Regards sur l'éveil
Café philosophique, littéraire et scientifique
|
Archives ·
Devenir membre ·
Log in · Contact
· Blog
|
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9284 Localisation: belgique
|
Posté le: Lu 30 Oct 2023 22:35 Sujet du message: Rassurons-nous, nous ne sommes pas seulEs sur terre ... |
|
|
Bonjour tout le monde !
Rassurez-vous, on est pas tout seul sur terre !
« Le propre de l’Homme » : que signifie cette expression ?
« Le propre de l’Homme ». Voilà une expression qui inspire moult réflexions et débats. À chaque époque et chaque culture d’apporter ses éléments de réponse, plus ou moins influencés par les courants religieux et philosophiques qui y prévalent.
Il y a 2 400 ans, le philosophe grec Aristote avançait que l’homme était le seul animal à disposer d’une « âme intellective », lui permettant de penser et de comprendre, alors que les autres espèces se limiteraient à appréhender leur environnement et à se déplacer pour satisfaire leurs besoins.
Puis l’Homme a été considéré comme l’aboutissement d’un travail divin, conçu à l’image de son créateur, et donc exclu du règne animal. La théorie de l’évolution de Charles Darwin a lourdement impacté les réflexions : l’intelligence animale (et les comportements qu’elle rend possibles) ne peut être organisée de manière linéaire. Car à l’instar de l’évolution biologique des espèces, celle de l’intelligence est « buissonnante ».
Rire n’est plus le propre de l’Homme
Homo sapiens n’est donc pas l’aboutissement d’un long processus évolutif ni la plus haute branche de l’arbre. Juste une espèce parmi d’autres. Les travaux des éthologues, dont un échantillon peut être retrouvé dans mon premier ouvrage, Un Tanguy chez les hyènes, appuient tous les jours cette affirmation, à l’aide de recherches menées sur les primates, mais aussi sur les poissons, reptiles, insectes ou encore amphibiens. Depuis l’avènement de leur discipline, au milieu du XXe siècle, ces scientifiques brisent, les unes après les autres, les barrières que nous avons couramment dressées entre l’Homme et les autres espèces animales.
À l’instar d’Aristote ou de François Rabelais, nombreux sont ceux qui considéraient le rire comme un comportement propre à notre espèce. Aujourd’hui cependant, on sait que les primates rient de bon cœur, mais peuvent également rire en réponse à l’hilarité d’un congénère, pour se montrer à leur avantage auprès de celui-ci.
La transmission des savoirs et l’apprentissage
Destiné à la formation des enseignants, l’ouvrage « L’enseignement explicite – La gestion des apprentissages » (De Boeck, 2013) souligne pour sa part que : « Deux aptitudes semblent propres à l’humain et le distinguent de ses cousins primates. La première est la propension à transmettre et la seconde, la capacité à apprendre à partir de ces enseignements ».
Pourtant, les suricates inculquent aux plus jeunes les rudiments de la chasse : sous les regards attentifs, l’enseignant attrape un scorpion puis le relâche, afin de laisser aux novices l’occasion de s’exercer à la capture, tout en corrigeant leurs mouvements si nécessaire. Une fois cette compétence acquise, les plus expérimentés apprennent à extraire le dard de l’arachnide sans se faire pincer, avant de le placer en bouche.
Les êtres humains seraient les seuls à prendre part à « des activités collaboratives impliquant des objectifs partagés et des intentions communes ». Cette affirmation de neuroscientifiques allemands est au moins infirmée par des observations sur des orques et des chimpanzés, démontrant la coordination dont font preuve ces animaux lors de leurs parties de chasse (aux baleines et aux colobes, respectivement). Un rôle est attribué à chaque individu (bloqueur, chasseur, embusqué, meneur…), qui doit ensuite coordonner ses actions avec celles du groupe et anticiper continuellement les mouvements tant des proies que des partenaires de chasse. Des techniques nécessitant des années d’observation et de pratique.
La fausse piste du langage
René Descartes au XVIIe siècle, affirmait que seul l’Homme utilise un langage pour communiquer ses pensées. Une idée non partagée par Charles Darwin qui, deux siècles plus tard, soulignait que:
« l’Homme n’est pas le seul animal qui puisse exprimer ce qui se passe dans son esprit, et comprendre plus ou moins ce qui est dit par un autre. »
La question du langage comme spécificité humaine est récurrente. Au milieu du XXe siècle, le prix Nobel Karl von Frische nous éclairait sur les systèmes complexes de communication des abeilles, qui utilisent leurs cinq sens pour se transmettre de l’information lors de leurs danses de recrutement de butineuses.
