Regards sur l'éveil
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4335 Localisation: paris
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Posté le: Ma 23 Jan 2018 13:17 Sujet du message: Sartre ,l'existentialisme et la conscience |
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bonjour à tous
information:
vu aujourd’hui sur le blog de José Le Roy,
Citation: | L'existentialisme de Sartre, entre dialectique et phénoménologie - Annick Stevens
18 heures d'un très bon cours.
jlr |
http://eveilphilosophie.canalblog.com/archives/2018/01/23/36073841.html
c'est une très bonne initiation à la philosophie de Sartre, simple et très pédagogique, à l'université populaire de Marseille.
j'ai toujours considéré, et j'en ai souvent parlé ici, qu'il y avait une dimension d’éveil dans cette philosophie,son sujet principal étant la conscience
c'est un cours basé sur son livre ''l’être et le néant'', le néant étant la conscience;
on y parle aussi de Hegel, Husserl et Heidegger, mais aussi de la conscience de soi,de la liberté, du déterminisme etc
il y a chez Sartre l’idée de conscience (de ) soi non positionnelle de soi
c'est la conscience immédiate, avant la relation sujet /objet .
cette conscience immédiate n'est pas non plus positionnelle d'objets
elle correspond chez Franck terreaux à l'attention non attentive c'est- à-dire sans objet
et dans l’éveil au fait d’être non pas conscience de quelque chose mais d’être tout simplement conscience
ce qui équivaut à ÊTRE
Joël _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4335 Localisation: paris
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Posté le: Me 24 Jan 2018 11:31 Sujet du message: |
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bonjour
toujours sur le blog de josé Le ROY
j'ai trouvé cet article:
La contemplation : Sartre et Beauvoir
http://eveilphilosophie.canalblog.com/archives/2013/03/24/26730121.html
( ne pas oublier de lire aussi les commentaires )
Citation: | J'ai été sartrien dans ma jeunesse (comme beaucoup); j'ai lu Sartre avec passion. L'Etre et le Néant est le premier livre de philosophie que j'ai acheté quand j'avais 15 ans.
Mais j'ai cessé d'être sartrien, il y a longtemps.
Sartre et Beauvoir pensent l'homme comme néant, comme manque d'être. Ce néant m'empêche de coïncider avec le monde, car ce serait alors devenir une chose, un en-soi. Pourtant, ce que veut le néant de l'homme c'est devenir plein d'être, devenir Dieu, ce qui est impossible pour Sartre car la conscience est toujours négation du donné, arrachement de ce qui est; elle est animée par un désir d'être, un projet qui la lance toujours vers l'avenir, vers l'action.
Voici un texte de Beauvoir de 1946 qui expose cette vision :
"Par son arrachement au monde, l'homme se rend présent au monde et se rend le monde présent. Je voudrais être le paysage que je contemple, je voudrais que ce ciel, cette eau calme se pensent en moi, que ce soit moi qu'ils expriment en chair et en os, et je demeure à distance ; mais aussi est-ce par cette distance que le ciel et l'eau existent en face de moi ; ma contemplation n'est un déchirement que parce qu'elle est aussi une joie. Je ne peux pas m'approprier le champ de neige sur lequel je glisse : il demeure étranger, interdit ; mais je me complais dans cet effort même vers une possession impossible, je l’éprouve comme un triomphe, non comme une défaite. C'est dire que, dans sa vaine tentative pour être Dieu, l'homme se fait exister comme homme, et s'il se satisfait de cette existence, il coïncide exactement avec soi. Il ne lui est pas permis d'exister sans tendre vers cet être qu'il ne sera jamais ; mais il lui est possible de vouloir cette tension même avec l'échec qu'elle comporte. Son être est manque d'être, mais il y a une manière d'être de ce manque qui est précisément l'existence." Simone de Beauvoir, Pour une morale de l'ambiguité
Or, je sais maintenant que la contemplation dans laquelle le sujet devient objet, où la distance entre un observateur et un observé est abolie est possible.
Je le sais par expérience.
Le monde ne m'est pas "étranger" ou "interdit". Je suis le champ de neige, le ciel, et l'oiseau dans le ciel...Ici et maintenant, sans effort, l'absolu est ouvert et la présence du monde est mon absence même. La contemplation du monde n'est un échec que pour l'ego qui tente de se l'approprier, mais si la conscience s'ouvre à l'espace d'accueil qu'elle est, le monde et la conscience deviennent un.
