Regards sur l'éveil
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didier
Inscrit le: 18 Fév 2018 Messages: 3259 Localisation: Région Parisienne
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Posté le: Je 01 Mars 2018 13:03 Sujet du message: Sri Aurobindo |
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Bonjour tout le monde.
Sri Aurobindo, de nom de naissance Aurobindo Ghose, nous a laissé une très vaste information sur de nombreux aspects d’une démarche spirituelle authentique. Beaucoup le considèrent comme un philosophe alors que lui-même ne se voyait pas comme tel dans la mesure où tout ce qu’il écrivait était avant tout basé sur son expérience spirituelle et non pas une réflexion intellectuelle.
C’est tellement vaste et cela va tellement loin (et je suis loin d’en avoir tout compris) que je me sens incapable de vous faire moi-même une présentation mais il a écrit tant de choses que d’autres ont pu compiler ou commenter que je préfère vous renvoyer ici aux livres que j’ai lus et trouvés d’un grand intérêt.
Etant considéré par l’un des plus grand philosophe de l’inde, on trouve beaucoup d’information sur lui sur le web. Voici la page wikipedia qui en parle : https://fr.wikipedia.org/wiki/Aurobindo_Ghose et qui constitue une introduction intéressante à son sujet.
Ce qu’il nous a laissé est très vaste. On peut en avoir une idée en regardant sur le site de l’ashram qu’il avait fondé en Inde à Pondichery la liste de la compilation en Anglais de ce qui constituerait son œuvre complète : http://www.sabda.in/catalog/show.php?id=cwsa
Sur ce même site on trouve aussi référencés quelques un de ses livres traduits en Français. Parmi eux figure son œuvre phare « la vie divine » (en 1 volume à l’ashram, traduit par l’ashram) dont il recommandait la lecture à ses nouveaux disciples. Il en existe une autre édition en quatre volumes plus connue en France et traduite par Jean Herbert. « La vie divine » est de tous les livres de spiritualité que j’ai pu lire celui qui me parait le plus difficile à lire ; je ne le conseillerai donc à personne pour débuter.
L’enseignement de Sri Aurobindo se trouve dans la lignée d’enseignements d’origine spirituelle de l’inde tels que le Véda (à propos duquel il a notamment écrit « le secret du veda » destiné, me semble t’il à des experts de la philosophie indienne, mais de peu d’intérêt pratique pour les quidams que nous sommes), les Upanishads (dont il a traduit et commenté certaines parties) et la Bhagavad Gîta, qu’il a traduite et commentée et pour laquelle on peut trouver plusieurs livres, de lui ou d’autres mais reprenant en grande partie son travail). On peut trouver le livre « la bhagavad-gîta » préfacé par Jean Herbert et qui contient le texte traduit et commenté par Sri Aurobindo de la bhagavad Gîta. Le plus intéressant sur le sujet me paraît être « Essais sur la Guita » disponible en Français sur le site de l’ashram et qui semble constituer la base de son enseignement et du yoga intégral qu’il a développé.
Pour ceux qui s’intéressent plus particulièrement à son yoga, la « synthèse des yoga » disponible maintenant en 2 tomes en Français à l’ashram, contre 3 auparavant, en est le point d’entrée. En complément les « lettres sur le yoga » sont une compilation d’extraits, classée par thèmes, des réponses de Sri Aurobindo à ses disciples en réponses à leurs problèmes dans leur pratique du Yoga. Le « guide du yoga » cité aussi dans l’introduction wikipédia me parait être lui-même un extrait de ces « lettres sur le yoga », mais je n’en suis pas certain. On peut trouver les « lettres sur le yoga » en français en version livre en 6 tomes chez Buchet/Chastel et en version électronique sur https://www.aurobindo.ru/workings/sa/22/index_f.htm (sur lequel on peut aussi trouver, toujours sous forme électronique, de nombreux autres oeuvres de Sri Aurobindo, mais majoritairement en Anglais).
L’introduction wikipedia cite aussi Savitri, le poème majeur de Sri Aurobindo, qui reprendrait l’essentiel de son enseignement. On peut trouver Savitri en Français, traduit par Satprem (https://fr.wikipedia.org/wiki/Satprem ), auprès de l’institut de recherches évolutives (auprès duquel on peut trouver toute l’œuvre de Satprem et des livres de la Mère de l’ashram, Mirra Alfassa, qui a accompagné Sri Aurobindo pendant de longues années, dirigeait l’ashram et a été à l’origine de la création d’Auroville.) http://www.ire-miraditi.org/publications/lst-pub-fr.html . On peut aussi trouver pavitri sous forme électronique sur https://www.aurobindo.ru/workings/sa/2829/index_f.htm .
Pour ce qui concerne sa philosophie, voici d’autres livres que j’ai trouvés très intéressants :
- "Le Yoga intégral de Sri Aurobindo" qui est selon la note de l’éditeur en première page : « une anthologie de lettres de Sri Aurobindo traitant de divers aspects de son enseignement spirituel et de la méthode qui s’y rapporte. Les quatre premières parties exposent les fondements philosophiques et psychologiques de cet enseignement ; les six parties suivantes, sa méthode ; la douzième et dernière partie comporte d’autres aspects qui viennent compléter les chapitres précédents …».
- "Vers une psychologie intégrale", de A.S. Dalal, qui constitue « un vaste panorama de la pensée psychologique » de Sri Aurobindo et qui comprend de nombreux extraits de textes ou de lettres de Sri Aurobindo.
- "Le nouvel homme selon Sri Aurobindo et Krishnamurti" de Dominique Schmidt (http://www.dominique-schmidt.fr/ ) qui a l’avantage de considérer Sri Aurobindo en parallèle et en complément de Krishnamurti et d’être beaucoup plus directement compréhensibles que les autres livres cités ici, dans la mesure où il en a une approche extérieure et complètement occidentale.
Pour ce qui concerne l’homme lui-même :
- J’ai bien aimé « La vie de Sri Aurobindo » de Peter Heehs, centré sur l’homme et abordant sa philosophie, mais de façon beaucoup plus globale et donc aussi beaucoup plus superficielle.
- Il existe aussi un livre de Satprem, dont je ne peux parler, ne l’ayant pas encore lu, mais qui me parait potentiellement intéressant et que vous devriez trouver sans problème.
Pour trouver ces livres (j’ai déjà indiqué les liens plus haut, mais je récapitule) :
- Certains sont disponibles en Français et en France dans des librairies spécialisées ou encore à la Fnac ou sur Amazon. Attention, certains ne sont plus disponibles ni réédités en France ; il est alors possible de les trouver en occasion sur le net mais parfois à des prix astronomiques.
- Certains en Français et beaucoup en Anglais, sont disponibles sur le site de l’Ashram (http://www.sabda.in/catalog/ ) à un prix intéressant même en comptant les frais de port par avion (tant que la douane ne demande pas de taxe supplémentaire ; ce qui me semble être toujours ou souvent le cas lorsque la somme est limitée). Par Avion, il faut compter moins de 2 semaines pour recevoir les livres commandés. Il existe une possibilité moins chère mais beaucoup plus longue, par bateau (prévoir, d’après le site un délai de 2 à 5 mois. )
- On peut trouver les livres de Satprem ou de la Mère sur http://www.ire-miraditi.org/publications/lst-pub-fr.html
- Plusieurs livres de Sri Aurobindo sont disponibles (surtout en Anglais mais certains en Français) sous forme électronique sur https://www.aurobindo.ru/
- De nombreux sites parlent de Sri Aurobindo ou présentent des extraits de son œuvre.
