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La foi philosophique de Jaspers
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joaquim
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MessagePosté le: Di 03 Oct 2004 22:57    Sujet du message: La foi philosophique de Jaspers Répondre en citant

Bien qu’il s’en défende: «Le but, en effet, nous ne l’atteignons pas en nous détournant du monde, à moins que ce soit par la voie mystique, qui demeure incommunicable» [Introduction à la Philosophie, Plon coll. 10/18, 1981, p. 34], Jaspers décrit parfaitement, en termes aussi limpides qu’il soit possible, le chemin qui me semble être justement celui de la mystique, et que lui-même nomme chemin philosophique. Je pense que le malentendu provient du fait qu’il a été contraint d’établir une claire distinction entre ce qu’il entendait par sa propre démarche, libre et assumée, et ce qui régnait dans les milieux religieux chrétiens de l’époque, à savoir une foi en la Parole révélée, donc incontestable, ne se prêtant pas à la critique, mais uniquement à l’exégèse; il a exposé clairement la distinction radicale entre ces deux approches dans son ouvrage “Foi philosophique et Foi chrétienne”. Du coup, il reléguait la démarche mystique dans le domaine de la foi qui croit sans remettre jamais en question les fondements sur lesquels elle repose. Je pense pour ma part que la plupart des mystiques ont au contraire fait une démarche de dépouillement total, que ce dépouillement total était nécessaire pour leur permettre l’accueil sans réserve de Dieu, non pas d’un Dieu tout-puissant, mais de celui qui simplement EST derrière la manifestation, et que ce dépouillement total a exigé d’eux le renoncement à la foi préfabriquée à laquelle ils s’accrochaient, cette foi en un Dieu extérieur à eux-mêmes qui les protégerait et les préserverait de leur propre néant. La description que donne Jaspers de sa démarche, deux pages après lui avoir dénié tout caractère mystique, correspond d’ailleurs tout-à-fait à cette exigence d’accueil total:

«Ce n’est qu’en prenant conscience de la scission sujet-objet, comme d’une essentielle condition de notre pensée, et de l’englobant qui par elle s’actualise en nous, que nous devenons libres pour la recherche philosophique.
Une telle réflexion nous détache de tout être particulier. Elle nous oblige à revenir de toute impasse où tel savoir définitif prétendait nous fixer. Elle nous convertit.
Pour qui trouverait sa sécurité dans le caractère absolu des choses et dans une théorie de la connaissance fondée sur l’objectivité, perdre tout cela, c’est tomber dans le nihilisme. Désormais, plus rien de ce qui trouve sa détermination, et par là son caractère fini, au moyen de la langue et d’une expression objective, ne peut prétendre à être de façon exclusive réalité et vérité.
Notre réflexion philosophique passe par ce nihilisme, qui bien plutôt nous libère pour l’être véritable. A travers l’effort philosophique nous renaissons dans notre essence, et alors grandissent en nous le sens et la valeur, toujours limités, de toutes les choses finies. Nous voyons avec certitude que nos chemins passent inévitablement à travers elles; mais en même temps s’ouvre pour nous la profondeur à partir de laquelle il nous devient possible d’avoir affaire à elles en pleine liberté.
L’effondrement des certitudes solides, mais trompeuses, nous permet alors de planer. Ce qui paraissait un abîme devient l’espace même de la liberté. Le néant apparent se transforme et c’est précisément de là que l’être en soi s’adresse à nous.»

op cit pp. 36-37

L’effacement de Jaspers devant l’être en soi, par quoi il devient libre, c’est l’effacement des mystiques devant Dieu, qu’ils découvrent avoir toujours résidé au fond d’eux-mêmes, attendant qu’ils renoncent à toutes les sécurités matérielles et surtout spirituelles auxquelles ils s’accrochaient jusque là pour ne pas sombrer dans leur propre vide intérieur, ce vide incontournable auquel Jaspers donne aussi le nom de nihilisme.
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Philart



Inscrit le: 19 Juil 2005
Messages: 21

MessagePosté le: Di 09 Oct 2005 18:56    Sujet du message: la foi philosophique de Jaspers Répondre en citant

Philart. Le 09/10/2005

Bonjour, Joaquim

Un petit tour vers votre pensée et surtout la pensée dont le titre est : La foi philosophique de Jaspers.

