Regards sur l'éveil
Café philosophique, littéraire et scientifique
|
Archives ·
Devenir membre ·
Log in · Contact
· Blog
|
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9284 Localisation: belgique
|
Posté le: Ma 17 Nov 2020 3:44 Sujet du message: La neurobiologie du Soi ... |
|
|
Bonjour tout le monde !
Cet article parle des réseaux neuronaux qui contribuent l'élaboration du soi, :
La neurobiologie du soi
D'où naît le sentiment constant d'être soi-même ? Le sens du soi reposerait sur un réseau neuronal. Son étude chez des personnes présentant des pathologies de la conscience de soi permet d'ébaucher sa localisation.
À l'évidence vous savez que votre corps est bien le vôtre, que c'est votre main qui tient votre magazine. Vous savez que les souvenirs que vous aimez vous remémorer sont les vôtres et non ceux de quelqu'un d'autre. C'est peut-être évident, mais comment est-ce possible ? Nombre des neuroscientifiques étudiant le contrôle de soi, l'estime de soi et autres sujets tournant autour du soi, ont mis du temps à s'attaquer à la question centrale : comment la notion du soi se forge-t-elle dans le cerveau ?
Ils ont d'abord commencé par identifier certaines activités cérébrales supposées importantes pour la conscience de soi. Ils tentent aujourd'hui de comprendre comment ces activités donnent naissance au sentiment unifié que chacun d'entre nous a d'être une entité unique. Cette recherche apporte des indices relatifs à la façon dont le soi aurait évolué chez nos ancêtres hominidés. Elle pourrait même aider les médecins à prendre en charge la maladie d'Alzheimer et d'autres pathologies qui érodent le sens du soi et qui le font parfois disparaître totalement.
Le psychologue américain William James inaugura les recherches en ce domaine en 1890. Selon lui, le soi serait à la fois unique et à facettes multiples, allant de la conscience de son propre corps à la perception de la place que l'on occupe dans la société en passant par les souvenirs de soi. Le psychologue se disait déconcerté par la façon dont le cerveau associe des pensées à la notion de soi et les assemble en un ego unique. Depuis, les neuroscientifiques ont découvert quelques indices révélateurs grâce à des expériences de psychologie. Ceux qui étudient la mémoire du soi, par exemple, ont interrogé des volontaires sur eux-mêmes, et sur d'autres personnes. Puis ils leur ont fait passer un petit test pour évaluer le souvenir qu'ils avaient gardé des questions posées. Les sujets se souvenaient systématiquement mieux des questions portant sur eux-mêmes que des questions portant sur les autres. Selon le psychologue Todd Heartherton, de l'Université de Dartmouth, nous retenons mieux tout ce que nous supposons être important pour nous.
D'après certains psychologues, c'est simplement parce que nous sommes plus familiarisés avec nous-mêmes qu'avec d'autres personnes, mais pour d'autres, le cerveau utiliserait un système particulier, plus efficace, pour traiter l'information relative au soi. Il n'a pas été possible de trancher entre ces deux interprétations, car elles sont souvent confortées par les mêmes résultats expérimentaux.
L'étude des lésions des régions cérébrales impliquées dans le soi fournit des informations intéressantes. Sans doute le cas le plus célèbre est-il celui de Phinéas Gage, un contremaître de la Compagnie des chemins de fer du XIXe siècle qui se tenait au mauvais endroit au mauvais moment, lorsqu'une explosion de dynamite propulsa une barre à mine en l'air. Cette dernière traversa la tête de Gage, qui de façon incroyable survécut.
Pourtant, après l'accident, les amis de Gage remarquèrent que quelque chose avait changé. Avant, il était considéré comme un travailleur efficace et un habile homme d'affaires. Après, il devint vulgaire et incapable de planifier ses actions à long terme, et perdit tout respect pour les autres. Selon ses amis, il n'était plus lui-même. Des cas comme celui de Gage ont montré que le soi se distingue de la conscience. Il est possible de perdre le sens du soi sans être inconscient. Des lésions cérébrales ont également révélé que le soi est une construction complexe. En 2002, par exemple, Stan Klein et ses collègues de l'Université de Californie à Santa Barbara ont rapporté le cas d'un patient amnésique dénommé D. B. ; à 75 ans, il eut une lésion cérébrale à la suite d'une crise cardiaque et perdit tout souvenir de ce qu'il avait fait ou vécu avant cet accident. S. Klein testa le sens du soi de D. B. en lui présentant une liste de 60 traits de caractère et en lui demandant s'ils s'appliquaient à lui un peu, beaucoup, parfaitement ou pas du tout. Ensuite, S. Klein demanda à la fille de D. B. de répondre à ces questions et lui demanda de décrire son père. Les choix de D. B. étaient très semblables à ceux de sa fille. Ainsi, D. B. avait une conscience de lui-même qui semblait correcte, bien qu'il n'ait plus accès aux souvenirs de celui qu'il était.
Depuis quelques années, les neuroscientifiques ont pu passer de l'étude des cerveaux lésés à celle des cerveaux sains, grâce à l'imagerie cérébrale. Des chercheurs de l'Université de Londres ont utilisé des scanners pour décrypter comment nous prenons conscience de notre propre corps, le niveau le plus élémentaire du soi. Lorsque notre cerveau commande un mouvement, deux signaux sont envoyés : l'un vers les régions cérébrales qui contrôlent les parties du corps participant au mouvement, et l'autre (une copie du premier signal) vers les régions qui surveillent le mouvement. Ainsi, la même information est envoyée à deux endroits différents.
Notre cerveau utilise la copie pour prédire le type de sensation que l'action va produire. Un petit mouvement de l'œil donne l'impression que les objets se déplacent dans le champ visuel. Parler nous fait entendre notre propre voix. Tendre la main vers la poignée de la porte nous fait sentir le contact froid du métal de la poignée. Si les sensations réelles que nous percevons ne correspondent pas précisément à la prévision faite par le cerveau, ce dernier prend conscience d'une différence. La discordance attire notre attention sur ce que nous sommes en train de faire, et déclenche un ajustement de nos actions pour atteindre l'objectif défini.
Quand les sensations ne correspondent pas du tout à ce qui était prévu, le cerveau en déduit qu'elles ont été provoquées par quelqu'un d'autre ou quelque chose d'autre que nous-mêmes. Sarah-Jayne Blakemore et ses collègues, de l'Université de Londres, ont mis ce changement en évidence en scannant le cerveau de sujets qui avaient été hypnotisés. Lorsque les chercheurs disaient aux sujets que leurs bras étaient en train d'être tirés vers le haut par une corde et une poulie, les sujets levaient leurs bras. Mais leur cerveau s'activait comme si quelqu'un d'autre, et non eux-mêmes, soulevait leurs bras.
Un manque de sens du soi du même type existerait chez certains patients schizophrènes, car ils sont convaincus qu'ils ne peuvent pas contrôler leur propre corps. Selon S.-J. Blakemore, ces personnes tendent le bras pour attraper un verre et leurs mouvements sont normaux, mais elles disent souvent : « Ce n'était pas moi. Une machine me contrôle et m'a fait faire ce geste. »
Les travaux menés sur les personnes schizophrènes suggèrent qu'une mauvaise prédiction de leurs propres actions causerait ces illusions. Comme leurs sensations ne correspondent pas à ce qu'ils avaient anticipé, tout se passe, pour eux, comme si quelqu'un d'autre avait agi à leur place. Des mauvaises prévisions sont aussi susceptibles de provoquer les hallucinations auditives dont sont victimes certains patients schizophrènes. Incapables de prévoir le son de leur propre voix, ils pensent que c'est celle d'un autre.
La fragilité du sens du soi résulterait du fait que l'esprit humain essaie sans cesse de deviner ce que pensent les autres. Les neuroscientifiques ont découvert que notre cerveau reproduit grâce aux neurones dits miroirs ce que fait ou ressent autrui. La vue d'une personne qui souffre, par exemple, active les neurones de l'aire de la douleur dans notre propre cerveau. S.-J. Blakemore et ses collègues ont découvert qu'il suffit de voir quelqu'un être touché pour que les neurones miroirs soient activés. L'équipe londonienne a récemment montré à des volontaires des vidéos de personnes que l'on touchait soit du côté gauche, soit du côté droit de leur visage ou de leur cou. On a constaté que les mêmes aires cérébrales étaient activées chez des volontaires qui regardaient ces vidéos et chez ceux que l'on touchait aux mêmes endroits du visage ou du cou. S.-J. Blakemore avait eu l'idée de faire cette étude lorsqu'elle avait rencontré une femme de 41 ans, nommée C., qui exprimait cette empathie d'une façon excessive. La vue de quelqu'un dont on touchait l'épaule, par exemple, provoquait chez C. la sensation d'être touchée à l'épaule. S.-J. Blakemore a fait des scanners du cerveau de cette femme et a comparé les images obtenues à celles de volontaires normaux. Elle a constaté que les régions somato-sensorielles (sensibles au toucher) de C. étaient davantage activées par la vue de la stimulation tactile d'autrui que chez les sujets témoins. De plus, une région nommée insula antérieure (située à proximité de l'oreille) s'activait chez C., mais pas chez les autres sujets. Or l'insula antérieure est activée chez les sujets à qui l'on montre des photographies de leur propre visage, ou qui se remémorent des souvenirs personnels. Peut-être l'insula antérieure contribue-t-elle à repérer les informations propres à soi-même. Dans le cas de C., les informations concernant autrui auraient été transmises par erreur à l'insula antérieure.