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9284 Localisation: belgique
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Posté le: Je 01 Mars 2018 15:32 Sujet du message: |
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Bonjour didier !
Je me permets de joindre à ta liste exhaustive, un livre de poche, publié chez Albin Michel qui m'a marqué quand je l'ai lu, il y a 20 ans ... Son titre "Métaphysique et Psychologie", belle approche de son œuvre !
Mais, il faut savoir qu'il y recommande d'être abstinent sexuel, ce qu'à suivi Satprem ... |
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didier
Inscrit le: 18 Fév 2018 Messages: 3259 Localisation: Région Parisienne
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Posté le: Je 01 Mars 2018 16:19 Sujet du message: |
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Bonjour Daniel,
Merci pour ton ajout, d'autant que ma liste n'a justement pas la prétention d'être exhaustive. |
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riseohms
Inscrit le: 30 Nov 2009 Messages: 4335 Localisation: paris
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Posté le: Je 01 Mars 2018 21:12 Sujet du message: Re: Sri Aurobindo |
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didier a écrit: | Bonjour tout le monde.
Sri Aurobindo, de nom de naissance Aurobindo Ghose, nous a laissé une très vaste information sur de nombreux aspects d’une démarche spirituelle authentique. Beaucoup le considèrent comme un philosophe alors que lui-même ne se voyait pas comme tel dans la mesure où tout ce qu’il écrivait était avant tout basé sur son expérience spirituelle et non pas une réflexion intellectuelle.
C’est tellement vaste et cela va tellement loin (et je suis loin d’en avoir tout compris) que je me sens incapable de vous faire moi-même une présentation mais il a écrit tant de choses que d’autres ont pu compiler ou commenter que je préfère vous renvoyer ici aux livres que j’ai lus et trouvés d’un grand intérêt.
Etant considéré par l’un des plus grand philosophe de l’inde, on trouve beaucoup d’information sur lui sur le web. Voici la page wikipedia qui en parle : https://fr.wikipedia.org/wiki/Aurobindo_Ghose et qui constitue une introduction intéressante à son sujet.
Ce qu’il nous a laissé est très vaste. On peut en avoir une idée en regardant sur le site de l’ashram qu’il avait fondé en Inde à Pondichery la liste de la compilation en Anglais de ce qui constituerait son œuvre complète : http://www.sabda.in/catalog/show.php?id=cwsa
Sur ce même site on trouve aussi référencés quelques un de ses livres traduits en Français. Parmi eux figure son œuvre phare « la vie divine » (en 1 volume à l’ashram, traduit par l’ashram) dont il recommandait la lecture à ses nouveaux disciples. Il en existe une autre édition en quatre volumes plus connue en France et traduite par Jean Herbert. « La vie divine » est de tous les livres de spiritualité que j’ai pu lire celui qui me parait le plus difficile à lire ; je ne le conseillerai donc à personne pour débuter.
L’enseignement de Sri Aurobindo se trouve dans la lignée d’enseignements d’origine spirituelle de l’inde tels que le Véda (à propos duquel il a notamment écrit « le secret du veda » destiné, me semble t’il à des experts de la philosophie indienne, mais de peu d’intérêt pratique pour les quidams que nous sommes), les Upanishads (dont il a traduit et commenté certaines parties) et la Bhagavad Gîta, qu’il a traduite et commentée et pour laquelle on peut trouver plusieurs livres, de lui ou d’autres mais reprenant en grande partie son travail). On peut trouver le livre « la bhagavad-gîta » préfacé par Jean Herbert et qui contient le texte traduit et commenté par Sri Aurobindo de la bhagavad Gîta. Le plus intéressant sur le sujet me paraît être « Essais sur la Guita » disponible en Français sur le site de l’ashram et qui semble constituer la base de son enseignement et du yoga intégral qu’il a développé.
Pour ceux qui s’intéressent plus particulièrement à son yoga, la « synthèse des yoga » disponible maintenant en 2 tomes en Français à l’ashram, contre 3 auparavant, en est le point d’entrée. En complément les « lettres sur le yoga » sont une compilation d’extraits, classée par thèmes, des réponses de Sri Aurobindo à ses disciples en réponses à leurs problèmes dans leur pratique du Yoga. Le « guide du yoga » cité aussi dans l’introduction wikipédia me parait être lui-même un extrait de ces « lettres sur le yoga », mais je n’en suis pas certain. On peut trouver les « lettres sur le yoga » en français en version livre en 6 tomes chez Buchet/Chastel et en version électronique sur https://www.aurobindo.ru/workings/sa/22/index_f.htm (sur lequel on peut aussi trouver, toujours sous forme électronique, de nombreux autres oeuvres de Sri Aurobindo, mais majoritairement en Anglais).
L’introduction wikipedia cite aussi Savitri, le poème majeur de Sri Aurobindo, qui reprendrait l’essentiel de son enseignement. On peut trouver Savitri en Français, traduit par Satprem (https://fr.wikipedia.org/wiki/Satprem ), auprès de l’institut de recherches évolutives (auprès duquel on peut trouver toute l’œuvre de Satprem et des livres de la Mère de l’ashram, Mirra Alfassa, qui a accompagné Sri Aurobindo pendant de longues années, dirigeait l’ashram et a été à l’origine de la création d’Auroville.) http://www.ire-miraditi.org/publications/lst-pub-fr.html . On peut aussi trouver pavitri sous forme électronique sur https://www.aurobindo.ru/workings/sa/2829/index_f.htm .
Pour ce qui concerne sa philosophie, voici d’autres livres que j’ai trouvés très intéressants :
- "Le Yoga intégral de Sri Aurobindo" qui est selon la note de l’éditeur en première page : « une anthologie de lettres de Sri Aurobindo traitant de divers aspects de son enseignement spirituel et de la méthode qui s’y rapporte. Les quatre premières parties exposent les fondements philosophiques et psychologiques de cet enseignement ; les six parties suivantes, sa méthode ; la douzième et dernière partie comporte d’autres aspects qui viennent compléter les chapitres précédents …».
- "Vers une psychologie intégrale", de A.S. Dalal, qui constitue « un vaste panorama de la pensée psychologique » de Sri Aurobindo et qui comprend de nombreux extraits de textes ou de lettres de Sri Aurobindo.
- "Le nouvel homme selon Sri Aurobindo et Krishnamurti" de Dominique Schmidt (http://www.dominique-schmidt.fr/ ) qui a l’avantage de considérer Sri Aurobindo en parallèle et en complément de Krishnamurti et d’être beaucoup plus directement compréhensibles que les autres livres cités ici, dans la mesure où il en a une approche extérieure et complètement occidentale.
Pour ce qui concerne l’homme lui-même :
- J’ai bien aimé « La vie de Sri Aurobindo » de Peter Heehs, centré sur l’homme et abordant sa philosophie, mais de façon beaucoup plus globale et donc aussi beaucoup plus superficielle.
- Il existe aussi un livre de Satprem, dont je ne peux parler, ne l’ayant pas encore lu, mais qui me parait potentiellement intéressant et que vous devriez trouver sans problème.
