque chose, et une « chose belle » certes; mais, alors que, s'il s'était agi d'une figure humaine, d'une promeneuse, à ma joie se fussent mêlés du trouble et le besoin, bientôt, de courir à elle, de la rejoindre, d'abord incapable de parler, et pas seulement pour avoir trop couru, puis de l'écouter, de répondre, de la prendre au filet de mes paroles ou de me prendre à celui des siennes - et eût commencé, avec un peu de chance, une tout autre histoire, dans un mélange, plus ou moins stable, de lumière et d'ombre, alors qu'une nouvelle histoire d'amour eût commencé là comme un nouveau ruisseau né d'une source neuve, au printemps pour ce cerisier, je n'éprouvais nul désir de le rejoindre, de le conquérir, de le posséder; ou plutôt : c'était fait, j’avais été rejoint, conquis, je n'avais absolument rien à attendre, à demander de plus; il s'agissait d'une autre espèce d'histoire, de rencontre, de parole. Plus difficile encore à saisir.»
http://www.matisse.lettres.free.fr/epiphanies/t_cerisier.htm
Dans la poétique, c’est-à-dire la poésie indépendamment de tout genre littéraire précis, il n’y va pas d’une expression, ni même d’un sentiment au sens commun, mais [je retranscris les mots de Barbaras] «il y va au contraire d’une rencontre, c’est-à-dire d’une expérience, et ici c’est l’expérience du monde comme tel, monde qui en l’occurrence est figuré dans ce cerisier. Au fond, si ce cerisier provoque cette expérience et ce sentiment dont Jaccottet fait état, c’est parce que, avec ce cerisier, c’est d’une certaine façon le monde tout entier qui vient. C’est plus précisément le monde, bien sûr non pas au sens commun d’une totalité d’objets et d’étants, mais le monde comme une sorte de profondeur irréductible, une sorte d’opacité fondamentale, qui ne se présente dans tel ou tel objet du monde qu’en s’y absentant. Il ne se présente que sur le mode de quelque chose qui demeure inaccessible.
— Inaccessible par quoi ? Par la raison ? Parce que la perception va nous donner juste un élément découpé, absent, dont nous ne parviendrons pas à retracer, à ressaisir le totalité ?
— Non, je dirais inaccessible par essence. C’est-à-dire, le propre du monde, et c’est ce qui distingue le monde d’un étant du monde, c’est-à-dire d’une chose du monde au fond, c’est que précisément, il demeure absolument en retrait au sein de chacun des étants, parce que tout simplement s’il était accessible comme tel, le monde, il cesserait d’être un monde et il deviendrait un objet comme les autres. Donc, le propre du monde, c’est de s’absenter de tout ce qu’il présente, de demeurer en retrait dans tous les étants au sein desquels il se manifeste. Parce que tout simplement, c’est d’une certaine façon l’élément que tous ont en commun.»
Ce que Barbaras appelle le monde, c’est ce que nous appelons ici l’être, la réalité, Dieu, me semble-t-il. C’est quelque chose qui n’existe pas, parce que le monde est toujours absent de tous les étants au sein desquels il se manifeste, comme le dit très justement Barbaras, mais qui est pourtant bien réel, puisque c’est lui qui opère le choc qu’on éprouve dans la rencontre véritable avec chaque étant. C’est même cela seul qui est réel : le choc, et c’est cela à mon avis la seule définition possible de la réalité. Ce qui est capable de nous asséner un choc. Et nous-mêmes ne sommes réels que parce que nous sommes capables d'éprouver un choc. |
merci Joaquim pour ces retranscriptions
et pour ton commentaire
Joaquim a écrit: | daniel a écrit:
Oui, une reconnaissance !
Une renaissance, plutôt. |
oui , c'est ce que je constate :le passage de la reconnaissance à la renaissance
un non savoir libérateur
voici le lien d'une vidéo de Renaud Barbaras à l'occasion de la parution de son livre '' introduction à une phénoménologie de la vie'' dont j'ai suivi le cours préparatoire à la sorbonne
http://www.dailymotion.com/video/xd477z_institut-du-tout-monde-barbaras-le_news
: le monde de la vie
c'est un penseur d'une rigueur totale dans sa pensée tout en étant très limpide
la lecture de ses livres n'est pas forcement abordable pour tout le monde
et je suis content de la parution de son dernier livre car j'y trouve chez lui enfin une possibilité d’accès au réel pour l'homme ,grâce à ce qu'il appelle le sentiment qui pour lui est un sentiment unique et pas une émotion: le sentiment du monde cad de l’être
cette possibilité d’ouverture au monde n’était pas présente dans ses livres précédents qui traitaient plus du ''monde ''et de la séparation d'avec le monde , séparation qui est le propre de la nature humaine d'où une frustration dans ma lecture.
