Regards sur l'éveil

montagne · Inscrit le: 12 Fév 2006 Messages: 2

Comment cerner l'infini avec notre être qui est par définition fini, enfin d'après ce qu'en général on croit. Mais sommes-nous vraiment des êtres finis? L'unicité de chacun d'entre nous semble pouvoir se reproduire à l'infini: depuis des millions d'années que l'homme existe , existe-t-il un être humain qui soit semblable à un autre? Et pour le reste du temps que l'homme a à vivre ou survivre, peut-il se créer 2 êtres identiques? L'infini n'est -il finalement pas aussi actuel que la mort? Si nous pensons l'infini, ç'est que celui-ci est quelque part une réalité, au sens où notre imagination ,notre pensée , notre intuition ne peut que s'inspirer d'une certaine réalité?

joaquim

Bonjour montagne, et bienvenue. Smile

C'est juste, nous sommes des êtres finis, et pourtant nous portons en nous une aspiration à l'infini, qui déjà, en soi, ouvre une brèche dans notre finitude. Mais tant qu'elle attend sa réponse, cette aspiration est douloureuse, c'est la conscience tragique. C'est cette aspiration à l'infini qui jette l'être humain hors de la quiétude paradisiaque de la conscience animale, et lui donne le désir de Dieu. C'est à cause de cette aspiration que l'être humain se met en marche, en quête d'une réponse. Mais sa question n'est pas une simple question qu'il se poserait: elle s'impose à lui lorsqu'il se questionne lui-même, de sorte qu'il apparaît lui-même être la question. Et la réponse ne saurait être une simple réponse, car elle demeurerait extérieure à lui: il faut nécessairement que la réponse soit lui-même. Cela semble contradictoire, exactement dans la même mesure que les contradictions que vous avez relevées. La solution d'un paradoxe ne se trouve pas au niveau de ses termes, puisqu'ils sont justement paradoxaux, c'est-à-dire sans réponse satifaisante. Un paradoxe survient toujours lorsqu'on pose une question à l'intérieur d'un système trop étroit pour la contenir. Et c'est bien le cas avec cette question, car elle est posée à l'intérieur du système de la pensée, qui fonctionne sur le mode de la dualité, en définissant un objet de pensée sur lequel se penche le sujet qui pense. Or ce dernier se dérobe résolument à devenir lui-même objet de pensée. Lorsqu'on l'y force, il devient alors la question. Mais une question sans réponse. La réponse ne peut se trouver dans la pensée, puisque la pensée se déroule à l'intérieur du sujet; or, comme la question qui nous occupe concerne le sujet lui-même, elle se déroule nécessairement dans un monde plus vaste que le sujet, qui l'engloberait (cf. ici). La réponse ne peut donc se trouver qu'en amont de la pensée: ni dans le sujet qui pense, ni dans l'objet de sa pensée, mais dans l'étincelle d'où toute pensée découle. Dans cet instant créateur, lorsque, avant toute pensée, on n'est rien d'autre que l'être, qu'on est l'être nu. Comme l'a dit Kant: «Dans la conscience que j’ai de moi-même dans la pure pensée, je suis l’être même ; mais par là rien de cet être ne m’est encore donné à penser». Un instant de totale liberté, antérieur à tout déterminisme, donc suprêmement individuel, mais en même temps antérieur à toute détermination, donc universel. Un instant hors du temps, dans l'éternité.

Désolé pour cette "réponse" philo, mais votre question n'est pas facile. Wink

daniel

justement, récemment, je méditais là-dessus ... le fameux "je suis !" n'est-il pas à la fois unique, et donc "Un en soi"("fini") et ne se déploie-t-il indéfiniment par sa "simple affirmation" ! à suivre ! ...

aksysmundi · Inscrit le: 30 Mai 2005 Messages: 238

Dans ta « méditation », le « Je suis » que tu dis se déployer apparaît encore comme objet contemplé, projeté au sujet témoin de cette méditation. En amont, toujours en amont...

piotr

Je suis est Autre .... Zundel adore cette expression qui n'est pas de lui ! Lorsqu'on prend connaissance ou conscience de qui "on est" ou n'est pas ... c'est vrai que le système des valeurs ou les illusions de ce monde véhiculé tant par une société de consommation sans réelle valeur ou des églises qui ne vendent que du vent ... cela nous amène à nous poser des question existentielles
Rolling Eyes

montagne · Inscrit le: 12 Fév 2006 Messages: 2

Je suis est Autre , c'est une belle expression pour exprimer la complexité de l'être humain. Parmi les multiples interprétations , on pourrait comprendre notre capacité à évoluer à l'infini? Depuis l'apparition de l'homme sur terre à" l'homo informaticus" d'aujourd'hui, l'homme n'a de cesse de complexifier son cerveau. Il n'utilise que 10% de ses neurones! Existe-t-il une limite à cette évolution? Coloniserons-nous l'espace ( avec tous les changements physiologiques que cela peut entrainer) ou finirons- nous par nous détruire nous- meme? ( vu la constance de la guerre quelle que soit notre degré d'évolution?) L'infini du vivant , de l'espace, de notre pensée... Dieu et l'éternité, notre perpétuelle quête par dela la mort qui constitue l'angoisse universelle du genre humain. Est-ce cette conscience de notre "finitude" qui nous pousse à explorer l'infini? En tout cas , c'est une chance merveilleuse de savoir que nous sommes tous capables de changer , d'évoluer à l'infini! Demain je serai autre , et dans un siècle le monde sera différent.

daniel

daniel

piotr

à mon avis, Daniel, le vent s'est toujours bien vendu .... quoi que les églises soient vides .... encore heureux .... mais ne sont pas pour autant remplacées par autre chose que par les temples de la consommation .... du pain ...du vin ...des jeux .... rien de neuf ....

barnabe · Inscrit le: 18 Fév 2006 Messages: 11

je suis qui je suis

je suis

je deviens qui je suis

je suis qui je serai

je suis

old_man

piotr · Posté le: Me 01 Mars 2006 19:47 Sujet du message: ET ?

e suis qui je suis

je suis

je deviens qui je suis

je suis qui je serai

je suis

et ??????????