Regards sur l'éveil

Dé-range · Inscrit le: 14 Juin 2007 Messages: 47 Localisation: Ici

Depuis l'âge de 15 ans (26 aujourd'hui), une longue recherche spirituelle a commencé pour en arriver aujourd'hui à ... une chose étrange, une remise en question de la notion traditionnelle de l'éveil.

La question de l'ego ne s'était jamais vraiment posée en tant que telle ou du moins, pas de cette façon. Aujourd'hui, je zieute les forums avec intérêt et parfois avec un sentiment de malaise devant la motivation de certains à pratiquer une sorte de suicide "soft" sur leur personne... Ce qui n'arrange rien c'est que tout le monde à sa petite théorie sur l'ego, jusqu'à même dire qu'il est indescriptible, ce qui n'arrange rien parce que la conscience l'est aussi... Une petite voix me dit que certains doivent parfois prendre l'ego pour la conscience et vice versa... Chaque théorie sur l'ego est de plus terriblement bien construite ... Il en faut de l'énergie mentale pour théoriser tout ça ? Laughing

En fait, la question à se poser est "pourquoi je veux dissoudre "l'ego"" ou ce que je pense être "l'ego" ? La plupart des personnes que j'ai rencontrées sur mon chemin spirituel et qui ne parlaient que d'ego par-ci, ego par-là, étaient les plus négatives jamais croisées... Tout était de la faute de l'ego... A un moment je dis à une personne, ce serait si facile si tu n'existais pas hein ? Un grand ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiii sortit de la bouche de ce monsieur... Ce genre de "tristes sires" on en rencontre de plus en plus malheureusement aujourd'hui, il faut faire attention, ce sont des manipulateurs, complètement contaminés par... leur ombre et leurs belles théories en carton. J'en ai rencontré aussi pour qui c'était une sorte de prestige ou pire, de jeux intellectuels. Repérez-les, ils parlent beaucoup d'un sujet pour ne rien dire. Ils ne font que nourrir leur mental, rien d'autre, c'est une recherche d'approbation, une autre façon de dire "j'existe" paradoxalement.

Mais c'est quoi le problème ? Il est simple et compliqué à la fois. Il est d'ordre psychologique puisque c'est avant-tout le rapport qu'on a avec soi-même, logique non ? Nous sommes les seules créatures connues sur terre qui doivent s'aimer elle-même, voilà le problème !!! Argumenter le fait que les animaux ne le font pas et qu'on devrait faire la même chose est une stupidité et un manque d'intelligence puisque les animaux agissent par instinct la plupart du temps, leur mental n'étant quasi pas développé.

L'intelligence, le mot est lancé...

Le gros problème ? Nous devons composer avec deux intelligences. D'une part l'intelligence de l'âme, du coeur, de la conscience (appelez-ça comme vous voulez) et l'intelligence corporelle, limitée dans le temps et l'espace et c'est tout.

Vous n'avez pas à culpabiliser d'avoir des désirs, des angoisses, de l'amour propre, ni même d'aimer le côté matériel de la vie, d'être un individu, une consience individuelle. Vous n'êtes coupables de rien. Vous existez et c'est un cadeau qui n'a pas de prix... et ça nous fait terriblement peur en même temps !!!! La culpabilité est une énergie terrible qui alourdit le corps et conduit à la maladie. Vous vous sentez coupbale d'être humain ? De dire JE ? D'exprimer vos sentiments ? Pourquoi ? Parce qu'on vous dit que c'est pas bien ?

Maintenant, qui est l'ennemi ? Qu'est-ce qui fait que je souffre ? C'est à cause du mental ????? Du temps ? Nooooooooooooooooooooooooooon

C'est beaucoup plus subtil que ça encore...

Anecdote :
Il y a deux ans, je méditais dans un monastère bouddhiste bien connu en France, j'étais incroyablement bien... je pouvais laisser aller le mental et être cette douce présence ressentant dans mon corps l'essence de mon âme.