il disait que le monde ou l’être engendre en son sein une lacune ou un retrait qui permet l’apparition des étants cad de la vie, les animaux ont encore un contact avec la nature mais l'homme semblait condamné à la séparation du fait notamment de l’intellect et du désir cad de ce qu'on nomme en phénoménologie: l'intentionnalité
mais avec le sentiment, il nous offre une autre perspective et une possibilité d'unité avec la realité
son prochain livre sera consacré à l’esthétique et qui est aussi pour lui l'un des accès au réel , le livre actuel traitant plutôt de la poétique.
Joël _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même
Dernière édition par riseohms le Me 26 Juil 2017 19:04; édité 3 fois |
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sèpher
Inscrit le: 31 Oct 2011 Messages: 1535 Localisation: paris
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Posté le: Lu 09 Mai 2016 20:56 Sujet du message: |
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hello Joel
merci pour ce partage c'est une jolie découverte pour moi.
sèpher _________________ Si l'on vous demande : Quel est le signe de votre Père qui est en vous ? Dites-leur : C'est un mouvement et un repos . Thomas (evangile apocryphe) |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4335 Localisation: paris
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Posté le: Me 26 Juil 2017 12:09 Sujet du message: |
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bonjour à tous (tes )
voici une nouvelle vidéo du philosophe Renaud Barbaras , riche et passionnante
https://www.youtube.com/watch?v=-l8xiw3QL5I
Phénoménologie de l'intimité
où il montre que l'intimité est à la fois intimité avec soi et avec le monde
une intimité qui n'a rien d'une intériorité mais qui est au contraire ouverture totale à l’extériorité cad au monde
ce qu'il appelle monde n'est pas ici l'ensemble des objets qui nous apparaissent mais l'espace ou la condition de leur apparaitre .
il n'est donc pas objectivable
le sentiment d'intimité n'a alors aucune dimension psychologique , il est de nature transcendantale
le sujet n'est plus une substance et n'est donc rien: (il n' y a rien à voir dans le sujet ) ,mais il est un mouvement qui n'est pas un mouvement vers un objet ou un mouvement dans un espace mais un mouvement qui fait apparaitre le monde et le pénètre , le révélant dans toute sa profondeur
de même pour nous la conscience n'est pas une chose ou un état mais un acte ou un geste ;
Barbaras parle d'une vision ''pénétrante ( terme qu'on trouve aussi dans le bouddhisme
on retrouve ici dans un langage philosophique notre approche de l’éveil
où le Soi est un mixte de moi et de non moi cad de conscience et de monde
le soi est ce mouvement intime dont parle ici Barbaras
ce mouvement intime est aussi désir et sentiment mais dans leur dimension transcendantale ( ou spirituelle ) et non pas psychologique
le sentiment est plus proche ici du sentiment esthétique que de l’émotion psychologique qui n'est qu'une réaction
ce sentiment étant transcendantal ne se sent rien et n’éprouve rien de particulier car il n'est pas de nature psychologique et donc n'a aucun contenu , il n'est pas connaissance non plus pourtant il met en contact avec le monde , un contact conscient
''c'est parce qu’il reçoit en deçà de tout contenu, qu'il connait au delà de tout connu ''
c'est un contact qui est joie car le sentiment qui est cette intimité unifie conscience et le monde , l’intériorité vidée d’elle-même ne se différencie plus de l’extériorité ,ce qui ne veut pas dire qu'elle projette son contenu sur le monde comme dans les états psychotiques car elle n'a plus de contenu, elle est pure et transparente .
l'intimité ressent plutôt le monde comme sa propre projection sur l’écran blanc de son esprit.
le sentiment illumine et intensifie les choses perçues
il est transfiguration du monde
le sentiment qui est cette intimité est pur accueil du monde
et tout en l'accueillant il ne se confond pas non plus avec lui , il n'est pas dissolution dans de monde
ce qui veut dire que le sentiment du monde est aussi sentiment de soi .