Des scanners cérébraux ont également permis de décoder d'autres aspects du soi. T. Heatherton et ses collègues ont ainsi essayé de comprendre pourquoi on se souvient mieux des informations qui nous concernent que de celles concernant autrui. Ils ont analysé les images du cerveau de volontaires à qui l'on projetait des séries d'adjectifs. Dans certains cas, les chercheurs demandaient aux sujets si le mot s'appliquait à eux-mêmes, dans d'autres, s'il qualifiait George Bush, et, dans d'autres cas encore, ils leur demandaient simplement si le mot était écrit en lettres majuscules.
Les neurobiologistes ont ensuite comparé la configuration de l'activité cérébrale déclenchée par chacune de ces questions. Ils ont découvert que les questions relatives au soi activaient des régions cérébrales que les questions sur les autres ne stimulaient pas. Le cortex préfrontal médian, un ensemble de neurones situé dans le sillon qui sépare les deux hémisphères, juste derrière les yeux, est l'une des régions que T. Heatherton et son équipe ont identifiée comme étant importante pour le sens du soi.
Toutefois, selon T. Heatherton, la conscience de soi ne se niche certainement pas en un endroit unique du cerveau. En revanche, le cortex préfrontal médian contribue sans doute à assembler les informations, à relier les perceptions et les souvenirs concourant à produire un sens du soi, et à créer un sentiment unitaire de ce que nous sommes.
Si tel est le cas, le cortex préfrontal médian jouerait le même rôle pour le sens du soi que l'hippocampe pour la mémoire. L'hippocampe est indispensable à la formation de nouveaux souvenirs, mais, même s'il est lésé, des souvenirs anciens peuvent être préservés. On pense que l'hippocampe crée les souvenirs en mettant en relation des régions éloignées du cerveau, plutôt qu'en stockant lui-même l'information.
Un dénominateur commun
Le cortex préfrontal médian construirait en permanence le sens du soi. Deborah Gusnard et ses collègues de l'Université de Washington ont examiné ce qui se passe dans le cerveau lorsqu'il est au repos – c'est-à-dire lorsqu'il n'est pas engagé dans une tâche particulière. Ils ont constaté que l'activation du cortex préfrontal médian est plus importante lorsque le cerveau est au repos qu'au cours de nombreux types d'activité de réflexion. Selon T. Heatherton, la plupart du temps, nous rêvassons, nous pensons à des choses qui nous sont arrivées ou nous pensons à d'autres personnes, et tout cela implique une réflexion sur soi-même.
D'autres équipes étudient les réseaux de neurones qui seraient organisés par le cortex préfrontal médian. Matthew Lieberman, de l'Université de Californie à Los Angeles, a utilisé des scanners pour résoudre le mystère de D. B., l'homme qui se connaissait lui-même alors qu'il était amnésique. M. Lieberman et ses collègues ont fait des images du cerveau de deux types de volontaires : des joueurs de football et des acteurs spécialistes de l'improvisation. Les chercheurs ont préparé deux listes de mots, chacune étant bien adaptée à l'un des deux groupes. Pour les joueurs de football, par exemple : athlétique, fort, rapide ; pour les acteurs : jouer, dramatique, etc. Ils ont aussi élaboré une troisième liste de mots qui ne s'appliquait pas spécialement ni à l'un ni à l'autre groupe (désordonné et fiable, par exemple). Ils ont ensuite montré ces mots aux sujets et leur ont demandé s'ils s'appliquaient ou non à eux-mêmes.
Les réactions cérébrales des sujets variaient : les mots reliés au football tendaient à augmenter l'activité d'un réseau particulier dans le cerveau des footballeurs, le même que celui qui s'activait chez les acteurs en réponse aux mots associés au théâtre. Lorsqu'on leur montrait des mots associés à l'autre groupe, c'était un autre réseau qui s'activait. M. Lieberman nomme ces deux réseaux le système réflectif (ou système C) et le système réflexif (ou système X).
Le système C s'appuie sur l'hippocampe et sur d'autres zones du cerveau impliquées dans le rappel des souvenirs. Il comporte aussi des régions qui maintiennent à la conscience des éléments d'information. Lorsque nous nous trouvons dans des circonstances nouvelles, notre sens de soi fait appel à des expériences passées pour que nous nous repérions.
Toutefois, selon M. Lieberman, avec le temps, le système X prend le dessus. Ce système ne code pas des souvenirs, mais des intuitions, sollicitant des régions qui produisent des réponses émotionnelles rapides fondées non pas sur le raisonnement explicite, mais sur des associations statistiques. Le système X n'élabore la connaissance de soi que très lentement, parce qu'il doit disposer de nombreuses expériences pour former ces associations. Mais dès qu'il commence à prendre forme, il devient très puissant. Les footballeurs savent s'ils sont athlétiques, forts ou rapides sans avoir à consulter leurs souvenirs. Ces qualités sont intimement associées à ce qu'ils sont. D'un autre côté, ils n'ont pas la même intuition pour savoir s'ils sont de bons acteurs dramatiques, et ils doivent alors réfléchir explicitement à leurs expériences passées pour répondre. Les résultats de M. Lieberman permettraient de résoudre le mystère de D. B. qui avait conservé la notion de soi. On peut imaginer que la lésion cérébrale qui l'avait touché avait effacé son système réflectif, mais pas son système réflexif. S'il existe un réseau du soi, force est d'admettre que l'on ne comprend pas encore bien de quoi il est constitué ni comment il fonctionne.
La découverte de ce réseau donnerait aussi des informations sur la façon dont notre sens du soi a évolué. Nos ancêtres primates avaient probablement une conscience de soi corporelle élémentaire, et S.-J. Blakemore et ses collègues l'ont étudiée. Des études chez le singe suggèrent qu'ils font des prédictions sur leurs propres actions. Quant aux humains, ils ont acquis un sens du soi particulièrement complexe. Selon M. Lieberman, le cortex préfrontal médian serait la région la plus spécifiquement humaine : non seulement elle est plus étendue chez l'homme que chez le primate, mais elle contient aussi des neurones de forme particulière. Les neurobiologistes ignorent encore le rôle de ces neurones, mais ils pensent qu'ils jouent un rôle important dans le traitement de l'information.
Selon T. Heatherton, le réseau du soi humain aurait évolué en réponse à la complexité de la vie sociale de nos ancêtres. Pendant des millions d'années, les hominidés ont vécu en petits groupes, coopérant pour trouver de la nourriture et partageant ce qu'ils trouvaient. De telles communautés étaient fondées sur la coopération et sur la confiance. Et, selon lui, ce type de comportements requiert un sens du soi élaboré. L'idée que le soi humain pleinement développé est un produit de la société des hominidés expliquerait pourquoi il y a tant de recouvrements entre la façon dont nous pensons à nous et celle dont nous pensons à autrui. Ce recouvrement ne se limite pas à l'empathie physique qu'étudie S.-J. Blakemore. Les hommes ont également la capacité de prêter des intentions et des pensées aux autres humains. C'est ce que l'on nomme la théorie de l'esprit. Des neuro-scientifiques ont examiné des scanners de sujets en train d'attribuer des intentions à autrui : certaines des aires cérébrales activées font partie du réseau activé quand nous pensons à nous-mêmes (y compris le cortex préfrontal médian). Nous comprendre nous-mêmes et avoir une théorie de l'esprit seraient étroitement liés, et les deux seraient nécessaires au bon fonctionnement de l'être humain.
Le développement complet du soi prend du temps. Les psychologues savent depuis longtemps qu'il faut longtemps aux enfants pour acquérir un sens précis de qui ils sont. M. Lieberman et ses collègues voudraient essayer de visualiser les changements de la notion de soi des enfants par imagerie cérébrale. Ils ont commencé à étudier un groupe d'enfants et prévoient de leur faire un scanner tous les 18 mois entre 9 et 15 ans. Ils ont demandé aux enfants examinés de penser à eux-mêmes et de penser à Harry Potter, et ils ont comparé l'activité cérébrale dans les deux tâches. Ils ont ensuite comparé les résultats avec ceux obtenus sur des adultes.
