|
Regards sur l'éveil Café philosophique, littéraire et scientifique
|
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
Freyja Invité
|
Posté le: Me 10 Mai 2006 15:12 Sujet du message: |
|
|
Seul existe cet éternel ballet, et nous nous acharnons à vouloir danser dessus sans même entendre les accords… Pouvons nous devenir maître du pouvoir des sons qui composent cette mélodie axiale? Quel chemin suivre pour qu’il en soit ainsi, voila donc la question que vous posez. Comment chanter l’univers et ses fondements ? Comment parvenir à nous balancer aux rythmes du cosmos ? Comment se laisser vibrer à l’unisson avec ses rythmes ?
Ce chant céleste ne fait nécessairement pas plus de bruit qu’un battement de cil. Il aspire devenir silence, n’est ce pas ? Or, se jeter dans ce silence n’est pas une sinécure pour nous qui nous délectons tous les jours un peu plus des bruits dissonants du monde « matériel » dans lequel nous séjournons.
Si ce souffle sonore est le seul qui puisse nous libérer de l’ego et de nos attachements à l’éphémère, comment l’entendre ? Ce chant qui triomphe de la pesanteur terrestre ne peut pénétrer que dans l'oreille de celui qui sait vivre de l’essence subtile des choses. L’oreille affûtée du danseur, pour vous citer, cher . Ainsi, seul celui qui consulte le fond silencieux de lui-même peut l’entendre. Saisir les rapports harmoniques de l’univers n’est possible, à mon sens, qu’en effectuant un RETOURNEMENT du monde. La vibration qui fore nos cœurs et nous entraîne au-dedans de nous-même ne peut être captée qu’en retournant le monde qui nous est visible. Changer de vision du monde.... |
|
Revenir en haut |
|
|
Puissance
Inscrit le: 10 Mai 2006 Messages: 3 Localisation: A Shambhala
|
Posté le: Me 10 Mai 2006 15:37 Sujet du message: |
|
|
(Pardon, freyja et Puissance, c'est toujours moi, je me suis trompée tout à l'heure, passons, c'était pour l'anecdote sans interet).
Alors, qu'entends-je par retournement? Retournement du serpent avaleur de terre horizontal en axe vertical, retournement du venin en remede, retournement du visible en invisible, retournement de la vision apparente du monde en vision juste, hypersensible (ce que l'on percoit (quand le coeur est ouvert, bien sur) dans une oeuvre d'art (oeuvres rares)), retournement du mental chaotique en mental orienté, retournement du monde. Comme un gant. Est ce si difficile? Non, c'est un tout petit rien, un acte simple, un changement de vision, une inspiration...
Tout est là, à portée de main. L'éveil est à portée de main. _________________ "Chacun est esclave de ce qui a triomphé en lui" |
|
Revenir en haut |
|
|
mushotoku nad Invité
|
Posté le: Me 10 Mai 2006 21:42 Sujet du message: |
|
|
Bonjour a vous tous, et merci pour ce magnifique partage,
Même sujet dans d'autres échanges, sur le changement de regard ...
Certaines questions intérréssantes posées récenment m'emmènent à méditer profondement sur parait être une néssécité évidente sur un " chemin spirituel "; Et je viens partager ce quisemble évident..
__ on devrait apprendre à " regarder " : peut-être alors pourrions-nous envisager de " voir ".
__ Un changement de regard ? Quelle est alors la validité, sinon la perfection de ce " regard " ?
Il me semble le changement de regard vient de cette prise de conscience que c'est l'oeil qui donne forme a ce qui est perçu, et qu'il ne voit que ce qu'il est conditionné a voir.
Un point de vue suppose obligatoirement un centre de vision localisé.Il est defini non pas par l'horizon qu'il couvre , mais par la "qualité" de l'oeil, l'endroit et l'altitude ou il se place et l'ouverture de ses "oeillères"; Dans ce sens le point de vue est donc l'effet d'un regard qui lui-même est dépendant de conditions spécifiques…
Alors que signifirait apprendre a regarder??