l'intimité est ce sentiment de soi
un sentiment sans d'autre contenu que le monde
c'est dans le sentiment comme révélation du monde que le soi se constitue
le soi n'est donc pas ici un moi
'' dire soi ce n'est pas dire moi ''( Paul Ricoeur)
il ne faut pas confondre identité ( moi ) avec ipséité ( soi )
le moi n’étant qu'un objet dans l'esprit , une réaction de l'esprit qui s'interpose comme une opacité entre le soi et le monde
Citation: | c'est dans le sentiment que réside le sens véritable de la subjectivité .
le sentiment est l’ipséité d'un sujet qui est de part en part mouvement ...
le sujet ne se rejoint lui-même et donc constitue une intimité qu'en se laissant déposséder par le monde.
on ne peut penser cette intimité radicale que comme accueil de la plénitude d'un monde .
Afin d’accueillir cette plénitude du monde le sentiment se vide de tout contenu .
en s’enfonçant en lui-même le sujet rejoint le plus extérieur...
l’intimité ce n'est plus l’intériorité de ce qui n'a ni porte ni fenêtre ( le moi ) , c'est la fenêtre elle-même , sur le monde .
si le sujet ne peut pas sortir de lui-même ce n'est pas parce que les portes sont closes mais c'est parce qu'il y a ni porte ni rien et donc qu'il est pure ouverture
la profondeur de notre intimité est un vide sans fond dans lequel le monde peut s'engouffrer
l'intimité est disponibilité....
en elle ,j’accueille ce qui est tout autre que moi mais curieusement dans ce dépouillement je suis bien plus prés de moi-même que dans tout autre vécu.,
comme si l’ouverture que le sujet dispose l’acculait à lui-même,
comme si le vide qu'il ménage le projetait dans son existence nue |
cette vidéo différente des vidéos habituelles sur l’éveil montre que la philosophie est aussi un chemin d’éveil
bon visionnage et bonne écoute
moi j'ai adoré, d'autant que j'ai suivi pendant quelques années les cours de ce professeur de la sorbonne, spécialiste de la phénoménologie
à lire : renaud barbaras ,métaphysique du sentiment -edition cerf
et le dernier: le désir et le monde- edition hermann
Joël _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même
Dernière édition par riseohms le Me 26 Juil 2017 22:46; édité 3 fois |
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Invité Invité
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Posté le: Me 26 Juil 2017 17:14 Sujet du message: |
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Ou du coup, on redécouvre que l'âme serais le lien entre le corps et l'esprit Ou comment enfoncer des portes ouvertes à grands coups de doctorat |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4335 Localisation: paris
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Posté le: Je 27 Juil 2017 9:40 Sujet du message: |
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Invité a écrit: | Ou du coup, on redécouvre que l'âme serais le lien entre le corps et l'esprit Ou comment enfoncer des portes ouvertes à grands coups de doctorat |
je sens comme un préjugé contre les universitaires
mais on peut être un philosophe authentique et universitaire .
j'en ai rencontré et Renaud Barbaras est de ceux là
(comme gilles Deleuze, Michel Foucault, jean-francois lyotard ,francois chatelet Alain Badiou que j'ai connu aussi dans ma jeunesse )
en fait tout vrai philosophe part d'une expérience directe du réel qu'il tente de traduire avec son propre style, il ne se contente pas de répéter les autres philosophes mais crée sa propre philosophie avec de nouvelles problématiques , voir de nouveaux concepts .
en tout cas, pour nous sur ce forum c'est intéressant d'avoir un autre regard sur l’éveil
cela change de ce que l'on peut entendre dans le milieu de la non dualité où tout le monde dit un peu près les même choses et de la même façon
il n' y a pas de mal à cela mais il y a risque à force de ressasser de perdre le sens des mots
d'où l’intérêt d’éclairages différents et nouveaux
voici le lien d'une émission de france-culture avec Renaud Barbaras à l'occasion de la publication de son nouveau livre : le désir et le monde
https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/le-desir-et-le-monde-de-renaud-barbaras
cliquer sur la flèche de gauche pour écouter l’émission
Joël _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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Invité
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Posté le: Ve 28 Juil 2017 18:28 Sujet du message: |
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La philosophie peut-elle expliquer le jaillisssement du questionnement différencié, c'est à dire le questionnement et l'aspiration à ... , ce que certains nomment l'éveil, alors que d'autres se sentiront tout au long de leur vie faire parfaitement corps avec un monde dans lequel ils se sentent intégrés?
