Regards sur l'éveil
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Fleur de Soi
Inscrit le: 02 Jan 2021 Messages: 1553 Localisation: Braives - Belgique
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Posté le: Ve 09 Sep 2022 8:46 Sujet du message: Moi |
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Moi, Philippe
Moi, identifié par un mot matricule.
Moi, s'il s'était fait appelé Stéphane, n'aurait rien changé à "moi".
Nombre de consciences se demandent "et si je n'avait pas été le premier à pénétrer l'ovule" ?
Quelle différence... toujours "moi".
Moi est différent du contexte et du vécu d'Alain ou Aurélia, Joaquim ou Daniel, mais rien n'est différent sinon le contexte et les gènes.
Moi, c'est moi, et que moi soit moi ou moi, c'est toujours moi.
Quel est le lien entre "moi", la conscience, la flèche de Zénon d’Élée, un bâton placé libre dans une parfaite verticalité puis lâché, l'hydrogène flottant dans l'espace intergalactique, le temps, la localisation de conscience, la vie, l'organisme, le mental, le biotope, le rien, et bien d'autres choses encore... en fait, Tout.
Qu'est-ce qui relie la fin au début ?
Ce qui les relie, c'est "rien"... ce qui n'est pas rien.
"Je"... n'est PAS Philippe.
Philippe n'est pas "élu" Être de l'Univers, "Je" EST Universel.
Il n'y a pas une conscience, et une conscience, et une conscience et encore une autre conscience.
Il y a conscience, elle est partout et en chaque être, que cet être soit humain ou n'importe quoi qui soit conscience... Univers lui-même.
"Je" n'est pas une conscience "étrangère au tout" et "connectée à", "Je" est "champ de conscience".
Ni "ici", ni "ailleurs", mais là où elle se manifeste dans l'espace-temps.
"Je" est le médiateur quantique de conscience. C'est là qu'elle "se révèle", se manifeste.
Je ne suis pas là où conscience se manifeste, je suis là où "je"... "me" trouve, là où "JE" se trouve, "je" me révèle à moi là où "je suis déjà", et donc il ne peut être exprimé autrement, par implication implicite que "je suis"... là où se trouve "me" (ou moi).
Perpétuellement, "je" trouve "je" là où il était déjà... je "me" trouve là où conscience "était déjà". Nulle-part, un rien, le Tout, partout là où "je me trouve être" dans la précédence.
Ineffable, incommensurable, inexplicable, stupéfiant, magique, féerique...
Où... "te trouves-tu" ?
Te "trouves-tu" seulement ?
Quand "te trouves-tu" ? Pas "quand vas-tu te trouver", mais "Quand", dans quel instant ? Hier ou demain ? Ou là dans l'instant où tu "interagis" avec Univers pour "t'y trouver", créer — par interaction — la conscience d'y être ?
Quand te trouves-tu ? Dans quel "maintenant" différent du "maintenant" de ce Philippe, et pourtant un "maintenant commun", atemporel, sans "maintenant" mais dans l'instant précis auquel tu "ES" ?
L'instant où "tu es" se trouve là, à ce moment précis où "tu es", mais tu appartiens à tous les maintenants, éternel maintenant.
"Moi" est identique, un moi unique, mais "moi" commun.
La totalité des crêtes et des creux dans l'océan, c'est "égal", c'est "rien", c'est "équi-libre".
Exploiter un "moi" revient au "moi" exploité.
S'il y a "avantage" pour l'un, c'est au détriment de "tout le reste".
Ce que l'on reçoit n'est jamais suffisant... jamais.
Croit-on vraiment que la vie nous est "due" ?
Mais qui nous doit donc quoi que ce soit ? _________________ Je vis une grande expérience, sans science, car l'expérience... c'est Moi.
Cet homme est un étranger... |
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Aurelia
Inscrit le: 10 Août 2022 Messages: 75
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Posté le: Ve 09 Sep 2022 9:47 Sujet du message: |
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Toi, moi, nous tous, le Soi. 🙏
Et en te lisant, paf ! Ouverture des sens physiques, vibrations lumineuses, bouffée d'Amour inconditionnel, Vacuité intemporelle, Paix. Puis re-emergence de la saisie. Encore...
