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Paradoxe de la méditation (?)
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Auteur Message
Ganapatrak
Invité





MessagePosté le: Di 17 Sep 2006 12:55    Sujet du message: Dire la réalité... Répondre en citant

Waxou, tu mets le doigt sur le point sensible : dire les choses, donc commencer par lâcher prise pour que les choses se disent en toi, ou par toi.
En somme, dire les choses, c'est d'abord les recevoir, les percevoir. Je vais même volontiers jusqu'à les incarner. Les respirer.
Cette première étape est déjà une vaste entreprise, un gros travail de mise en liberté. Une vie ne me semble a priori pas suffisante pour y parvenir. Mais parfois une éclaircie se présente, une clairière, une résonance. Et puis, quand on prête l'oreille, ce cheminement d'une source, ce courant souterrain, ce bruissement signalant telle brise invisible ... l'ombre d'un train de nuages brossant le paysage à l'intérieur...
La deuxième étape, lorsqu'enfin on s'est peu ou prou identifié à ce qui EST : la réalité - cette réalité qui m'apparaît souvent comme un grand rire de l'univers, rire perceptible ici dans le vol d'un bourdon, là dans un pas de danse, plus loin dans l'étirement de plaisir d'un chat qui se réveille - la deuxième étape, donc, c'est de DIRE... de rendre son étonnement, de jouer cette musique des choses.

De dire, oui, ou de jouer cette musique dans un langage qui soit le plus possible le produit naturel de la vie : la rencontre entre soi et le monde.
Est-ce un évènement - ou est-ce une fleur ?
Une fleur, plutôt, une fleur de la conscience dont le fruit sera un tableau, un récit, un geste de ferveur, une simple bouffée de joie...
Bref : une expérience de plus au tableau - au trésor - de l'univers.

Quant à dire qui est "soi"...
On ne peut que le pressentir, l'intuiter. Aujourd'hui, à Pondichéry, un dimanche après-midi de Septembre, dans la lumière tamisée du douzième parallèle Nord... je dirais que "soi" - très loin au-delà de moi - c'est :
la générosité d'être.

Salut à toi,

Gana

PS - Et salut à tous les chercheurs !
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mauvaiseherbe



Inscrit le: 31 Mai 2006
Messages: 336

MessagePosté le: Di 17 Sep 2006 13:02    Sujet du message: Répondre en citant

J’ai encore vécu ce matin cette affluence de pensées , de discours comme si cet espace physique et dans le temps que je réserve (un peu artificiellement …mais bon ) à la méditation était le « salon où l’on cause »(le forum) le plus à la mode ;
Est apparue , à un moment , au milieu de tout cet intéressant bavardage le mot ‘Immobilité ‘.(aujourd’hui c’était celui-là mais ça n’est jamais pareil ).
Je ne sais pas bien décrire ce qui s’est passé ensuite et je n’ai pas d’explication ;
disons que c’est comme si cette pensée là venait d’un niveau ,en moi ,différent de ceux qui étaient visibles précédemment ;
elle avait un goût de vérité apaisante et surtout un pouvoir …
celui de rassembler ce qui est dispersé , d’inviter à rentrer ce qui est dehors , de faire le lien entre ce qui est en haut et ce qui est en bas .
Le mot , la pensée a très vite disparu laissant la place dans un premier temps, au centre de l’attention , au corps de plus en plus vivant et plein dans cette immobilité souple et aimante ;
le cœur et la tête ,simultanément, appréciaient cet état nouveau comme on rentre enfin, soulagé , à la maison et se laissaient aller avec plus de confiance .
Quand de temps en temps de nouveaux débuts de conversations intérieures se formaient , elles n’apparaissaient plus que comme faisant partie de l’ensemble des manifestations perceptibles, comme par exemple les sensations si mouvantes ,elles aussi, du corps .
Au début ce que je percevais était très physiquement concret (même les pensées) , comme constitué de matière très dense et compacte , puis , petit à petit devient sensible l’espace « vide » entre les éléments de matière qui finissent par ne plus être au centre de l’attention…impression d’espace …vient le silence , un silence que rien ne vient troubler puisque tout est en lui , tous les bruits font partie de lui , même ceux des petites pensées bavardes…
Et à partir de là je ne sais plus bien dire et puis c’est déjà fini .

Merci beaucoup pour toutes vos réflexions et ce bel échange .
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Murièle



Inscrit le: 29 Août 2005
Messages: 22

MessagePosté le: Di 17 Sep 2006 14:15    Sujet du message: Re: Dire la réalité... Répondre en citant

Ganapatrak a écrit:
Aujourd'hui, à Pondichéry, un dimanche après-midi de Septembre, dans la lumière tamisée du douzième parallèle Nord... je dirais que "soi" - très loin au-delà de moi - c'est :
la générosité d'être.


Bonjour Ganapatrak,

Mon coeur sursaute de bonheur au seul nom de Pondichéry...pouvez vous nous en dire plus ?
Peut être dans une autre rubrique du forum ??