Jaspers, Karl
Introduction à la philosophie 1965
10/18

IV - p. 39 Jaspers, karl

L'Idée de Dieu.

[…] Quand Dieu est mis en doute, le philosophe doit donner une réponse ; ou alors c'est qu'il ne sort pas de la philosophie sceptique dans laquelle on ne peut jamais faire aucune déclaration, rien affirmer ni rien nier. Ou bien encore c'est qu'il s'en tient à un savoir concernant des objets définis et qu'il cesse de philosopher en disant : << Il ne faut pas parler de ce qu'il ne faut pas savoir.>>

p. 42 Jaspers, Karl

[…] Mais la certitude de la réalité divine a existé longtemps avant la révélation biblique et hors de sa zone d'influence. Et à l'intérieur du monde chrétien occidental, beaucoup d'hommes ont été certain de l'existence de Dieu sans la garantie de la révélation.

philart.

Si Dieu peut-être mis en doute :

– c'est qu'il n'a aucune raison d'être,
– c'est qu'il est en aucune manière pensable,
– c'est se demander ce qu'on évoque en mentionnant ce nom.

Quand on croit en Dieu :

– c'est croire que Dieu est,
– c'est croire qu'il est pensable,
– c'est qu'il est.

On peut même ajouter qu'on n'ose même pas prononcer son nom, tant il est et tant il n'est pas possible de l'évoquer. La ferveur peut-être à ce point la négation de soi-même.

Affirmer que Dieu existe :

– c'est dire à qui veut entendre et avant tout à soi-même que Dieu est.
– Ainsi, si Dieu est, que sommes-nous ?
– Nous sommes. C'est une certitude.

De ce fait, il est nécessaire de se demander qui nous sommes et de définir ce que nous faisons ?

En plus, si on croit en Dieu, on se voit dans l'obligation de définir qui peut-être Dieu, parfois sans même l'évoquer.

Donc, si Dieu est : quel rapport avons-nous avec lui ?

L'homme, parce qu'il pense, s'est posé la question en tant que vivant questionnant l'immensité.
En tant que philosophe, il n'a cessé de clamer sa solitude et fait appel à son intelligence supérieurement évoluée du monde animal pour se poser les questions sur sa raison d'être-là.
Mais, c'est lui qui en a décidé ainsi parce qu'il avait une intelligence supérieure et c'est en rapport d'elle-même qu'il a pu philosopher.
Il a toujours philosophé pour son état d'Homme, sur sa condition en fonction du monde qui l'entoure.
Il ne peut chercher des réponses qu'aux questions qu'il est en mesure de se poser.

La problématique posée par Jaspers; il me semble, est la suivante :

– elle est en premier de dénoncer la pensée radicale, le fait qu'un autre que le septique qui nie l'évidence, celle de Jaspers, que cet autre réfute toute déclaration affirmative et doit être écarté de la philosophie puisqu'il refuse toute dispute de cet ordre. En quelque sorte, Jaspers accepte le doute ou ce qui s'y apparente, même si la pensée est opposée, mais il n'accepte pas du tout ce qui ne peut pas être une pensée qui ne tient pas compte de l'autre. C'est-à-dire : une pensée radicalement autre.