La vie nous est-elle due ?
La VIE, ce Souffle, EST. Elle a toujours été et sera toujours.
Comment ce qui est manifesté pourrait-il appartenir à qui que ce soit ? Pour qu'il y ait appartenance illusoire, il faut croire en la dualité illusoire. Tout ça n'est qu'un rêve, un fin voile d'ignorance, une croyance qui peut se dissoudre en une milliseconde.
Rien ne peut être dû puisque tout EST. Il n'y a personne pour "mériter" cela. Il n'y a personne pour dire: ceci est mon dû.
Ce qui EST... EST.
Nos corps manifestés sont mûs par la vie. Qui, quoi, fait que nos cœurs battent ? Avons nous créé cela, nous qui nous identifions à ce qui est éphémère, impermanent, perpétuellement changeant ?
Non. "Moi-je" ego ne fait que s'approprier ce qui n'appartient à personne. Nos corps sont mûs sans notre bon vouloir, nos croyances mentales émergent de nulle part, les émotions surgissent et nous traversent, rien ne demeure fixe ni permanent de ce à quoi nous nous accrochons. Rien ne nous appartient. Rien.
Un décès (de plus) hier dans mon rêve d'identification. La mort, ce rappel essentiel. Rien ne restera de ces corps, croyances, souvenirs, attachements, émotions, histoires... Rien ne restera de nos "personnages" manifestés. Rien.
Mourir avant de mourir. Déchirer le voile de l'illusion et ÊTRE le souffle de Vie éternelle. Pas d'autres options. Notre existence est si précieuse ! Rendre corps et âme à la VIE ! Mourir, oui, mourir avant la mort physique. Tellement essentiel. Tellement fondamental. Tellement authentique.
Ce n'est pas aisé de lâcher prise, d'abandonner l'identification. Mais s'attacher à un voile d'illusions, comme c'est triste... Même expérimenter la plus agréable des existences humaines (ce que j'expérimente d'ailleurs) reste un leurre. La mort d'autrui sert de rappel. Faire choir l'attachement et rendre ce qui ne nous appartient pas à la VIE. Mon corps, mon âme, tout ça n'appartient pas à Aurélia. Pour preuve, aurelia mourra, se dissoudra pour se fondre dans l'oubli. Mais ce qui EST, ça c'est sans naissance et sans mort. Pas d'autres options. Moi je ego peut demeurer, mais Conscience UNE se doit d'être "réalisée" définitivement.
Dans le cas contraire, Aurélia l'éphémère n'aura existé que pour mourir un jour. Vaine existence d'ignorance. Assez de ce rêve !
Je ne suis pas Philippe. Je ne suis pas aurelia. Je ne suis pas tout cela qui est nommé. |
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konrad
Inscrit le: 25 Mars 2018 Messages: 1698 Localisation: En van...dredi.
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Posté le: Ve 09 Sep 2022 10:36 Sujet du message: |
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Bonjour,
Vos propos, Philippe et Aurélia, résonnent en moi en écho.
Moi, suis une idée de "Dieu", un point de convergence, un pont entre le ciel et la terre.
Mon corps est un athanor dans lequel se transmue le plomb en or, la puissance en conscience, la lumière en verbe.
Je ne me renie pas, mon intégrité est ma boussole et celle-ci fait sens.
Qu'importe les attachements, ce qui compte c'est ce qu'ils disent de soi et ce qu'ils nourrissent en soi. Un jour ils tomberont comme les paupières dans le sommeil.
D'ici là je veux éprouver ce qu'il m'est donné de vivre. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6058 Localisation: Suisse
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Posté le: Ve 09 Sep 2022 10:42 Sujet du message: |
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Fleur de Soi a écrit: | Nombre de consciences se demandent "et si je n'avait pas été le premier à pénétrer l'ovule" ?
Quelle différence... toujours "moi".
Moi est différent du contexte et du vécu d'Alain ou Aurélia, Joaquim ou Daniel, mais rien n'est différent sinon le contexte et les gènes.