Bien à vous.
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waxou



Inscrit le: 13 Mars 2005
Messages: 361
Localisation: Marseille

MessagePosté le: Di 17 Sep 2006 15:17    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Ganapatrak pour ce doux et riche echo. La rencontre entre soi et le monde, opposition et violence ou alors vibration libre et harmonie fleurissante Smile .
mauvaiseherbe, la description de ton experience m'enchante car je reconnais tout à fait mes impressions, lorsqu'au milieu du flot de pensée, quelque chose de beaucoup plus vaste surgit sans que l'on puisse y mettre un mot. Quelque chose d'une bienveillance et d'une confiance telles qu'on se sent comme emporté par un flot de tranquilité. Parfois quand ça dure, j'ai comme l'impression de savoir plus que jamais. Un savoir comme le silence dont tu parles, qui ne peut être contredit puisque tout est en lui...
Merci pour le partage!
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Drizzt



Inscrit le: 07 Juil 2006
Messages: 48
Localisation: Liège

MessagePosté le: Lu 18 Sep 2006 4:45    Sujet du message: Répondre en citant

waxou a écrit:
Merci Ganapatrak pour ce doux et riche echo. La rencontre entre soi et le monde, opposition et violence ou alors vibration libre et harmonie fleurissante Smile .
mauvaiseherbe, la description de ton experience m'enchante car je reconnais tout à fait mes impressions, lorsqu'au milieu du flot de pensée, quelque chose de beaucoup plus vaste surgit sans que l'on puisse y mettre un mot. Quelque chose d'une bienveillance et d'une confiance telles qu'on se sent comme emporté par un flot de tranquilité. Parfois quand ça dure, j'ai comme l'impression de savoir plus que jamais. Un savoir comme le silence dont tu parles, qui ne peut être contredit puisque tout est en lui...
Merci pour le partage!


Trouver cet espace, ou plus justement..en prendre conscience, de ce qui était déja présent, mais paradoxallement même trop présent pour s'en appercevoir, trop simple pour que notre mental puisse l'accueillir, et trop profond pour être pleinement vécu..trop habitué que nous sommes comme le dis Joacquim à vouloir plier la réalité à nos désirs, le désir de s'éveiller empêchant l'éveil de se produire..

Je citerai Osho, quant à cette impossibilité de pouvoir parler de celà:

"En aucune façon l'ultime ne peut être donné. Je vous parle sans cesse, mais ce n'est pas cela que je voudrais vous dire. Ce que je voudrais vous dire ne peux pas être dit, et ce qui peut être dit n'est pas vraiment la chose que je voudrais vous dire. C'est le dilemme antique, le dilemme du mystique. Il sait, mais il ne peut pas le dire; et quelque soit ce qu'il dit, ce n´est pas ce qu'il connaît."

J'aime à dire qu'ici, monsieur Osho, on y arrive presque ne vous en déplaise
Laughing

Merci pour ces interventions et ces dialogues hautement éclairés Smile
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joaquim
Administrateur


Inscrit le: 06 Août 2004
Messages: 1421
Localisation: Suisse

MessagePosté le: Lu 18 Sep 2006 22:45    Sujet du message: Répondre en citant

Belles résonnances, en effet, qui nous font vibrer. Merci à tous les musiciens, poètes et autres brins d'herbe. Et bienvenue à Ganapatrak Smile


waxou a écrit:
Donc la réponse est là: pourquoi le fait d'assumer l'intégrité de son être, de sa liberté d'action et d'expression ferait violence à l'autre? Ce n'est pas cela qui fait violence à l'autre. C'est l'autre qui se fait violence tout seul de par ses attentes. C'est son problème (mais ça ne veut pas dire qu'il ne mérite aucun soutien, ça c'est une autre histoire).

Tu réponds du même coup à un autre aspect de la question de sam’di qui m’avait échappé. Wink


waxou a écrit:
Aucune responsabilité à assumer? Finalement, c'est vrai. On est là, mais ça, ce n'est pas une chose à décider ou à assumer, il n'y a rien à faire, donc aucun poids à supporter. C'est bien là la différence avec la culpabilité il me semble.

Tu soulignes le point capital: il n’y a aucune responsabilité à assumer. Assumer des responsabilités, c’est se mettre en situation de rendre des comptes à une image. Comme dans les exemples que tu as mentionnés: rendre des compte à l’image du bon fils. Rendre des comptes à une image, c’est se soumettre au désir qui met “en conformité les choses et les êtres à notre attente”. C’est le désir de l’ego.


waxou a écrit:
Cette nuance entre ces deux désirs me paraît vraiment cruciale, je ne l'avais jamais vraiment remarquée et regrette qu'elle ne soit pas plus souvent exprimée par certains auteurs ou maîtres.