Les enfants de dix ans présentent la même activation du cortex préfrontal médian que les adultes. En revanche, une autre région, le precuneus, s'active chez l'adulte, mais pas toujours chez l'enfant : lorsqu'ils pensent à Harry Potter, cette zone s'active plus que lorsqu'ils pensent à eux-mêmes. Cela indiquerait que le réseau du soi est encore en cours d'élaboration, que le substrat est présent, mais qu'il n'est pas encore utilisé alors qu'il le sera chez l'adulte.
Mais quand le réseau du soi fonctionne, il travaille sans cesse. On peut fermer les yeux et mettre le système visuel au repos, mais on ne peut jamais faire abstraction de son corps, jamais cesser de percevoir que l'on est la même personne qu'il y a dix secondes ou dix ans. Sans doute le réseau du soi reste-t-il sans cesse en activité. Plus une cellule consomme d'énergie, plus elle est exposée au risque d'être endommagée par des métabolites toxiques. Selon le neurologue William Seeley, de l'Université de Californie à San Francisco, les neurones très actifs du réseau du soi sont particulièrement exposés à ce type de lésions, ce qui expliquerait pourquoi certaines pathologies telles que la maladie d'Alzheimer ou certaines démences érodent le soi. Ainsi, les patients atteints de la maladie d'Alzheimer présentent des amas de protéines dans leurs neurones, et les premières zones touchées sont l'hippocampe et le precuneus, deux zones impliquées dans les mémoires autobiographiques. Elles permettent d'évoquer des images du passé ou du futur, et de jouer avec elles. Selon W. Seeley, les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ne parviennent plus à voyager aussi facilement dans le temps par la pensée. D'autres types de démences ont parfois des effets encore plus drastiques sur le soi. Dans une maladie nommée démence frontotemporale, des zones entières des lobes frontal et pariétal dégénèrent. Dans de nombreux cas, le cortex préfrontal médian est lésé. Quand la maladie commence à ravager le réseau du soi, les personnes subissent des changements étonnants de leur personnalité.
L'une des patientes de W. Seeley, une femme qui avait collectionné des bijoux et des objets en cristal pendant la majeure partie de sa vie, commença brusquement à collectionner les animaux en peluche à l'âge de 62 ans. Elle changea de parti politique. D'autres patients se convertissent brusquement à une nouvelle religion ou deviennent obsédés par la peinture ou la photographie. Et dans le même temps, ils n'ont aucune idée de la cause de ces changements. En quelques années, la démence frontotemporale les emporte.
Selon Michael Gazzaniga, qui dirige le Centre pour les neurosciences cognitives de Dartmouth et qui fait partie du Conseil américain de bioéthique, le décryptage du soi pose un nouveau type de défi éthique. Il faudra comprendre les circuits du soi, c'est-à-dire la mémoire autoréférencée, l'autodescription, la personnalité, la conscience de soi, et découvrir quels sont les éléments indispensables pour que le sens du soi soit décodé (si tant est que cela soit possible).
Il pense même, mais ce n'est pas, loin s'en faut, l'avis de tous les spécialistes du domaine, qu'un scanner cérébral permettra un jour aux neuroscientifiques de déterminer si une maladie d'Alzheimer ou quelque autre démence a détruit le sens du soi d'une personne. Selon W. Seeley, un scanner n'apportera probablement pas davantage d'informations sur le soi d'un patient que les observations du médecin, mais permettra de préciser les cellules impliquées, de mieux comprendre les facteurs de vulnérabilité et, finalement, de trouver des traitements mieux ciblés. (Pour le science).
PS : on mentionne, ici, ce dont j'avais eu l'intuition, il y a quelque temps, le fait que la conscience et le sens du Soi, sont distincts ... cela peut faire penser que la thèse, selon laquelle, la conscience, comme seule réalité, ainsi que celle qui suppose que la conscience est un processus cérébral, peuvent, toutes deux, jouer le rôle qui consiste à actualiser ce qu'ont emmagasiner les réseaux neuronaux du soi (informations). |
|
Revenir en haut |
|
|
daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9284 Localisation: belgique
|
Posté le: Ma 17 Nov 2020 4:04 Sujet du message: |
|
|
Petit plus :
SOLITUDE : Elle se lit dans le cerveau
Une « simple » IRM pourrait-elle « trahir » un sentiment de solitude ? Oui, en quelque sorte, répond cette équipe de neuroscientifiques de Dartmouth qui identifie une configuration spécifique, ou pas, que l’on soit solitaire ou pas, de l’activité neuronale lorsque l’on pense à soi-même ou plutôt aux autres. Des travaux présentés dans le Journal of neuroscience qui suggèrent ainsi que les représentations par le cerveau de soi-même et des autres sont plus ou moins connectées en fonction même de notre connexion aux autres.
La connexion sociale est essentielle au bien-être mental et physique. La façon dont le cerveau cartographie les relations avec les autres par rapport à soi-même reste mal comprise. Ces travaux de l’Université de Dartmouth révèlent ainsi que plus l’on se sent proche des autres émotionnellement, plus on se les « représente » de manière similaire -à soi-même- dans le cerveau. En revanche, les plus solitaires développent aussi une autoreprésentation neuronale plus solitaire, ou spécifique.
Des réseaux bien identifiés de la relation à soi et aux autres
L'étude est menée auprès de 50 participants âgés de 18 à 47 ans qui, avant de passer un scanner IRMf, ont nommé 5 proches et 5 contacts moins proches. Au cours de l'analyse, les participants étaient invités à porter des jugements sur les personnes plus proches et sur les connaissances qu'ils venaient de nommer, ainsi que sur 5 célébrités. L’analyse révèle comment le cerveau regroupe les représentations des personnes en fonction des niveaux de proximité :
soi-même,
son propre réseau social,
les connaissances moins proches et les célébrités.
Plus les participants se sentent proches de quelqu'un, plus leur cerveau les représente dans le cerveau social ou le cortex préfrontal médian, la zone du cerveau associée au concept de soi ;
en revanche, les personnes plus solitaires présentent moins de similitude neuronale entre elles et les autres dans cette même zone du cortex préfrontal médian et les démarcations entre les 3 niveaux de proximité apparaissent plus floues au niveau de l’activité neuronale.
Plus on est seul, moins la représentation cérébrale de soi et des autres se ressemble
Pour les personnes qui ont « une vie sociale », les activités neuronales associées à leur propre représentation et celle de leurs proches sont assez similaires, mais ce n’est pas le cas des personnes qui souffrent de solitude. En synthèse, les personnes plus solitaires présentent à l’IRMf une activité neuronale vraiment différenciée de celle des autres.
Ces travaux qui illustrent comment l’isolement social semble être associée à des distorsions dans la cartographie neuronale montrent aussi tout l’impact mental et cognitif possible de la solitude.
|
|
Revenir en haut |
|
|
vertgandazert
Inscrit le: 20 Août 2015 Messages: 445 Localisation: Nantes
|
Posté le: Je 19 Nov 2020 12:28 Sujet du message: |
|
|
bonjour daniel,
Connaissant l'intérêt que vous portez aux activités neuronales et à leur cartographie, je me demande ce que vous inspire le cas des hydrocéphales, dont la boite crânienne ne contient plus que du liquide céphalo rachidien et qui pourtant ont une vie presque normale avec des capacités cognitives peu altérées...?
Voici un exemple de ces hommes "normaux" et sans cerveau:
"http://sweetrandomscience.blogspot.com/2012/07/lhomme-sans-cerveau-la-theorie-du.html".
Je ne suis pas convaincu, par la tentative d'explication formulée dans ce lien, elle me semble si vous permettez, tirée par les cheveux... _________________ La vie est une expérience, alors expérimentons |
|
Revenir en haut |
|
|
Fleur de Soi
Inscrit le: 02 Jan 2021 Messages: 1554 Localisation: Braives - Belgique
|
Posté le: Sa 09 Jan 2021 16:06 Sujet du message: |
|
|
S'ils avaient réellement conscience d'eux-mêmes, ces théories n'existeraient pas.
Autre chose : qui donc prétend que la totalité des souvenirs nous appartiennent ?
Pourquoi le mode d'emploi de l'organe cérébral n'est-il pas apparent spontanément ? _________________ Je vis une grande expérience, sans science, car l'expérience... c'est Moi.
Cet homme est un étranger... |
|
Revenir en haut |
|
|
daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9284 Localisation: belgique
|
Posté le: Sa 09 Jan 2021 17:49 Sujet du message: |
|
|
Fleur de Soi dit :
Citation: | Pourquoi le mode d'emploi de l'organe cérébral n'est-il pas apparent spontanément ? |
C'est-à-dire !? |
|
Revenir en haut |
|
|
Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6318
|
Posté le: Sa 09 Jan 2021 20:12 Sujet du message: |
|
|
Je pense qu' au dessus du cerveau il y a la relation.
Le cerveau n' est lui même qu' un ensemble de relations ( et de connexions ) bio chimiques.
A mon sens la réalité du soi ( ou du moi ) provient des relations.