Moi, c'est moi, et que moi soit moi ou moi, c'est toujours moi. |
En absolu, d’accord. Mais s’il n’y avait pas eu la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde, il n’y aurait pas eu de relatif. Cela ne changerait rien pour l’absolu, d’accord. Mais il n’y aurait pas quelqu’un, qui est moi, ici, à dire qu’il est moi. Et si c’était un autre spermatozoïde qui avait fécondé ‘mon’ ovule, et bien, ce ‘moi’ serait quelqu’un d’autre. Mais moi, qui n'aurais dès lors jamais émergé hors du relatif, et qui ne serais donc pas moi, SERAIS, tel que JE SUIS de toute éternité. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6058 Localisation: Suisse
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Posté le: Ve 09 Sep 2022 11:35 Sujet du message: |
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Aurelia a écrit: | Même expérimenter la plus agréable des existences humaines (ce que j'expérimente d'ailleurs) reste un leurre. |
Bonjour Aurélia,
Il y a là quelque chose de très paradoxal. Parce que c'est comme s'il y avait en toi le désir de vivre libérée de ce leurre, de cette perte récurrente de l'absolu, que la vie t'impose. Mais qui s’agit-il là de libérer ? L’absolu ? Il n’en a nul besoin. C’est donc le relatif, Aurélia et rien qu’Aurélia, qui aspire à être libérée. Mais elle le fait en se rejetant elle-même. Comme si elle était un leurre, une usurpatrice, comme s’il fallait qu’elle disparaisse, qu’elle retourne à l’inexistence de l’illusion qu’elle est, pour que ne brille plus que l’absolu. Je comprends que tu t’identifies à l’absolu, parce que lorsqu’on l’a découvert, on sait que c’est cela, soi. Et tu ne comprends pas pourquoi ce ‘soi’ absolu se retrouve régulièrement n’être plus qu’Aurélia. Je pense qu’elle est là, l’appropriation. Tu te désolidarises d’Aurélia, pour t’identifier au ‘soi’ absolu. Le ‘tu’, dans la phrase précédente, c’est Aurélia, mais Aurélia qui croit ne pas être réellement Aurélia, mais l’absolu. Et tu te retrouves prise dans ce paradoxe, où Aurélia identifiée à l’absolu cherche à se débarrasser d’Aurélia. Alors que la bonne formule, c’est Aurélia qui accepte de n’être qu’Aurélia, le réceptacle indigne de la lumière, le calice qui reçoit la vie divine. Ce n’est qu’ainsi que le relatif et l’absolu s’articulent de manière vivante. Si Aurélia refuse d’être Aurélia, mais veut être l’absolu — ce qu’elle est pourtant, et cela de toute éternité — alors il n’y a plus articulation, il n’y a plus vie, plus souffle, plus respiration entre la créature et le créateur, mais alternance entre absorptions et rechutes.
Aurélia se dit : puisqu’en vérité, je suis l’absolu, pourquoi est-ce que je ne pourrais pas l’être tout le temps ? Il me suffirait de me séparer de me tendance subtile à la saisie, et le tour serait joué. Le problème (subtil), c’est que c’est cette attitude même, qui est la saisie. |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6318
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Posté le: Ve 09 Sep 2022 15:12 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | Fleur de Soi a écrit: | Nombre de consciences se demandent "et si je n'avait pas été le premier à pénétrer l'ovule" ?
Quelle différence... toujours "moi".
Moi est différent du contexte et du vécu d'Alain ou Aurélia, Joaquim ou Daniel, mais rien n'est différent sinon le contexte et les gènes.
Moi, c'est moi, et que moi soit moi ou moi, c'est toujours moi. |
En absolu, d’accord. Mais s’il n’y avait pas eu la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde, il n’y aurait pas eu de relatif. Cela ne changerait rien pour l’absolu, d’accord. Mais il n’y aurait pas q⁸uelqu’un, qui est moi, ici, à dire qu’il est moi. Et si c’était un autre spermatozoïde qui avait fécondé ‘mon’ ovule, et bien, ce ‘moi’ serait quelqu’un d’autre. Mais moi, qui n'aurais dès lors jamais émergé hors du relatif, et qui ne serais donc pas moi, SERA
IS, tel que JE SUIS de toute éternité. |
Si on veut mais c' est un peu tiré par les cheveux quand me, admets le !
