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la caresse du regard
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Asche



Inscrit le: 24 Jan 2007
Messages: 173

MessagePosté le: Lu 29 Jan 2007 0:15    Sujet du message: la caresse du regard Répondre en citant

Depuis quelques semaines, je me baigne dans mon propre regard, je m'y étire, comme on s'étire le matin sous la couette. Je m'y sens à mon aise, comme chez moi, au chaud dans le regard, dans le champ de vision, et dans toutes mes perceptions, aussi étrange que cela peut sembler. J'y apprend le non-effort, ou peut-être serait-il plus juste de dire que je désapprend l'effort, en me laissant simplement couler dans mes perceptions, et en laissant mes perceptions se détendre au pied de l'être. Cela fait comme une caresse de tout mon être.
Est-ce que cela vous évoque quelque chose, est-ce un sentiment que vous connaissez ?
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Asche



Inscrit le: 24 Jan 2007
Messages: 173

MessagePosté le: Ma 30 Jan 2007 13:53    Sujet du message: Répondre en citant

Bon ! Apparemment ce n'est pas une approche qui intéresse beaucoup de gens. Le "coin de la polémique" a plus de succès
En fait, peut-être ai-je mal formulé mon message. Je me questionne sur cette approche, qui consiste à se fondre dans les perceptions, laisser son "sentiment d'être" s'y dilater, s'y dissoudre. Cela n'est possible que lorsqu'il y a acceptation de ce qui se présente aux sens et j'ai le sentiment ainsi d'amadouer tranquillement "ce que je suis" ultimement. C'est un désamorçage progressif, timide certes mais aisé à s'y abandonner. Ce qui me laisse penser qu'il peut s'agir en quelque sorte d'une "voie d'éveil" est que lorsqu'on se fond ainsi dans ses perceptions, elles-même deviennent comme "joyeuses" et simples, délicates. C'est ce que je voulais dire par "mes perceptions de détendent au pied de l'être". Enfin, si cela n'inspire personne, si vous pensez que ça n'a rien à voir avec l'éveil et la spiritualité, peut-être avez vous raison.
Bonne journée.
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oméga (ati-adi)
Banni


Inscrit le: 29 Jan 2007
Messages: 9

MessagePosté le: Ma 30 Jan 2007 15:30    Sujet du message: Répondre en citant

bonjour asche. Je visite ce forum depuis quelque jours et j'y vois plein de choses intéressantes. Ce que tu racontes ressemble au sattipattana ou établissement de l'attention. C'est semble-t-il un des enseignements ultime du bouddha gautama. C'est une pratique de "constatations" que l'on trouve dans beaucoup d'autres voies. Ce que tu décris s'apparente à une constatation des sensations. Enfin; il faudrait que tu précise. Ce que je pourrait dire , c'est qu'il s'agit de constater en essayant de ne pas faire
de commentaires de la pensée.
En outre , il existe un livre, qu'un ami m'a indiqué, qui explique cette "voie". Il y a également des sites ou cet enseignement est expliqué. Dans le livre dont je parle, il est dit que l'éveil peut étre obtenu, et il y a une traduction d'un carnet tenu par quelqu'un qui s'est éveillé avec cette pratique.
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Pierre



Inscrit le: 22 Nov 2005
Messages: 113
Localisation: Toulouse

MessagePosté le: Ma 30 Jan 2007 16:44    Sujet du message: Répondre en citant

Asche a écrit:
Je me questionne sur cette approche, qui consiste à se fondre dans les perceptions, laisser son "sentiment d'être" s'y dilater, s'y dissoudre.


Bonjour Asche,
Je ne me sens guère compétent pour vous répondre. J'aimerais seulement vous dire qu'éprouver le "sentiment d'être" est déjà en soi profondément satisfaisant, et en même temps tellement naturel, tellement familier, qu'on oublie comment cela fait lorsqu'on ne l'éprouve plus (mais je peux vous rafraichir la mémoire si vous le souhaitez) Qu'est ce qui peut donc vous manquer réellement si vous vous trouvez dans cet état ?

omega a écrit:
Ce que tu racontes ressemble au sattipattana ou établissement de l'attention. C'est semble-t-il un des enseignements ultime du bouddha gautama.