Or les relations sont bien DANS le cerveau , mais elles sont aussi EXTERIEURES au cerveau.
Et d'ailleurs les bio chimistes neurologues ...etc, reconnaissent que le cerveau est PLASTIQUE, et non rigide, et que l' extérieur le modifie également et sans cesse.
Le " problème " de la science c ' est qu' elle fait du cerveau un objet qu' elle se propose d' observer. |
|
Revenir en haut |
|
|
Fleur de Soi
Inscrit le: 02 Jan 2021 Messages: 1554 Localisation: Braives - Belgique
|
Posté le: Di 10 Jan 2021 13:22 Sujet du message: |
|
|
Bon "maintenant" à vous. Bonne découverte de tout ce qui se fait.
Pour répondre au questionnement de Daniel, si je parle, je serai Cassandre.
Ma question n'est là que pour susciter, ce qui se fait déjà : l'interpellation, le questionnement.
Un jour un journaliste a demandé à un mathématicien en quoi il considérait qu'une équation était belle.
Sa réponse : "Soit vous savez auquel cas ma réponse ne se justifie pas, soit vous ne savez pas et ma réponse ne vous apportera rien".
Ce que je veux dire c'est que depuis mon enfance, l'on ne m'a jamais dit - comme le font les moines tibétains avec leurs disciples - tu le sais, découvre-toi. On m'apporte des réponses déjà établies.
J'ai entendu Etienne Klein s'adresser à ses élèves, candidats scientifiques, en ces termes : "Nous vous demandons de lire la philosophie car des gens bien plus intelligents ont déjà pensé avant vous".
Mon constat actuel : se révèle en moi une connaissance intemporelle déjà enseignée en Égypte Antique (Prêtres Sumériens), en Chine (Tao), au Tibet, en Inde, en Judée... Un Enseignement qui se fait par Révélation et non par affirmation.
Autre formulation de ma question : Pourquoi l'esprit ne révèle pas sa propre dérive ?
Il n'y a pas de réponse à l'exception de celle qui est en vous, que vous connaissez déjà, et qui pourtant semble ne pas se révéler, vous attendez alors une réponse.
Très récemment je me suis aperçu, après avoir vécu depuis si longtemps déjà un événement qui a ouvert un œil qui me voit, que je me cherchais.
Dès que ceci m'est apparu, je me suis vu.
Nous, sapiens, cherchons ce que nous voyons déjà, savons déjà, sommes déjà... nous n'en finiront jamais de chercher.
L'Esprit est un outil dont nous n'utilisons que ce que nous admettons, affirmons comme un savoir.
Etienne Klein dit : "il nous faudrait un nouvel Einstein, car il semble que l'esprit ne puisse aller plus loin dans le savoir".
Je réponds : "devenez".
Pourquoi nos croyances nous disent-elles "nous sommes limités" et pourquoi l'esprit demeure-t-il "limité" ? Nos croyances nous limitent ! (boucle mentale).
Tu comprends Daniel ? Je ne te donnerai pas de réponse, car elle serait mensonge. "Deviens", et "vois". _________________ Je vis une grande expérience, sans science, car l'expérience... c'est Moi.
Cet homme est un étranger... |
|
Revenir en haut |
|
|
daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9284 Localisation: belgique
|
Posté le: Di 10 Jan 2021 17:20 Sujet du message: |
|
|
Bonsoir Fleur de Soi !
Il me semble que c'est parce que nous sommes éloignés, de Nous-même, comme, en étant, en état de séparation, avant d'en prendre conscience, non !? |
|
Revenir en haut |
|
|
Fleur de Soi
Inscrit le: 02 Jan 2021 Messages: 1554 Localisation: Braives - Belgique
|
Posté le: Lu 11 Jan 2021 13:52 Sujet du message: |
|
|
Avais-je besoin de t'apporter "ma" réponse ?
Je n'apprends rien ici, je ne vous apprends rien ici. C'est en cela que j'apprends.
J'apprends à aimer être là, parmi vous, dans un instant permanent de partage d'amour. Je n'ai pas de vérité à vous dire, la vérité n'a nul besoin d'être dite, puisqu'elle est déjà.
L'on peut modifier les lois, les formalismes, les concepts, les principes, les théories pour essayer perpétuellement d'atteindre quelque-chose qui est déjà, on le fait en permanence.
C'est bien parce que nous ne savons pas que nous cherchons, non ?
La Révélation me dit "tu as toujours su", mais tu cherches à savoir.
Je ne suis en rien dans le contexte scientifique ici n'est-ce pas ?
La science est basée sur l'esprit, non ?
"Connais-toi toi même" n'aurait nulle importance ?
L'épistémologie l'avoue déjà : pas besoin de connaître le temps pour parler du phénomène.
Vous voyez à quoi cela correspond ?
"Je pense donc je suis".
Descartes ne "révèle" pas une pensée. Il commet un acte historique qui nous révèle maintenant l'état de dérive de la pensée à son époque.
Ne me dites pas que je suis le seul à avoir enfin découvert comment utiliser le cérébral. Sadhguru pose la question à ceux qui viennent l'écouter : "avez-vous appris à utiliser ceci" ? Il le dit en mettant le doigt sur la boîte crânienne.
Je ferme les paupières et ouvre les yeux, je me mets hors d'état de nuire (Einstein appelle cet acte "faire abstraction du moi"), je ne dis plus au mental comment il doit œuvrer, il est mieux placé que moi pour le savoir, c'est là sa spécialité.
Combien de temps faut-il à un ordinateur pour révéler tout le savoir ? Pas "ce que nous savons", cela est tellement réduit. Non, l'absolu.
Pour mon cerveau "rien", pas de temps, tout "maintenant" en une seule fois.
Je ne sais qu'en faire, c'est bien trop pour "moi". Je fixe alors un thème particulier. Tout est déjà là, alors juste une petite partie, pour lui, c'est de l'amusement, ah le petit paresseux
Le bonheur ? Tellement trop que j'ai cru qu'il allait me faire éclater le cœur. Vous en voulez ? Il y en a déjà trop pour moi tout seul.
De l'orgasme ? De quoi faire éclater les organes génitaux.
De l'émotion ? Je ris et pleure en même temps, tout est trop.
Nous avons 5 sens ? Qui a dit cela ?
Les mensonges auxquels on m'a fait croire comme des vérités, et qui m'ont empêché de découvrir, avalant toujours plus de matraquage mental.
Rien que d'en parler cela se réveille déjà. Je commence à trembler.
Einstein connaissait bien ce phénomène. Il a frôlé l'infarctus plusieurs fois. Je tremble tellement l'émotion est puissante de "voir" à quel point nous sommes à côté de nous-mêmes et à côté du savoir. La spirale m'emporte déjà, le grand "huit" infini me donne le vertige. La nausée n'est pas loin. Je reprends le contrôle.
"Une petite dose à la fois s'il te plaît, Dieu, Soi, Nirvanah, Graal...." Je suis à toi, mais laisse-moi le temps d'être prêt. Tu me montre des raccourcis qui me dépassent. Je vais mourir avant de mourir. (là je pleure)
Tu es trop, tu me donnes trop, gratuitement, sans rien demander.
Quand aurais-je ta qualité de pouvoir être trop pour autrui ?
Je suis obligé de vous aimer, vous tous, il y en a trop pour moi. C'est plus fort, bien plus fort et encore au-delà du plus fort que moi.
Je ne peux que devenir, lui veut déjà que je me dépasse.
Je joue avec "lui" (mon cerveau), nous passons du temps ensemble et nous amusons bien. Parfois il peut m'emmener au delà, bien "par-delà". Il connaît le chemin. Je le laisse me guider, moi l'ignorant.
Tant pis si j'outrepasse les principes qui font qu'aujourd'hui on a plus le droit de se révéler sans avoir honte, je vous le dis, en Vérité, en toute sincérité, je peux vous aimer toutes et tous et je le crie bien fort :
"JE VOUS AIME" tous autant que vous Êtes, vous n'est pas coupables, mais victimes. Je ne puis vous juger de quoi que ce soit, vous êtes votre propre bourreau et donc votre propre victime. Ce "vous" ne veut pas dire "toi" ou "toi" ou "toi". Il est indéfini. Ceux qui sont rassasiés n'ont pas besoin de moi. Que ceux qui ont soif se servent.
L'Amour que l'on me donne est INCONDITIONNEL car je ne suis que ce tout petit être que je suis. Si faible que je me soumets à ma propre dictature.
Je n'ai pas besoin de vous dire tout cela, mais c'est pur bonheur que de pouvoir "donner". _________________ Je vis une grande expérience, sans science, car l'expérience... c'est Moi.