Et puis "plouf" d'un seul coup, un "truc" indescriptible, quelque chose qui ne m'était jamais arrivé dans ma pratique me bouscula, m'ébranla... c'est comme si une partie de mon mental s'était disloquée, ou plutôt était remontée clairement devant l'écran de mon mental : l'ensemble de toutes mes peurs les plus profondes... J'avais beau me mettre dans le moment présent, cette "chose" utilisait mon mental pour agir sur moi. Pendant 5 mois j'ai galéré, j'ai perdu 10 kg et la tentation était grande pour me suicider... J'avais beau avoir pratiqué le dharma (sic), cette chose polluait ma vie. Cette chose que j'ai réveillée, vous l'avez tous en vous, c'est une boîte noire qui n'a qu'une mission, vous servir de moteur pour vous rapprocher de votre véritable nature. Chaque peur que cette boîte contient est un message qui, une fois compris, transforme votre mental, ou plutôt l'illumine, tout devient plus clair. Aurobindo et Mère en parlent très bien.

Le mental est important, vous avez un corps mental, qui est différent du mental humain, animal, mais vous ne devez pas le casser. Il permet à cette énergie qui est vous, de savoir qu'elle existe et d'en faire l'expérience. Vous devez juste apprendre à bien utiliser cet outil magnifique, j'ai le pressentiment qu'on vient ici pour ça dans notre évolution. Regardez autour de vous, le monde est dirigée par le mental, de l'école à la politique et passant par la famille. Le nier, c'est nier le fait que vous êtes une énergie créatrice qui veut expérimenter des facettes d'elle-même concrètement et en prendre plaisir. chaque fois que vous parlez, chaque geste que vous posez, chaque fois que vous dites JE, c'est cette énergie qui parle, elle le fait certes à travers un corps, des idées, des concepts, qui orientent sa façon de créer le verbe, mais c'est vous, essentiellement vous !!!! Et ça fait peur je sais.

Récemment j'ai rencontré un Humain, dans le bon sens du terme. c'est un amérindien qui vit à Paris et qui transmet son savoir, à la fois de manière simple et sans grandes théories...
Il me dit d'un ton assez sombre, tu vois les gens qui suivent un chemin spirituel pour devenir divin en parlant d'une secte à côté d'où il habite ? Pour nous les Amérindiens c'est de la folie puisque nous sommes déjà des êtres divins venus vivrent une expérience humaine. Le grand paradoxe, c'est que lorsqu'on travaille à devenir humain, on devient en même temps divin puisque le corps s'adapte à la vibration de l'âme et le r-éveil de votre mémoire commence...

Post sans grande prétention, histoire de dédramatiser certaines théories, ainsi qu'une manière de mettre en garde contre la plupart des religions, y compris le bouddhisme dans une certaine mesure puisque ces croyances arrangent bien les différents types de pouvoirs en place qui désirent un peuple doux et docile. Il ne faut surtout pas que les humains à l'état de mouton se réveillent, surtout pas...

Je reprendrais les phrases d'une de mes amies pour terminer :
On peut même aller jusqu'à dire qu'il y a tout intérêt pour la communauté que chacun de ses individus soit fier de la « couleur spécifique » qu'il apporte au tout. Être fier de l'apport de son travail qui fournit une des pièces d'un grand puzzle, c'est tout le contraire d'une action égotique.

Aime ton prochain comme TOI-MEME. C'est de qui encore ?

daniel

merci pour ton témoignage dé-range ! très intéressant !

à part le fait que les bouddhistes n'ont pas d'"âme", peut-être ... Laughing

enfin, pas vraiment de la même manière que l'on entend dans d'autres traditions ...
je ne pense pas qu'il existe, ce que tu appelles, un corps mental, puisque l'on peut penser que ce que l'on appelle "le mental", l'égo", n'est au fond qu'une étiquète placée sur un ensemble de "phénomènes" en inter-relation avec l'ensemble (les sens, ce qui est perçu et/ou vécu, l'environnement, etc ...) ... il arrive, parfois, que gît, au fond de moi comme une énorme tristesse, c'est la, c'est douloureux, et ça gît, mais par chance, n'influence pas ma perception des choses, à ce moment-là ... au bout d'un moment ça disparaît, et je ne le sens plus ... c'est comme si, "indépendamment de moi", il y avait accumulation d'anciens trucs que je ne peux plus vraiment identifier en détails, mais ça reste pas ... cela ressemble-t-il à ce que tu as vécu (avec d'autres impressions) ... ? Confused

