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Regards sur l'éveil Café philosophique, littéraire et scientifique
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virgilewest
Inscrit le: 27 Sep 2006 Messages: 16
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Posté le: Di 23 Déc 2007 18:07 Sujet du message: Se construire des conditions pour accéder à l'éveil. |
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Je pense à vous. A vous tous, du café éveil.
Et il y a plusieurs choses qui me travaillent, tout pensées que je suis :
-Beaucoup ont raconté ici, et je ne les ai pas toutes lues, leurs expériences d'accès à cet autre-de-soi qu'est l'éveil, ce par-delà du coeur. Ce serait un travail préalable à la question que je veux poser, et merci de me renvoyer vers de telles expériences si vous en avez lues, ici ou ailleurs.
Pour ma part, ce fut une expérience profonde et fulgurante qui me mena à l’éveil – éveil comme par-delà du cœur et de l’amour. Et chacun de mes plus hauts sommets intérieurs me sont venus comme d'ailleurs, comme si ça n'était pas moi qui les avait choisis, ou qui leur avait donné lieu. Je réfère là à mon propre passé, où la méditation ne m'a apporté qu'un pâle reflet de ce qu'elle vise, dans la mémoire que j'ai de ce que je vise.
Pour moi donc, deux sens :
*méditer = se plonger dans le coeur, au-delà de tout Ego (mais ça, si j'ai pu voir vers quoi cela tendait, je ne l'ai pas fait). C’est réellement cela, je crois que méditer.
*méditer = se remémorer un de ces instants qui m'est venu, et tenter de replonger la mémoire du mentale dans la mémoire du corps, de l'intentionnalité. Autrement, méditer = penser à quelqu’un que j’aime par dessus tout, et m’inspirer de cet amour intérieurement pour m’effacer au travers. En définitive, il y a de toute façon mille recettes, qui ne se réduisent pour l’instant pour moi qu’à des recettes.
Mais ça n’était pas là mon propos. Ma question est : est-ce arrivé à quelques personnes ici de construire les conditions d’accession à sa propre révélation, et d’y accéder ?
En fait, je ne me rend pas compte de la portée de ma propre démarche aujourd’hui, car la question que je pose là, c’est ce que je tente de construire dans les choix qui régissent mes actions quotidiennes, ainsi qu’à plus moyen terme, ce que je vais faire de ma vie (étant jeune et toujours en projet, en devenir, je ne vois pas encore le long terme d’où je suis, mais je l’espère le meilleur qui soit ! ). Je tente de créer des conditions propices, connaissant ce que je connais de moi-même, mes réactions à tel ou tel événement, telle ou telle situation : ne pas manger de cailloux pour le moment, afin de pouvoir poser des pierres ensuite (cf. mes deux derniers textes sur mon blog principal, « on ne peut suivre le chemin sans être soi-même le chemin » et « obéir longtemps, et dans un seul sens »). Mais plus largement, adopter une attitude de vie.
Voilà mon projet. Je me dis qu’il a aussi ceci d’unique, et je ne sais pas si c’est arrivé à d’autres (enfin je me doute bien…), qu’on ne peut le défaire de mon passé, au sens où : en mettant en place ces conditions, tel un stratège (du bon usage de la raison), je sais où je vais, je sais si je m’éloigne, je sais si je suis proche, de ce que je cherche. Car j’ai déjà vécu ce que je cherche, du moins eu un aperçu, et ce au travers de plusieurs étapes m'ayant amené à une certaine compréhension de ce que je cherche. Je sais à quoi ça ressemble, et m’emploie à tendre vers.
Je répète la question : le lot des expériences de renversement intérieur, d’ouverture du par-delà du coeur est-il donc plutôt fulgurant, venant comme d’ailleurs, une révélation, ou construit par soi-même, consciemment, pour mieux se dépasser ?
Ma propre réponse :
Je suis, sûrement comme tout le monde mais au moins conscient de ce fait, totalement cyclique. Etonnament.