Ati-adi, Crying or Very sad quand vous aurez compris qu'un dialogue c'est beaucoup plus qu'un échange d'informations et que vous cesserez de ramener les propos d'autrui à l'aune de votre savoir, vous pourrez peut-être vous faire passer pour quelqu'un d'autre, car ce jour là, vous serez enfin devenu fréquentable (du moins sur ce forum).
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oméga (ati-adi)
Banni


Inscrit le: 29 Jan 2007
Messages: 9

MessagePosté le: Ma 30 Jan 2007 17:48    Sujet du message: Répondre en citant

M. Pierre, je ne suis pas ati-adi. Je réponds à quelqu'un qui se pose de vraies questions, à lui de juger par lui méme de l'opportunité de mes réponses.

Il y a aujourdh'ui en france beaucoup de gens comme moi qui connaissent ce dont je parle et qui s'engagent sur la voie de l'éveil.

Ainsi, votre ignorance ne vous donne pas le droit de jouer le role du censeur qui se croit au dessus de la mélée. C'est en tout cas ce que je pense.
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joaquim
Administrateur


Inscrit le: 06 Août 2004
Messages: 1421
Localisation: Suisse

MessagePosté le: Ma 30 Jan 2007 20:52    Sujet du message: Répondre en citant

oméga a écrit:
M. Pierre, je ne suis pas ati-adi.

Ati-adi, faut-il mettre cette protestation de bonne-foi elle aussi au crédit de ta “sincérité”? Confused
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joaquim
Administrateur


Inscrit le: 06 Août 2004
Messages: 1421
Localisation: Suisse

MessagePosté le: Ma 30 Jan 2007 20:53    Sujet du message: Répondre en citant

Asche a écrit:
Bon ! Apparemment ce n'est pas une approche qui intéresse beaucoup de gens. Le "coin de la polémique" a plus de succès


Ton message est un peu comme une fleur déposée dans un jardin, qu’on peut regarder sans nécessairement la cueillir, alors que certains autres messages sont comme des balles lancées, qu’il s’agit de rattraper au vol avant qu’elles n’écrasent le sol. Wink


Asche a écrit:
Ce qui me laisse penser qu'il peut s'agir en quelque sorte d'une "voie d'éveil" est que lorsqu'on se fond ainsi dans ses perceptions, elles-même deviennent comme "joyeuses" et simples, délicates. C'est ce que je voulais dire par "mes perceptions de détendent au pied de l'être".


Lorsqu’on se fond dans ses perceptions, qu’on s’y oublie soi-même... Cela me rappelle un texte de Schopenhauer que j’ai posté tout au début de ce forum:

Lorsque «l’on remplit toute sa conscience de la contemplation paisible d’un objet naturel actuellement présent, paysage, arbre, rocher, édifice, ou tout autre; du moment qu’on se perd dans cet objet, comme disent avec profondeur les Allemands, c’est-à-dire du moment qu’on oublie son individu, sa volonté et qu’on ne subsiste que comme sujet pur, comme clair miroir de l’objet, de telle façon que tout se passe comme si l’objet existait seul, sans personne qui le perçoive, qu’il soit impossible de distinguer le sujet de l’intuition elle-même et que celle-ci comme celui-là se confondent en un seul être, en une seule conscience entièrement occupée et remplie par une vision unique et intuitive; (...) à ce degré par suite, celui qui est ravi dans cette contemplation n’est plus un individu (car l’individu s’est anéanti dans cette contemplation même), c’est le sujet connaissant pur, affranchi de la volonté, de la douleur et du temps ». Arthur SCHOPENHAUER, Le Monde comme Volonté et comme Représentation, PUF, Paris, 1966, § 34, pp. 230-231.

