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Regards sur l'éveil Café philosophique, littéraire et scientifique
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Jean-Marie
Inscrit le: 23 Oct 2006 Messages: 465 Localisation: Arlon - Belgique
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Posté le: Ve 15 Déc 2006 11:25 Sujet du message: |
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Bonjour ponkhâ,
ponkhâ a écrit: | L'enfant, n'a t'il pas plus à apporter à l'adulte que le contraire ? |
Bien sûr Ponkhâ, mais c'est l'adulte qui ferme l'enfant à sa nature. Donc, envers les enfants il faut veiller à ne pas les couper de leur nature et, envers les adultes, il faut essayer de favoriser leur réouverture.
Cependant, je mettrais un bémol à la "nature merveilleuse" de l'enfant. D'une part, je constate qu'un enfant abandonné à lui-même restera handicapé pour le restant de ses jours. D'autre part, il a fallu des millions d'années pour passer des pré-hominiens aux adultes d'aujourd'hui et cela s'est fait sans que des gens "fermés" ne viennent conditionner des pauvres humains encore ouverts à leur nature (ceci rejoint d'ailleurs le premier point qui dit qu'un enfant abandonné reste handicapé. En effet, on ne peut pas rattraper seul en une vie des millions d'années d'évolution humaine). C'est nous-mêmes qui sommes passés d'une nature non voilée mais totalement inconsciente d'elle-même à une nature cachée par le développement d'un moi, ou plutôt d'une image démesurée du moi. Ce processus a peut-être dérapé mais c'est au sein même de ce processus qu'a émergé notre conscience. Celle-ci est encore le plus souvent embryonnaire, ne voyant qu'elle-même. Mais dans certains cas, cette conscience découvre, nécessairement dans l'humilité, qu'elle n'est que l'écume portée par tout le processus. Cette découverte a commencé à se produire dans l'humanité il y a à peine quelques milliers d'années (une paille !) mais se répand.
Cette réflexion m’amène une question. Que faire, et probablement surtout que ne pas faire, pour éviter le dérapage dans le processus, c’est-à-dire pour permettre à la conscience de l’enfant de se développer sans obscurcir sa nature profonde ? _________________ Jean-Marie |
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phoeniks
Inscrit le: 02 Août 2006 Messages: 51
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Posté le: Ve 15 Déc 2006 11:58 Sujet du message: |
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Avant de tenter une reflexion par rapport à ta question (et non pas une réponse), je voudrais revenir sur le fait qu'un enfant abandonné à lui-même resterait handicapé. Contrairement à certains animaux, l'enfant humain a besoin d'accompagnement dès qu'il quitte le ventre de sa mère. Si dès ce moment il est abandonné, il ne restera pas handicapé, il mourra. Si parcontre il est nourri et soigné à minima, mais sans qu'une éducation ne lui soit donné, je ne suis pa totalement sûr qu'il soit handicapé. Ou bien faut-il définir ce qu'handicapé veut dire. (Je précise, que je me pose effectivement la question, et que je n'affirme rien). Est ce que le handicap revient à ne pas être adapté à notre vie en société, ne pas comprendre ou reconnaitre nos référentiels et codes sociaux? Je trouve la question intéressante.
Pour revenir à la question:
Citation: | Que faire, et probablement surtout que ne pas faire, pour éviter le dérapage dans le processus, c’est-à-dire pour permettre à la conscience de l’enfant de se développer sans obscurcir sa nature profonde ? |
Ce dont nous avons parlé précédemment, à savoir l'impossibilité de faire mais la nécessité d'être, n'est elle pas une orientation de la reflexion?
En effet, je ne sais pas si l'on peut aider quelqu'un à se développer. peut être ne faut-il que nous aider nous-même à être afin de ne pas "obscurcir". Cela revient à ce dont tu parlais Jean Marie lorsque tu citais le terme d'atmosphère. C'est à dire que nous devons peut être nous résoudre à ne pas aider mais à nous contenter de créer les conditions pour une non-obstruction à ce qui est......
...... Et c'est déja une aide.