Mais selon Hélène Bouchet, Camille Coye et Alban Lemasson, le langage humain serait rendu unique par ses propriétés de générativité, de récursivité, sa fonction symbolique et ses capacités de déplacement. Si, sur base des connaissances actuelles, il n’est pas aisé de les contredire, on doit admettre que les recherches progressent rapidement et mettent en lumière certaines de ces caractéristiques linguistiques chez les primates non-humains. On sait aujourd’hui que les chimpanzés disposent de plusieurs dizaines de cris différents, qu’ils combinent de manière prévisible en suivant des règles de contigüité précises, sortes de règles grammaticales, afin de générer des centaines de séquences différentes.
Repenser notre singularité humaine
Ces quelques exemples ont valeur d’illustration. Nous aurions pu aborder le système de « sécurité sociale » mis en place par les vampires d’Azara, du « vote démocratique » des cygnes chanteurs, des principes d’agriculture appliqués par les fourmis champignonnistes, des expressions artistiques des poissons-globes, de l’homoparentalité des albatros de Laysan, du deuil des orques, des gestes intentionnels des mérous, des conflits récurrents entre communautés voisines de suricates, des stratégies de séduction des insectes Hylobittacus, des soins parentaux prodigués par les grenouilles des fraises ou encore des gestes d’empathie des chimpanzés.
Autant de comportements que l’on attribue à tort à l’espèce humaine, et autant de résultats scientifiques qui nous poussent à repenser notre singularité. L’ensemble de ces comportements, et bien d’autres, ont été rassemblés et décrits dans mon second livre, « La Cigale et le Zombie : ces comportements que l’on pensait propres à l’Homme ».
Article issu de The Conversation, rédigé par François Verheggen, Professeur d’éthologie à l’Université de Liège.
|
|
Revenir en haut |
|
|
vertgandazert
Inscrit le: 20 Août 2015 Messages: 445 Localisation: Nantes
|
Posté le: Lu 30 Oct 2023 22:48 Sujet du message: |
|
|
Oui bien sûr, l'homme appartient au règne animal...
La différence, c'est qu'il et le seul animal à s'en rendre compte...?
C'est juste cela qui change tout. _________________ La vie est une expérience, alors expérimentons |
|
Revenir en haut |
|
|
KIYA
Inscrit le: 20 Fév 2014 Messages: 2270
|
Posté le: Lu 30 Oct 2023 22:55 Sujet du message: |
|
|
Peut-être que la spécificité de l'homme est sa capacité à modifier l'environnement à l'échelle planétaire... Il ne me semble pas que d'autres espèces soient allées si loin. |
|
Revenir en haut |
|
|
Stefan
Inscrit le: 04 Mai 2020 Messages: 87
|
Posté le: Ma 31 Oct 2023 1:05 Sujet du message: |
|
|
Il me semble que des plantes ou des bactéries, je ne sais plus, ont empli l'atmosphère d'oxygène. Ce sont aussi des espèces qui ont modifié l'environnement. Je ne sais pas si l'homme en serait capable |
|
Revenir en haut |
|
|
daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9284 Localisation: belgique
|
Posté le: Ma 31 Oct 2023 9:01 Sujet du message: |
|
|
Stefan a écrit: | Il me semble que des plantes ou des bactéries, je ne sais plus, ont empli l'atmosphère d'oxygène. Ce sont aussi des espèces qui ont modifié l'environnement. Je ne sais pas si l'homme en serait capable |
Bonjour Stefan !
En tout cas, la technologie existe ... nous en somme aux prémices
Un petit module développé par la NASA et envoyé sur Mars a réussi à produire en deux ans plus de 120 grammes d’oxygène pur.
Cette prouesse technique ouvre la voie à une production de masse pour assurer peut-être un jour l’autosuffisance en oxygène des futures astronautes sur place.
Moxie (pour "Mars Oxygen In-Situ Resource Utilization Experiment") est un instrument d’étude doté d’une technologie destinée à produire de l’oxygène sur place, aussi bien pour aider un jour les astronautes à respirer que pour servir de carburant, notamment pour les ramener ensuite sur Terre. Il est arrivé sur Mars en 2021 avec le célèbre rover Perseverance, chargé quant à lui de recueillir des échantillons de roches et autres matières composant le sol martien. Une autre de ses missions est la recherche de signes de vie microbienne ancienne.