Quel est le point de départ-à par le mal-être évidemment- qui pousse à la mise en marche pour certains alors que d'autres traversent leur vie dans l'émerveillement de ce qui advient, dans l'acceptation de ce qui est? |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4335 Localisation: paris
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Posté le: Ve 28 Juil 2017 20:11 Sujet du message: |
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Anonymous a écrit: | La philosophie peut-elle expliquer le jaillisssement du questionnement différencié, c'est à dire le questionnement et l'aspiration à ... , ce que certains nomment l'éveil, alors que d'autres se sentiront tout au long de leur vie faire parfaitement corps avec un monde dans lequel ils se sentent intégrés?
Quel est le point de départ-à par le mal-être évidemment- qui pousse à la mise en marche pour certains alors que d'autres traversent leur vie dans l'émerveillement de ce qui advient, dans l'acceptation de ce qui est? |
bonjour invité ( pourquoi ne pas t'inscrire sur le forum ?)
la philosophie est d'abord questionnement
et on nous le dit en France dès la classe terminale ,
les questions importent plus que les réponses.
on demande aux lycéens d'apprendre à penser, de savoir poser les problèmes et les questions afin de remettre en question les opinions reçues cad la non pensée qu'est une opinion .
la source et la cause de ce questionnement , en dehors du manque ou du mal d’être c'est avant tout l’étonnement
par exemple la question hautement philosophique et célèbre de Leibniz, :
pourquoi y a t il quelque chose plutôt que rien ? i
cette question implique l’étonnement et produit en nous de l’étonnement .
la question ici est plus importante que la réponse et en tentant d'y apporter des réponses intellectuelles, on passe à coté de la question
on en rate le but et le sens .
cette question est une vraie question
et comme la question : qui suis je ? elle contient en elle-même sa propre réponse, une réponse directe et vécue
par exemple la vraie réponse à qui suis je ? est je suis
et la question suppose ce je suis ,
je ne suis rien mais je suis , c'est une certitude
cette question implique un regard et le regard est justement cette conscience je suis , le je suis n'est pas au bout du regard mais est le regard
, en posant la question qui suis je ?, on tourne le regard vers l’intérieur , vers soi
et cela suffit , être regard c'est être conscience
et être conscience c'est être soi
l'objet du regard est secondaire
tous les problèmes viennent du fait de faire des objets l'essentiel au point d'en oublier notre regard .
c'est dans notre regard que réside la beauté du monde .
l’éveil n'est pas pas savoir qui je suis mais de savoir que je suis , et ce savoir c'est simplement être et là rien ne manque ,
toute question cesse .
on est alors avant la philosophie , à sa source. qui est sagesse
la philosophie ne prétend pas être la sagesse mais se veut simplement l'amie de la sagesse ( philein( aimer ) sophia (sagesse )
la philosophie émane de l’être, le traduit , l'exprime et y ramène pour ceux qui en ont besoin , c'est un chemin mais pas pour tout le monde , il y en a une infinité d'autres.
si je regarde le monde avec ce question: pourquoi y a t il quelque chose plutôt que rien , ma vision du monde en est comme transformée
celui-ci devient plus vivant et comme neuf car vu sur fond de néant
le fond permettant par contraste de mieux distinguer et voir les formes.
Etonnement que le monde soit ce qu'il est
Etonnement D’être
n'est-ce pas l’éveil ?
si par éveil , on entend ouvrir les yeux et regarder ce qui est
on ne peut s'en lasser .
la philosophie avec ses questions et réponses procède de cet étonnement étonnement qui est la philosophie même.
, en terminal , on nous parle aussi de l’étonnement philosophique
et pour ceux qui comme tu le dis sont le départ dans l’émerveillement de ce qui advient cad dans l’étonnement d’être , ils n' ont évidemment pas besoin de la philosophie
mais sont ils si nombreux ?
il y en a surement plus que ce que l'on croit ;
les éveillés ne se réduisent pas au milieu des éveillés et à ceux qui tentent de le transmettre de façon pédagogique
il y en a beaucoup qui sont éveillés sans le savoir ou sans se le dire et encore moins le dire et qui transmettent silencieusement par le simple fait d’être ce qu'ils sont .
ils doivent être une minorité sinon le monde ne serait pas dans l’état
où il se trouve.
mais dans l’éveil on ne se pose pas ce genre de question, on ne juge pas
, on est ok alors les autres sont ok ,on ne voit pas d’éveillés et de non éveillés
et on se prend encore moins pour un éveillé
on est dans un non savoir permanent qui est justement source étonnement et émerveillement , ouverture du coeur.
