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Regards sur l'éveil Café philosophique, littéraire et scientifique
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domimusique
Inscrit le: 15 Avr 2007 Messages: 15 Localisation: ath
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Posté le: Ma 17 Avr 2007 21:07 Sujet du message: sur la souffrnace |
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L’homme a peu de chance de cesser d’être un tortionnaire pour l’homme,
tant qu’il continuera à apprendre sur l’animal son métier de bourreau."
Marguerite Yourcenar
Une femme qui vibre pour la corrida, ça je ne comprendrai jamais!
Je pensais que toutes les femmes ressentaient la douleur, la souffrance de l'autre... C'était pour moi lié à la fibre féminine. Tout comme je ne comprends pas les personnes qui ont connu l'emprisonnement, la torture, les sévices corporels, la domination d'un bourreau, l'oppression et qui peuvent voir ces scènes barbares sans être ramenées à leur vécu ou à celui de leurs proches...
La barbarie est universelle, pas de frontière possible entre l'homo sapiens (je ne l'écris qu'une fois, et c'est déjà trop) et l'animal.
L'animal est reconnu comme un être sensible, il ne faut pas l'oublier !
... Non, je ne peux pas comprendre que ces personnes ne ressentent pas ce qu'il y a de violent, d'horrible, d'insoutenable dans la corrida... _________________ Je suis végétarienne, j'aime la nature les oiseaux et les animaux, et l'ecologie |
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Jean-Marie
Inscrit le: 23 Oct 2006 Messages: 465 Localisation: Arlon - Belgique
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Posté le: Ma 17 Avr 2007 22:31 Sujet du message: |
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Bonsoir domimusique,
Tu cites Marguerite Yourcenar :
Citation: | "L’homme a peu de chance de cesser d’être un tortionnaire pour l’homme, tant qu’il continuera à apprendre sur l’animal son métier de bourreau." |
Je ne sais pas si Marguerite Yourcenar vibrait ou pas pour la corrida, mais dans la phrase que tu cites, je comprends tout autre chose :
Tant que l'homme apprendra son métier de bourreau en s'en prenant à l'animal, il continuera à être un tortionnaire pour l'homme. Ou encore :
Tant que l'homme ne respectera pas l'animal, il ne respectera pas l'homme.
Tu dis encore ceci :
Citation: | La barbarie est universelle, pas de frontière possible entre l'homo sapiens et l'animal |
A mon avis, seul l'homme peut être "barbare", l'animal ne l'est jamais. Il y a donc une grande frontière entre l'homme et l'animal. Ne penses-tu pas ?
Félicite ton frère pour son site sur les oiseaux. _________________ Jean-Marie |
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toniov
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 647
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Posté le: Ma 17 Avr 2007 22:33 Sujet du message: |
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Je rebondis sur la corrida, moi qui suis d'origine espagnole! Il y a certains grands hommes qui aimaient cela. C'est vrai que l'on peut y voir des symboles de la vie, de la mort, de la souffrance. Picasso, Hemingway...
Pour moi, la corrida n'est guere qu'une violence inutile de plus infligée aux animaux. |
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mauvaiseherbe
Inscrit le: 31 Mai 2006 Messages: 336
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Posté le: Ma 17 Avr 2007 23:15 Sujet du message: |
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La corrida Paroles et Musique: Francis Cabrel 1994 "Samedi soir sur la Terre"
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Depuis le temps que je patiente
Dans cette chambre noire
J'entends qu'on s'amuse et qu'on chante
Au bout du couloir ;
Quelqu'un a touché le verrou
Et j'ai plongé vers le grand jour
J'ai vu les fanfares, les barrières
Et les gens autour
Dans les premiers moments j'ai cru
Qu'il fallait seulement se défendre
Mais cette place est sans issue
Je commence à comprendre
Ils ont refermé derrière moi
Ils ont eu peur que je recule
Je vais bien finir par l'avoir
Cette danseuse ridicule...
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Andalousie je me souviens
Les prairies bordées de cactus
Je ne vais pas trembler devant
Ce pantin, ce minus !
Je vais l'attraper, lui et son chapeau
Les faire tourner comme un soleil
Ce soir la femme du torero
Dormira sur ses deux oreilles
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Est-ce que ce monde est sérieux ?
J'en ai poursuivi des fantômes
Presque touché leurs ballerines
Ils ont frappé fort dans mon cou
Pour que je m'incline
Ils sortent d'où ces acrobates
Avec leurs costumes de papier ?
J'ai jamais appris à me battre
Contre des poupées
Sentir le sable sous ma tête
C'est fou comme ça peut faire du bien
J'ai prié pour que tout s'arrête
Andalousie je me souviens
Je les entends rire comme je râle
Je les vois danser comme je succombe
Je pensais pas qu'on puisse autant
S'amuser autour d'une tombe
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Si, si hombre, hombre
Baila, baila
Hay que bailar de nuevo
Y mataremos otros
Otras vidas, otros toros
Y mataremos otros
Venga, venga a bailar...