Quelle est la "validité" du regard en lui-même puisqu'elle est indissociablement liée a ce qui encombre un oeil invalide.
Cela suposerait donc de se tourner vers l'intérieur, pour prendre en premier lieu conscience de ces conditionnements, et des limites qu'ils imposent ...
Si l'oeil physique et la vision dépendent de sa structure "matérielle" et ses connections neuronales, l'oeil psychique , lui, depend des conditionnements mentaux et affectifs du celui qui regarde;
Un des problèmes majeur étant entre autre ce cercle vicieux crée par la pensée, elle même conditionnée par les affects, qui intervient immédiatement en définissant et en interprétant qui est percu, pour le faire entrer dans son cadre de réference, et que ce cadre lui-même participe entièrement au conditionnement de la perception!!
Il y a toujours dérrière des mobiles inconscients de l'égo, qui "résonne" a ceçi ou a cela, par afinité avec sa forme spécifique, ou qui y répugne pour les mêmes raisons...
C'est ce regard là qui "fait emerger "les formes et les interprétent...Qui crée les hallucinations auquelles il croit ;
C'est la lanterne magique qui projette le film sur le mur et qui devient prisonnier de la "réalité "relative qu'il se crée..
Lorsque le "moi" disparait, il n'y a plus de perceptions; la Vision devient ab-centrée...Globale, non exclusive, non duelle dans le sens ou le concept de dualité ne trouve aucun fondement ; La pensée est absente, ainsi que la qualification, la discrimination, le concept, le sujet et l'objet...Pas de points de vue, ni de perspectives orientées.
Les hallucinations et les myrriades de mondes relatifs qu'elles créent sont "vues" pour ce qu'elles sont, la vacuîté vibrante d'ou elles emergent aussi, et l'oeil immobile "qui voit "cela n'est ni sujet, ni objet . C'est le fond , la trame qui anime toutes les formes qui emergent de son sein et dans lequel elles retourne se dissoudre..
Oh oui, la parfaite harmonique , et la Danse magnifique des mondes gigognes, par delà l'émerveillement même, seul Est l'infini processus qui respire, et expire en lui-même dans le non temps...
Et aprés...? J'ai beaucoup rit au message de L...pour avoir vécu la même chose , seule avec mes cinq enfants,a chaque retour...:-) Oh oui, apres l'extase, la lessive...retrouver dans la jungle de la vie, a nouveau étranglée dans le "moi", ce chemin là....respirer lentement a chaque passages d'ombre, sans refus, sans jugement et sans rejet, traverser ses abysses, la lampe a la main...Indianna Jones...:-)
Un pas apres l'autre, un jour aprés l'autre, retrouver cette paix, cet Amour, cette Evidence; Ici; et maintenant....
mushotoku-nad |
|
Revenir en haut |
|
|
Puissance
Inscrit le: 10 Mai 2006 Messages: 3 Localisation: A Shambhala
|
Posté le: Je 11 Mai 2006 13:50 Sujet du message: |
|
|
Changer de vision du monde, quelques hypothèses:
L'oeil de l'ego percoit le monde d'une manière duelle et conditionnée etc. (voir ci-dessus, merci à mushotoku-nad). Ainsi, nous, petits etres qui plongeons tout entier dans la lessive, l'esprit plein de mousse, les bulles dans le regard et le "haa ce qu'on est bien quand on est dans son bain" dans la tete, notre vision du monde demeure bien etriquée...Notre ego nous pousse à "cristalliser" le monde. Nous le rendons stérile. Notre regard le rend stérile. Quand notre trop plein d'ego nous déborde, tout se durci et le monde devient de roc, il n'a plus de saveur, il est sec et nous baignons dans la souffrance, et, fous que nous sommes! nous nous delectons d'elle car nous avons prit gout à manger de la pierre. Nous aimons tant le film projeté par la lanterne magique. Nous avons peur, une peur terrible d'apercevoir ce qui se cache derrière le mur que nous avons nous-meme erigé devant nos yeux. L'homme curieux, plein de courage, doit créer dans ce mur une felure. A travers cette fêlure circule le souffle. Ce souffle qui permet de voir. De VOIR.