Tu nous dit : si je n' étais pas la en relatif, je serais la en absolu,
Tu as certainement fait des expériences et vécu des prises de conscience exceptionnelles, mais au niveau du langage le message ne passe pas.
En tout cas pour moi. ... _________________ " Le réel c' est quand on se cogne " Lacan
" la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissent pas et qui se massacrent au profit d'hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas ".
Paul Valery |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6058 Localisation: Suisse
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Posté le: Ve 09 Sep 2022 16:42 Sujet du message: |
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Alain V a écrit: | Si on veut mais c' est un peu tiré par les cheveux quand me, admets le !
Tu nous dit : si je n' étais pas la en relatif, je serais la en absolu, |
Bonjour Alain,
Si je n'étais pas là, en relatif, si joaquim n'était pas né, Dieu n'en SERAIT pas moins. Or, la nature véritable de joaquim n'a ni début ni fin, c'est Dieu. Donc même si joaquim n'avait pas existé dans le relatif, la véritable nature de joaquim SERAIT, malgré tout.
Ne penses-tu pas que ta véritable nature, ce soit Dieu, ou l’Être, ou le Soi ? L’éveil, c’est simplement réaliser cela. |
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Cédric
Inscrit le: 26 Juin 2021 Messages: 1252
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Posté le: Ve 09 Sep 2022 18:28 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | Aurelia a écrit: | Même expérimenter la plus agréable des existences humaines (ce que j'expérimente d'ailleurs) reste un leurre. |
Bonjour Aurélia,
Il y a là quelque chose de très paradoxal. Parce que c'est comme s'il y avait en toi le désir de vivre libérée de ce leurre, de cette perte récurrente de l'absolu, que la vie t'impose. Mais qui s’agit-il là de libérer ? L’absolu ? Il n’en a nul besoin. C’est donc le relatif, Aurélia et rien qu’Aurélia, qui aspire à être libérée. Mais elle le fait en se rejetant elle-même. Comme si elle était un leurre, une usurpatrice, comme s’il fallait qu’elle disparaisse, qu’elle retourne à l’inexistence de l’illusion qu’elle est, pour que ne brille plus que l’absolu. Je comprends que tu t’identifies à l’absolu, parce que lorsqu’on l’a découvert, on sait que c’est cela, soi. Et tu ne comprends pas pourquoi ce ‘soi’ absolu se retrouve régulièrement n’être plus qu’Aurélia. Je pense qu’elle est là, l’appropriation. Tu te désolidarises d’Aurélia, pour t’identifier au ‘soi’ absolu. Le ‘tu’, dans la phrase précédente, c’est Aurélia, mais Aurélia qui croit ne pas être réellement Aurélia, mais l’absolu. Et tu te retrouves prise dans ce paradoxe, où Aurélia identifiée à l’absolu cherche à se débarrasser d’Aurélia. Alors que la bonne formule, c’est Aurélia qui accepte de n’être qu’Aurélia, le réceptacle indigne de la lumière, le calice qui reçoit la vie divine. Ce n’est qu’ainsi que le relatif et l’absolu s’articulent de manière vivante. Si Aurélia refuse d’être Aurélia, mais veut être l’absolu — ce qu’elle est pourtant, et cela de toute éternité — alors il n’y a plus articulation, il n’y a plus vie, plus souffle, plus respiration entre la créature et le créateur, mais alternance entre absorptions et rechutes.
Aurélia se dit : puisqu’en vérité, je suis l’absolu, pourquoi est-ce que je ne pourrais pas l’être tout le temps ? Il me suffirait de me séparer de me tendance subtile à la saisie, et le tour serait joué. Le problème (subtil), c’est que c’est cette attitude même, qui est la saisie. |
Je te rejoins Joaquim. (Petite ?) nuance tout de même quand tu écris :
"Alors que la bonne formule, c’est Aurélia qui accepte de n’être qu’Aurélia, le réceptacle indigne de la lumière, le calice qui reçoit la vie divine."