Pour trouver ces livres (j’ai déjà indiqué les liens plus haut, mais je récapitule) :
- Certains sont disponibles en Français et en France dans des librairies spécialisées ou encore à la Fnac ou sur Amazon. Attention, certains ne sont plus disponibles ni réédités en France ; il est alors possible de les trouver en occasion sur le net mais parfois à des prix astronomiques.
- Certains en Français et beaucoup en Anglais, sont disponibles sur le site de l’Ashram (http://www.sabda.in/catalog/ ) à un prix intéressant même en comptant les frais de port par avion (tant que la douane ne demande pas de taxe supplémentaire ; ce qui me semble être toujours ou souvent le cas lorsque la somme est limitée). Par Avion, il faut compter moins de 2 semaines pour recevoir les livres commandés. Il existe une possibilité moins chère mais beaucoup plus longue, par bateau (prévoir, d’après le site un délai de 2 à 5 mois. )
- On peut trouver les livres de Satprem ou de la Mère sur http://www.ire-miraditi.org/publications/lst-pub-fr.html
- Plusieurs livres de Sri Aurobindo sont disponibles (surtout en Anglais mais certains en Français) sous forme électronique sur https://www.aurobindo.ru/
- De nombreux sites parlent de Sri Aurobindo ou présentent des extraits de son œuvre.
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bonsoir Didier,
merci pour toutes ces informations
mon père possédait les 4 volumes de la vie divine d'Aurobindo mais c’était trop difficile à lire pour moi à l’époque ( dans les années 60), ça traitait de métaphysique, avec même des références à la philosophie occidentale; n'oublions pas qu'il a fait ses études en Angleterre (dont la philosophie ), sans doute est-ce là qu'il a rencontré l’idée d’évolution et de progrès, idées étrangères à la pensée orientale, il a du lire darwin,teilhard de Chardin et Bergson avec son idée d’élan vital
le premier livre de spiritualité que j'ai lu, c’était Aurobindo et l'aventure de la conscience de Satprem , ça m'a vraiment marqué,
c'est la premiere fois que j'ai entendu parler de silence mental et c’était en 1969, ensuite au début des années 70 ,il y eu Krishnamurti, Alan Watts et Arnaud Desjardins
et en même temps j’étudiais la philosophie à Vincennes avec Gilles Deleuze et Michel Foucault
tout cela ne me rajeunit pas mais ce sont mes racines et la première fut Aurobindo
Joël _________________ l’éveil c'est l'esprit qui, libre de tout objet ,reposant en soi et accueillant tout, se révèle à lui-même |
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didier
Inscrit le: 18 Fév 2018 Messages: 3259 Localisation: Région Parisienne
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Posté le: Ve 02 Mars 2018 14:06 Sujet du message: |
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Bonjour riseohms,
riseohms a écrit: |
le premier livre de spiritualité que j'ai lu, c’était Aurobindo et l'aventure de la conscience de Satprem , ça m'a vraiment marqué
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C'est ce livre que je mentionnais dans "Il existe aussi un livre de Satprem, dont je ne peux parler, ne l’ayant pas encore lu, mais qui me parait potentiellement intéressant et que vous devriez trouver sans problème. "
Tu me donnes envie de me le procurer. |
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didier
Inscrit le: 18 Fév 2018 Messages: 3259 Localisation: Région Parisienne
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Posté le: Ve 02 Mars 2018 14:38 Sujet du message: |
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Bonjour à tous
Je me suis aperçu, en relisant un texte de Sri Aurobindo qui figure en introduction du livre « le Yoga intégral de Sri Aurobindo » - une anthologie de textes de Sri Aurobindo d’origines diverses et dont le thème est le yoga intégral qu’il a développé et proposé à ses disciples - que ce texte peut en effet constituer une bonne introduction à son enseignement et à son objectif. Le voici (il parle de lui à la troisième personne) :
« L'enseignement de Sri Aurobindo prend pour point de départ celui des anciens sages de l'Inde : derrière les apparences de l'univers se trouve la Réalité d'un Être, d'une Conscience, Moi de toutes choses, unique et éternel. Tous les êtres sont unis dans ce Moi, dans cet Esprit unique, tout en étant divisés parce que dans le mental, la vie et le corps, la conscience revêt un caractère séparateur qui leur fait ignorer leur vrai Moi et leur vraie Réalité. Par une certaine discipline psychologique, nous pouvons retirer ce voile de la conscience séparatrice et devenir conscients du vrai Moi, de la Divinité en nous et en tous.
Selon l'enseignement de Sri Aurobindo, cet Être, Conscience unique, est involué ici-bas dans la Matière. Il se libère progressivement par l'évolution; la conscience apparaît dans ce qui semble inconscient et, dès son apparition, elle est d'elle-même poussée à s'élever toujours plus haut tout en s'élargissant et en évoluant vers une plus grande perfection. La vie est la première étape de cette libération de la conscience; le mental en est la seconde; mais le mental n'est pas le terme de l'évolution, il attend de pouvoir s'élargir en quelque chose de plus grand, en une conscience spirituelle et supramentale. La prochaine étape de l'évolution doit faire du Supramental et de l'Esprit le pouvoir dominant dans l'être conscient. Car alors seulement la Divinité involuée dans les choses se libérera entièrement, et la vie deviendra capable de manifester la perfection.
Mais alors que la Nature a parcouru les étapes précédentes de l'évolution sans qu'il existe, dans la vie végétale et animale, une volonté consciente, en l'homme elle a la possibilité d'évoluer en utilisant la volonté consciente de son instrument. Cette évolution ne peut cependant s'accomplir tout entière par la volonté mentale de l'homme, car le mental, une fois qu'il a atteint un certain point, ne peut plus que tourner en rond. Une conversion, un renversement de la conscience doit s'opérer, grâce auquel le mental se transformera en un principe supérieur. Le moyen d'effectuer ce renversement se trouve dans l'ancienne discipline psychologique du yoga et dans sa pratique. Dans le passé, cette tentative se traduisait par un retrait hors du monde et une disparition dans les hauteurs du Moi ou Esprit. Sri Aurobindo enseigne qu'une descente de ce principe supérieur est possible, descente qui libérera le Moi spirituel, non seulement du monde, mais dans le monde, remplacera l'ignorance du mental, ou sa connaissance très limitée, par une Conscience-de-Vérité supramentale qui sera un instrument digne du Moi intérieur, et permettra à l'être humain de se trouver dynamiquement autant qu'intérieurement. Il dépassera ainsi sa condition encore animale et accédera à un état plus divin. La discipline psychologique du yoga peut être utilisée à cette fin, car elle ouvre toutes les parties de l'être à une conversion ou transformation qui se fera par la descente et l'action du principe supramental supérieur non encore révélé.