Cet homme est un étranger... |
|
Revenir en haut |
|
|
rien
Inscrit le: 15 Oct 2017 Messages: 689 Localisation: toulon
|
Posté le: Lu 11 Jan 2021 21:39 Sujet du message: |
|
|
merci fleur de soi;
tout le monde n'a pas c'est honneteté intelectuelle ! _________________ une croix , chacun la sienne et dieu pour tous .
a lire symboliquement , bisous bisous et reste là; |
|
Revenir en haut |
|
|
Fleur de Soi
Inscrit le: 02 Jan 2021 Messages: 1554 Localisation: Braives - Belgique
|
Posté le: Me 13 Jan 2021 6:15 Sujet du message: |
|
|
Bon "maintenant" à vous,
Je risque de rester dans la digression un moment mais je rejoins ensuite le cadre scientifique.
Je n'oserais créer des analogies là où il n'y en a peut-être pas. Je m'avance ici avant d'avoir "médité".
Je suis instructeur pilote (absolument aucune importance en soi). Il existe un dilemme auquel je suis confronté. Lorsque j'enseigne le pilotage "de base" (décoller, voler, atterrir) il arrive un moment critique dans l'évolution de mes élèves. Le "ça-y-est", je maîtrise, je suis pilote.
J'en fais le constat, il maîtrise. C'est le moment où beaucoup de mes collègues autorisent l'élève à continuer "seul". Le fameux premier "solo". Certains élèves ont la sagesse de "tempérer" leurs ardeurs, d'autres pas. Pour ma part je continue à les accompagner jusqu'à ce que je fasse constat de cette sagesse. Cela leur évite de se faire peur, de prendre des risques ou de se tuer à vouloir explorer l'aérologie dans l'ignorance de "leurs limites".
Les plus téméraires parfois alors me demandent : "je peux essayer un looping" ? "Je peux tenter une vrille" ? Que ce serait-il passé s'il n'y avait pas quelqu'un à bord à qui il fallait "demander" ? Que faire alors, leur montrer comment faire ou leur dire "c'est trop tôt" ?
Ce que je pratique alors c'est la démonstration "en douceur" qu'ils peuvent par ignorance pénétrer des domaines dans lesquels ils peuvent perdre le contrôle. Une prise de conscience.
Nous sommes dans un cadre scientifique et je mets donc un stop à la digression.
Je crois que bien des âmes ici connaissent la vision de l'absolu. Ce "par-delà" bien et mal mais donc également "grand et petit".
Je ne sais où en est la science actuellement, des choses sont dites mais peut-être pas tout.
Pourquoi vois-je une spirale qui s'emballe, s'auto-alimente, et me montre quelque-chose divisé par zéro ?
Quelqu'un a inséré cela dans ses formalismes. La mathématique ne peut accéder à cette singularité.
Faut-il réinventer la mathématique (concept issu de l'esprit et bizarrement exploité de manière relative) ou éveiller les esprits ?
Ne serions-nous pas confrontés à ce "ça-y-est, je maîtrise" ?
De ce que j'ai pu lire sur le forum "Futura", ils voient deux absolus. L'invariance de la vitesse de la lumière et le "zéro degrés absolu". Ils disent que le temps "semble" être une émergence qui "viendrait" de quelque-chose de plus fondamental.
Ils ne voient pas les invariances au delà. Ils révèlent ne pas comprendre de ce signifie "absolu" ou "fondamental".
Combien de jeunes se tuent en voiture pour avoir outrepassé leurs propres limites ? Ils se tuent "seuls" ou parfois entraînent d'autres âmes dans la mort.
La science ne concerne pas une ou trois ou cinq âmes, mais la planète.
1 ou quelque-chose divisé par zéro n'a pas de dimension, le résultat est invariant. Et il relève d'après les formalismes révélés que cela est dans un domaine du possible, mais "par-delà" nos limites relativistes.
Pourrait-on l'atteindre par ignorance ? _________________ Je vis une grande expérience, sans science, car l'expérience... c'est Moi.
Cet homme est un étranger... |
|
Revenir en haut |
|
|
Fleur de Soi
Inscrit le: 02 Jan 2021 Messages: 1554 Localisation: Braives - Belgique
|
Posté le: Je 14 Jan 2021 4:18 Sujet du message: |
|
|
Encore moi...
Ce matin je vois (pas avec les yeux) la révélation de ce qui se passe en moi. Si pour la conscience il y a une dualité antonymique entre blanc et noir, grand et petit, beau et laid, avec un "tiers exclu", l'esprit crée une dualité identitaire de manière à admettre ce tiers exclu, c'est-à-dire le paradoxe du blanc-noir, grand-petit et beau-laid. L'esprit devient "deux" et les choses deviennent "un" absolu (équation du Tout). Il semble de par mes lectures et autres témoignages que peu à peu l'esprit se stabilise dans un état de conscience "différente", annihilant cette dualité identitaire.
La vision de l'absolu révèle les invariances.
Je viens maintenant avec des "pourquoi" :
- Pourquoi un ami qui vit le même phénomène que moi rêve-t-il d'Einstein actuellement ?
- Pourquoi ai-je depuis peu un ressenti d'effroi à cette vision de 1/0 ?
- Pourquoi vois-je une réduction d'un espace à un "rien", un néant et j'entends que la science tente de créer un néant pour mettre en évidence ce qu'ils appellent l'énergie sombre ?
- Pourquoi me met-"il" en garde sur le fait que si un "presque rien" d'énergie a été "omis" dans cet espace, il devient un "presque rien", mais divisé par zéro ?
- Pourquoi me dit-"il" : tu ne connais pas l'énergie et donc tu ne "sais" pas ce que tu dois extraire de cet espace ?
Je ne peux et ne veux plus m'adresser aux scientifiques car confronter l'esprit à lui-même possède également son invariance : l'exclusion.
Alors comme déjà dit je ne sais pas où ils en sont, mais au risque d'être outrageant, je me disais qu'il serait peut-être sage d'être certain de ce que l'on fait avant de jouer avec de l'inconnu... sans prétention ni jugement. _________________ Je vis une grande expérience, sans science, car l'expérience... c'est Moi.
Cet homme est un étranger... |
|
Revenir en haut |
|
|
daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9284 Localisation: belgique
|
Posté le: Me 01 Mai 2024 22:34 Sujet du message: Re: La neurobiologie du Soi ... |
|
|
daniel a écrit: | Bonjour tout le monde !
Cet article parle des réseaux neuronaux qui contribuent l'élaboration du soi, :
La neurobiologie du soi
D'où naît le sentiment constant d'être soi-même ? Le sens du soi reposerait sur un réseau neuronal. Son étude chez des personnes présentant des pathologies de la conscience de soi permet d'ébaucher sa localisation.
À l'évidence vous savez que votre corps est bien le vôtre, que c'est votre main qui tient votre magazine. Vous savez que les souvenirs que vous aimez vous remémorer sont les vôtres et non ceux de quelqu'un d'autre. C'est peut-être évident, mais comment est-ce possible ? Nombre des neuroscientifiques étudiant le contrôle de soi, l'estime de soi et autres sujets tournant autour du soi, ont mis du temps à s'attaquer à la question centrale : comment la notion du soi se forge-t-elle dans le cerveau ?
Ils ont d'abord commencé par identifier certaines activités cérébrales supposées importantes pour la conscience de soi. Ils tentent aujourd'hui de comprendre comment ces activités donnent naissance au sentiment unifié que chacun d'entre nous a d'être une entité unique. Cette recherche apporte des indices relatifs à la façon dont le soi aurait évolué chez nos ancêtres hominidés. Elle pourrait même aider les médecins à prendre en charge la maladie d'Alzheimer et d'autres pathologies qui érodent le sens du soi et qui le font parfois disparaître totalement.
Le psychologue américain William James inaugura les recherches en ce domaine en 1890. Selon lui, le soi serait à la fois unique et à facettes multiples, allant de la conscience de son propre corps à la perception de la place que l'on occupe dans la société en passant par les souvenirs de soi. Le psychologue se disait déconcerté par la façon dont le cerveau associe des pensées à la notion de soi et les assemble en un ego unique. Depuis, les neuroscientifiques ont découvert quelques indices révélateurs grâce à des expériences de psychologie. Ceux qui étudient la mémoire du soi, par exemple, ont interrogé des volontaires sur eux-mêmes, et sur d'autres personnes. Puis ils leur ont fait passer un petit test pour évaluer le souvenir qu'ils avaient gardé des questions posées. Les sujets se souvenaient systématiquement mieux des questions portant sur eux-mêmes que des questions portant sur les autres. Selon le psychologue Todd Heartherton, de l'Université de Dartmouth, nous retenons mieux tout ce que nous supposons être important pour nous.
D'après certains psychologues, c'est simplement parce que nous sommes plus familiarisés avec nous-mêmes qu'avec d'autres personnes, mais pour d'autres, le cerveau utiliserait un système particulier, plus efficace, pour traiter l'information relative au soi. Il n'a pas été possible de trancher entre ces deux interprétations, car elles sont souvent confortées par les mêmes résultats expérimentaux.