Je n'utiliserai quant à moi pas le mot "indigne". Le "relatif" que nous sommes, le "personnage", le "corps-esprit", la "conscience ordinaire", n'est pas indigne ! Ou disons plutôt ce 'réceptacle' est hors "dignité ou indignité", qu'il est ni "digne" ni "indigne".
C'est le "personnage" qui invente les idées de mérite, de convenance, d'estime, de conformité, bref tout ce que charrie le mot "dignité".
Ça me fait penser à cette formule chrétienne à mes yeux idiote que j'ai entendue à maintes reprises durant mon enfance et adolescence quand j'assistais à la messe : "Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais ....etc."
Formule à laquelle j'ai envie de répondre : Pas digne ? Mon cul ! Bien sûr que je suis digne d'être cet absolu qui me fait exister !
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6058 Localisation: Suisse
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Posté le: Ve 09 Sep 2022 19:07 Sujet du message: |
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Cédric a écrit: |
Je te rejoins Joaquim. (Petite ?) nuance tout de même quand tu écris :
"Alors que la bonne formule, c’est Aurélia qui accepte de n’être qu’Aurélia, le réceptacle indigne de la lumière, le calice qui reçoit la vie divine."
Je n'utiliserai quant à moi pas le mot "indigne". Le "relatif" que nous sommes, le "personnage", le "corps-esprit", la "conscience ordinaire", n'est pas indigne ! Ou disons plutôt ce 'réceptacle' est hors "dignité ou indignité", qu'il est ni "digne" ni "indigne".
C'est le "personnage" qui invente les idées de mérite, de convenance, d'estime, de conformité, bref tout ce que charrie le mot "dignité".
Ça me fait penser à cette formule chrétienne à mes yeux idiote que j'ai entendue à maintes reprises durant mon enfance et adolescence quand j'assistais à la messe : "Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais ....etc."
Formule à laquelle j'ai envie de répondre : Pas digne ? Mon cul ! Bien sûr que je suis digne d'être cet absolu qui me fait exister !
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Oui, mais comme il s’agit du personnage, il faut lui parler son langage. Et dans son langage, il n’est pas digne de recevoir la lumière — ou l’hostie à la communion. Se savoir indigne de recevoir — et plus encore d’être — Dieu, je pense que que c’est mettre le personnage à sa juste place. D’ailleurs, toi aussi, tu as rabattu son caquet au personnage. Tu as contesté tout ce qu’il prétendait être, pour le mettre à nu. Mais une fois à nu — et là je te rejoins — il n’est plus alors question d’humilité : il faut au contraire oser. Oser être, sans cuirasse, sans protection, tout nu. |
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KIYA
Inscrit le: 20 Fév 2014 Messages: 2270
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Posté le: Ve 09 Sep 2022 21:34 Sujet du message: |
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Je rejoins Cédric quand il dit qu'il se sent digne. Je me sens tout à fait digne, et même mon personnage quoi que cela veuille dire et au risque de paraître immodeste, je le trouve digne parce qu'authentique (pour autant que je sois capable d'en juger). Mais d'un autre côté, mon personnage et moi nous ne sommes qu'un. |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6318
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Posté le: Ve 09 Sep 2022 21:43 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | Alain V a écrit: | Si on veut mais c' est un peu tiré par les cheveux quand me, admets le !
Tu nous dit : si je n' étais pas la en relatif, je serais la en absolu, |
Bonjour Alain,
Si je n'étais pas là, en relatif, si joaquim n'était pas né, Dieu n'en SERAIT pas moins. Or, la nature véritable de joaquim n'a ni début ni fin, c'est Dieu. Donc même si joaquim n'avait pas existé dans le relatif, la véritable nature de joaquim SERAIT, malgré tout.
Ne penses-tu pas que ta véritable nature, ce soit Dieu, ou l’Être, ou le Soi ? L’éveil, c’est simplement réaliser cela. |
Non, en tant qu' humaniste, je ne peux pas penser cela.
Je m' intéresse à l' humain , pas à l' absolu.