Y mataremos otros
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domimusique
Inscrit le: 15 Avr 2007 Messages: 15 Localisation: ath
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Posté le: Me 18 Avr 2007 18:07 Sujet du message: |
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bon ben je vois qu'on est tous d'accord, la corrida c'est inutile ...
la souffrance est une insulte à la vie, non ?
contente que le site de Valery vous plaisent,j'y apprend tous les jours
quelque chose de nouveau et de beau ! _________________ Je suis végétarienne, j'aime la nature les oiseaux et les animaux, et l'ecologie |
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domimusique
Inscrit le: 15 Avr 2007 Messages: 15 Localisation: ath
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Posté le: Ve 20 Avr 2007 19:45 Sujet du message: le peur |
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Citation
La corrida est une caricature du sud. La peur de l'autre (alors tuons-le). La peur d'ailleurs (alors restons-là). Le type qui cogne sa femme, ses enfants, son chien ou les ignore. Cette peur nettoyée un instant par le spectacle de la mort. Un rite archaïque en forme d'affront à l'intelligence. A mi-chemin entre la pornographie et les jeux télévisées: un spectacle pour se vider.
Je n'aime pas la corrida et je crois qu'une vérité se situe là face à la bravoure de la bête. Ceux qui "combattent" seront épargnés. Des gladiateurs dans d'étroits frocs moulants à qui l'on offre une épée et une cape pour briller vite fait et tuer une bête noire splendide; symbole de la puissance et de la vélocité réunies. Une bête à cornes soignée pour être éxécutée sous les regards de gens qui payent. Payer pour marquer son silence. Payer pour jouir et se divertir en regardant mourir.
Aficionados. Ceux qui exultent comme ceux qui se bouffent les ongles dans les gradins, ceux qui la pipotent cette corrida et ceux qui l'entourent du mystère. Oui, ceux qui se recroquevillent et ceux qui brandissent Picasso pour mieux vivre le malaise de leur propre mort dans la poussière rouge du midi.
Mon grand-père m'avait un jour (j'avais dix ans) emmené voir à Céret (Pyrénées-Orientales) avec la complicité d'un vieux picador les taureaux de la course du dimanche, à l'endroit même où ils attendaient. Les animaux n'avaient encore jamais vu, ni senti trop de gens et dans cet espace comme une fente de boîte aux lettres où je mis mon oeil pour les voir, le sentiment sauvage avait jaillit dans leurs yeux noirs de condamnés. Ce fût la même chose avec l'aigle sur un sommet des Alpes qui se posa à l'aube à mes côtés, les phoques, les cerfs, les sangliers, les daims, le renard et toutes les bêtes que j'ai eu la chance de croiser un instant dans la nature, bien loin des hommes... et décidemment l'arêne, le zoo, la réserve, la piste ne font que donner encore plus de petitesse à l'espèce humaine enfonçée dans son esprit grégaire de conservation, d'entretien de ce folklore qui rapporte de l'argent; empétrée dans ses coutumes, sa tradition, la vulgarité d'un commerce opportuniste.. Les gens du sud qui vont à la Corrida portent des panoplies de Romains, leurs petites couilles assorties trempant encore dans l'anisette apéritive et le rosé aigrelet servis frais sur toutes les tables avant la messe tauromachique. Ils claironnent, ils fanfarent, ils ont tous vu l'ours en allant chercher des champignons autour de la bagnole garée, là à côté dans les collines.
Je ne vais pas changer la donne. Hemingway était un génie, Dali aussi ! ils sont pour des décennies encore d'une barbarie esthétique de mauvais goût, la caution intellectuelle de ceux qui ne les ont jamais lu, ni vu.
Le trou béant que le picador inflige au taureau dans le rachis; une perforation du diamétre de la pique et d'une profondeur sans équivoque vis à vis de la douleur ressentie. Quand un flot de sang vomit de la sorte sur les flancs; il faut peser son poids pour résister encore quelques minutes et cela seulement aprés une entrée furieuse dans l'arêne. Une blessure qui ne permet plus à l'animal de dicter quoique ce soit au destin. Oui, juste relever la tête face à la mort et parfois pour sa race, s'offrir une artère qui traine et faire le martyr à l'autre, en grand seigneur qu'il est de toute façon.
Les types qui sont dans les tribunes ont des têtes de cons. Des têtes qu'ils n'ont pas tout le temps d'ordinaire mais là, oui. Des vraies têtes de cons ahuries, sanguines, jouisseuses, pissant l'alcool et la frustration par les yeux et d'autres têtes de cons encore, hautaines, critiques, revenchardes, luisantes de pouvoir et de privilèges. Les têtes des parvenus sous le soleil sont les belles peintures que des esprits libres ont réalisé loin du cloaque.
C'est un sentiment de gratuité que j'ai gardé les jours ou je me suis rendu aux arênes. La première fois à Céret par facilité, la seconde fois à Ronda pour comprendre vraiment.. et pour la dernière fois aussi.
http://toffer.canalblog.com/archives/2006/08/05/2417385.html _________________ Je suis végétarienne, j'aime la nature les oiseaux et les animaux, et l'ecologie |
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toniov
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 647
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Posté le: Sa 21 Avr 2007 13:56 Sujet du message: |
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...oui, et je pense que l'on retrouve un peu le memes " tetes de con " dans le foot, par exemple, sur les gradins. Et ceux qui, au temps des Romains, assistaient aux jeux du cirque, devaient avoir a peu près les memes " tetes de con ". |
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