Explication : 22 ans aujourd’hui, et depuis 4 ans on peut dire, chaque printemps, non loin de ma date anniversaire (1er avril ^^), se produit ce que je n’aime pas appeler un événement d’ordre mystique. Une révélation, une poussée en dehors de soi-même, par-delà.
*De dix-sept à dix-huit ans, ce fut la fin de l’adolescence par la découverte de la raison toute puissante (qui cachait encore ses affections derrière des concepts auxquels elle rendait la valeur de ce qui était vécu intérieurement, les élans intérieurs).
*De dix-huit à dix-neuf ans, ma tête s’est ouverte, et alors que je doutais jusque-là encore de l’existence de la Vérité, d’un accès possible, cette expérience a finie de m’en persuader. Depuis lors, tous les soirs, je cherche dans mon lit quelque chose en moi, et cela a commencé par tenter de renouveler cette expérience (et je n’arrivais d’ailleurs qu’à loucher !! ^^). Mon esprit s’est ouvert. Le lendemain matin, je rayonnais intérieurement, calme au loin sur des mers lointaines. Et je comprenais alors la portée du concept bouddhiste de « compassion » : d’autres n’ont pas vécu cela, comment pourraient-ils chercher autre chose ce qu’ils ont ?
*De dix-neuf à vingt ans, ce fut le cœur qui s’ouvrit, j’en ai déjà parlé ici. Le par-delà de soi-même dans une profusion immanente.
*De vingt à vingt-et-un ans, ce fut le cœur qui se réouvrit, mais n’atteind pas le par-delà, juste resté planté là sur des hauteurs avant de redescendre vraiment totalement, deux mois après (cf. "chute", sur mon blog). Perdu intérieurement depuis un an que j’étais, tant l’expérience de totale ouverture fut fulgurante (je vous passe les détails chrono-intérieurs), je trouvais dans ce nouveau sommet le moyen, la clef, pour aller vers les sommets. J’apprenais à méditer et m’élancer intérieurement. Je croisais aussi un maître, mais c’est une autre histoire : je ne l’ai pas revu.
*De vingt-et-un à vingt-deux ans, je ne vécus pas un moment particulier, d’où découle la récente démarche dont je vous fais part plus haut. Pour autant, je ne suis pas passé loin, là encore, de retrouver le par-delà du cœur. D’abord, une femme, que je connaissais déjà, mais que je revis (re-vie). C’est là que je découvrais l’art d’agencer les pierres (cf., encore une fois, « obéir longtemps, et dans un seul sens », qui relate un vécu). Je découvrais la joie comme puissance créatrice. Mais la joie pure, obligée d’être partagée, communiquée, et qui venait se sédimenter, pas à pas, pierre après pierre en mon cœur de bonheur.
C’est là que j’appris à construire intérieurement, et de là que découle cette idée de vouloir « se créer des conditions propices ». J’aurai pu ne vous dire que cela, mais l’historique me semblait nécessaire pour apprécier l’enchassement des idées et du vécu. Bref.
Ma propre réponse à ma question, est donc que cela est possible, qu’une expérience du temps et de son agencement m’en rend foi –j’aimerai confirmation.
Parallèlement à cela, je lisais un livre, récemment, qui me confirme dans cette idée. Un grand livre, que je met à égale hauteur de Ainsi parlait Zarathoustra, pour ce qu’il lui est totalement différent, et montre deux aspects complémentaires d’une même expérience –pardon, d’une même profusion intérieure, bien que vécue bien différemment.
Il s’agit de Tamata et l’Alliance, de Bernard Moitessier. Grand navigateur. Il s’agit de son dernier livre, qu’il mit huit ans à l’écrire. Un enseignement pour la vie, et pour la vie. Il décrit le jeu de la recherche de soi-même, sur les mers, sans savoir d’abord qu’il se recherchait lui-même, pourrait on dire. Juste, il fuyait d’abord, il devait, avant que d’être totalement abruti par les affaires de son père. Il avec brio le tableau d’une existence, simplement, évoquant quelques rencontre clefs qui lui permirent de continuer sa route. Ce fut le premier navigateur à partir dix mois en solitaire. Mais en solitaire comme à l’époque, c’est-à-dire sans communiquer avec personne durant son voyage. L’histoire, pour son côté anecdotique, serait intéressante à développer, mais je vous laisse le lire, si je parviens à vous en donner l’envie. Là où je veux en venir, c’est à cette « longue route » de dix mois. Il évoque le fait qu’après quatre mois de mer en solitaire, son rapport au temps a changé, et comme il le dit si bien, il est « entré dans la fente ». Juste ça.