Le néant sartrien n'est pas si loin de la vacuité bouddhiste. Mais il a manqué peut-être à Sartre et à Beauvoir de s'asseoir sur un coussin de méditation ou d'entrer en contact avec des enseignements non-duels.
jlr |
tout à fait d'accord
parce que lorsqu'on sent rien ou néant, le monde ne nous est plus étranger
il y a coïncidence immédiate avec le monde et donc avec l’être , ce qui est .
puisque je ne suis rien comment pourrais je m'opposer à quelque chose ou me différencier de lui ?
seul quelque chose peut se différencier d'autre chose , mais ce qui n'est rien ne se différencie de rien et épouse tout .
ce qui signifie que le néant chez Sartre cad la conscience était encore quelque chose, il se pensait comme néant mais ne se vivait pas comme tel
Joël _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4335 Localisation: paris
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Posté le: Me 24 Jan 2018 11:41 Sujet du message: |
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suite
sur le blog de José Le Roy à propos du livre de Sartre: la transcendance de l'ego un livre qui m'a marqué aussi parce que Sartre y différencie conscience et ego , l'ego n'est qu'un objet pour la conscience.
et c'est bien ce que l'on constate aussi dans l’éveil
Conscience et Ego
http://eveilphilosophie.canalblog.com/archives/2011/12/22/23026769.html
(ne pas oublier de lire les commentaires)
Citation: | Il y a vraiment d'excellentes choses chez Sartre .Je relis La transcendance de l'Ego que Sartre écrivit en 1934 à Berlin pendant le séjour qu'il y fit pour étudier la phénoménologie de Husserl. C'est un texte très difficile, très technique et dense ; je pense que Sartre aurait pu dire la même chose en étant plus simple, mais il était sous l'influence du vocabulaire de Husserl.
La thèse centrale de ce texte c'est que la conscience est impersonnelle, sans Ego. « Le champ transcendantal (de la conscience) devient impersonnel, ou, si l'on préfère « prépersonnel », il est sans Je » (p. 19)
Sartre reproche à Husserl d'avoir conserver le Je pur au sein de la conscience. Mais pour Sartre :
« Ce Je superflu est nuisible. S'il existait, il arracherait la conscience à elle-même, il la diviserait, il se glisserait dans chaque conscience comme une lame opaque. » (p. 23)
La conscience pure est un absolu, elle est « toute légèreté, toute translucidité » (p. 25)
Cette conscience précède toute autre conscience ; elle est irréfléchie. Par là, Sartre veut dire que cette conscience ne se connait pas sur le mode des objets, avec un connaisseur , un connu et un moyen de connaissance.
« La conscience de soi n'est pas couple (sujet/objet). Il faut si nous voulons éviter la régression à l'infini, qu'elle soit rapport immédiat de soi à soi. » (Etre et Néant, p. 22)
C'est pourquoi Sartre écrira dans l'Etre et le Néant quelques années plus tard que cette conscience est conscience (de) soi, les deux parenthèses signalant que cette conscience ne se prend pas pour objet.
Elle est donc impersonnelle et non-réflexive. « Il s'agit d'un absolu d'existence et non de connaissance. » (EN )Cela ne signifie pas qu'elle n'est pas conscience de soi, mais elle l'est sur un mode absolu, immédiat, irréfléchi.
Qu'est-ce que l'Ego ? C'est le Moi, le Je. Il est un objet pour la conscience, mais un objet opaque.
« L'Ego n'est pas propriétaire de la conscience, il en est l'objet. » (TE, p.77)
Plus surprenant encore, Sartre parle d'une aliénation de la conscience. La conscience pure est magiquement envoutée par sa propre spontanéité et se prend pour l'Ego.
« Tout se passe donc comme si la conscience constituait l'Ego comme une fausse représentation d'elle-même, comme si elle s'hypnotisait sur cet Ego qu'elle a constitué, s'y absorbait, comme si elle en faisait sa sauvegarde et sa loi. » (TE, p. 82)
Mais Sartre n'envisage jamais que nous puissions vivre constamment sur le registre de la conscience pure, car pour lui cet état conduirait à l'angoisse (comme celle décrite dans la Nausée)
Il écrit :
« Mais il peut arriver que la conscience se produise soudain elle-même sur le plan réflexif pur. Non pas peut-être sans Ego mais comme échappant à l'Ego de toutes parts, comme le dominant et le soutenant hors d'elle par une création continuée. Sur ce plan il n'y a plus de distinction entre le possible et le réel puisque l'apparence est l'absolu. Il n'y a plus de barrières, il n'y a plus de limites, plus rien qui dissimule la conscience à elle-même. Alors la conscience, s'apercevant de ce qu'on pourrait appeler la fatalité de la spontanéité, s'angoisse tout à coup : c'est cette angoisse absolue et sans remèdes, cette peur de soi, qui nous paraît constitutive de la conscience pure. » (TE p 83)
Sartre se trompe ici, et lourdement. La conscience pure ne souffre d'aucune angoisse ; l'angoisse, si elle apparaît, n'est ici qu'une émotion qui appartient à l'Ego, au psychique. Etre libre de l'Ego conduit au contraire à la joie.
jlr |
je me retrouve totalement dans cette lecture de Sartre
Joël _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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