– En second, elle introduit une historicité de la philosophie pour mieux renforcer sa croyance en Dieu, en soulignant que la certitude de Dieu peut être sans la révélation ; même s'il évoque une pré-philosophie propre à la connaissance humaine.

p. 43 Jaspers, Karl

”[…] Or le monde en tant que totalité n'est pas un phénomène, parce que nous sommes toujours à l'intérieur de lui et que nous l'avons jamais dans sa totalité en face de nous. Aussi le monde dans sa totalité ne nous permet-il de tirer aucune conclusion concernant autre chose que lui.
La pensée qui mène à cette conclusion prend elle un sens différent lorsqu'elle ne prétend plus constituer une preuve. Dès lors son apparence démonstrative devient une métaphore servant à éveiller en nous la conscience du mystère qu'il y a simplement dans le fait que le monde existe, et nous dans le monde. Essayons de penser : il pourrait aussi ne rien y avoir du tout, et demandons-nous avec Schelling : pourquoi, enfin, y a-t-il quelque chose et non pas rien ? À ce moment, notre certitude de la réalité est d'une sorte telle qu'en nous interrogeant sur son fondement nous ne trouvons aucune réponse, mais nous sommes conduits à l'englobant ; or l'englobant par essence, est absolument et ne peut pas être ; et par lui le reste est.

philart.

La totalité du monde qui n'est pas un phénomène, pour Jaspers, fait que nous sommes à l'intérieur, donc forcément inclus dans ce dernier en face de nous. Il précise, en toute logique, qu'effectivement rien ne se peut que dans la totalité de ce monde puisque c'est, j'en déduis, une finitude pour nous. De ce fait, <<aucune conclusion concernant autre chose que lui>>. Il nous éduque plus qu'il n'évoque ce mot : conclusion. Que veut-il dire par la supposée finalité de ce mot si ce n'est que nous mettre dans l'expectative ? Cependant, il nous dit : <<que nous ne l'avons jamais en totalité (ce monde) en face de nous.>> Il y va d'une attente possible, d'un désir qui induit la révélation, sûrement, du mystère de l'insondable. Or si Schelling, qu'il cite, va chercher dans les profondeurs : l'obscur. Seule la lumière mythique peut nous renvoyer jusqu'au culte du soleil des civilisations préhistoriques, le jour, la nuit et pourquoi pas l'obscurité face à la lumière qui, en fait, est obscure, c'est-à-dire : rien et, la lumière par sa dynamique : la foi. Même, si lui-même ne le mentionne pas, philosophiquement, nous sommes imprégnés d'une pensée originaire que nous nommerons, à ce jour, indo-européenne. Cela veut dire que d'autres philosophies ont pénétré sa conscience comme une influence mue par une création permanente. Il s'agit : d'éveil, d'englobant, de nature du visible ou de l'invisible, de liberté ; de prendre conscience de soi par une philosophie de l'identité. L'homme est libre de choisir entre le bien et le mal de ce fond de l'existence : le rien d'avant Dieu, ni hors de lui.
N'est-ce pas, encore, un appel au mystère ?
Pourquoi, faire la preuve, puisque nous ne pouvons aucunement nous soustraire à l'englobant. Cet englobant qui : <<par essence, est absolument et ne peut pas être ; et par lui le reste est>>. Ce qui est nécessaire réside dans la prise de conscience de soi, ce que vous nommez l'éveil. Heureusement ! Car il est vital de sortir d'une errance duelle donc, manichéenne du type : bien et mal.

de philart.
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joaquim
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MessagePosté le: Ma 11 Oct 2005 20:34    Sujet du message: Répondre en citant