L'étude des lésions des régions cérébrales impliquées dans le soi fournit des informations intéressantes. Sans doute le cas le plus célèbre est-il celui de Phinéas Gage, un contremaître de la Compagnie des chemins de fer du XIXe siècle qui se tenait au mauvais endroit au mauvais moment, lorsqu'une explosion de dynamite propulsa une barre à mine en l'air. Cette dernière traversa la tête de Gage, qui de façon incroyable survécut.
Pourtant, après l'accident, les amis de Gage remarquèrent que quelque chose avait changé. Avant, il était considéré comme un travailleur efficace et un habile homme d'affaires. Après, il devint vulgaire et incapable de planifier ses actions à long terme, et perdit tout respect pour les autres. Selon ses amis, il n'était plus lui-même. Des cas comme celui de Gage ont montré que le soi se distingue de la conscience. Il est possible de perdre le sens du soi sans être inconscient. Des lésions cérébrales ont également révélé que le soi est une construction complexe. En 2002, par exemple, Stan Klein et ses collègues de l'Université de Californie à Santa Barbara ont rapporté le cas d'un patient amnésique dénommé D. B. ; à 75 ans, il eut une lésion cérébrale à la suite d'une crise cardiaque et perdit tout souvenir de ce qu'il avait fait ou vécu avant cet accident. S. Klein testa le sens du soi de D. B. en lui présentant une liste de 60 traits de caractère et en lui demandant s'ils s'appliquaient à lui un peu, beaucoup, parfaitement ou pas du tout. Ensuite, S. Klein demanda à la fille de D. B. de répondre à ces questions et lui demanda de décrire son père. Les choix de D. B. étaient très semblables à ceux de sa fille. Ainsi, D. B. avait une conscience de lui-même qui semblait correcte, bien qu'il n'ait plus accès aux souvenirs de celui qu'il était.
Depuis quelques années, les neuroscientifiques ont pu passer de l'étude des cerveaux lésés à celle des cerveaux sains, grâce à l'imagerie cérébrale. Des chercheurs de l'Université de Londres ont utilisé des scanners pour décrypter comment nous prenons conscience de notre propre corps, le niveau le plus élémentaire du soi. Lorsque notre cerveau commande un mouvement, deux signaux sont envoyés : l'un vers les régions cérébrales qui contrôlent les parties du corps participant au mouvement, et l'autre (une copie du premier signal) vers les régions qui surveillent le mouvement. Ainsi, la même information est envoyée à deux endroits différents.
Notre cerveau utilise la copie pour prédire le type de sensation que l'action va produire. Un petit mouvement de l'œil donne l'impression que les objets se déplacent dans le champ visuel. Parler nous fait entendre notre propre voix. Tendre la main vers la poignée de la porte nous fait sentir le contact froid du métal de la poignée. Si les sensations réelles que nous percevons ne correspondent pas précisément à la prévision faite par le cerveau, ce dernier prend conscience d'une différence. La discordance attire notre attention sur ce que nous sommes en train de faire, et déclenche un ajustement de nos actions pour atteindre l'objectif défini.
Quand les sensations ne correspondent pas du tout à ce qui était prévu, le cerveau en déduit qu'elles ont été provoquées par quelqu'un d'autre ou quelque chose d'autre que nous-mêmes. Sarah-Jayne Blakemore et ses collègues, de l'Université de Londres, ont mis ce changement en évidence en scannant le cerveau de sujets qui avaient été hypnotisés. Lorsque les chercheurs disaient aux sujets que leurs bras étaient en train d'être tirés vers le haut par une corde et une poulie, les sujets levaient leurs bras. Mais leur cerveau s'activait comme si quelqu'un d'autre, et non eux-mêmes, soulevait leurs bras.
Un manque de sens du soi du même type existerait chez certains patients schizophrènes, car ils sont convaincus qu'ils ne peuvent pas contrôler leur propre corps. Selon S.-J. Blakemore, ces personnes tendent le bras pour attraper un verre et leurs mouvements sont normaux, mais elles disent souvent : « Ce n'était pas moi. Une machine me contrôle et m'a fait faire ce geste. »
Les travaux menés sur les personnes schizophrènes suggèrent qu'une mauvaise prédiction de leurs propres actions causerait ces illusions. Comme leurs sensations ne correspondent pas à ce qu'ils avaient anticipé, tout se passe, pour eux, comme si quelqu'un d'autre avait agi à leur place. Des mauvaises prévisions sont aussi susceptibles de provoquer les hallucinations auditives dont sont victimes certains patients schizophrènes. Incapables de prévoir le son de leur propre voix, ils pensent que c'est celle d'un autre.
La fragilité du sens du soi résulterait du fait que l'esprit humain essaie sans cesse de deviner ce que pensent les autres. Les neuroscientifiques ont découvert que notre cerveau reproduit grâce aux neurones dits miroirs ce que fait ou ressent autrui. La vue d'une personne qui souffre, par exemple, active les neurones de l'aire de la douleur dans notre propre cerveau. S.-J. Blakemore et ses collègues ont découvert qu'il suffit de voir quelqu'un être touché pour que les neurones miroirs soient activés. L'équipe londonienne a récemment montré à des volontaires des vidéos de personnes que l'on touchait soit du côté gauche, soit du côté droit de leur visage ou de leur cou. On a constaté que les mêmes aires cérébrales étaient activées chez des volontaires qui regardaient ces vidéos et chez ceux que l'on touchait aux mêmes endroits du visage ou du cou. S.-J. Blakemore avait eu l'idée de faire cette étude lorsqu'elle avait rencontré une femme de 41 ans, nommée C., qui exprimait cette empathie d'une façon excessive. La vue de quelqu'un dont on touchait l'épaule, par exemple, provoquait chez C. la sensation d'être touchée à l'épaule. S.-J. Blakemore a fait des scanners du cerveau de cette femme et a comparé les images obtenues à celles de volontaires normaux. Elle a constaté que les régions somato-sensorielles (sensibles au toucher) de C. étaient davantage activées par la vue de la stimulation tactile d'autrui que chez les sujets témoins. De plus, une région nommée insula antérieure (située à proximité de l'oreille) s'activait chez C., mais pas chez les autres sujets. Or l'insula antérieure est activée chez les sujets à qui l'on montre des photographies de leur propre visage, ou qui se remémorent des souvenirs personnels. Peut-être l'insula antérieure contribue-t-elle à repérer les informations propres à soi-même. Dans le cas de C., les informations concernant autrui auraient été transmises par erreur à l'insula antérieure.
Des scanners cérébraux ont également permis de décoder d'autres aspects du soi. T. Heatherton et ses collègues ont ainsi essayé de comprendre pourquoi on se souvient mieux des informations qui nous concernent que de celles concernant autrui. Ils ont analysé les images du cerveau de volontaires à qui l'on projetait des séries d'adjectifs. Dans certains cas, les chercheurs demandaient aux sujets si le mot s'appliquait à eux-mêmes, dans d'autres, s'il qualifiait George Bush, et, dans d'autres cas encore, ils leur demandaient simplement si le mot était écrit en lettres majuscules.
Les neurobiologistes ont ensuite comparé la configuration de l'activité cérébrale déclenchée par chacune de ces questions. Ils ont découvert que les questions relatives au soi activaient des régions cérébrales que les questions sur les autres ne stimulaient pas. Le cortex préfrontal médian, un ensemble de neurones situé dans le sillon qui sépare les deux hémisphères, juste derrière les yeux, est l'une des régions que T. Heatherton et son équipe ont identifiée comme étant importante pour le sens du soi.
Toutefois, selon T. Heatherton, la conscience de soi ne se niche certainement pas en un endroit unique du cerveau. En revanche, le cortex préfrontal médian contribue sans doute à assembler les informations, à relier les perceptions et les souvenirs concourant à produire un sens du soi, et à créer un sentiment unitaire de ce que nous sommes.
Si tel est le cas, le cortex préfrontal médian jouerait le même rôle pour le sens du soi que l'hippocampe pour la mémoire. L'hippocampe est indispensable à la formation de nouveaux souvenirs, mais, même s'il est lésé, des souvenirs anciens peuvent être préservés. On pense que l'hippocampe crée les souvenirs en mettant en relation des régions éloignées du cerveau, plutôt qu'en stockant lui-même l'information.
Un dénominateur commun
Le cortex préfrontal médian construirait en permanence le sens du soi. Deborah Gusnard et ses collègues de l'Université de Washington ont examiné ce qui se passe dans le cerveau lorsqu'il est au repos – c'est-à-dire lorsqu'il n'est pas engagé dans une tâche particulière. Ils ont constaté que l'activation du cortex préfrontal médian est plus importante lorsque le cerveau est au repos qu'au cours de nombreux types d'activité de réflexion. Selon T. Heatherton, la plupart du temps, nous rêvassons, nous pensons à des choses qui nous sont arrivées ou nous pensons à d'autres personnes, et tout cela implique une réflexion sur soi-même.