Le seul risque, c’est qu’à vouloir trop examiner cet état, on se replace hors de la perception pure, on s’extraie de cette immersion et du coup on perde ce dont on cherche à s’assurer. Wink

Voici une autre résonnance:

Ael ici a écrit:
Dans ces instants de présence, je découvre un monde qui change. Je suis dans un corps qui me semble non pas extérieur (car je l’apprécie) mais un peu inconnu. Idem pour mon environnement. J’ai l’impression de voir avec des yeux neufs, un peu comme un enfant qui découvre le monde. Et dans ces moments, bien brefs encore, les repères s’estompent, créant un peu de déstabilisation, même si je sens que je n’ai qu’à m’abandonner…
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Asche



Inscrit le: 24 Jan 2007
Messages: 173

MessagePosté le: Ma 30 Jan 2007 21:52    Sujet du message: Répondre en citant

Pierre a écrit:
J'aimerais seulement vous dire qu'éprouver le "sentiment d'être" est déjà en soi profondément satisfaisant (...) Qu'est ce qui peut donc vous manquer réellement si vous vous trouvez dans cet état ?


Bonjour Pierre Smile
Oui, le "sentiment d'être" est agréable, et l'habiter crée une certaine distance entre "soi" et les maux qui peuvent nous traverser, tout en les rendant plus présents, plus clairs. Mais l'insatisfaction persiste, et l'identification n'est toujours qu'à une pensée. De plus je n'arrive pas à trouver cet état dans toutes mes occupations, comme lorsque je travaille, cela me semble presque impossible.


omega a écrit:
Ce que tu racontes ressemble au sattipattana ou établissement de l'attention. C'est semble-t-il un des enseignements ultime du bouddha gautama.


Bonjour Omega, merci pour ces infos, je vais jeter un oeil sur ça, ça m'intéresse. Je connais peu le bouddhisme, à part quelques notions de zen.


joaquim a écrit:
Ton message est un peu comme une fleur déposée dans un jardin, qu’on peut regarder sans nécessairement la cueillir, alors que certains autres messages sont comme des balles lancées, qu’il s’agit de rattraper au vol avant qu’elles n’écrasent le sol.


Bonjour Joaquim, et merci. C'est vrai qu'en y repensant, mon message tient plutot de l'affirmative et n'appelle pas forcément une réponse.

C'est intéressant le rapprochement que tu fais entre cette expérience que je décris et le texte de Schopenhauer. Je l'avais lu il y a quelques mois et il m'avait plu, même que je l'avais posté sur un autre forum. A cette époque je commençais à connaitre ce sentiment de fusion mais j'y parvenais par un effort volontaire. Non seulement c'était inutile puisque nous "sommes" les perceptions avant d'être la personne (et l'Etre avant les perceptions ?), mais en plus cela témoignait d'une naïveté et d'une certaine arrogance à vouloir atteindre un état et le posséder. Je dois bien admettre que cette arrogance ne m'a en entièrement quitté, loin s'en faut, mais les choses sont plus simples maintenant.

Merci à vous tous pour vos réponses. Honnêtement, je cherchais surtout un premier contact en tant que nouvel arrivant. J'espère vous croiser ici et là sur ce forum.
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Asche



Inscrit le: 24 Jan 2007
Messages: 173

MessagePosté le: Ma 30 Jan 2007 22:28    Sujet du message: Répondre en citant

oméga a écrit:
En outre , il existe un livre, qu'un ami m'a indiqué, qui explique cette "voie".


J'oubliais... Je ne veux pas causer de problèmes, apparamment tu es au centre d'une certaine controverse. Mais enfin, si cela est possible, j'aimerais bien que tu me transmettes le titre et l'auteur de cet ouvrage. Merci.
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scoo



Inscrit le: 20 Jan 2007
Messages: 40
Localisation: Boulogne-Billancourt

MessagePosté le: Je 01 Fév 2007 23:43    Sujet du message: Répondre en citant

[quote="Asche"]
oméga a écrit:
En outre , il existe un livre, qu'un ami m'a indiqué, qui explique cette "voie".