Merci, Philart, pour ces profondes réflexions. Smile

Il me semble que la question princeps de la philosophie: «Pourquoi y a-t-il de l’être plutôt que rien?» est une question qui d'emblée interroge le monde dans sa totalité, et qui bute, pour autant qu’elle soit habitée d’un authentique questionner, sur l’englobant. En cette question, qui se situe à la racine de tout questionner, se télescopent l’insondable du monde et l’insondable de “je”. C’est une question qui précède toute question, mais qui elle-même n’a pas de réponse. Elle n'a pas de réponse car elle est question et réponse à la fois. Le surgissement même de cette question met à jour le mystère insondable qu’est l’englobant: moi et le monde, moi face au monde, moi qui interroge le monde et moi. Cette question n’a pas de réponse: elle se résoud en un vertige tournant autour de l’énigme qu’elle désigne. Elle ne peut croître que dans l’intensité de son questionner, et je crois bien que c’est à travers l’intensité de ce questionner-là que “je” éclate dans le monde et se confond avec lui. Mais aussitôt qu’on prolonge cette question d'une parole, qu’on cesse de simplement la vivre pour l’examiner, on reflue dans le domaine de la dualité, et on peut alors s’affairer à répondre aux mille questions qui se posent, qui toutes ont leur réponse, mais qui nous font perdre de vue la question que l’on est.

“Le sujet n’appartient pas au monde, mais il constitue une limite du monde” Ludwig Wittgenstein, Tractatus logico-philosophicus (cf. ICI)

Heigegger a posé en des termes très forts et très limpides cette question primordiale:

« “Pourquoi donc y a-t-il l’étant et non pas rien?” Telle est la question. Et il y a lieu de croire que ce n’est pas une question arbitraire. “Pourquoi donc y a-t-il l’étant et non pas rien?” Telle est manifestement la première de toutes les questions. La première, elle ne l’est pas bien entendu dans l’ordre de la suite temporelle des questions. Au cours de leur développement historique à travers le temps les individus, aussi bien que les peuples, posent beaucoup de questions. Il recherchent, ils remuent, ils examinent quantité de choses, avant de se heurter à la question: “Pourquoi donc y a-t-il l’étant et non pas rien?” Il arrive à beaucoup de ne jamais se heurter à cette question, s’il est vrai qu’il s’agit, non pas seulement d’entendre et de lire cette phrase interrogative comme simplement énoncée, mais de demander la question, c’est-à-dire de faire surgir son horizon, de la poser, de se forcer à pénétrer dans l’horizon de ce questionner.

Et pourtant! Chacun de nous se trouve quelque jour, peut-être même plusieurs fois, de loin en loin, effleuré par la puissance cachée de cette question, sans d’ailleurs bien concevoir ce qui lui arrive. A certains moments de grand désespoir par exemple, lorsque les choses perdent leur consistance et que toute signification s’obscurcit, la question surgit. Peut-être ne nous a-t-elle touché qu’une fois, comme le son amorti d’une cloche, qui pénètre en notre être-Là, et se perd de nouveau peu à peu. La question est là, dans une explosion de joie, parce qu’alors toutes choses sont métamorphosées et comme pour la première fois autour de nous, au point qu’il nous serait plus facile, semble-t-il, de concevoir qu’elles ne sont pas que de concevoir qu’elles sont, et sont dans l’état où elles sont. La question est là, dans un moment d’ennui, lorsque nous sommes également éloignés du désespoir et de l’allégresse, mais que le caractère obstinément ordinaire de l’étant fait régner une désolation dans laquelle il nous paraît indifférent que l’étant soit ou ne soit pas, ce qui fait de nouveau retentir sous une forme bien particulière la question: “Pourquoi donc y a-t-il l’étant et non pas rien?”

(...)

C’est la question qui s’étend le plus loin. Elle ne s’arrête à aucun étant quel qu’il soit. C’est une question qui embrasse tout l’étant, c’est-à-dire non seulement le donné actuel au sens le plus large, mais aussi ce qui fut auparavant et ce qui est à venir. Le domaine auquel s’applique cette question ne trouve sa limite que dans ce qui n’est jamais ni d’aucune façon, dans le néant. Tout ce qui n’est pas néant tombe sous le coup de la question, et finalement le néant lui-même; non qu’il soit quelque chose, un étant, du fait que nous en parlions tout de même, mais bien parce qu’il “est” le néant. L’étendue de notre question est si vaste que nous ne pouvons jamais aller au-delà. Nous n’interrogeons pas ceci ou cela, ni non plus tous les étants en les parcourant successivement, mais bien d’emblée l’étant tout entier, ou, pour employer des termes qui seront expliqués plus tard, l’étant en totalité comme tel.