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Jean-Marie
Inscrit le: 23 Oct 2006 Messages: 465 Localisation: Arlon - Belgique
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Posté le: Ve 15 Déc 2006 13:19 Sujet du message: |
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Bonjour Phoeniks,
Poeniks a écrit: | Si parcontre il est nourri et soigné à minima, mais sans qu'une éducation ne lui soit donné, je ne suis pa totalement sûr qu'il soit handicapé |
En disant cette phrase, je pensais à Victor de l’Aveyron (cfr lien ici ). Egalement, quelqu’un avait cité récemment sur le forum une expérience faite sur des bébés qu’on avait nourri mais sans leur parler. Je crois que si un enfant n’entend pas parler, il ne pourra jamais parler lui-même. Et sans parole, la conscience n’est peut-être pas totalement absente mais fort réduite. Les animaux ne parlent pas et n’ont aucune chance de pouvoir prendre conscience de leur nature profonde (ce qui ne les empêche pas de la vivre pleinement). Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : j’ai une connaissance qui est un véritable moulin à parole mais pas exactement un moulin à conscience. :lol :
Pour le reste, je suis d’accord avec ce que tu dis : être et non faire. Ou plutôt livrer son être dans tout ce qu’on fait. Je suis persuadé que cela peut vraiment aider. _________________ Jean-Marie |
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ponkhâ
Inscrit le: 09 Nov 2005 Messages: 267 Localisation: Suisse
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Posté le: Sa 16 Déc 2006 15:56 Sujet du message: |
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Oui j'ai omis de préciser que la description de l'enfant et de l'adulte que j'ai apporté me correspondaient, et je dirais encore que le rapport entre l'enfance et l'adulte est toujours en action. Non pas uniquement dans l'approche et le contact au monde avec les différents sens, mais dans ce qui découle de ce contact, la découverte de la conscience.
J'ai souvenir d'être sorti à un certain moment d'un paradis, je parle symboliquement bien sûr ! "L'enfer" c'est crée dès que les fausses auto-identifications sont apparues, les pourquoi, la pensée, ont projeté hors, ce qui était une pure joie d'être, où la découverte insouciance était la seule raison d'être. Je peux situer ce moment vers l'âge de six, sept ans.
Si ce que j'ai été a une signification, c'est simplement parce que aujourd'hui je suis, et c'est depuis ce seul point que l'authenticité de "ma vie" apparaît. L'enfant que j'ai été et sa pureté d'être est toujours là, et aujourd'hui c'est la confiance et la foi que j'accorde en cet enfant qui la font ressurgir. A chaque foi que je m'émerveille, que je contemple quelque chose ou être de ce monde, et sans apporter une quelconque étiquette, c'est cette pureté d'enfant qui ce manifeste. Et cette vision je ne la conçois plus comme mienne, c'est comme un regard où l'identité c'est évaporé dans ce qui est contemplé.
C'est une des raisons pour laquelle cette question sur l'ouverture du coeur m'interpelle, et surtout dans son rapport entre moi pensant et moi conscient. Il me semble que si le le coeur rapproche, c'est qu'il est Un, et que cette unité est nommée et qualifié par la personnalité qui en fait, son coeur. Je ne vois pas qu'elle autre aide valable puisse être apportée à l'humanité, au monde, que celle qui vise son propre état. Le seul en soi qui existe et par le quelle le monde trouve sa manifestation.
Pour les questions touchant à l'évolutionnisme et à la survie, elles ne réclament plus trop de mon intérêt, elles se situent dans cet "enfer" si logique, parfait et rationnel qui assèchent ma joie d'être.
Pour le reste et au quotidien je fais avec le bon sens, chaque situation apporte une approche qui lui est propre et dont j'essaye de découvrir et de vivre en laissant de côté mon bagage d'à priori et de principes.
Je ne dis pas que le chemin est encore long, car jusqu' où peut-il aller si non là où il se trouve à chaque pas !
Je dis juste que je ne sais pas grand chose, mais que je fais toujours prétention de le savoir. |
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Jean-Marie
Inscrit le: 23 Oct 2006 Messages: 465 Localisation: Arlon - Belgique
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Posté le: Sa 16 Déc 2006 19:22 Sujet du message: |
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Bonjour ponkhâ
A la lumière de ton dernier message, j'ai également relu les précédents et je crois que je "comprend" bien ce que tu dis. C'est effectivement la pureté de l'enfant que nous pouvons retrouver lorsque nous sortons de l'emprise de l'égo.
Personnellement, je ne me souviens pas vraiment d'avoir été dans le paradis comme enfant (moi aussi, je parle symboliquement ). Par contre, je me souviens des débuts dans l'enfer. Je regardais avec envie ce que je m'imaginais de la pureté des Saints et je me disais que c'était inaccessible, qu'ils étaient probablement nés comme çà. Cette réaction enfantine est déjà celle de l'ego qui souffre de ne pouvoir atteindre l'image idéale qu'il s'est construite (ou que l'environnement lui a construit et qu'il a incorporé comme étant sienne).
ponkhâ a écrit: | Pour les questions touchant à l'évolutionnisme et à la survie, elles ne réclament plus trop de mon intérêt, elles se situent dans cet "enfer" si logique, parfait et rationnel qui assèchent ma joie d'être. |
Là, il me semble que je ne ressente pas les choses de la même manière. J'éprouve de la satisfaction lorsque je peux prolonger dans l'intellect les intuitions qui me viennent du coeur. En même temps, cet intellect me sert de garde-fou et veille à conserver une expression compréhensible et cohérente pour les autres. Je fais une distinction entre l'intellect et l'égo et je ne situe pas automatiquement l'intellect dans l'enfer, bien qu'il puisse le devenir.
