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Regards sur l'éveil Café philosophique, littéraire et scientifique
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waxou
Inscrit le: 13 Mars 2005 Messages: 361 Localisation: Marseille
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Posté le: Sa 18 Juin 2005 0:22 Sujet du message: Jean Claude Vandamme ;) |
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Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas un fan narcissique de Jean Claude Vandamme .
Je souhaitais tout de même que les pensées de cet acteur soient écoutées à un endroit approprié.
Pour faire une introduction courte, Jc Vandamme, acteur de film d'action/combat plutot silencieux habituellement, aux apparences décérébrées pendant son succès, revient après une cure de désintoxication sous un nouveau jour...plutot ridicule, devenant la risée du paysage audiovisuel français.
Il est impossible pour moi de juger si son excès d'expressivité est lié à ses abus ou à une transcendance puissante. Quoiqu'il en soit, voici certaines de ses phrases considérées comme les plus "folles" par le commun des mortels. Peut-être d'ailleurs que la réaction très négative de son public est à méditer: je trouve toujours intéressant de voir comment selon le contexte certaines phrases sont entendues comme une véritable inter-connection, et d'autres restent impuissantes à susciter la moindre écoute par delà les mots.
Citation: | "Je suis fascine par l'air. Si on enlevait l'air du ciel, tous les oiseaux tomberaient par terre....Et les avions aussi.... En même temps l'air tu peux pas le toucher...ca existe et ca existe pas...Ca nourrit l'homme sans qu'il ait faim...It's magic...L'air c'est beau en même temps tu peux pas le voir, c'est doux et tu peux pas le toucher.....L'air c'est un peu comme mon cerveau..."
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Citation: | "La vie c'est quelque chose de très fort et de très beau.... La vie appartient a tous les vivants. It's both a dream and a feeling. C'est être ce que nous ne sommes pas sans le rester. La vie c'est mourir aussi....Et mourir c'est vraiment strong...c'est rester en vie au delà de la mort...Tous ceux qui sont morts n'ignorent pas de le savoir " |
Citation: | "Des tas de choses! On appelle ça le «cycle de la vie». Attention! Il y a deux sortes de vies... J'espère que c'est pas trop fort, mais c'est très profond ce que je vais dire: il y a deux vies. La première vie, c'est la nôtre: entre toi et moi, le téléphone, la conversation, le magazine Première, le film La Légion étrangère - qui est très beau, je respecte, mais c'est une réalité qu'on a créée, on vit dans une réalité qu'on a créée et que j'appelle «illusion». Et puis, il y a la mort; et la mort n'existe pas. La mort, c'est la seconde dimension; la vraie dimension de la vie, c'est l'univers! Et c'est là où on revient, soit dans la même enveloppe, soit dans quelque chose d'autre dans laquelle on a envie de revenir et [soudain adouci]... on progresse. Le progrès sur la Vérité. Et je sais que même si tu comprends pas ce que je dis, tu le comprends."
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Citation: | "Le Cycle... le cycle du cosmos dans la vie... c'est une grande roue. Qui est faite de... choses, de moments, de "feelings"... et la vérité, c'est qu'il n'y a pas de vérité; la vérité, c'est qu'il faut trouver sa propre vérité. Ma vérité à moi? Comment veux-tu que je te parle de cette manière? Tu m'aurais parlé il y a cinq ans, ou bien il y a trois ans, ou il y a six mois! Ou hier... ou demain... Tu m'aurais parlé de cette manière, j'aurais pas pu te répondre de cette façon. Et grâce à ma propre vérité (dont je n'ai pas encore la réponse de la vérité), je peux te parler d'une manière plus sophistiquée. Il y a un an, je t'aurais parlé de mes muscles. De combien je mange le matin, combien je suis beau et combien je suis fort, je suis le meilleur... Mais en vérité, il n'y a pas de meilleur! En vérité, il y a chacun soi-même!"
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D'un coté c'est amusant, et d'un autre je trouve celà étonnant. Pas vous?