Dé-range · Inscrit le: 14 Juin 2007 Messages: 47 Localisation: Ici

"Il arrive, parfois, que gît, au fond de moi comme une énorme tristesse, c'est la, c'est douloureux, et ça gît, mais par chance, n'influence pas ma perception des choses, à ce moment-là ... au bout d'un moment ça disparaît, et je ne le sens plus ... c'est comme si, "indépendamment de moi", il y avait accumulation d'anciens trucs que je ne peux plus vraiment identifier en détails, mais ça reste pas ... "

---) Oui sans aucun doute... comme un malaise en arrière-fond, qui "inconsciemment" t'empêche de VOIR et d'ETRE toi-même. Chez moi une très grosse partie est passée au stade "conscient", ou plutôt à pollué ma conscience de surface. Ce sont des questions qui dé-rangent et qui créent la peur et le doute en toi. J'ai longtemps pensé que c'était un manque de "présence" pour reprendre les mots d'Eckhart Tolle mais c'est plus compliqué que ça tout en étant ça (rires). En fait, ces doutes me forcent à utiliser le mental de manière adéquate, comme des messages m'amenant à MA vérité. Dès qu'une réponse à la question arrive, "la présence" est plus grande en moi, et l'espace intérieur arrive, comme si je devais me débarrasser de mauvaises croyances en quelque sorte. En fait, au plus tu invites ta conscience à habiter ton corps, au plus tu réveilles des mémoires, des traumatismes anciens, des schémas mentaux destructeurs, des peurs, qui la plupart du temps appartiennent à l'histoire du corps que tu habites. C'est ce que je dis quand "il faut devenir humain". Lorsque je médite, je vis le ressenti du corps, soit par la respiration, soit par la conscience corporelle en invitant la conscience, l'âme (peu importe) à rayonner dans le corps. C'est très puissant comme exercice, tu deviens cette "présence" qui habite le corps.

Jean-Marie · Inscrit le: 23 Oct 2006 Messages: 465 Localisation: Arlon - Belgique

Merci Dé-range pour ton message d'introduction.

Au début de ton message, tu dis :

joaquim

Dé-range · Inscrit le: 14 Juin 2007 Messages: 47 Localisation: Ici

Dé-range · Inscrit le: 14 Juin 2007 Messages: 47 Localisation: Ici

Avant de vous quitter je vais vous présenter un texte de Léon Renard, qui est notamment l'auteur du livre "le cancer apprivoisé" :

Tout comme il y a l'enfance, l'adolescence et l'âge adulte, il y a également trois grandes périodes dans l'évolution vers l'éveil de la conscience.

1 ère période : les maladies et les malheurs sont perçu comme provenant de l'extérieur. A ce stade l'individu est persuadé qu'il est l'objet de puissances qui le dépassent et le menacent. Soit c'est Dieu, soit ce sont les lois de la vie qui décident et il doit tout faire pour essayer de se protéger par l'utilisation des quatre stratégies de survie que sont : l'attaque, la fuite, la ruse ou l'immobilisme.

2 ème période : l'extérieur est le miroir grossissant de notre monde intérieur. Ce nouveau stade est intéressant car l'individu comprend qu'il n'est ni victime ni coupable mais que son corps et sa vie sont le reflet de son monde intérieur. Toute sa vie parle sans cesse de qui il est et qui, en réalité, n'est pas lui. La période d'adolescence n'était pas prévue pour entrer en conflit avec l'autorité des parents et du monde extérieur mais au contraire pour vider son monde intérieur personnel de tout ce qu'il a eu besoin pour exister et survivre pendant sa période de dépendance. Comme l'a découvert Henri Laborit (biologiste) : nous sommes les autres.

3 ème période : l'extérieur et l'intérieur deviennent ma création individuelle. Peu de personne ont véritablement atteint cet état car l'étape de l'adolescence n'a pas été comprise et vécue comme il aurait fallu. Au début de ce stade il y a une perte complète de repères. C'est une étape difficile à vivre car c'est la rencontre avec le néant. C'est la nuit obscure de l'âme. L'individu est devenu une page blanche. Il peut ensuite écrire ce qu'il veut dans son monde intérieur car il est là véritablement dieu dans son univers. Et son monde intérieur se reflète dans son monde extérieur et il admire sa création et sa vie à chaque instant. L'être devient « Je suis celui qui est ».