Cela ne peut cependant se faire d'emblée ou en peu de temps, ni par une transformation rapide ou miraculeuse. Le chercheur doit franchir bien des étapes avant que la descente supramentale soit possible. L'homme vit surtout à la surface de son mental, de sa vie et de son corps, mais au-dedans de lui se trouve un être intérieur aux possibilités plus vastes, auquel il doit s'éveiller; car à présent il n'en reçoit qu'une influence très réduite qui le pousse à rechercher sans cesse une beauté, une harmonie, une puissance et une connaissance plus grandes. Son premier pas dans le yoga consiste donc à ouvrir les domaines de cet être intérieur et à y vivre, en gouvernant de là la vie extérieure par une lumière et une force intérieures. Ce faisant, il découvrira en lui son âme véritable, qui n'est pas ce mélange d'éléments mentaux, vitaux et physiques à la surface, mais quelque chose qui participe de la Réalité cachée derrière eux, étincelle du Feu divin unique. Il lui faut apprendre à vivre dans son âme dont l'élan vers la Vérité le portera à purifier et à orienter le reste de sa nature. Ensuite pourront se produire une ouverture vers le haut et la descente d'un principe supérieur de l' Être. Même alors, cependant, la Lumière et la Force supramentales n'apparaissent pas immédiatement dans leur plénitude. Car de nombreux plans de conscience s'étagent entre le mental ordinaire de l'homme et la Conscience-de-Vérité supramentale. Il faut ouvrir ces plans intermédiaires et faire descendre leur pouvoir dans le mental, la vie et le corps. Ensuite seulement le plein pouvoir de la Conscience-de-Vérité pourra agir dans la nature. Le processus de cette autodiscipline ou sâdhanâ est par conséquent long et difficile, mais en effectuer ne serait-ce qu'une petite partie est déjà un progrès considérable, car la possibilité d'atteindre ultérieurement la libération et la perfection en est accrue.
Nombre d'éléments appartenant aux anciens systèmes sont nécessaires sur le chemin : ouvrir plus largement le mental, l'ouvrir au Moi et à l'Infini, émerger dans ce que l'on a appelé la Conscience Cosmique, dominer les désirs et les passions. Un ascétisme extérieur n'est pas essentiel, mais la conquête du désir et de l'attachement et la maîtrise du corps, de ses besoins, de ses appétits et de ses instincts sont indispensables. Les principes des anciens systèmes se combinent : la voie de la Connaissance, par le mental qui apprend à discerner entre la Réalité et les apparences, la voie du Coeur, qui est celle de la dévotion, de l'amour et de la soumission, et la voie des Oeuvres, où la volonté se détourne des motifs d'intérêt personnel pour se diriger vers la Vérité et le service d'une Réalité plus grande que celle de l'ego. Car il faut préparer l'être tout entier à répondre et à se transformer lorsque la Lumière et la Force plus grandes pourront se mettre à l'oeuvre dans la nature.
Dans cette discipline, l'inspiration du Maître et, lors des phases difficiles, son autorité et sa présence sont indispensables, car il serait impossible autrement d'aller jusqu'au bout sans commettre quantité de faux pas et d'erreurs qui s'opposeraient à toute chance de succès. Est Maître celui qui s'est élevé à une conscience et à un être supérieurs dont il est souvent considéré comme la manifestation et le représentant. Il aide non seulement par son enseignement, mais plus encore par son influence et son exemple, par son pouvoir de communiquer aux autres sa propre expérience.
Tel est l'enseignement de Sri Aurobindo et sa méthode de mise en pratique. Son dessein n'est pas d'élaborer une quelconque religion, d'amalgamer les religions anciennes ou d'en fonder une nouvelle : car l'un ou l'autre de ces objectifs l'écarterait de son but central. Le seul but de son yoga est un développement intérieur grâce auquel tous ceux qui le pratiquent pourront, le moment venu, découvrir le Moi unique en tous et élaborer une conscience spirituelle et supramentale qui transformera et divinisera la nature humaine. »
Bonne lecture. |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6318
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Posté le: Me 07 Mars 2018 10:57 Sujet du message: Re: Sri Aurobindo |
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riseohms a écrit: | didier a écrit: | Bonjour tout le monde.
Sri Aurobindo, de nom de naissance Aurobindo Ghose, nous a laissé une très vaste information sur de nombreux aspects d’une démarche spirituelle authentique. Beaucoup le considèrent comme un philosophe alors que lui-même ne se voyait pas comme tel dans la mesure où tout ce qu’il écrivait était avant tout basé sur son expérience spirituelle et non pas une réflexion intellectuelle.
C’est tellement vaste et cela va tellement loin (et je suis loin d’en avoir tout compris) que je me sens incapable de vous faire moi-même une présentation mais il a écrit tant de choses que d’autres ont pu compiler ou commenter que je préfère vous renvoyer ici aux livres que j’ai lus et trouvés d’un grand intérêt.
Etant considéré par l’un des plus grand philosophe de l’inde, on trouve beaucoup d’information sur lui sur le web. Voici la page wikipedia qui en parle : https://fr.wikipedia.org/wiki/Aurobindo_Ghose et qui constitue une introduction intéressante à son sujet.
Ce qu’il nous a laissé est très vaste. On peut en avoir une idée en regardant sur le site de l’ashram qu’il avait fondé en Inde à Pondichery la liste de la compilation en Anglais de ce qui constituerait son œuvre complète : http://www.sabda.in/catalog/show.php?id=cwsa
Sur ce même site on trouve aussi référencés quelques un de ses livres traduits en Français. Parmi eux figure son œuvre phare « la vie divine » (en 1 volume à l’ashram, traduit par l’ashram) dont il recommandait la lecture à ses nouveaux disciples. Il en existe une autre édition en quatre volumes plus connue en France et traduite par Jean Herbert. « La vie divine » est de tous les livres de spiritualité que j’ai pu lire celui qui me parait le plus difficile à lire ; je ne le conseillerai donc à personne pour débuter.
L’enseignement de Sri Aurobindo se trouve dans la lignée d’enseignements d’origine spirituelle de l’inde tels que le Véda (à propos duquel il a notamment écrit « le secret du veda » destiné, me semble t’il à des experts de la philosophie indienne, mais de peu d’intérêt pratique pour les quidams que nous sommes), les Upanishads (dont il a traduit et commenté certaines parties) et la Bhagavad Gîta, qu’il a traduite et commentée et pour laquelle on peut trouver plusieurs livres, de lui ou d’autres mais reprenant en grande partie son travail). On peut trouver le livre « la bhagavad-gîta » préfacé par Jean Herbert et qui contient le texte traduit et commenté par Sri Aurobindo de la bhagavad Gîta. Le plus intéressant sur le sujet me paraît être « Essais sur la Guita » disponible en Français sur le site de l’ashram et qui semble constituer la base de son enseignement et du yoga intégral qu’il a développé.
Pour ceux qui s’intéressent plus particulièrement à son yoga, la « synthèse des yoga » disponible maintenant en 2 tomes en Français à l’ashram, contre 3 auparavant, en est le point d’entrée. En complément les « lettres sur le yoga » sont une compilation d’extraits, classée par thèmes, des réponses de Sri Aurobindo à ses disciples en réponses à leurs problèmes dans leur pratique du Yoga. Le « guide du yoga » cité aussi dans l’introduction wikipédia me parait être lui-même un extrait de ces « lettres sur le yoga », mais je n’en suis pas certain. On peut trouver les « lettres sur le yoga » en français en version livre en 6 tomes chez Buchet/Chastel et en version électronique sur https://www.aurobindo.ru/workings/sa/22/index_f.htm (sur lequel on peut aussi trouver, toujours sous forme électronique, de nombreux autres oeuvres de Sri Aurobindo, mais majoritairement en Anglais).