Alors bien sûr, loin de moi l'idée de vouloir approuver tous ces dirs, ils illustrent plutot un extrême d'expression, de mentalisation exacerbée. On voit qu'il est submergé par des sensations incohérentes auquelles il essaie à tort de donner un sens improbable, certainement victime d'un décallage aigu... mais personnellement, j'ai souvent l'impression de comprendre ce qu'il voudrait dire, si seulement les mots le lui permettaient |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 1421 Localisation: Suisse
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Posté le: Sa 18 Juin 2005 0:36 Sujet du message: |
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Etonnant en effet
Je suis assez soufflé par la première et la quatrième citation. Les deux autres sont trop raisonnable, cherchent presque à argumenter, et ce n'est manifestement pas son fort. Mais cette fraîcheur dans la saisie de l'instant lorsqu'il parle de l'air, nous prêtant un regard saturé d'innocence, je trouve cela assez beau. La profondeur philosophique de sa quatrième citation, dite avec une totale simplicité, est aussi très touchante. Il ne se paye pas de mots, il dit l'impermanence, et l'appuie sur son propre vécu, dans l'instant. |
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aksysmundi
Inscrit le: 30 Mai 2005 Messages: 238
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Posté le: Sa 18 Juin 2005 12:11 Sujet du message: |
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Pour rester dans le sujet, voici encore quelques morceaux choisis qui méritent une certaine attention:
Je crois au moment. S'il n'y a pas le moment, à ce moment-là, il faut arriver à ce moment-là, au moment qu'on veut.
Y a des gens qui n'ont pas réussi parce qu'ils ne sont pas aware, ils ne sont pas 'au courant'. Ils ne sont pas à l'attention de savoir qu'ils existent. Les pauvres, ils savent pas. Il faut réveiller les gens. C'est-à-dire qu'y a des gens qui font leur travail, qui font leurs études, ils ont un diplôme, ils sont au contact tout ça. Tu as un rhume et tu fais toujours 'snif'. Faut que tu te mouches. Tu veux un mouchoir ? Alors y a des gens comme ça qui ne sont pas aware. Moi je suis aware tu vois, c'est un exemple, je suis aware.
Les animaux ne parlent pas. Ils 'parlent' (avec du 'feeling'), mais ils n'ont pas de langage pour nos 'trouilles' à nous. En revanche, il y a beaucoup de toucher et de contacts des yeux, des choses vraiment sincères; et ça m'a vraiment beaucoup aidé que de me développer avec des animaux autour de moi. Là, j'ai un chien en ce moment à côté de moi et je le caresse.
On n'a pas la même perception du temps selon les species, c'est ce qui fait que je peux passer à main entre toi et moi comme ça , parce que pour l'oxygène, une seconde, c'est peut-être dix secondes, et pour le béton, une seconde, c'est peut-être un millième de seconde.
Une vache, ça te bouffe trois hectares, moi, avec trois hectares, je te fais deux mille kilos de riz... avec trois hectares, je te nourris Avignon, tu vois...
Mon type de femme, c'est une combination du corps et de l'esprit, mais y'a pas vraiment un type de femme, y'a un type d'amour.
Pour moi, le rêve - et pour tout le monde, même si les gens ne le savent pas (et même s'ils ne le savent pas, ils le savent) - le rêve, 'it's a feeling', c'est une sensation, une sensation réelle qui se produit si on veut.
Je crois en Dieu....... un plus un égale un. Y'a Jean-Claude, y'a Dieu, dans le même corps. Si on peut s'unifier, on devient ce qu'on appelle les miracles, et chaque personne a le seigneur en soi. We're all one. Je crois VRAIMENT en Seigneur.
Mon modèle, c'est moi-même! Je suis mon meilleur modèle parce que je connais mes erreurs, mes qualités, mes victoires et mes défaites. Si je passe mon temps à prendre un autre modèle comme modèle, comment veux-tu que ce modèle puisse modeler dans la bonne ligne? |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 1421 Localisation: Suisse
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Posté le: Sa 18 Juin 2005 16:37 Sujet du message: |
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Et bien, vous êtes abonnés tous les deux à des revues culturelles qui m’ont échappées jusqu’à aujourd’hui.