(...)

Mais, si nous ne nous laissons pas tromper par l’évidence banale, il se révélera que cette question sur le pourquoi, en tant qu’elle est une question sur l’étant comme tel en totalité, nous conduit assurément à tout autre chose qu’à jouer avec de simples mots, si tant est que nous possédions encore assez de vigueur d’esprit pour accomplir véritablement le choc en retour de la question sur son propre pourquoi; car bien entendu, il ne se fait pas de lui-même. Alors nous faisons l’expérience que cette question éminente sur le pourquoi a son fondement dans un saut par lequel l’homme quitte d’un bond toute sécurité antérieure, qu’elle ait été authentique ou présumée. Le questionner de cette question est seulement dans le saut, et comme saut, ou sinon n’est pas du tout.

(...)

Celui, par exemple, pour qui la Bible est révélation divine et vérité divine, possède déjà avant tout questionner de la question “Pourquoi donc y a-t-il l’étant et non pas rien?”, la réponse, à savoir: l’étant, s’il ne s’agit pas de Dieu lui-même, est créé par Dieu. Dieu lui-même, comme créateur incréé, “est”. Celui qui se tient sur le terrain d’une telle foi peut certes de quelque manière suivre le questionner de notre question et y participer, mais in ne peut pas questionner authentiquement sans renoncer à lui-même en tant que croyant avec toutes les conséquences de cet acte. Il peut seulement faire comme si... Mais d’un autre côté cette foi, si elle ne s’expose pas constamment à la possibilité de tomber dans l’incroyance, n’est pas non plus un croire, mais un “mol oreiller”, et une convention passée avec soi-même de s’en tenir à l’avenir au dogme comme à n’importe quoi de transmis. Il ne s’agit plus alors d’un croire ni d’un questionner, mais d’un nivellement général où l’on peut bien désormais s’occuper de tout, peut-être même avec beaucoup d’intérêt, du croire aussi bien que du questionner.»

Martin Heidegger, Introduction à la métaphysique, Gallimard, 1967, p. 13 ss.

Il n’a y pas de réponse à cette question, et pourtant cette question, vécue totalement, est la porte de l’éveil:

Citation:
La question est là, dans une explosion de joie, parce qu’alors toutes choses sont métamorphosées et comme pour la première fois autour de nous, au point qu’il nous serait plus facile, semble-t-il, de concevoir qu’elles ne sont pas que de concevoir qu’elles sont, et sont dans l’état où elles sont.


Les réflexions de Heidegger sur la croyance résonnent avec un autre fil de discussion:

Axel Scott a écrit:
Je dirais donc que la croyance est une inclinaison du mental vers un référentiel de valeurs, en ce sens où la croyance structure une perception du monde qu'elle limite à ses propres théorèmes.

Partant de là, dans ma quête spirituelle, je m'affranchis des croyances, de peur qu'elles ne viennent biaiser ma posture d'accueil de la vie et de ce qui advient naturellement.
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don quijotte
Invité





MessagePosté le: Me 19 Oct 2005 15:52    Sujet du message: Répondre en citant

" Il y a d'autres sujets qu'ils [les philosophes] ont blutés, qui à gauche, qui à dextre, chacun s'y travaillant à y donner quelque visage, qui à
tort, qui à droit. Car, n'ayant rien trouvé de si caché de quoi ils n'aient voulu parler, il leur est souvent force de forger des conjectures faibles et folles, non qu'ils les prissent eux-mêmes pour fondement, ni pour établir quelque vérité, mais pour l'exercice de leur étude. Et, si on ne le prenait ainsi, comment couvririons-nous une si grande inconstance, variété et vanité d'opinions que nous voyons avoir été produites par ces âmes excellentes et admirables? Car, pour exemple, qu'est-il plus vain que de vouloir deviner Dieu par nos analogies et conjectures, le régler lui et le monde à notre capacité et à nos lois, et nous servir aux dépens de la divinité de ce petit échantillon de suffisance qu'il lui aura plu départir à notre naturelle condition? Et, parce que nous ne pouvons étendre notre vue jusques en son glorieux siège, l'avoir ramené çà-bas à notre corruption et nos misères ?" Montaigne, Livre II, chap.12
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don quichotte
Invité