Ce n'est certes pas l'intellect qui conduit au coeur mais rien n'empêche l'intellect de cheminer à côté, dans le même sens.
Quelqu'un (je ne sais plus qui) a écrit: | "le philosophe aime ce qu'il comprend, le spirituel comprend ce qu'il aime" |
Je ne peux pas dire mieux. Cette phrase dit bien que pour le spirituel, ce n'est pas la compréhension intellectuelle qui donne accès au coeur. L'intellect peut même jouer le rôle d'obstacle. Par contre, en ce qui me concerne, j'aime trouver une expression intellectuelle qui ne s'oppose pas à ce qui est vécu dans le coeur. _________________ Jean-Marie |
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ponkhâ
Inscrit le: 09 Nov 2005 Messages: 267 Localisation: Suisse
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Posté le: Lu 18 Déc 2006 2:59 Sujet du message: |
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C'est clair avec un tas de mots, je fais des tas de concepts, et comment faire différemment pour communiquer?
Tant qu'il y a se sentiment "j'existe" comment cela pourrai être autrement ? |
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phoeniks
Inscrit le: 02 Août 2006 Messages: 51
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Posté le: Lu 18 Déc 2006 13:12 Sujet du message: |
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Bonjour,
ponkhâ a écrit: |
Pour les questions touchant à l'évolutionnisme et à la survie, elles ne réclament plus trop de mon intérêt, elles se situent dans cet "enfer" si logique, parfait et rationnel qui assèchent ma joie d'être.
Pour le reste et au quotidien je fais avec le bon sens, chaque situation apporte une approche qui lui est propre et dont j'essaye de découvrir et de vivre en laissant de côté mon bagage d'à priori et de principes.
Je ne dis pas que le chemin est encore long, car jusqu' où peut-il aller si non là où il se trouve à chaque pas !
Je dis juste que je ne sais pas grand chose, mais que je fais toujours prétention de le savoir. |
Je suis bien d'accord, merci. J'ai une tendance à aimer la confrontation intellectuelle, et j'essaie (pas toujours avec succès, à l'évidence) de m'en passer sur ce forum.
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ponkhâ
Inscrit le: 09 Nov 2005 Messages: 267 Localisation: Suisse
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Posté le: Ma 19 Déc 2006 12:53 Sujet du message: |
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phoeniks a écrit: |
Je suis bien d'accord, merci. J'ai une tendance à aimer la confrontation intellectuelle, et j'essaie (pas toujours avec succès, à l'évidence) de m'en passer sur ce forum. |
C'est de la même manière que je me comporte et sans m'en passer,
avec mes propos et questions plutôt austères !
Il y a cette dimension surprenante dans l' utilisation du mental,
c'est quand l'on est ou devient conscient de ses implications. |
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phoeniks
Inscrit le: 02 Août 2006 Messages: 51
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Posté le: Ma 19 Déc 2006 13:35 Sujet du message: |
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Ponkhâ,
Je ne trouve pas tes propos austères, au contraire.
Je ne sais pas si j'ai bien compris ta dernière phrase. Voila en tout cas ce que j'en percois au travers de mon expérience.
Quand parfois j'arrive à être conscient de mon mental et de l'usage que j'en ai, je constate qu'il peut être soit orienté vers la joute avec pour objectif de me conforter dans mes opinions, de satisfaire mon ego. Soit il peut être relié à quelque chose en moi de plus profond, sans doute le coeur, et alors il est en recherche, en quête de l'être.
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ponkhâ
Inscrit le: 09 Nov 2005 Messages: 267 Localisation: Suisse
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Posté le: Me 20 Déc 2006 3:28 Sujet du message: |
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phoeniks a écrit: |
Soit il peut être relié à quelque chose en moi de plus profond, sans doute le coeur, et alors il est en recherche, en quête de l'être. |
Oui c'est cela que je considérais, l'outil que le mental est. Cette recherche et quête de l'être sont en quelque sorte des signaux crées par le mental indiquant le chemin à retrouver.
Et bien qu'en fin de compte, ce sera la foi que l'on a dans son utilité qui fera une différence, plus que le résultat de sont utilisation. |
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