L’introduction wikipedia cite aussi Savitri, le poème majeur de Sri Aurobindo, qui reprendrait l’essentiel de son enseignement. On peut trouver Savitri en Français, traduit par Satprem (https://fr.wikipedia.org/wiki/Satprem ), auprès de l’institut de recherches évolutives (auprès duquel on peut trouver toute l’œuvre de Satprem et des livres de la Mère de l’ashram, Mirra Alfassa, qui a accompagné Sri Aurobindo pendant de longues années, dirigeait l’ashram et a été à l’origine de la création d’Auroville.) http://www.ire-miraditi.org/publications/lst-pub-fr.html . On peut aussi trouver pavitri sous forme électronique sur https://www.aurobindo.ru/workings/sa/2829/index_f.htm .
Pour ce qui concerne sa philosophie, voici d’autres livres que j’ai trouvés très intéressants :
- "Le Yoga intégral de Sri Aurobindo" qui est selon la note de l’éditeur en première page : « une anthologie de lettres de Sri Aurobindo traitant de divers aspects de son enseignement spirituel et de la méthode qui s’y rapporte. Les quatre premières parties exposent les fondements philosophiques et psychologiques de cet enseignement ; les six parties suivantes, sa méthode ; la douzième et dernière partie comporte d’autres aspects qui viennent compléter les chapitres précédents …».
- "Vers une psychologie intégrale", de A.S. Dalal, qui constitue « un vaste panorama de la pensée psychologique » de Sri Aurobindo et qui comprend de nombreux extraits de textes ou de lettres de Sri Aurobindo.
- "Le nouvel homme selon Sri Aurobindo et Krishnamurti" de Dominique Schmidt (http://www.dominique-schmidt.fr/ ) qui a l’avantage de considérer Sri Aurobindo en parallèle et en complément de Krishnamurti et d’être beaucoup plus directement compréhensibles que les autres livres cités ici, dans la mesure où il en a une approche extérieure et complètement occidentale.
Pour ce qui concerne l’homme lui-même :
- J’ai bien aimé « La vie de Sri Aurobindo » de Peter Heehs, centré sur l’homme et abordant sa philosophie, mais de façon beaucoup plus globale et donc aussi beaucoup plus superficielle.
- Il existe aussi un livre de Satprem, dont je ne peux parler, ne l’ayant pas encore lu, mais qui me parait potentiellement intéressant et que vous devriez trouver sans problème.
Pour trouver ces livres (j’ai déjà indiqué les liens plus haut, mais je récapitule) :
- Certains sont disponibles en Français et en France dans des librairies spécialisées ou encore à la Fnac ou sur Amazon. Attention, certains ne sont plus disponibles ni réédités en France ; il est alors possible de les trouver en occasion sur le net mais parfois à des prix astronomiques.
- Certains en Français et beaucoup en Anglais, sont disponibles sur le site de l’Ashram (http://www.sabda.in/catalog/ ) à un prix intéressant même en comptant les frais de port par avion (tant que la douane ne demande pas de taxe supplémentaire ; ce qui me semble être toujours ou souvent le cas lorsque la somme est limitée). Par Avion, il faut compter moins de 2 semaines pour recevoir les livres commandés. Il existe une possibilité moins chère mais beaucoup plus longue, par bateau (prévoir, d’après le site un délai de 2 à 5 mois. )
- On peut trouver les livres de Satprem ou de la Mère sur http://www.ire-miraditi.org/publications/lst-pub-fr.html
- Plusieurs livres de Sri Aurobindo sont disponibles (surtout en Anglais mais certains en Français) sous forme électronique sur https://www.aurobindo.ru/
- De nombreux sites parlent de Sri Aurobindo ou présentent des extraits de son œuvre.
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bonsoir Didier,
merci pour toutes ces informations
mon père possédait les 4 volumes de la vie divine d'Aurobindo mais c’était trop difficile à lire pour moi à l’époque ( dans les années 60), ça traitait de métaphysique, avec même des références à la philosophie occidentale; n'oublions pas qu'il a fait ses études en Angleterre (dont la philosophie ), sans doute est-ce là qu'il a rencontré l’idée d’évolution et de progrès, idées étrangères à la pensée orientale, il a du lire darwin,teilhard de Chardin et Bergson avec son idée d’élan vital
le premier livre de spiritualité que j'ai lu, c’était Aurobindo et l'aventure de la conscience de Satprem , ça m'a vraiment marqué,
c'est la premiere fois que j'ai entendu parler de silence mental et c’était en 1969, ensuite au début des années 70 ,il y eu Krishnamurti, Alan Watts et Arnaud Desjardins
et en même temps j’étudiais la philosophie à Vincennes avec Gilles Deleuze et Michel Foucault
tout cela ne me rajeunit pas mais ce sont mes racines et la première fut Aurobindo
Joël |
Pareil pour moi.
J'ai lu Satprem en premier ( beaucoup plus abordable ) et ce n'est que beaucoup beaucoup plus tard que j'ai lu Aurobindo. J'ai un exemplaire de '' La vie Divine '' acheté et édité par l'ashram de Pondichéry.
La '' révélation '' ce fut ce même bouquin de Satprem que tu cites. Vraiment un déclic que j'ai connu dans une chambre d'hôtel. À l'époque je bossais comme je pouvais et je louais des chambres d'hôtel bon marché pour me loger.
Enfin tout ça m'a conduit en Inde et à Pondichéry.
Bon aujourd'hui je me suis '' calmé '' et je fais du pastel...
Ce qui m'a calmé également c'est la différence entre la théorie et la pratique ! ...
Maintenant avec du recul je perçois que les causes qui faisaient que j'étais en recherche spirituelle ...c'était le déni et la peur du monde et des autres.
Quand j'ai réussi plus ou moins à dépasser ça ( autrement que par l'idée naïve de me '' réaliser '' et d'être enfin en sécurité, au dessus de mes peurs ) j'ai lu Aurobindo. C'est clair que ça m'a marqué également. L'aspect philosophique et l'intelligence du texte. |
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didier
Inscrit le: 18 Fév 2018 Messages: 3259 Localisation: Région Parisienne
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Posté le: Me 28 Mars 2018 10:24 Sujet du message: |
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Bonjour à tous
Pour ceux que ça intéresse, j’utiliserai ce fil pour exposer différents éléments de « la philosophie » de Sri Aurobindo qui me paraît être une cartographie de notre monde intérieur présenté dans un cadre évolutif.
Je ne me risquerai pas ici d’y mettre mes propres mots car chaque fois que je l’ai tenté sur d’autres fils ça s’est transformé en véritable catastrophe.
On ne trouvera donc sur ce fil que des extraits de ses très nombreux écrits, choisis évidemment parmi ceux dont je dispose, selon des critères purement subjectifs.
Ne pas hésiter à poser des questions complémentaires ou à me demander de trouver des informations sur des aspects qui vous intéressent plus particulièrement. J’essaierai de le faire.
J’indiquerai pour chacun des extraits où je l’ai trouvé ; Ça pourra être dans une compilation (il y en a plusieurs) où dans l’un des livres originaux de Sri Aurobindo (mais dans une traduction en français). Lorsque l’extrait sera tiré de la compilation, il y aura donc deux références : celle de la compilation et celle de l’œuvre originale, écrite en anglais et dont je ne dispose pas.