D’après cette lecture, et je connais un peu la mer pour comprendre l’envoûtement dont il est question, le temps se laisse venir, pourrait-on dire. Le parallèle que je fais là avec mon expérience, est la dimension de satiété intérieure, de construction tranquille, qui permet, non par un éclat soudain mais par une doucereuse vision lointaine, de se laisser bercer vers le dépassement de soi-même. D’ « entrer dans la fente », non violement, mais tout doucement, en l’acceptant pleinement et en en jouissant de bonheur…
Quelqu’un, ici, a-t-il vécu les choses comme cela, ou du moins les voit-il comme cela ?
Dernière question, liée à la précédente : j’ai l’impression que c’est plutôt jeune que l’on vit l’expérience d’éveil (16 ans pour Zunya, 19 pour Joaquim, 20 pour moi,…) …Rassurez-moi : il n’y a pas de règle ?
Parce que je me dis : plus j’avance dans la vie, mieux je me connais, et mieux je me connais, mieux je peux classer les expériences que je vis dans des cases de la raison. Par exemple, dans la seconde révélation du cœur qui fut la mienne, un blocage énorme fut d’avoir déjà vécu une telle envolée intérieur : connaissant le phénomène, la raison s’y est comme accrochée pour ne pas perdre pied, se raccrochant à un concept, à du déjà connu, et je n’ai pas été transfiguré. A cause de cela ou parce que c’est-là mon destin, je n’en sais rien, mais tout de même, du coup la question se pose… |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 461 Localisation: belgique
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Posté le: Di 23 Déc 2007 20:15 Sujet du message: |
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hello virgile !
on ne se connaît pas, mais il m'arrive, parfois, de relire d'autres messages plus anciens, et voilà que je suis tombé sur ce post, il me semble, bien, répondre, aux questions qui se bousculent, chez toi, pour l'instant ! toute la discussion dont ceci est extrait est intéressant, voir important pour "qui s'éveille" parfois ! :
http://www.cafe-eveil.org/forum/viewtopic.php?p=4960&highlight=#4960
joaquim a écrit: | Changement d'identité... Déboucher sur ce moi qui attendait, sans l'ombre d'un reproche, comme tu le dis si bien, Jean-Marie, que l'autre, celui que je crois être, parvienne à faire taire le brouhaha du mental, puis à écouter ce silence, sans rien en attendre d'autre que ce qu'il est, et là, qu'il bascule, pour ressurgir métamorphosé du sein même de ce silence, se découvrant être ce silence.