Je suis quasiment sur que ati-oméga parlait de L'éveil selon le tchan ou de La technique du tao
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Iris



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Messages: 33
Localisation: Région parisienne/Village campagnard

MessagePosté le: Ve 02 Fév 2007 10:34    Sujet du message: Répondre en citant

Ce que décrit notre ami Asche, c'est comme une extase, où je baigne
dans mon jus, je peux par ma simple volonté retrouver cet état de bien
être, mais la vie quotidienne ne peut nous maintenir dans ces instants
de fusion avec soi même. C'est maintenant que j'ai goûté à ces états, que
j'ai du mal a avancer parce que la vie réelle, exige autre chose que la
recherche du plaisir.

Iris
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Asche



Inscrit le: 24 Jan 2007
Messages: 173

MessagePosté le: Ve 02 Fév 2007 14:22    Sujet du message: Répondre en citant

Salut Iris,
En ce qui me concerne, j'hésiterais à parler d'extase, et même de plaisir. Ce que je connais lorsque je suis comme ça, présent à mes sensations, c'est une forme d'intimité délicate avec "moi-même" et une sensation de dilatement, bien sûr cela procure du plaisir mais il est périphérique. Et que ça soit clair, je n'ai pas vécu d'expérience d'éveil, il demeure toujours un "je" qui pulse en fond, distant mais présent. Je l'impression qu'il ne manquerait qu'une dernière "chiquenaude" de lâcher prise, mais cela ne semble pas se produire. Patience...
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Iris



Inscrit le: 01 Fév 2007
Messages: 33
Localisation: Région parisienne/Village campagnard

MessagePosté le: Ve 02 Fév 2007 15:32    Sujet du message: Répondre en citant

Asche a écrit:
Salut Iris,
En ce qui me concerne, j'hésiterais à parler d'extase, et même de plaisir. Ce que je connais lorsque je suis comme ça, présent à mes sensations, c'est une forme d'intimité délicate avec "moi-même" et une sensation de dilatement, bien sûr cela procure du plaisir mais il est périphérique. Et que ça soit clair, je n'ai pas vécu d'expérience d'éveil, il demeure toujours un "je" qui pulse en fond, distant mais présent. Je l'impression qu'il ne manquerait qu'une dernière "chiquenaude" de lâcher prise, mais cela ne semble pas se produire. Patience...


Peut-être n'as tu pas encore lâcher prise, parce que tu ne connais pas
encore tes besoins ? Mon expérience me laisse à penser que c'est
lorsque je suis tout Amour, que j'arrive à cet état de grâce.
Un exemple, je suis une personne athée, j'entrais auparavant dans une
église et je sentais une profonde tristesse m'envahir. L'orgue m'amenait
aux larmes. Des larmes de tristesse. Maintenant je retourne parfois
écouter un concert sans que cette tristesse ne s'abatte sur moi.
Qu'est ce qui a pu se produire chez moi, pour qu'il y est ce changement?
Je ne peux pas te raconter mon histoire, ce n'est pas le lieu et ce serait
trop long. Cependant, je peux te dire que je m'autorise des choses
qui pour moi n'avait jamais existé, faute de connaissance.
Je ne connaissais pas, de par mon éducation, le fait d'avoir le droit de prendre en considération mes besoins ,sans les partager et surtout sans culpabiliser. Le devoir de la
femme soumise au volonté de son entourage, faisait que je ne pouvais
pas être pleine d'Amour, parce que la vision d'autrui sur mon comportement aurait pu être l'objet d'une remarque désagréable ou
incompris, le jugement d'autrui était donc une entrave à mes besoins.
Simple besoin d'exister dans mon individualité.

Aux plaisirs de te lire, afin de pouvoir échanger nos expériences vécues.

Iris
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Asche



Inscrit le: 24 Jan 2007
Messages: 173

MessagePosté le: Sa 03 Fév 2007 11:19    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour ton message. Je ne suis pas certain de comprendre ce que tu entends par "connaitre mes besoins". Peux-tu m'en parler un peu plus ?
Je vois que dans un autre message, tu dis être éveillée. Est-ce que je peux te demander ce que signifie l'éveil pour toi ?
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joaquim
Administrateur


Inscrit le: 06 Août 2004
Messages: 1421
Localisation: Suisse

MessagePosté le: Sa 03 Fév 2007 16:46    Sujet du message: Répondre en citant

Asche a écrit:
Je l'impression qu'il ne manquerait qu'une dernière "chiquenaude" de lâcher prise, mais cela ne semble pas se produire. Patience...