Le thème principal abordé sera indiqué en gras en amont de l’extrait.
La conscience
Sri Aurobindo a écrit: | Mais ici, dans notre monde de Matière, le phénomène originel et fondamental dont nous sommes partout témoins, est une Inconscience universelle ; la Conscience ne semble apparaître que comme un accident, un résultat, une étrange conséquence de certaines opérations mal comprises d’une Energie agissant dans la Matière inconsciente. Une fois qu’elle est apparue, elle persiste, en effet, mais comme un phénomène général manifesté de façon précaire dans des êtres vivants individuels. Elle revêt l’apparence soit d’une invraisemblable fantaisie de la Nature inconsciente – d’aucuns pourraient l’appeler une maladie, une phosphorescence jouant sur les eaux stagnantes de l’être inconscient, active en certains points animés - , ou une invitée dans un monde où elle reste une intruse, un résident étranger qui s’efforce de survivre dans un milieu et une atmosphère des moins amicales.
Selon l’hypothèse matérialiste, la conscience doit être le résultat de l’énergie dans la Matière ; c’est la réaction de la matière, ou un réflexe qui se produirait en elle-même, une réponse aux contacts extérieurs de la substance chimique in consciente et organisée, et cette substance inconsciente, par quelque sensibilité des cellules et des nerfs, devient alors inexplicablement consciente de ce qui a été enregistré. Si une telle explication est valable – à condition d’admettre l’impossible tour de magie que serait la réponse consciente d’un inconscient à l’inconscient – pour les actions sensorielles et réflexes, elle devient absurde si nous essayons d’expliquer de cette façon la pensée et la volonté, l’imagination du poète, l’observation attentive du scientifique, le raisonnement du philosophe. On peut, si l’on veut, l’appeler une opération cérébrale mécanique, mais un simple mécanisme de la matière grise du cerveau ne saurait expliquer ces choses ; une glande ne saurait écrire Hamlet, ni la matière cérébrale élaborer un système de métaphysique. Il n’y a aucune équivalence, aucune parenté, aucune correspondance apparente entre la cause ou l’instrument supposés, d’une part, et, d’autre part, l’effet obtenu et le processus observable. Il y a entre les deux un abîme qui ne peut être comblé par quelque affirmation tranchante, franchi d’une enjambée de conjecture ou d’un bond vigoureux par la raison ergoteuse. La conscience et la substance inconsciente peuvent être reliées l’une à l’autre, mais elles sont et demeurent deux choses opposées, sans commune mesure, fondamentalement distinctes. Affirmer qu’une conscience qui observe et agit émerge comme caractérisation d’une Inconscience éternelle est une contradiction dans les termes, un phénomène inintelligible, et cette contradiction doit être résolue ou expliquée avant qu’on puisse accepter une telle affirmation. Or cela n’est possible que si l’inconscient contient en lui-même un pouvoir de conscience latent – dans ce cas son inconscience est seulement phénoménale et non fondamentale – ou si elle est le voile d’une Conscience émergeant d’un état d’involution qui prend pour nous l’apparence d’une inconscience. | Sri Aurobindo, Essays Divine and Humans, CWSA, vol 12, 1997, p.275. [Citation tirée de « Vers une psychologie intégrale » année 2015 par A.S. Dalal, dans l’introduction d’Arabinda Basu, p.16-18] |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9284 Localisation: belgique
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Posté le: Me 28 Mars 2018 15:20 Sujet du message: |
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Bonjour didier !
Ce que tu nous présentes est fondamental !
Cette approche semble s'éloigner de celle qui inclus la Réalité physique dans la Conscience, ce qui changerait le paradigme, à moins que l'on part du principe que cette première approche s'inscrit hors du temps et que la deuxième, celle d'Aurobindo, s'inscrit dans le temps, mais les deux sont-elles réelles !? |
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didier
Inscrit le: 18 Fév 2018 Messages: 3259 Localisation: Région Parisienne
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Posté le: Me 28 Mars 2018 16:08 Sujet du message: |
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Bonsoir daniel,
Patience. Quand Sri Aurobindo traite d'un thème il prend d'énormes précautions et progresse pas à pas. Je poursuivrai sur ce même thème la prochaine fois. Tu auras probablement tes réponses à ce moment là. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9284 Localisation: belgique
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Posté le: Me 28 Mars 2018 16:10 Sujet du message: |
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didier
Inscrit le: 18 Fév 2018 Messages: 3259 Localisation: Région Parisienne
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Posté le: Je 29 Mars 2018 13:26 Sujet du message: |
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Bonjour tou(te)s
Dans le premier extrait juste au-dessus consacré à la conscience, Sri Aurobindo exprime le doute que la conscience puisse émerger de la matière si elle n’y a pas été involuée au préalable. Dans l’extrait suivant il va plus loin.
La Conscience (2)
Sri Aurobindo a écrit: | […] Mais il n’y a aucune raison de supposer que l’horizon de la vie et de la conscience se referme brusquement et s’arrête aux apparences purement matérielles. Le développement de la recherche et de la pensée contemporaine semble indiquer quelque obscur commencement de la vie, et peut-être une certaine conscience inerte ou réprimée dans le métal et dans la terre et en d’autres formes « inanimées ». Elles suggèrent du moins la présence d’un premier matériau qui , en nous, devient la conscience. Mais si, dans la plante, noua pouvons vaguement reconnaître et concevoir ce que j’ai appelé conscience vitale, il nous est effectivement difficile de comprendre ou d’imaginer la conscience de la Matière, de la forme inerte ; et nous estimons avoir le droit de nier ce que nous avons du mal à comprendre ou à imaginer. Néanmoins, lorsqu’on a pénétré aussi loin dans les profondeurs de la conscience, on ne peut plus croire qu’un tel abîme s’ouvre brusquement dans la Nature. La pensée a le droit de supposer une unité là où cette unité est attestée par toutes les autres catégories de de phénomènes, même si dans une seule d’entre elles, elle se trouve, non pas niée, mais simplement plus dissimulée que dans les autres. Et si nous supposons que l’unité n’est pas rompue, il faut en déduire que la conscience existe en toutes les formes de la Force qui est à l’œuvre dans le monde. Même si aucun Purusha [Note de ma part : Être conscient] conscient ou supraconscient s’y trouve néanmoins, et leurs parties extérieures elles-mêmes l’expriment de façon passive ou manifeste.
Dans une telle conception, le mot conscience change nécessairement de sens. Il n’est plus synonyme de mentalité mais indique une forme d’existence consciente-de-soi dont la mentalité est un moyen terme ; au-dessous du niveau mental, elle plonge dans les mouvements vitaux et matériels qui, pour nous, sont subconscients ; au-dessus, elle s’élève dans le supramental qui est pour nous le supraconscient. Mais en tout, elle est une seule et même chose, organisée différemment. C’est là encore, la conception indienne de Chit, qui en tant qu’énergie, crée les mondes. Essentiellement, nous arrivons à cette unité que la science matérialiste perçoit depuis l’autre extrémité lorsqu’elle affirme que le mental ne peut être une force différente de la Matière, mais doit être simplement un développement et un résultat de l’énergie matérielle. La pensée indienne, en ce qu’elle a de plus profond, affirme que le Mental et la Matière sont plutôt différents degrés de la même énergie, différentes organisations de l’unique Force consciente de l’Existence.