Lorsque j'ai été inondé pour la première fois par l'émerveillement de cette découverte, je ne pouvais pas imaginer un jour retomber dans la prison du petit moi. J'avais basculé, et rien ne me semblait capable de me faire basculer dans l'autre sens — évidemment, puisque le point d’appui sur lequel je m’ancrais désormais était l’être même. Mais je sentais bien en même temps que si “je” était radicalement transformé par ce basculement, ma personnalité, elle, n’était en rien modifiée. Pire, à partir du point où je me trouvais, je n’avais plus la possibilité d’agir sur elle. J’étais protégé de ses égarements, certes, mais je ne pouvais plus rien pour elle, moins encore qu’avant. Et comme elle était malheureusement bien mal construite, je me trouvais devant le dilemme: vivre la tête dans le ciel sans me préoccuper de mon support matériel et affectif, ou me frotter à la vie incarnée, au risque de rechuter. C’est la deuxième voie que j’empruntai. Certains, qui ont connu l’éveil en disposant d’une personnalité équilibrée, comme ce fut me semble-t-il le cas de Jourdain, n’ont pas eu ce travail à faire, ni ce risque à prendre. D’autres, comme toi peut-être, Jean-Marie, qui sont arrivés à l’éveil au bout de toute une vie (ou presque ), n’ont pas non plus la nécessité d’entreprendre un tel travail. Pour ma part, il m’a fallu plonger les mains dans la terre, il m’a fallu la cultiver, apprendre à l’aimer, il m’a fallu faire ce qu’on appelle la lessive. Et du moment qu’on a commencé, ce n’est jamais fini. Il m’a fallu apprendre à faire respirer cette terre, à la faire s’ouvrir au soleil de l’éveil, et la laisser s’endormir aussi parfois dans sa torpeur. Et ce qui m’a toujours le plus étonné, et le plus réconforté en même temps, c’est que dans son sommeil, et seulement là, mûrissaient les fruits que je pouvais cueillir lorsque je m’éveillais à nouveau. Aujourd’hui, ces deux temps sont toujours présents. Je crois que du moment qu’on accepte la terre, qu’on essaie d’en accueillir autant d’épaisseur qu’on est capable (et on est capable d’en accueillir à chaque fois un peu plus), on doit aussi accepter de se perdre en elle, on doit faire confiance qu’on trouvera, au fond de cet abandon même, le basculement qui nous retournera vers la lumière.
J'aime beaucoup ton image de la passoire, cieletbaie. Comme tu dis: "L'ultime ne serait-il donc pas l'englobant total??" Donc pas seulement la lumière à travers les trous, mais la passoire aussi. Et si l'on ne se heurte pas à la passoire, mais qu'on l'accepte, et toute notre indignité avec elle, on voit, à travers elle, la lumière dont tout est fait — elle comprise. |
@u plaisir ! |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 1421 Localisation: Suisse
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Posté le: Lu 24 Déc 2007 17:50 Sujet du message: |
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Merci, virgilewest, pour ces réflexions sur le vif. Que je résumerai peut-être ainsi, au risque de les caricaturer (pardonne-moi): est-ce Dionysos, ou bien Apollon, qui conduit à l'éveil?
Pour ma part, je pense que c'est important que tu te poses ces questions, et que c'est important que tu leur cherches des réponses. Et pourtant, c'est sans importance quelles réponses tu trouveras, car la seule chose importante, c'est l'intensité de ta recherche. Lorsque tu as basculé, et lorsque tu basculeras à nouveau, ce ne sera pas parce que tu auras appréhendé quelque chose au bout de cette recherche, mais c'est parce que tout-à-coup, quelque chose sera venu troubler le cours de tes pensées, comme une pierre qui, tombant dans l'eau, en brise le miroir et en révèle l'épaisseur. Tous tes efforts ne pourront jamais conduire à autre chose qu'à polir ton miroir intérieur, afin de permettre à ton esprit de toujours mieux refléter la réalité. C'est important, mais ce n'est pas l'essentiel. L'essentiel, c'est que ton centre de gravité se déplace. Du résultat attendu de tes efforts vers ta propre épaisseur. L'éveil est toujours inattendu. Il n'est pas le fruit de l'observation de la règle, mais de son effraction. La règle, c'est l'ordre et la sécurité, c'est ce qui se déploie et se construit sur le fil du temps. L'éveil, c'est ce qui fait irruption, ce qui ne s'appuie sur rien, ce qui transgresse tout acquis.
On ne trouve jamais ce qu'on cherche. Ou alors, si on le trouve, l'essentiel n'est pas là. L'essentiel, c'est la surprise qu'on n'attendait pas. Tu ne peux pas construire des conditions d'accession à l'éveil. Ou plutôt, la seule condition d'accession que tu puisses cultiver, c'est la confiance que la vie T'apportera, qu'elle t'apportera "toi". Quand on tombe, arriver à se dire que ce n'est pas grave, qu'il n'est pas nécessaire de se raccrocher à ceci ou cela, car le sol où l'on tombe, quel qu'il soit, c'est soi. Selon la belle définition de Gide: "Dieu, disait Menalque, c'est ce qui est devant nous".