Je ne sais bien sûr pas si Jean-Claude Van Damme a connu l’éveil, et je ne me permettrais pas de me prononcer sur ce point. Mais j’utilise le prétexte de son interview pour préciser ce qu’est, et ce que n’est pas l’éveil. Van Damme parle d'une vision plus large, d'une conscience plus éveillée, d'un sentiment de communion. L’éveil n’est pas un sentiment. On peut être touché par la foi, on peut se sentir en communion totale avec la beauté de la nature, on peut se fondre dans l’amour, mais ce n’est pas l’éveil. C’est bien un dépassement de soi-même, l’accession à une conscience plus vaste, mais l’éveil, c’est encore autre chose. Ce n’est pas quelque chose de plus vaste, de plus profond, ou de “plus” quoi que ce soit. C’“Est”, tout simplement. Sans plus d’autre conscience que celle qui est à la base de l’Etre. Et cette évidence: “Je” suis “Cela”.
Comme le dit si justement aksysmundi:
aksysmundi a écrit: | A la question "qui perçoit ?", on ne peut que répondre : c'est perçu !
Par le "sans nom", par la seule réalité qui ne soit pas soumise à ce mouvement perpétuel.
Tout apparaît riche d'une vie inépuisable et illimitée.
Cette conscience pure, LA conscience, est présente depuis toujours. Elle est le témoin neutre d'un présent éternel et complet. |
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aksysmundi
Inscrit le: 30 Mai 2005 Messages: 238
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Posté le: Sa 18 Juin 2005 19:27 Sujet du message: |
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Il convient de le préciser. |
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feuille
Inscrit le: 09 Mai 2005 Messages: 353 Localisation: Paris
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Posté le: Di 24 Juil 2005 20:12 Sujet du message: |
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C'est effectivement assez surprenant tout ce qu'il dit Jean-claude...
Lorsque j'avais parlé à un bon ami de ces choses là... il m'avait dit "c'est un peu comme jean-claude, t'es aware"... il ne disait pas ça pour rigoler. Il voulait prendre l'exemple du gars qui a vraisemblablement eu accès à l'éveil... et à l'époque cela m'avait fait rigoler.
Aussi, peu après au travail, j'avais eu l'occasion d'échanger avec une collègue... et je m'étais un peu trop "exposé"... elle m'avait renvoyé un mail en me disant "fais attention, ça frise le jean-claude vandame ce que tu me racontes là"...
gloups.
comment ne pas se retrouver ridicule devant les autres, lorsque l'on souhaite parler de ce qui nous a touché, du rideau qui est tombé... parfois, je parle de moi en disant "avant", pour situer ma prise de conscience... et on me dit "mais t'es toujours le même"... c'est vrai, et faux à la fois... j'ai changé, et finalement, non, puisque cela est depuis toujours là, mais c'est ma perception par rapport à cela qui a changé...
Bref, il est toujours très difficile d'exprimer l'éveil sans être pris pour un fou...
peut-être même que je ne sais pas qualifier l'éveil comme le dit joaquim... peut-être comme pour jean-claude, n'est-ce pas de l'éveil mais d'une forme d'expérience extra-lucide à laquelle j'ai été confronté...
Mais comment faire la différence, quand cette seule expérience a profondément changé ma perception de la beauté... et de l'Amour?
Je doute parfois à ce sujet là alors pour Mr Jean-claude, je n'en sais rien... si c'est de l'éveil ou du toc lucidifié... les mots n'aidant pas, ce n'est pas toujours facile de faire la différence, non? |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 1421 Localisation: Suisse
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Posté le: Lu 25 Juil 2005 2:28 Sujet du message: |
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Bonjour feuille, content de vous revoir
Ne vous tourmentez pas trop, cela ne fait que troubler la limpidité de votre eau intérieure, et pâlir la lumière qui la traverse. Alors ne l’accusez pas après coup de ne pas vous éblouir de son évidence. |
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waxou
Inscrit le: 13 Mars 2005 Messages: 361 Localisation: Marseille
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Posté le: Lu 25 Juil 2005 3:01 Sujet du message: |
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Pour ma part, que ce soit une expérience extra lucide, un toc lucidifié , une mise en veille du mental, une transcendance de l'égo ou l'Eveil ça m'est égal. On pourra toujours donner beaucoup de noms à une chose, elle restera ce qu'elle Est et ne sera pas plus ce qu'elle n'est pas. Tout ce qui mériterait dans l'absolu d'être défendu, c'est à dire la réalité, n'en a justement aucun besoin. Ce qui est là n'a pas besoin d'être cherché. Ce qui n'est pas là non plus.