L’autre désir, celui qui nous porte vers les choses et les êtres, sans aucun autre motif que son propre mouvement, c’est l’ amour. Aimer, ce n’est pas prendre sur soi les attentes et les désirs d’autrui. Cela, ce serait rendre autrui dépendant de soi, dépendant d’un amour infantilisant, ce serait en fait exercer un pouvoir sur lui. L’amour n’a pas de motif autre que le fait d’aimer. Ou si l’on veut, le seul motif qui nous fait aimer telle personne ou telle chose est le fait qu’elle est ce qu’elle est. Car il n’y a d’amour qu’individuel, incarné. On aime, comme le dit si joliment Ganapatrak, tel vol de bourdon, tel après-midi à Pondichéry, telle fleur. Comme le Petit Prince aime une fleur. Sa fleur. Elle est sienne, non pas parce qu'il la possèderait, mais parce qu'il s'en sent responsable. Responsable non pas comme un fonctionnaire, non pas parce qu’il aurait des comptes à rendre à quelque instance, mais parce qu'il l'aime.


Désolé, Ganapatrak et mauvaiseherbe, d'être retombé sur le sol de la pensée. Mais je compte sur vous pour nous faire décoller à nouveau vers le ciel. D'un battement d'aile de papillon. Wink
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waxou



Inscrit le: 13 Mars 2005
Messages: 361
Localisation: Marseille

MessagePosté le: Ma 19 Sep 2006 14:21    Sujet du message: Répondre en citant

joaquim a écrit:
Comme le Petit Prince aime une fleur. Sa fleur. Elle est sienne, non pas parce qu'il la possèderait, mais parce qu'il s'en sent responsable. Responsable non pas comme un fonctionnaire, non pas parce qu’il aurait des comptes à rendre à quelque instance, mais parce qu'il l'aime.

Merci pour cette précision et cette belle illustration. Ce désir que je trouvais merveilleux, puisqu'au lieu d'opposer idéal et réalité les harmonisait, c'est bien sûr l'amour. Tout simplement. Smile
Merci pour toutes ces résonnances et cet échange plutôt libérateur .
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feuille



Inscrit le: 09 Mai 2005
Messages: 353
Localisation: Paris

MessagePosté le: Ma 19 Sep 2006 19:08    Sujet du message: Répondre en citant

Bienvenue à Ganapatrak et bonjour à tous, Smile
Vraiment vivifiant ces échanges! Juste une petite annecdote réveillée en moi par vos propos : l'année dernière, au cours d'une discussion avec ma compagne, alors que je crois (de souvenir) que je m'évertuais à souligner l'importance de l'Amour inconditionnel envers tous les Hommes, la Nature, les Animaux...etc. mon amie m'a tout de suite répondu, "avant de faire cela, si j'arrive déjà à vivre l'Amour avec une personne particulière, avec toi, ce sera déjà bien..."... cette phrase m'avait tiré de mon sommeil... de cette impossibilité évidente d'aimer véritablement "l'ensemble" - inéluctablement bien plus "abstraitisé" par la pensée qu'envers le singulier - sans s'épanouir totalement dans sa relation avec un particulier, à l'image de la fleur du Petit Prince.
Merci pour vos posts éclairés, tant ils me parlent!
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waxou



Inscrit le: 13 Mars 2005
Messages: 361
Localisation: Marseille

MessagePosté le: Di 01 Oct 2006 1:43    Sujet du message: Répondre en citant

Je lis en ce moment "Le sens du bonheur" de Krishnamurti et c'est un vrai régal.
Voici une première citation, venant du premier chapitre contenant des réflexions sur la véritable fonction de l'éducation. Je trouve qu'ici, Krishnamurti rejoint encore d'une façon troublante ce sujet.

"Etes-vous ambitieux lorsque vous faites quelque chose par amour, et sans nul autre motif? Quand vous faites quelque chose en y mettant tout votre être et pas par calcul ou par intérêt, ou par désir de réussite, mais simplement parce que vous aimez le faire - là l'ambition n'entre pas en jeu, ni la compétition n'est-ce pas? Là, point de compétition, vous ne vous battez pas contre un adversaire pour la première place. L'éducation ne devrait-elle pas vous aider à découvrir ce que vous aimez réellement faire, de sorte que du début à la fin de votre existence vous travailliez dans un domaine que vous estimez digne d'intérêt et qui ait une profonde valeur à vos yeux. Dans l'ignorance de ce que vous avez vraiment envie de faire, votre esprit tombe dans une routine où règnent l'ennui, le pourrissement et la mort."

Deux pages plus loin:
"L'éducation a donc pour fonction de vous aider dès votre plus tendre enfance à n'imiter personne mais à être vous même en permanence. Et c'est extrêmement difficile. Que vous soyez beau ou laid, que vous soyez envieux ou jaloux, soyez toujours ce que vous êtes mais comprenez-le. Il est très difficile d'être soi-même car vous pensez que ce que vous êtes est ignoble et que, si seulement vous pouviez changer cela en quelque chose de noble, ce serait merveilleux; mais cela n'arrive jamais. Si au contraire vous regardez en face ce que vous êtes vraiment et que vous le comprenez, alors cette compréhension même provoque une transformation. La liberté ne consiste donc pas à vouloir devenir autre, ni à faire tout ce que vous pouvez avoir envie de faire, ni à vous soumettre à l'autorité de la tradition, de vos parents ou de votre gourou, mais à comprendre ce que vous êtes d'instant en instant."
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