Joyeux Noël à tous. |
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virgilewest
Inscrit le: 27 Sep 2006 Messages: 16
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Posté le: Lu 24 Déc 2007 19:27 Sujet du message: |
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Merci Daniel pour cet extrait, je le trouve particulièrement éclairant. Et ce que dit là Joaquim résonne en moi, même si je ne peux en saisir toute la portée. Je crois justement que je commence à entrevoir les choses comme il les formule dans cet extrait. Le silence. Un texte de Krishnamurti me rappelle à cette chose mystérieuse de la même manière : "Ce silence ne se situe pas quelque part : il se trouve quand le bruit de l'observateur s'est tu."
En fait, je ne fais que commencer à appréhender la terre, et à apprécier ce silence. Cependant, je ne suis pas encore prêt. Mon esprit vascille trop, il veut partir du bien qu'il a trouvé : c'est trop calme.
Pour répondre, du coup, à Joaquim, (bonjour, au passage ), je ne cherche pas tant à "réaliser les conditions d'accession à l'éveil", qui est peut-être un titre accrocheur, qu'à éduquer mon esprit, mon Ego, quelque part.
De même que ce n'est pas en ayant une belle maison que certains sont heureux, je n'atteindrai pas l'éveil par telle ou telle action, dans telle ou telle condition. Ce n'est pas parce que je ne veux pas retourner à Paris et que je n'y retournerai pas (sauf nécessité bien sûr), que j'atteindrai l'éveil. Apollon ne conduit pas à l'éveil : car nous sommes plus complexe que la seule apparence.
Ce n'est donc pas tant les conditions qui m'intéresse dans cette histoire, que de travailler su ma propre personne, ce que nous faisons tous, plus ou moins consciemment, plus ou moins dans une certaine direction.
"c'est sans importance quelles réponses tu trouveras, car la seule chose importante, c'est l'intensité de ta recherche."
De ce fait, j'essaye. Et j'aime ça aussi. J'aime dire à quelqu'un : je fais ci, je fais ça, et j'ai encore tel projet et tel autre... Mais on a toute la vie, c'est génial.
L'essai dont il s'agit n'est pas désordonné, bien qu'il puisse le paraître à certains. Car là où cela devient à la fois riche et est à la fois difficile, c'est que l'idée est de travailler sur soi, se trouver un autre rapport au réel en l'ayant construit dans le temps. C'est pour cela que je fais de la philosophie, mais par correspondance pour pouvoir organiser mon temps et faire autre chose de ma vie qu'être étudiant, où je ne me réalise que partiellement. C'est pour ça que je ne veux plus en faire dans un cadre de fac, arrêter l'an prochain à la fin de ma licence. C'est pour ça que je débute une formation de tailleur de pierre fin janvier prochain : pour changer de temps, pour qu'au lieu de travailler intellectuellement cinq heures par jour, je travaille manuellement, en extérieur, sept heures par jour. C'est un essai. Je n'ai jamais taillé de pierre, jamais tenu un outil pour cela, mais j'essaie. Et on verra où s'en trouve l'ego, comment se fait mon équilibre. Voilà pour ce qu'il y a à venir, mais il y en a d'autre.
Et je trouve que la recherche vaut son aboutissement, dans un certain sens : elle est faite de hauts, de bas, de doutes, d'espoirs. Je m'amuse aussi à ce jeu, et pas toujours aussi confiant que je peux le paraître ici.
Et j'apprends. Mais quand je dis que j'apprends, ce n'est pas tant que je m'élève à une connaissance de la vie. Même si oui, je formule autrement les choses. Le plus grand apprentissage est silencieux. Et l'on ne se rend compte de ce qu'on a appris qu'à rebours, en se remémorant une période de notre vie, et en se disant "Mais oui, à l'époque j'étais vraiment comme ci, j'appréhendais les choses comme ça" et souvent ce genre de prise de conscience s'accompagne de larmes, car les mots n'y font que recouvrir un gap, une séparation dont on prend conscience.