Mais de quel droit supposons-nous que la conscience est une description adéquate de cette Force ? Car la conscience implique une certaine intelligence, une intention, une connaissance de soi, même si elles ne revêtent pas les formes auxquelles notre mental est habitué. Et même de ce point de vue, tout supporte, plutôt que contredit l’idée d’une Force consciente universelle. Chez l’animal, par exemple, nous observons des actes parfaitement délibérés, et une connaissance exacte et, en vérité, scientifiquement détaillée, qui dépassent largement les capacités de la mentalité animale. L’homme lui-même ne peut les acquérir que par de longues années d’apprentissage et d’éducation, et même alors, il utilise ces capacités avec une rapidité beaucoup moins sûre. Dans ce fait général, nous sommes en droit de voir la preuve qu’une Force consciente est à l’œuvre dans l’animal et l’insecte, Force plus intelligente, plus délibérée et plus consciente de son intention, de ses fins et de ses moyens, de ses conditions que la mentalité la plus haute qui se soit manifestée à ce jour sur la terre dans une forme individuelle. Et dans toutes les opérations de la Nature inanimée, nous retrouvons la même caractéristique, celle d’une suprême intelligence « cachée dans les modes de son propre fonctionnement ».
Le seul argument qui pourrait contredire l’existence d’une source consciente et intelligente de ce travail délibéré, ce travail d’intelligence, de sélection, d’adaptation et de recherche, est la présence d’un élément largement répandu dans les activités de la Nature, et que nous nommons gaspillage. Mais c’est bien évidemment une objection fondée sur les limitations de notre intellect humain qui cherche à imposer sa rationalité particulière. Nous ne voyons qu’une partie du dessein de la Nature, et appelons gâchis tout ce qui ne lui est pas favorable. Or, même notre action humaine est faite d’un apparent gaspillage, qui semble tel du point de vue individuel et qui sert pourtant fort bien, soyons-en-sûr, le vaste dessein universel. Cette part de son intention que nous pouvons déceler, la Nature l’exécute non sans assurance, malgré son gaspillage apparent, ou peut-être grâce à lui. Nous pouvons bien lui faire confiance pour tout ce que nous n’avons pas encore découvert.
Pour le reste, il est impossible d’ignorer la poussée vers un objectif déterminé, l’orientation de cette tendance apparemment aveugle, l’accomplissement final ou immédiat du but recherché qui caractérisent les opérations de la Force universelle dans l’animal, la plante et les choses inanimées. Tant que la matière était l’alpha et l’oméga de l’esprit scientifique, la réticence à admettre que l’intelligence fût la mère de l’intelligence partait d’un honnête scrupule. Mais aujourd’hui, affirmer l’émergence d’une conscience, d’une intelligence et d’une maîtrise humaine hors d’une inconscience inintelligente qui nous pousse aveuglément et où elles n’auraient eu auparavant ni forme ni substance n’est plus qu’un paradoxe éculé. La conscience de l’homme ne peut rien être d’autre qu’une forme de conscience de la Nature. Elle est présente en d’autres formes involuées au-dessous du Mental, elle émerge dans le Mental, et doit s’élever pour assumer des formes encore supérieures au-delà du Mental. Car la Force qui édifie les mondes est une Force consciente, l’Existence qui se manifeste en eux est un Être conscient, et une parfaite émergence de ses potentialités dans la forme est l’unique objet que nous puissions rationnellement concevoir pour sa manifestation de ce mondes de formes. | [Sri Aurobindo, La vie divine en un volume, Sri Aurobindo Ashram Pondichéry, édition Française 2005, p108-110] |
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didier
Inscrit le: 18 Fév 2018 Messages: 3259 Localisation: Région Parisienne
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Posté le: Ve 30 Mars 2018 10:00 Sujet du message: |
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La Conscience (3)
Dans les extraits ci-dessous Sri Aurobindo répond à des lettres envoyées par des disciples. On y voit d’autres aspects de ce que Sri Aurobindo considère être la conscience.
Sri Aurobindo a écrit: | La conscience est habituellement identifiée au mental mais la conscience mentale n’est que le domaine humain et ne couvre pas plus tous les domaines possibles de conscience que la vision humaine ne couvre toute la gamme des couleurs, ou l’ouïe humaine toute la gamme des sons – car au-dessus et au-dessous, bien des degrés sont pour l’homme invisibles et inaudibles. Il y a de même des domaines de conscience au-dessus et au-dessous du domaine humain, avec lesquels l’homme normal n’a aucun contact et qui lui semblent inconscients : les domaines du supramental, du sur-mental et du sous-mental.
Quand Yâjnavalkya a dit qu’il n’y a pas de conscience dans l’état du Brahman, il parle de la conscience telle que l’être humain la connaît. L’état du Brahman est celui d’une existence suprême suprêmement consciente d’elle-même, swayamprakâsha – c’est SatChitAnanda, Existence-Conscience-Béatitude. Même s’il est décrit comme au-delà de Cela, parâtparam, cela ne signifie pas qu’il est un état de Non-existence ou de Non-conscience, mais qu’il est au-delà même du substrat spirituel le plus élevé (la « fondation au-dessus selon le paradoxe lumineux du Rig-Véda) de l’existence et de la conscience cosmiques. Selon la description du Tao chinois et du Shoûnya bouddhiste, il s’agit de toute évidence d’un Néant qui contient tout ; il en est de même ici de la négation de la conscience. Les termes supraconscient et subconscient ne sont que relatifs ; à mesure que nous nous élevons dans le supraconscient, nous voyons que c’est une conscience plus grande que la plus haute que nous avons déjà atteinte, et par conséquent, dans notre état normal, elle est pour nous inaccessible ; si nous pouvons descendre dans le subconscient, nous y trouvons une conscience autre que la nôtre à sa limite mentale inférieure, qui par conséquent nous est d’ordinaire inaccessible. L’inconscient lui-même n’est qu’un état involué de conscience qui, comme le Tao ou le Shoûnya, bien que d’une manière différente, contient toutes choses comprimées en lui, de sorte que sous une pression d’en haut ou du dedans, tout peut évoluer hors de lui – « Âme inerte dotée d’une force somnambule ».
Les gradations de la conscience sont des états universels qui ne dépendent pas de la vision de la personnalité subjective ; c’est plutôt la vision de la personnalité subjective qui est déterminée par le niveau de conscience dans lequel elle est organisée, selon la nature de son type ou le stade de son évolution.