MessagePosté le: Me 19 Oct 2005 16:15    Sujet du message: Répondre en citant

" cogitationes mortalis timidae, et incertae adinventiones nostrae et providentiae " (Sagesse, IX, 14)
( "Les pensées des mortels sont chétives, et incertaines nos inventions et nos prévisions")

"Et le plus large champ aux repréhensions des une philosophes à l'encontre des autres, se tire des contradictions et diversités en quoi chacun se trouve empêtré, ou à escient pour montrer la vacillation de l'esprit humain autour de toute matière, ou forcé ignoramment par la volubilité et incompréhensibilité de toute matière"? Montaigne, Livre II, chap 12
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fabienne
Invité





MessagePosté le: Je 20 Oct 2005 5:08    Sujet du message: Répondre en citant

don quichotte a écrit:
" cogitationes mortalis timidae, et incertae adinventiones nostrae et providentiae " (Sagesse, IX, 14)
( "Les pensées des mortels sont chétives, et incertaines nos inventions et nos prévisions")

"Et le plus large champ aux repréhensions des une philosophes à l'encontre des autres, se tire des contradictions et diversités en quoi chacun se trouve empêtré, ou à escient pour montrer la vacillation de l'esprit humain autour de toute matière, ou forcé ignoramment par la volubilité et incompréhensibilité de toute matière"? Montaigne, Livre II, chap 12

Bonjour Don!
je ne comprends rien, mais alors rien du tout Crying or Very sad !
Qu'est-ce que dit Montaigne sur l'esprit et la matière ?
Qu'est-ce que des pensées "chétives" et de quelles inventions et prévisions incertaines parle-t-il ?
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luz-azul



Inscrit le: 07 Août 2005
Messages: 243
Localisation: Valencia

MessagePosté le: Je 20 Oct 2005 7:29    Sujet du message: Répondre en citant

Si je comprends bien, Don Quichotte propose un texte de Montaigne qui critique ces pseudo-philosophes qui dissertent à hue et à dia sur tout et n’importe quoi et qui, en dernier recours, s'en réfèrent à Dieu pour donner à leur propos la consistance et l'autorité que leurs propres idées n’ont pas .

ICI: diatribe agressive du modérateur contre don quijote - texte auto-censuré par le... modérateur

Puis-je vous proposer de nous faire partager le fruit de votre réflexion ?


Dernière édition par luz-azul le Sa 22 Oct 2005 10:42; édité 2 fois
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don quichotte
Invité





MessagePosté le: Sa 22 Oct 2005 2:12    Sujet du message: Répondre en citant

fabienne a écrit:
Qu'est-ce que dit Montaigne sur l'esprit et la matière ?
Bonjour, Fabienne
En effet, notre français n'est pus celui du 16e siècle...
Montaigne connaissait les différentes mythologies et il a étudié les philosophes grecs, latins et chrétiens. Face à l'extrême diversité et contradictions de ces représentations et pensées il déduit que la raison humaine est incapable de pénétrer le sens des choses et de ce qu'on appelle Dieu. Pourrait-il en être autrement ? Ce qui, par définition, est fini et mortel pourrait comprendre ce qui est infini et éternel? Prétendre qu'on comprend Dieu c'est le "ramener à nos misères"
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don quichotte
Invité





MessagePosté le: Sa 22 Oct 2005 2:16    Sujet du message: Répondre en citant

luz-azul a écrit:
Ceci n’est pas de mise sur ce forum.