Donc j'apprend, en silence. Et si je veux faire tailleur de pierre, c'est pour mieux apprendre le silence : je me sens poussé vers ça.
" Tous tes efforts ne pourront jamais conduire à autre chose qu'à polir ton miroir intérieur"
On en revient à cette notion de "raboter l'ego" ?
"L'essentiel, c'est que ton centre de gravité se déplace"
Ca, c'est encore autre chose dans la démarche, et on en revient à l'idée de "conditions". Car pour le moment, quelque part, lorsque mon centre de gravité, comme tu le dis si bien, s'est déplacé, ce n'était pas le "bon moment", en tout cas pour moi. Alors je veux mieux l'accueillir, apprendre à m'ouvrir autrement.
"Il n'est pas le fruit de l'observation de la règle, mais de son effraction"
Mais si la règle se constitue vers son accès ? Dans l'agencement des actions, notre comportement en leur sein, qui doit être en adéquation avec que que l'on aurait voulu qu'il soit ? C'est comme ça que je vise à me construire, à m'emplir d'un bonheur toujours plus large et dispendieux. Et quelque part, ça me pousse à vouloir dé-complexifier mon quotidien : ne plus être à paris, ne pas changer tout le temps d'emploi du temps, etc.
...Est-ce que ce n'est pas ça, cette façon de vouloir appréhender les actions dans la densification de leur intensité, "la confiance que la vie T'apportera, qu'elle t'apportera "toi"" ? (et en fait : est-ce que ça ne le serait pas uniquement pour moi, dès lors que je l'envisage comme ça ?)
bien à vous, et bonne fête ce soir !!!
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Cinderie
Inscrit le: 17 Déc 2007 Messages: 47 Localisation: Gâtinais
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Posté le: Ma 25 Déc 2007 11:47 Sujet du message: |
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Bonjour virgilewest
Tu poses une question qui renvoie (un peu) à cette séparation quasi admise par tous entre conscience et intellect.
J'ai lu dans un post quelque chose qui me parle d'autant plus que je l'ai moi même parfois écrit;Avant la conscience il y a la prise de conscience.Autrement dit avant une conscience globale il y a de nombreuses prises de consciences parcellaires,sur le coup d'un évènement ou par la reflexion.
Se créer les conditions pour l'éveil pour ma part je pense que cela passe par un recentrage sur soi.Nos sens nous invitent plus souvent au dehors de nous qu'au dedans (vue et ouie) aussi imperceptiblement nous finissons par croire plus les informations extérieures que les informations intérieures.Alors nous ne savons plus ce que nous voulons ,nous ne sommes pas sûr de ce que nous croyons,nous devenons influençables ,nous adoptons des prêt-à-penser idéologiques en guise de reflexion intellectuelle. En méditant sans rechercher la présence "divine" ou de la part d'ineffable que nous avons en nous ,en se recentrant il finit par se passer quelque chose les émotions,les reflexions se cristallisent,de diffuses et floues elles deviennent plus claires,plus accessibles.
L'éveil passe aussi par une reflexion intellectuelle afin de ne pas tomber dans le travers de certaines voies à savoir la niaiserie ou la crédulité. En développant l'esprit critique paradoxalement on accède petit à petit à une force intérieure chargée de compassion, cette compassion qui naît de la compréhension.
Raboter l'égo? Il me semble qu'on ne peut s'attaquer à son égo que lorsqu'il est très solide.Un éveillé est il me semble un superbe magicien qui réussit à faire dispaître un monument qui est un égo surdimensionné. Plus l'égo est solide plus il est facile de l'effacer de ses préoccupation tout simplement parce qu'il est facilement repérable.lorsqu'il est fragile l'égo triche ,il se glisse sous des formes cachées là où on ne l'attend pas.
J'espère que vous trouverez quelque intérêt à ces reflexions personnelles.
Bonnes fêtes de fin d'année. _________________ N'écoute les conseils de personne, sinon du vent qui passe et nous raconte les histoires du monde ... C.Debussy |
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