Aspirer l’atmosphère martienne pour en dégager de l’oxygène
Cet appareil a réussi à produire de l’oxygène à seize reprises depuis qu’il est arrivé sur Mars, pour un total de 122 grammes. Cela assure en théorie un peu plus de 4 heures de respiration pour un être humain (ou une dizaine d’heures pour un petit chien). Au maximum de son efficacité, il a réussi à produire 12 grammes d’oxygène en une heure, pure à 98%. Évidemment, tout cela peut paraître encore ridicule, mais la prouesse technologique est réelle, d’autant que Moxie n’est pas plus grand qu’un simple four à micro-ondes.
Créé par des chercheurs du MIT, son principe est d’aspirer l’atmosphère martienne pour en dégager de l’oxygène grâce à un processus électrochimique qui sépare un atome d’oxygène de chaque molécule de dioxyde de carbone recueillie. A l’avenir, un système de production d’oxygène à plus grande échelle pourrait aider les futures missions, notamment en servant de source de propergol, le produit de propulsion de l’engin destiné à ramener les astronautes sur Terre. D’ici là, un "Moxie 2.0" devrait voir le jour.
Il n’y a peut-être pas encore de vie sur Mars, mais il y a désormais (un tout petit peu) d’oxygène.
|
|
Revenir en haut |
|
|
Stefan
Inscrit le: 04 Mai 2020 Messages: 87
|
Posté le: Ma 31 Oct 2023 15:08 Sujet du message: |
|
|
daniel a écrit: | Stefan a écrit: | Il me semble que des plantes ou des bactéries, je ne sais plus, ont empli l'atmosphère d'oxygène. Ce sont aussi des espèces qui ont modifié l'environnement. Je ne sais pas si l'homme en serait capable |
Bonjour Stefan !
En tout cas, la technologie existe ... nous en somme aux prémices
Un petit module développé par la NASA et envoyé sur Mars a réussi à produire en deux ans plus de 120 grammes d’oxygène pur.
Cette prouesse technique ouvre la voie à une production de masse pour assurer peut-être un jour l’autosuffisance en oxygène des futures astronautes sur place.
Moxie (pour "Mars Oxygen In-Situ Resource Utilization Experiment") est un instrument d’étude doté d’une technologie destinée à produire de l’oxygène sur place, aussi bien pour aider un jour les astronautes à respirer que pour servir de carburant, notamment pour les ramener ensuite sur Terre. Il est arrivé sur Mars en 2021 avec le célèbre rover Perseverance, chargé quant à lui de recueillir des échantillons de roches et autres matières composant le sol martien. Une autre de ses missions est la recherche de signes de vie microbienne ancienne.
Aspirer l’atmosphère martienne pour en dégager de l’oxygène
Cet appareil a réussi à produire de l’oxygène à seize reprises depuis qu’il est arrivé sur Mars, pour un total de 122 grammes. Cela assure en théorie un peu plus de 4 heures de respiration pour un être humain (ou une dizaine d’heures pour un petit chien). Au maximum de son efficacité, il a réussi à produire 12 grammes d’oxygène en une heure, pure à 98%. Évidemment, tout cela peut paraître encore ridicule, mais la prouesse technologique est réelle, d’autant que Moxie n’est pas plus grand qu’un simple four à micro-ondes.
Créé par des chercheurs du MIT, son principe est d’aspirer l’atmosphère martienne pour en dégager de l’oxygène grâce à un processus électrochimique qui sépare un atome d’oxygène de chaque molécule de dioxyde de carbone recueillie. A l’avenir, un système de production d’oxygène à plus grande échelle pourrait aider les futures missions, notamment en servant de source de propergol, le produit de propulsion de l’engin destiné à ramener les astronautes sur Terre. D’ici là, un "Moxie 2.0" devrait voir le jour.
Il n’y a peut-être pas encore de vie sur Mars, mais il y a désormais (un tout petit peu) d’oxygène.
|
D'un point de vue expérimental, c'est une prouesse. Mais on est encore loin de rendre l'atmosphère respirable avec ce genre de technologie qui nécessitera des moyens colossaux pour la transférer. Et sans doute n'y arriverons nous jamais au vu de la raréfaction des ressources et des guerres que cela va entrainer. |
|
Revenir en haut |
|
|
daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 9284 Localisation: belgique
|
Posté le: Ma 31 Oct 2023 16:49 Sujet du message: |
|
|
C'est vrai, y'a juste la technique ... |
|
Revenir en haut |
|
|
|
|
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets Vous pouvez répondre aux sujets Vous ne pouvez pas éditer vos messages Vous ne pouvez pas supprimer vos messages Vous ne pouvez pas voter dans les sondages
|
Powered by php B.B.
© 2001, 2005 php B.B. Group · Theme and Graphics
by Tim Blackman
Traduction par : php.B.B-fr.com
|
|