Doit-on comprendre que les accès de furie et les procès d'intention y sont de mise ?

Si oui, il serait vain d'attendre une réponse.
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joaquim
Administrateur


Inscrit le: 06 Août 2004
Messages: 1421
Localisation: Suisse

MessagePosté le: Sa 22 Oct 2005 3:46    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour don quichotte,

Si vous venez sur ce forum, c'est parce que, d'une manière ou d'une autre, vous voulez parler de Dieu. Non pas d'un Dieu abstrait, dont on pourrait traiter comme d'un objet du discours — les mots de Montaigne nous montrent bien l'inanité d'une telle démarche —, mais de Celui qui Est, ici, maintenant et partout, et que nous ne voyons pas simplement parce que nous croyons être nous, alors que nous sommes Lui.
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don quichotte
Invité





MessagePosté le: Sa 22 Oct 2005 4:06    Sujet du message: Répondre en citant

joaquim a écrit:
parce que nous croyons être nous, alors que nous sommes Lui.


Bonjour, Joachim

Il doit y avoir malentendu, je suis loin de me prendre pour Dieu. Ou alors Dieu ne serait plus Dieu ! Il est fort possible, d'ailleurs, que rien ne soit rien ! Sinon, dire que les pires atrocités dont l'homme est capable cest la manifestation de Dieu c'est affirmer l'Enfer comme la seule certitude possible !
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joaquim
Administrateur


Inscrit le: 06 Août 2004
Messages: 1421
Localisation: Suisse

MessagePosté le: Sa 22 Oct 2005 14:06    Sujet du message: Répondre en citant

Il y a effectivement un malentendu. Nous ne parlons pas de la même chose. Je ne vois dès lors pas très bien comment nous pourrions nous comprendre.
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fabienne
Invité





MessagePosté le: Sa 22 Oct 2005 22:58    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Montaigne connaissait les différentes mythologies et il a étudié les philosophes grecs, latins et chrétiens. Face à l'extrême diversité et contradictions de ces représentations et pensées il déduit que la raison humaine est incapable de pénétrer le sens des choses et de ce qu'on appelle Dieu. Pourrait-il en être autrement ? Ce qui, par définition, est fini et mortel pourrait comprendre ce qui est infini et éternel? Prétendre qu'on comprend Dieu c'est le "ramener à nos misères


Bonjour Don!

Trouver Dieu me semble bien difficile par la pensée, par la raison, Il ne reste qu'une création de notre esprit.
Pour vivre la réalité Divine, il faut que l'esprit soit complêtement silencieux et c'est déjà une difficulté qu'il nous faut résoudre.
Se taire n'est pas une mince affaire et pourtant, je ne connais pas d'autre manière pour se rapporcher d'un tout début de réponse.
Ce n'est que mon approche Don mais tu sais, je crois que cette rencontre reste un évenement très intime et j'imagine que d'autres vivent cela différement.
Dieu ne peut ne trouver dans le jeu des questions / réponses, il faut aller vers Lui et cela demande une énergie, un travail collosale.
Penser Dieu ne me semble pas raisonnable! La pensée n'est que la pensée, la raison n'est que la raison!
Amitiés.
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aksysmundi



Inscrit le: 30 Mai 2005
Messages: 238

MessagePosté le: Lu 24 Oct 2005 20:52    Sujet du message: Répondre en citant

don quichotte a écrit:
Il doit y avoir malentendu, je suis loin de me prendre pour Dieu. Ou alors Dieu ne serait plus Dieu !


Un "sans-un-second".
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Murièle



Inscrit le: 29 Août 2005
Messages: 22

MessagePosté le: Lu 24 Oct 2005 21:37    Sujet du message: Répondre en citant

Dieu ne peut se trouver dans le jeu des questions / réponses, il faut aller vers Lui et cela demande une énergie, un travail collosale.


Bonsoir Fabienne,

Pourrais tu développer de quelle énergie et de quel travail tu parles ?

Bien à toi
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