D'autres équipes étudient les réseaux de neurones qui seraient organisés par le cortex préfrontal médian. Matthew Lieberman, de l'Université de Californie à Los Angeles, a utilisé des scanners pour résoudre le mystère de D. B., l'homme qui se connaissait lui-même alors qu'il était amnésique. M. Lieberman et ses collègues ont fait des images du cerveau de deux types de volontaires : des joueurs de football et des acteurs spécialistes de l'improvisation. Les chercheurs ont préparé deux listes de mots, chacune étant bien adaptée à l'un des deux groupes. Pour les joueurs de football, par exemple : athlétique, fort, rapide ; pour les acteurs : jouer, dramatique, etc. Ils ont aussi élaboré une troisième liste de mots qui ne s'appliquait pas spécialement ni à l'un ni à l'autre groupe (désordonné et fiable, par exemple). Ils ont ensuite montré ces mots aux sujets et leur ont demandé s'ils s'appliquaient ou non à eux-mêmes.
Les réactions cérébrales des sujets variaient : les mots reliés au football tendaient à augmenter l'activité d'un réseau particulier dans le cerveau des footballeurs, le même que celui qui s'activait chez les acteurs en réponse aux mots associés au théâtre. Lorsqu'on leur montrait des mots associés à l'autre groupe, c'était un autre réseau qui s'activait. M. Lieberman nomme ces deux réseaux le système réflectif (ou système C) et le système réflexif (ou système X).
Le système C s'appuie sur l'hippocampe et sur d'autres zones du cerveau impliquées dans le rappel des souvenirs. Il comporte aussi des régions qui maintiennent à la conscience des éléments d'information. Lorsque nous nous trouvons dans des circonstances nouvelles, notre sens de soi fait appel à des expériences passées pour que nous nous repérions.
Toutefois, selon M. Lieberman, avec le temps, le système X prend le dessus. Ce système ne code pas des souvenirs, mais des intuitions, sollicitant des régions qui produisent des réponses émotionnelles rapides fondées non pas sur le raisonnement explicite, mais sur des associations statistiques. Le système X n'élabore la connaissance de soi que très lentement, parce qu'il doit disposer de nombreuses expériences pour former ces associations. Mais dès qu'il commence à prendre forme, il devient très puissant. Les footballeurs savent s'ils sont athlétiques, forts ou rapides sans avoir à consulter leurs souvenirs. Ces qualités sont intimement associées à ce qu'ils sont. D'un autre côté, ils n'ont pas la même intuition pour savoir s'ils sont de bons acteurs dramatiques, et ils doivent alors réfléchir explicitement à leurs expériences passées pour répondre. Les résultats de M. Lieberman permettraient de résoudre le mystère de D. B. qui avait conservé la notion de soi. On peut imaginer que la lésion cérébrale qui l'avait touché avait effacé son système réflectif, mais pas son système réflexif. S'il existe un réseau du soi, force est d'admettre que l'on ne comprend pas encore bien de quoi il est constitué ni comment il fonctionne.
La découverte de ce réseau donnerait aussi des informations sur la façon dont notre sens du soi a évolué. Nos ancêtres primates avaient probablement une conscience de soi corporelle élémentaire, et S.-J. Blakemore et ses collègues l'ont étudiée. Des études chez le singe suggèrent qu'ils font des prédictions sur leurs propres actions. Quant aux humains, ils ont acquis un sens du soi particulièrement complexe. Selon M. Lieberman, le cortex préfrontal médian serait la région la plus spécifiquement humaine : non seulement elle est plus étendue chez l'homme que chez le primate, mais elle contient aussi des neurones de forme particulière. Les neurobiologistes ignorent encore le rôle de ces neurones, mais ils pensent qu'ils jouent un rôle important dans le traitement de l'information.
Selon T. Heatherton, le réseau du soi humain aurait évolué en réponse à la complexité de la vie sociale de nos ancêtres. Pendant des millions d'années, les hominidés ont vécu en petits groupes, coopérant pour trouver de la nourriture et partageant ce qu'ils trouvaient. De telles communautés étaient fondées sur la coopération et sur la confiance. Et, selon lui, ce type de comportements requiert un sens du soi élaboré. L'idée que le soi humain pleinement développé est un produit de la société des hominidés expliquerait pourquoi il y a tant de recouvrements entre la façon dont nous pensons à nous et celle dont nous pensons à autrui. Ce recouvrement ne se limite pas à l'empathie physique qu'étudie S.-J. Blakemore. Les hommes ont également la capacité de prêter des intentions et des pensées aux autres humains. C'est ce que l'on nomme la théorie de l'esprit. Des neuro-scientifiques ont examiné des scanners de sujets en train d'attribuer des intentions à autrui : certaines des aires cérébrales activées font partie du réseau activé quand nous pensons à nous-mêmes (y compris le cortex préfrontal médian). Nous comprendre nous-mêmes et avoir une théorie de l'esprit seraient étroitement liés, et les deux seraient nécessaires au bon fonctionnement de l'être humain.
Le développement complet du soi prend du temps. Les psychologues savent depuis longtemps qu'il faut longtemps aux enfants pour acquérir un sens précis de qui ils sont. M. Lieberman et ses collègues voudraient essayer de visualiser les changements de la notion de soi des enfants par imagerie cérébrale. Ils ont commencé à étudier un groupe d'enfants et prévoient de leur faire un scanner tous les 18 mois entre 9 et 15 ans. Ils ont demandé aux enfants examinés de penser à eux-mêmes et de penser à Harry Potter, et ils ont comparé l'activité cérébrale dans les deux tâches. Ils ont ensuite comparé les résultats avec ceux obtenus sur des adultes.
Les enfants de dix ans présentent la même activation du cortex préfrontal médian que les adultes. En revanche, une autre région, le precuneus, s'active chez l'adulte, mais pas toujours chez l'enfant : lorsqu'ils pensent à Harry Potter, cette zone s'active plus que lorsqu'ils pensent à eux-mêmes. Cela indiquerait que le réseau du soi est encore en cours d'élaboration, que le substrat est présent, mais qu'il n'est pas encore utilisé alors qu'il le sera chez l'adulte.
Mais quand le réseau du soi fonctionne, il travaille sans cesse. On peut fermer les yeux et mettre le système visuel au repos, mais on ne peut jamais faire abstraction de son corps, jamais cesser de percevoir que l'on est la même personne qu'il y a dix secondes ou dix ans. Sans doute le réseau du soi reste-t-il sans cesse en activité. Plus une cellule consomme d'énergie, plus elle est exposée au risque d'être endommagée par des métabolites toxiques. Selon le neurologue William Seeley, de l'Université de Californie à San Francisco, les neurones très actifs du réseau du soi sont particulièrement exposés à ce type de lésions, ce qui expliquerait pourquoi certaines pathologies telles que la maladie d'Alzheimer ou certaines démences érodent le soi. Ainsi, les patients atteints de la maladie d'Alzheimer présentent des amas de protéines dans leurs neurones, et les premières zones touchées sont l'hippocampe et le precuneus, deux zones impliquées dans les mémoires autobiographiques. Elles permettent d'évoquer des images du passé ou du futur, et de jouer avec elles. Selon W. Seeley, les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ne parviennent plus à voyager aussi facilement dans le temps par la pensée. D'autres types de démences ont parfois des effets encore plus drastiques sur le soi. Dans une maladie nommée démence frontotemporale, des zones entières des lobes frontal et pariétal dégénèrent. Dans de nombreux cas, le cortex préfrontal médian est lésé. Quand la maladie commence à ravager le réseau du soi, les personnes subissent des changements étonnants de leur personnalité.
L'une des patientes de W. Seeley, une femme qui avait collectionné des bijoux et des objets en cristal pendant la majeure partie de sa vie, commença brusquement à collectionner les animaux en peluche à l'âge de 62 ans. Elle changea de parti politique. D'autres patients se convertissent brusquement à une nouvelle religion ou deviennent obsédés par la peinture ou la photographie. Et dans le même temps, ils n'ont aucune idée de la cause de ces changements. En quelques années, la démence frontotemporale les emporte.
Selon Michael Gazzaniga, qui dirige le Centre pour les neurosciences cognitives de Dartmouth et qui fait partie du Conseil américain de bioéthique, le décryptage du soi pose un nouveau type de défi éthique. Il faudra comprendre les circuits du soi, c'est-à-dire la mémoire autoréférencée, l'autodescription, la personnalité, la conscience de soi, et découvrir quels sont les éléments indispensables pour que le sens du soi soit décodé (si tant est que cela soit possible).
Il pense même, mais ce n'est pas, loin s'en faut, l'avis de tous les spécialistes du domaine, qu'un scanner cérébral permettra un jour aux neuroscientifiques de déterminer si une maladie d'Alzheimer ou quelque autre démence a détruit le sens du soi d'une personne. Selon W. Seeley, un scanner n'apportera probablement pas davantage d'informations sur le soi d'un patient que les observations du médecin, mais permettra de préciser les cellules impliquées, de mieux comprendre les facteurs de vulnérabilité et, finalement, de trouver des traitements mieux ciblés. (Pour le science).