Il devient évident que la conscience désigne quelque chose qui est partout essentiellement semblable, mais qui varie en état, en condition et en mode d’action ; en elle, à certains niveaux ou dans certaines conditions, les activités que nous appelons conscience peuvent exister, dans un état soit comprimé, soit inorganisé, soit organisé différemment ; alors que dans d’autres états, certaines autres activités peuvent se manifester qui, en nous, sont réprimées, inorganisées ou latentes, ou encore se manifestent moins parfaitement, sont moins intenses, moins étendues et moins puissantes que dans ces degrés supérieurs à notre limite mentale la plus haute. | [Lettres sur la Yoga, tome 2, Buchet/Chastel 1997, p.2-4]
Une autre réponse de Sri Aurobindo apporte encore un autre éclairage :
Sri Aurobindo a écrit: | Tout dépend du lieu où la conscience se place et se concentre. Si la conscience se place ou se concentre dans l’ego, vous vous identifiez à l’ego ; si elle se place ou se concentre dans le mental, elle s’identifie au mental et à ses activités, et ainsi de suite. Si la conscience exerce sa pression au-dehors, on dit qu’elle vit dans l’être extérieur, qu’elle oublie son mental et son vital intérieurs comme son psychique le plus profond ; si elle va au-dedans, qu’elle y exerce une pression centralisatrice, alors elle se connait comme l’être intérieur ou, plus profondément encore, comme l’être psychique ; si elle s’élève hors du corps jusqu’aux plans où le moi est naturellement conscient de son immensité et de sa liberté, elle se connait comme le Moi et non le mental, la vie ou le corps. Toute la différence provient du point où s’exerce cette pression de la conscience. C’est pourquoi il faut concentrer la conscience dans le cœur ou dans le mental afin d’aller au-dedans ou au-dessus : la position de la conscience détermine tout, fait qu’on est plutôt mental, vital, physique ou psychique, enchaîné ou libre, séparé dans le Pourousha [Note de ma part : l’âme, l’Être conscient] ou involué dans la Prakriti [Note de ma part : La Nature] | [Lettres sur la Yoga, tome 2, Buchet/Chastel 1997, p.4] |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6058 Localisation: Suisse
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Posté le: Ve 30 Mars 2018 23:37 Sujet du message: |
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Bonjour didier,
Merci de nous faire découvrir Sri Aurobindo.
J'ai lu avec intérêt le premier volet de La Conscience, mais dans le second, je bute sur ces mots :
Sri Aurobindo a écrit: | La pensée a le droit de supposer une unité là où cette unité est attestée par toutes les autres catégories de de phénomènes, même si dans une seule d’entre elles, elle se trouve, non pas niée, mais simplement plus dissimulée que dans les autres. Et si nous supposons que l’unité n’est pas rompue, il faut en déduire que la conscience existe en toutes les formes de la Force qui est à l’œuvre dans le monde. |
Sri Aurobindo voudrait nous faire donc accepter que même s'il n'est pas évident que la matière soit conscience, il est raisonnable de penser qu'elle le soit, puisque cela permet d'éviter que l'unité que la raison attend entre les différentes étapes de l'évolution ne soit rompue. Je trouve un tel argument un peu léger, pour une conclusion aussi lourde de conséquences. Bien sûr que la raison, si elle découvre de la conscience dans les vertébrés supérieurs, et point dans les minéraux, aimerait bien que celle-ci naisse des éléments qui lui préexistent, plutôt qu'elle n'apparaisse d'on ne sait où. Pourtant, la vie elle-même fait apparaître dans la nature végétale des propriétés qui sont totalement absentes du monde minéral. Faudrait-il donc conclure que là aussi, pour satisfaire le besoin de continuité de la raison,les pierres ont elles aussi une vie dissimulée ? |
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didier
Inscrit le: 18 Fév 2018 Messages: 3259 Localisation: Région Parisienne
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Posté le: Sa 31 Mars 2018 5:31 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | Bonjour didier,
Merci de nous faire découvrir Sri Aurobindo.
J'ai lu avec intérêt le premier volet de La Conscience, mais dans le second, je bute sur ces mots :
Sri Aurobindo a écrit: | La pensée a le droit de supposer une unité là où cette unité est attestée par toutes les autres catégories de de phénomènes, même si dans une seule d’entre elles, elle se trouve, non pas niée, mais simplement plus dissimulée que dans les autres. Et si nous supposons que l’unité n’est pas rompue, il faut en déduire que la conscience existe en toutes les formes de la Force qui est à l’œuvre dans le monde. |
Sri Aurobindo voudrait nous faire donc accepter que même s'il n'est pas évident que la matière soit conscience, il est raisonnable de penser qu'elle le soit, puisque cela permet d'éviter que l'unité que la raison attend entre les différentes étapes de l'évolution ne soit rompue. Je trouve un tel argument un peu léger, pour une conclusion aussi lourde de conséquences. Bien sûr que la raison, si elle découvre de la conscience dans les vertébrés supérieurs, et point dans les minéraux, aimerait bien que celle-ci naisse des éléments qui lui préexistent, plutôt qu'elle n'apparaisse d'on ne sait où. Pourtant, la vie elle-même fait apparaître dans la nature végétale des propriétés qui sont totalement absentes du monde minéral. Faudrait-il donc conclure que là aussi, pour satisfaire le besoin de continuité de la raison,les pierres ont elles aussi une vie dissimulée ? |
Bonjour joaquim,
Sri Aurobindo a l'habitude de développer une argumentation en de très nombreuses pages selon différentes approches. Dans cet extrait il prend celui de la continuité de l'existence de la conscience au travers des différentes formes évolutives, de la matière à l'homme en passant effectivement par le végétal et l'animal. Dans d'autres passages il considère d'autres aspects.
Lorsque dans un processus évolutif quelconque on s'aperçoit de la présence à un moment d'un élément déterminé, il m'apparaît tout à fait judicieux et scientifique d'en déduire qu'à l'origine on devait trouver cet élément ou bien que cet élément résulte de la transformation d'autres éléments présents à l'origine. "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme" nous a dit Lavoisier. Sri Aurobindo n'envisage pas la conscience comme une création de la pensée ; c'est donc qu'elle devait se trouver là à l'origine, sous une forme différente.
Il manque au texte d'où provient cet extrait toute une partie préliminaire dans laquelle il argumente contre le fait que la conscience soit créée par le cerveau et on y trouve notamment cette phrase "La conscience utilise le cerveau que ses efforts pour s'élever ont engendré, ce n'est pas le cerveau qui a engendré et qui utilise la conscience" ; c'est sûr que tout cela te manquait mais il me paraît difficile de copier ici tout ce qu'a écrit Aurobindo.
Dans ta seconde question tu as utilisé le mot vie pour le minéral, alors que Sri Aurobindo utilise le terme "conscience". Les pierres n'auraient donc pas en elles directement une vie dissimulée, mais une forme de conscience non apparente. Il faut aussi considérer que la forme pour Sri Aurobindo est bien plus étendue que ce que la science est actuellement capable d'appréhender. Le monde physique n'en constituerait que la partie accessible à nos sens physiques.
Il est d'ailleurs amusant de constater que la théorie scientifique la plus communément admise aujourd'hui en physique fondamentale est la théorie des cordes qui pour être cohérente nécessite l'existence de 10 dimensions pour l'espace et de une pour le temps. On pourrait en mettre des choses dans ces dix dimensions qui, si elles existent réellement, doivent bien servir à quelque chose.
Sri Aurobindo nous décrit un monde intérieur qui possède une réalité tangible, mais effectivement pas accessible aux seuls sens que peut actuellement considérer notre science. De plus en plus de brèches s'ouvrent actuellement et je ne désespère pas qu'un jour pas si lointain la science doive s'ouvrir à d'autres approches. Déjà dans les expériences scientifiques analysant la dualité onde corpuscule de la matière, le résultat de l'expérience dépend de la manière dont on observe cette matière. L'observateur lui-même devient un élément essentiel de l'expérience elle-même. Et on parle ici de la matière, même pas encore de la vie. |
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