Le monde que nous percevons n'est que le reflet de notre interiorité. Nous sommes l'ego, le monde que nous observons est l'ego. Nous nous eveillons et réalisons que nous sommes le Soi, le monde est le Soi. Alors, seulement, nous pouvons regarder l'univers et n'y voir que le reflet de nous meme.
Comment prendre le mur de l'ego, la vision etriquée, à l'envers? Creer cette cassure en nous-même consiste necessairement à effectuer un acte extremement subtil. C'est le sacrifice "Faire acte sacré", l'acte sacré, le plongeons dans le vide, l'abandon du "moi je". Quel est ce sacrifice?
Est ce de mettre l'ego face à l'ego? comme un remède homeopathique, le feu pour soigner le feu? Car, finalement, ce que nous connaissons le mieux, c'est notre nature egotique (enfin, pour celui qui se scrute veritablement).
Est ce le "remplacement" de la vision de l'ego par une vision plus "poetique" du monde? En nourrissant son esprit d'images poetiques, en cessant de donner du poids à la douleur.
Est ce faire face à notre peur de la mort? (car, bien inconscient est celui qui pretend ne pas la craindre). Plonger dans le gouffre qui nous terrorise?
Est ce tout cela à la fois? _________________ "Chacun est esclave de ce qui a triomphé en lui" |
|
Revenir en haut |
|
|
joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 1421 Localisation: Suisse
|
Posté le: Je 11 Mai 2006 16:10 Sujet du message: |
|
|
Bonjour Freyja-Puissance, et bienvenue
C’est vraiment un plaisir de vous lire, toutes les deux, toi et mushotoku-nad. Tu as décrit de manière très précise, aussi loin que les mots peuvent conduire, le chemin qui conduit au point de basculement de l’ego vers le Soi, du monde-reflet vers la réalité vivante. Aller plus loin nécessite, en effet, un acte, un acte sacré, comme tu le dis. Un basculement total, qui n’est pourtant qu’une toute petite chose, un silence (mais dans le brouhaha incessant, quel événement...!), un léger décalage, si léger soit-il, pourvu qu’il ouvre une brèche dans le mur de l’ego, un petit trou à travers lequel le monde entier qui nous retient prisonnier puisse être aspiré et retourné comme un gant. J’aime beaucoup cette expression, car elle traduit parfaitement la réalité: retourner mon monde clôturé par l’ego, c’est le seul moyen d’en sortir, puisqu’il est exclu d’en sortir par une simple translation, comme on se déplacerait d’un endroit à un autre; on ne peut pas quitter l’endroit où se trouve notre ego, car où qu’on aille, il se trouvera toujours au centre. Mais on peut le retourner, de sorte que ce qui nous apparaissait comme la voûte englobant l’intégralité de notre monde ne soit plus qu’un point, un point focal à travers lequel converge et resplendit la lumière du monde. Un point transparent comme du cristal, et qui n’a pourtant plus rien de cristallisé comme l’était tout ce qui touchait l’ego jusqu’alors, un point vivant, palpitant comme un coeur.
J’avais essayé de mettre en mots ici ce retournement de l’ego:
joaquim a écrit: | C’est parce que l’ego est néant, qu’il aspire à l’infini, et cette aspiration contient déjà en germe sa rédemption, car devenir infini, c’est ne plus être enfermé en lui-même. Simplement il se trompe de perspective, car ne se percevant pas lui-même, il ne perçoit que ce qu’il contient, et s’imagine dès lors devoir enfler jusqu’aux frontières du monde pour contenir l’infini. Or, ce n’est pas cela la solution. La solution, c’est qu’il perçoive qu’il n’est lui-même que frontière, et rien d’autre, que dès qu’il englobe quelque chose en lui, il se fait frontière, et autant qu’il voudra élargir cette frontière, elle ne contiendra jamais l’infini. La bonne solution, c’est qu’il se débarrasse de tout contenu, qu’il reste entièrement nu face à lui-même, qu’il rétrécisse la circonférence qu’il englobe, qu’il la vide, jusqu’à n’être plus qu’un point. A ce moment-là se produit le miracle qu’il ne pouvait imaginer, car il renverse l’ordre du monde: en étant simple point, il devient du même coup contenant de tout ce qui l’entoure. Le point, c’est une surface nulle, c’est une frontière nulle; et une frontière nulle, c’est une frontière qui englobe tout. |
|
|
Revenir en haut |
|
|
Puissance
Inscrit le: 10 Mai 2006 Messages: 3 Localisation: A Shambhala
|
Posté le: Je 11 Mai 2006 20:54 Sujet du message: |
|
|
Le basculement de l'ego vers le Soi...Haaaaaa! Quel bonheur!!