PS : on mentionne, ici, ce dont j'avais eu l'intuition, il y a quelque temps, le fait que la conscience et le sens du Soi, sont distincts ... cela peut faire penser que la thèse, selon laquelle, la conscience, comme seule réalité, ainsi que celle qui suppose que la conscience est un processus cérébral, peuvent, toutes deux, jouer le rôle qui consiste à actualiser ce qu'ont emmagasiner les réseaux neuronaux du soi (informations). |
Bonjour tout le monde !
Et voilà, on va bientôt pouvoir ranger nos boîtes à outils spirituelles ...
Connexions clés de la conscience découvertes ...
Résumé : Grâce à la neuroimagerie, les chercheurs ont identifié un réseau cérébral crucial pour la conscience humaine. À l’aide de techniques avancées d’IRM multimodales, l’équipe a cartographié les connexions entre le tronc cérébral, le thalamus et le cortex, formant ainsi ce qu’ils appellent le « réseau d’éveil ascendant par défaut », essentiel au maintien de l’éveil.
Leurs recherches améliorent non seulement notre compréhension de la conscience, mais visent également à améliorer les résultats cliniques des patients souffrant de lésions cérébrales graves en fournissant de nouvelles informations sur les traitements ciblés. Les résultats pourraient révolutionner les approches de divers troubles neurologiques liés à la conscience et ont déjà stimulé des essais cliniques visant à réactiver la conscience chez les patients dans le coma.
Faits marquants:
Techniques d'imagerie avancées : L'étude a utilisé des IRM multimodales haute résolution pour visualiser et cartographier les voies cérébrales critiques à une résolution spatiale submillimétrique, révélant les connexions qui maintiennent l'éveil humain.
Intégration fonctionnelle : Les chercheurs ont relié le réseau d'éveil sous-cortical au réseau cortical du mode par défaut, fournissant ainsi une carte complète des réseaux impliqués dans le maintien de la conscience même au repos.
Applications cliniques : Les connaissances acquises grâce à cette étude sont appliquées dans des essais cliniques, visant à stimuler des zones spécifiques du cerveau pour aider les patients dans le coma à reprendre conscience, démontrant ainsi l'impact direct de l'étude sur les stratégies de traitement.
Source : Masse Générale
Dans un article intitulé « L'IRM multimodale révèle des connexions du tronc cérébral qui soutiennent l'éveil dans la conscience humaine », publié aujourd'hui dans Science Translational Medicine , un groupe de chercheurs du Massachusetts General Hospital, membre fondateur du système de santé Mass General Brigham et du Boston Children's Hospital. , ont créé une carte de connectivité d'un réseau cérébral qu'ils proposent comme étant essentiel à la conscience humaine.
L’étude impliquait des analyses à haute résolution qui ont permis aux chercheurs de visualiser les connexions cérébrales à une résolution spatiale submillimétrique. Cette avancée technique leur a permis d’identifier des voies inédites reliant le tronc cérébral, le thalamus, l’hypothalamus, le prosencéphale basal et le cortex cérébral.
Ensemble, ces voies forment un « réseau d’éveil ascendant par défaut » qui maintient l’éveil dans le cerveau humain conscient et au repos. Le concept de réseau « par défaut » repose sur l’idée selon laquelle des réseaux spécifiques au sein du cerveau sont fonctionnellement plus actifs lorsque le cerveau est dans un état de conscience au repos. En revanche, d’autres réseaux sont plus actifs lorsque le cerveau exécute des tâches orientées vers un objectif.
Pour étudier les propriétés fonctionnelles de ce réseau cérébral par défaut, les chercheurs ont analysé les données d’IRM fonctionnelle à l’état de repos de 7 Tesla du projet Human Connectome.
Ces analyses ont révélé des liens fonctionnels entre le réseau d'éveil ascendant par défaut sous-cortical et le réseau de mode cortical par défaut qui contribue à la conscience de soi dans le cerveau conscient et au repos.
Les cartes complémentaires de connectivité structurelle et fonctionnelle fournissent une base neuroanatomique pour intégrer l’éveil et la conscience dans la conscience humaine. Les chercheurs ont publié les données d’IRM, les méthodes de cartographie cérébrale et un nouvel atlas du Harvard Ascending Arousal Network, pour soutenir les efforts futurs visant à cartographier la connectivité de la conscience humaine.
"Notre objectif était de cartographier un réseau cérébral humain essentiel à la conscience et de fournir aux cliniciens de meilleurs outils pour détecter, prédire et favoriser la reprise de conscience chez les patients souffrant de lésions cérébrales graves", explique l'auteur principal Brian Edlow, MD, co-auteur. -directeur de Mass General Neuroscience, directeur associé du Centre de neurotechnologie et de neurorécupération (CNTR) à Mass General, professeur agrégé de neurologie à la Harvard Medical School et chercheur MGH du Chen Institute 2023-2028 .
Le Dr Edlow explique : « Nos résultats de connectivité suggèrent que la stimulation des voies dopaminergiques de l'aire tegmentale ventrale a le potentiel d'aider les patients à se remettre du coma, car ce nœud central est connecté à de nombreuses régions du cerveau qui sont essentielles à la conscience.
L'auteur principal Hannah Kinney, MD, professeur émérite au Boston Children's Hospital et à la Harvard Medical School, ajoute que « les connexions cérébrales humaines que nous avons identifiées peuvent être utilisées comme une feuille de route pour mieux comprendre un large éventail de troubles neurologiques associés à une conscience altérée, du coma , aux convulsions, au syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN).
Les auteurs mènent actuellement des essais cliniques pour stimuler le réseau d’éveil ascendant par défaut chez les patients atteints de coma après un traumatisme crânien, dans le but de réactiver le réseau et de restaurer la conscience.
Divulgations : les formulaires de divulgation fournis par les auteurs sont disponibles avec le texte intégral de cet article.
Financement : Cette étude a été financée en partie par la Fondation James S. McDonnell, les National Institutes of Health, l'American SIDS Institute et le Chen Institute MGH Research Scholar Award.
À propos de cette actualité de la recherche en conscience et en neurosciences
Vous rajoutez à ça le précuneus antérieur (présenté plus haut), connecté au réseau mode par defaut, et le tour est joué, le je neuronal ouvre les yeux |
|
Revenir en haut |
|
|
vertgandazert
Inscrit le: 20 Août 2015 Messages: 445 Localisation: Nantes
|
Posté le: Ve 03 Mai 2024 13:43 Sujet du message: |
|
|
@daniel, bonjour,
Quand je lis:
"
Connexions clés de la conscience découvertes ...
Résumé : Grâce à la neuroimagerie, les chercheurs ont identifié un réseau cérébral crucial pour la conscience humaine. À l’aide de techniques avancées d’IRM multimodales, l’équipe a cartographié les connexions entre le tronc cérébral, le thalamus et le cortex, formant ainsi ce qu’ils appellent le « réseau d’éveil ascendant par défaut », essentiel au maintien de l’éveil.
Leurs recherches améliorent non seulement notre compréhension de la conscience, mais visent également à améliorer les résultats cliniques des patients souffrant de lésions cérébrales graves en fournissant de nouvelles informations sur les traitements ciblés. Les résultats pourraient révolutionner les approches de divers troubles neurologiques liés à la conscience et ont déjà stimulé des essais cliniques visant à réactiver la conscience chez les patients dans le coma."
Je suis heureux et rassuré
Même si je ne comprends pas tout..?
Mon réseau d'éveil ascendant par défaut, doit être bloqué au niveau de mon bulbe rachidien?
Je vais pratiquer des auto massages doux et intenses, consciencieusement.Comme tout le monde, je ne comprends rien à la conscience, alors pourquoi pas un massage?
_________________ La vie est une expérience, alors expérimentons |
|
Revenir en haut |
|
|
daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9284 Localisation: belgique
|
Posté le: Ve 03 Mai 2024 14:41 Sujet du message: |
|
|
Tu sais que si c'est bloqué, il y a des interfaces cerveau-ordinateur-IA, maintenant
C'est dommage que tu n'aies pas pris l'autre post, celui-ci, j'ai oublié de l'effacer, , mais, le montage des deux textes ne correspond pas
http://www.cafe-eveil.org/forum/viewtopic.php?t=3274 |
|
Revenir en haut |
|
|
|
|
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets Vous pouvez répondre aux sujets Vous ne pouvez pas éditer vos messages Vous ne pouvez pas supprimer vos messages Vous ne pouvez pas voter dans les sondages
|
Powered by php B.B.
© 2001, 2005 php B.B. Group · Theme and Graphics
by Tim Blackman
Traduction par : php.B.B-fr.com
|
|