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Inscrit le: 12 Oct 2005 Messages: 10 Localisation: Région Parisienne
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Posté le: Di 06 Août 2006 1:29 Sujet du message: Beat generation et littérature américaine |
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Allez, je me lance car je n'ai pas encore lu de sujet sur ce grand courant littéraire américain et cette fameuse écriture de l'instant qui peut "réveiller" (voir bousculer).
En ce qui me concerne ce genre de littérature a été un déclic, ca m'a touché aux trippes sans crier gare, les mots crus, la tendresse (pas si) cachée et le cynisme de Charles Bukowski dans Women et ses Contes de la folie ordinaire, la folie couchée sur papier d'Hulbert Selby Jr dans le Démon, l'exaltation mystico-poétique de Kerouac sur la route et avec ses amis les clochards célestes, vagabonds illuminés, la curiosité humaine, la soif de connaissance, et l'humour particulier d'Henry Miller dans ses Tropiques (sutout celui du cancer pour moi), et la bataille incessante de John Fante fasse à un environnement familiale hostile de prime à bord dans Bandini, puis la démerde pour devenir ce qu'il veut devenir, grand écrivain de la vérité dans son recueil Grosse faim. Une littérature qui a soif de liberté, de vérité, qui ne triche pas vis à vis du lecteur. On va droit au but ici, pas de demi-mesure, c'est oui ou non, pour le meilleur ou pour le pire. Ce qui me touche c'est que tout cela reste profondément humain, ancré, souvent triste aussi, mais comment ne pas être triste face à ce qu'on leur proposait aussi, une amérique désabusée, livrée à elle même (a-t-elle changée depuis?).
Ca c'était pour les morts.
Chez les vivants que je connais moins, il y'a Douglas Coupland qui m'a beaucoup marqué, avec Génération X, où des employés de bureau (entre autres) décident de tout plaquer pour aller vivre dans le désert, à 3, sans le soucis quotidiens que leur apportait leur vie sociale d'antant, et en essayant de faire accépter cela à leur famille tant bien que mal. "Toutes les familles sont psychotiques" aussi, ou là, c'est plûtot axé sur une famille donc, qui vie un grand n'importe quoi du côté de miami et dont la fille handicapée physique (la seule à avoir les pieds sur terre) s'apprète à aller faire un tour dans l'espace (sisi). Brett Easton Ellis et son exercice de style particulier American Psycho, ou là un golden boy qui a tout pour lui se met soudainement en tête de semer la terreur sur New York, en trucidant, décapitant, violant pour se prouver qu'il éxiste autrement que dans son monde professionnel.
Quel rapport avec l'éveil me direz vous, je n'en sais rien moi même, juste une prose proche de la réalité, vivante et fraiche, sans complaisance ni clichés, qui peut dérouter c'est certains mais fait sauter pas mal de préjugés. Ces écrivains ne sont nullement éveillés, mais je pense que certains en était très proche sans le savoir (Miller n'a-t-il pas dit de Krishnamurti "il est unique", et Jourdain avait lu ce même Miller avant sa prise de conscience soudaine). Je pense que cela revient à comme l'a dit Joaquim Citation: | L’éveil, c’est cela: se tenir sur le bord du gouffre, renoncer à m'approprier le monde en posant sur lui l'habit de mes représentations, et plonger dans le vide. Arriver jusqu’au bord du gouffre, c’est la partie du chemin que j’ai appelée Yin, la partie de purification, de déblayement; et le plongeon, c’est la partie Yang, le courage de sauter. La philosophie est une excellente préparation pour la partie Yin. |
j'espère avoir pu vous faire partager cette passion pour ce style et je terminerais juste par 2 petits liens pour compléter tout cela:
http://aubry.free.fr/ site très complet conscernant la beat generation
et un poême de Charles Bukowski qui me tient à coeur: http://www.artdamage.com/buk/bluebird.htm
http://blogs.aol.fr/haelle34/BlogaLeah/entries/161 (le même, avec une une traduction française)
voilà, j'espère avoir été assez clair et compréhensible dans mes explications et vous avoir donné envie d'en découvrir plus.
au pire je remodelerai, si l'inspiration me vient plus clairement. _________________ "La seule certitude que j'ai c'est d'être dans le doute" |
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