Je m' interesse aux productions humaines, à l' inventivité ou au génie humain.
Ainsi qu' à ses faiblesses, ses égarements et ses errances.
Je ne vois pas pourquoi je rêverais absolu alors que je suis invité, par ma naissance même, à l' expérience humaine, à ce parcours incroyable qu' est l' existence.
Le mystère se trouve dans ce parcours , pas dans une idée " lisse et sans failles " d' un absolu.
Je cherche pas du tout à devenir - ou être- Dieu.
Ça ne m' intéresse pas.
Je préfère réussir mon parcours, apporter ce que je peux faire de meilleur et ensuite, passer le relais.
Je veux pouvoir, à la fin de ma vie me regarder dans une glace sans détourner le regard.
Et penser : ce ne fût pas parfait, mais c' est pas mal. _________________ " Le réel c' est quand on se cogne " Lacan
" la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissent pas et qui se massacrent au profit d'hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas ".
Paul Valery |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6058 Localisation: Suisse
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Posté le: Ve 09 Sep 2022 21:50 Sujet du message: |
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KIYA a écrit: | Je rejoins Cédric quand il dit qu'il se sent digne. Je me sens tout à fait digne, et même mon personnage quoi que cela veuille dire et au risque de paraître immodeste, je le trouve digne parce qu'authentique (pour autant que je sois capable d'en juger). Mais d'un autre côté, mon personnage et moi nous ne sommes qu'un. |
Pour ma part, c'est parce que je suis foncièrement indigne, qu'il me faut devenir 'rien', mourir à moi-même, pour ressusciter dans la lumière.
Et si je suis foncièrement indigne, c’est parce que celui que je crois être n’a fait que recevoir. Il n’est origine de rien. Il est un pur produit. Il me faut devenir rien, pour me faire origine. |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6318
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Posté le: Ve 09 Sep 2022 22:03 Sujet du message: |
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Je me sens imparfait et minuscule, mais pas indigne.
La psalmodie chrétienne " je ne suis pas digne de te recevoir " est très culpabilisante et elle est une invitation à la souffrance ( assumée) et à la contrition.
Ceci étant, l' autre psalmodie " tu aimeras l' autre comme toi même " me parle beaucoup plus.
Bien qu' elle se situe à des années lumière de notre réalité ...
Quoi que ... _________________ " Le réel c' est quand on se cogne " Lacan
" la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissent pas et qui se massacrent au profit d'hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas ".
Paul Valery |
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Alain V
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 6318
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Posté le: Ve 09 Sep 2022 22:07 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | KIYA a écrit: | Je rejoins Cédric quand il dit qu'il se sent digne. Je me sens tout à fait digne, et même mon personnage quoi que cela veuille dire et au risque de paraître immodeste, je le trouve digne parce qu'authentique (pour autant que je sois capable d'en juger). Mais d'un autre côté, mon personnage et moi nous ne sommes qu'un. |
Pour ma part, c'est parce que je suis foncièrement indigne, qu'il me faut devenir 'rien', mourir à moi-même, pour ressusciter dans la lumière.
Et si je suis foncièrement indigne, c’est parce que celui que je crois être n’a fait que recevoir. Il n’est origine de rien. Il est un pur produit. Il me faut devenir rien, pour me faire origine. |
Un instant, revenons sur terre ....
Traduction de ton propos chez les terriens :
Tu n' as jamais rien DONNÉ aux autres ...a un autre ....a une autre ? ....
Et tu n' as fait que recevoir ? .... _________________ " Le réel c' est quand on se cogne " Lacan
" la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissent pas et qui se massacrent au profit d'hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas ".
Paul Valery |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 6058 Localisation: Suisse
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Posté le: Ve 09 Sep 2022 22:13 Sujet du message: |
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Il n’y a aucune culpabilité à dire : «Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole, et je serai guéri». Où serait la faute ? Il n’y a pas de péché à avouer. Il y a juste à reconnaître son indignité. Suis-je digne de recevoir Dieu ? Si je l’étais, alors il n’y aurait plus de place en moi pour lui. Parce qu'il ne lui faut pas juste une petite place. Il lui faut toute la place. |
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