Une dernière chiquenaude, oui... et pourtant non. Wink Non tant qu'on s'imagine qu'on a quelque chose à faire. Lorsqu'on sent l'éveil tout proche, mais qu'on n'est pas “dedans”, on a envie d'y “entrer”. Et c'est justement cette envie qui nous maintient “au-dehors”, car elle souligne notre frontière avec ce Tout dans lequel on aimerait s’immerger. En fait, il faut ne pas vouloir y entrer. Il ne suffit pas de ne pas vouloir y entrer: il faut ne pas vouloir y entrer. La passivité ne mène à rien. Il faut être actif, mais une activité entièrement occupée par l’attente — plus encore, entièrement satisfaite par l’attente. Bien souvent, on sent monter en soi une vague dont on pense qu’elle pourrait nous propulser au-delà de soi. Et on se met en tâche de la renforcer. C’est là qu’on gâche tout. Comme si elle avait besoin de nôtre aide. Quelle arrogance. Et pourtant, elle a besoin de nous. De notre présence. Elle a besoin qu’on soit là, qu’on se tienne face à elle, qu’on croie suffisamment en soi et qu’on s’aime assez pour rester ainsi tout nu face à elle, sans rien lui apporter, que notre seule présence. Tout est là. On est encore face à “rien”, et à ce moment-là, ce qui est, au sens fort, c'est notre attente. Non pas son but, mais l’attente elle-même. Tout le reste, ce sont des projections du désir. De l’évanescent. Mais l’attente, elle, est réelle. Si on parvient à la laisser seule être, à prendre appui sur elle, et non pas sur l'objet qui la soulagerait, on prend appui sur la seule parcelle d'être qu’on a à sa disposition. Aussitôt qu’on le fait, qu'on pose le pied sur la réalité de cette attente, c’est comme si le fond de la conscience cédait, et nous faisait basculer dans l'Être.

joaquim ici a écrit:
Lorsqu’on manque d’attention on est, pourrait-on dire, prisonnier de l’inattention. S’en rendre compte, c’est déjà un effet de la grâce. Comme si un ange passait et tirait la sonnette pour nous réveiller. Seulement, ce qu’on fait en général à ce moment-là, c’est de se ressaisir et de se forcer à l’attention. Et on laisse passer la grâce, on se concentre sur quelque chose, en prenant appui sur ses propres forces, et on se retrouve aussitôt seul avec soi-même. Cette réaction est tellement naturelle, elle semble tellement “juste”, qu’on ne réalise pas toujours qu’ainsi on décapite la grâce. Car lorsque la grâce nous visite, il faut se taire, il faut la laisser agir, il faut lui faire assez confiance pour ne pas prendre sa place. La grâce nous réveille d’un oubli passif de nous-même, et nous invite à un oubli actif de nous-même — et non pas à une affirmation de soi. Lorsqu’elle nous révèle notre inattention, laissons-là donc faire, sans rien créer de neuf qui nous détournerait d'elle, et ne prêtons attention à rien d'autre qu'à notre inattention. C’est plus difficile, bien sûr, que de se ressaisir; car c’est être attentif sans rien saisir. Mais on sent bien, si on parvient à le faire, qu’on nourrit ainsi quelque chose en-deçà de soi, quelque chose qui se nourrit de la confiance qu'on lui fait et qui prend peu à peu consistance. Laissons ce quelque chose grandir, sans rien précipiter, sans rien “arracher”. On a tout le temps. Parvenir à se convaincre qu’“on a tout le temps”, c’est entrer dans la liberté. Au moment précis où on aura accepté de renoncer à un quelconque résultat en s’étant, vraiment, convaincu qu’on a tout le temps, au moment où on n’attendra plus rien d’autre que cette confiance qui est là, au moment où on aura, comme le dit mauvaiseherbe, “confiance au point de cesser d’attendre”, ce quelque chose nous enveloppera alors comme une eau limpide d’où l’on se découvrira naître.
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