Le retournement de l'ego ne consiste pas en sa destruction. Car, evidemment, il serait certainement plus simple de se dire qu'il suffit de tout casser, hélas...c'est exactement l'inverse que nous devons faire. Passer de la vision du monde "visible" à la vision du monde subtil impose donc un acte. Creer cette felure, cet espace vide, dans le mur de l'ego exige neanmoins de trancher dans la masse. Trancher à coup d'épée (symbolisant notre mental erigé vers les cieux, esprit aiguisé comme la lame) est un acte d'une extreme violence. Tout le paradoxe est là. Cet acte d'une extreme violence est un acte de calme et de paix reel (meme si notre esprit egotique a du mal à le concevoir (enfin, molo molo, on va bien finir par y arriver)). Cet acte violent crée une felure, or, cette felure crée le lien. La coupure crée le lien entre le monde "visible" et le monde "subtil", l'un n'existe pas sans l'autre. L'eveillée est simplement celui qui circule (tout en demeurant stable), il est le souffle qui traverse le trou. Il entre, il sort, il inspire, il expire. Ainsi est crée le rythme, donc la musique, donc le chant axial et tralala, c'est l'eveil, c'est pas beau ca?
Tous les mots que nous employons doivent etre retournés comme le fameux gant. Stabilité materielle = fin des haricots car = instabilité, l'homme se pose sur de l'ephemère. Monde qui s'écroule à nos yeux plein d'ego = monde merveilleux car il est justement l'ego qui devient visible (de quoi nous plaignons nous? si nous vivions au paradis, comment prouver sa valeur de guerrier?). Mes deux chats qui sont en train de ronronner à cet instant = ils sont le reflets purs de mon "corps subtil", leurs ronrons témoignent de mon propre état interieur. Sommes nous si aveugle que nous passions tant d'heures, tant de minutes, tant de secondes à coté de nous meme? _________________ "Chacun est esclave de ce qui a triomphé en lui" |
|
Revenir en haut |
|
|
mushotoku nad Invité
|
Posté le: Ve 12 Mai 2006 0:37 Sujet du message: |
|
|
Oui, comme le dit si bien puissance :"Tout le paradoxe est là. Cet acte d'une extreme violence est un acte de calme et de paix reel (meme si notre esprit egotique a du mal à le concevoir "
Un acte d'une "violence extréme",comme une fin du monde, et d'une Ouverture , d'une acceptation totale, car Oh non...il ne sagit pas de tout détruire...! Il sagit d'Aimer, de se laisser pénétrer par la Vision, et de célébrer enfin ces noces mystérieuses;
Et le paradoxe continu..
Ce Qui Est, peu à peu, n'est plus seulement l'objet d'extase de l'extase, il devient l'objet d'extase de la vie, car il est la Vie, et que, en effet, "depuis toujours il n'y a rien". Rien que cela, à jamais....
muschotoku-nad
ps(Joachim, pas moyen d'afficher de nom...alors tant pis:-) ) |
|
Revenir en haut |
|
|
|
|
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets Vous ne pouvez pas répondre aux sujets Vous ne pouvez pas éditer vos messages Vous ne pouvez pas supprimer vos messages Vous ne pouvez pas voter dans les sondages
|
|