il n' y a plus qu'un .
le point de départ de la philosophie et de la recherche de l’éveil est l'oubli de l’être et d'abord de son être , ce qui implique un manque à être
mais ce manque est déjà l'effet d'un questionnement
un questionnement qui jaillit de nous-même
dont je disais plus haut que la réponse est déjà dans la question et donc en nous
et d'une certaine façon déjà connue.
c'est pourquoi Platon parlait de la connaissance de l’être, non pas comme une connaissance nouvelle mais comme une réminiscence , une reconnaissance
nous nous réveillons à la réponse que nous sommes .
chercher c'est déjà trouver et la recherche cessera lorsqu'on se rendra compte que l'on est ce que l'on cherche
le bonheur est en soi ,
le bonheur est soi
précision sur le questionnement en rapport avec les 3 métamorphoses chez Nietzsche:
- il y a 3 types de personnes:
-ceux qui ne se posent pas de questions mais qui dorment
- ceux qui se posent des questions et cherchent des réponses
- et ceux qui ne se posent plus de questions car ils ont les yeux ouverts.
le premier type correspond dans les 3 métamorphoses
à l’âne qui portent les valeurs qui lui ont été imposées ( le conditionnement )
- le 2eme est l’âne qui se métamorphoses en lion , qui se révolte et rejette ces valeurs
- le 3eme est le lion métamorphosé en l'enfant libre , innocent et créateur de ses propres valeurs ,
c'est aussi être artiste de sa propre vie, art de vivre
l’éveil correspond à cette dernière métamorphose
Citation: | L’enfant est innocence et oubli, un renouveau et un jeu, une roue qui roule sur elle-même, un premier mouvement, une sainte affirmation.
Oui, pour le jeu divin de la création, ô mes frères, il faut une sainte affirmation : l’esprit veut maintenant sa propre volonté, celui qui a perdu le monde veut gagner son propre monde.
Je vous ai nommé trois métamorphoses de l’esprit : comment l’esprit devient chameau, comment l’esprit devient lion, et comment enfin le lion devient enfant.
Ainsi parlait Zarathoustra | Nietzsche, ainsi parlait zarathoustra
voir ici :
https://fr.wikisource.org/wiki/Ainsi_parlait_Zarathoustra/Premi%C3%A8re_partie/Les_trois_m%C3%A9tamorphoses
Joël _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6318
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Posté le: Ma 01 Août 2017 9:06 Sujet du message: |
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Je suis allé voir quelques vidéos de ce personnage.
Je le trouve trés clair et sans manières ( ce qui n'est pas le cas de beaucoup d'intervenants '' éveillés '' ).
Ça me donne envie de continuer à l'écouter
J'ai le temps, actuellement je suis en congés.
Le pastel passe en premier, mais j'ai toujours une envie de '' mots '' |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4335 Localisation: paris
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Posté le: Ma 01 Août 2017 14:12 Sujet du message: |
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Alain V a écrit: | Je suis allé voir quelques vidéos de ce personnage.
Je le trouve trés clair et sans manières ( ce qui n'est pas le cas de beaucoup d'intervenants '' éveillés '' ).
Ça me donne envie de continuer à l'écouter
J'ai le temps, actuellement je suis en congés.
Le pastel passe en premier, mais j'ai toujours une envie de '' mots '' |
je suis content, Alain ,que tu l’apprécies
j'aime aussi la clarté et la rigueur de Renaud Barbaras
il ne parle jamais de l’éveil , c'est pas un concept qui fait partie de son discours
c'est moi qui fait le rapprochement avec l’éveil
d'ailleurs c'est ce que j'ai toujours fait sur ce forum rapprocher les philosophes que je lis de l’expérience de l’éveil .
j'ai mis 4 liens audio ou video de barbaras plus haut
voici un autre lien autour de son livre la dynamique de la manifestation:
https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance/actualite-philosophique-renaud-barbaras
et un autre sur le corps émoi
https://www.youtube.com/watch?v=seZKQWX_qsc
c'est extrait d'une rencontre philosophique sur le thème : le corps émoi, besoin, désir, plaisir dont voici le lien:
https://www.youtube.com/watch?v=IVSl5Lcjkr0
joel _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6318
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Posté le: Ma 01 Août 2017 15:39 Sujet du message: |
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Merci ! J'irai voir ça |
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