Jean Claude Vandamme, pour la très grande majorité du public est plus ou moins fou. Pour ma part, la première fois que je l'ai entendu parler de la sorte, j'ai beaucoup rigolé. Si j'analyse les raisons, je trouve mes propres résistances: peu crédible par rapport à son passé (l'image que j'avais de lui), mélangeant anglais et français, débordant d'une énergie suspecte, disant des choses à première vue simples avec un air on ne peut plus sérieux à des journalistes hébétés. Voilà les premières choses qui me sont parvenues, bien avant l'écoute de son message. Celà n'aurait pas du m'empecher de l'écouter quand même mais la conséquence, c'est que je l'ai jugé drôle, et que je n'ai fait attention qu'au grotesque du personnage, incompatible avec un message digne d'intérêt. Du moins c'était la conclusion de mon mental.
Au delà de ce qu'il exprime, JCV montre aussi que l'eveil n'implique pas forcément charisme, éloquence ou attention venant d'autrui. On ne peut se faire entendre si l'on reste sur l'autre rive mais on ne peut pas non plus en parler si l'on s'occupe toujours des autres et qu'on y retourne jamais. |
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feuille
Inscrit le: 09 Mai 2005 Messages: 353 Localisation: Paris
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Posté le: Lu 25 Juil 2005 10:29 Sujet du message: |
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hihi
Vrai que j'ai de vieux souvenir de JCV, lorsque j'étais ado... hum... je dois avouer que j'ai été fan d'un de ses flms...
Waxou, complètement d'accord avec votre remarque, mais pour la dernière phrase je n'ai pas bien saisi le sens? Lorsque vous parlez de l'autre rive, est-ce la rive de l'éveil? |
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waxou
Inscrit le: 13 Mars 2005 Messages: 361 Localisation: Marseille
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Posté le: Lu 25 Juil 2005 11:50 Sujet du message: |
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Oui, tout à fait. L'Eveil à souvent été comparé à la traversée d'une rivière et j'ai trouvé ça assez cohérent. D'une part au niveau de la nage: savoir nager necessite du lacher prise comme pour se laisser être: si l'on se débat trop, on coule, et si l'on arrête de gesticuler on flotte. Et d'autre part, lorsqu'on est sur l'autre rive, on se rend compte que l'on a deux type de possibilités: rester là dans le Nirvana, ne pas se laisser emporter par les autres, et gouter quotidiennement le fruit de la paix intérieure, ou agir, et prendre le risque de se "perdre dans l'action", aller au contact des autres, qu'ils soient sur la rive d'en face ou déjà dans la rivière.
Ce qu'il ne faut pas se laisser croire, c'est que l'on puisse se faire entendre sans se rapprocher , sans se soumettre aux règles que beaucoup croient faire partie de leur caractère ou de leur personnalité. Leur présence et leur attention sont souvent derrière ces règles, cette cage. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 1421 Localisation: Suisse
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Posté le: Lu 25 Juil 2005 17:28 Sujet du message: |
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waxou a écrit: | Leur présence et leur attention sont souvent derrière ces règles, cette cage. |
Voilà une phrase qui mérite d'être relevée. |
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feuille
Inscrit le: 09 Mai 2005 Messages: 353 Localisation: Paris
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Posté le: Lu 25 Juil 2005 17:52 Sujet du message: |
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Ce qui est marrant (enfin, si je puis dire), c'est d'avoir parfois l'impression de croire que je suis à l'extérieur de la cage, d'appeler ceux à l'intérieur, et de réaliser qu'en fait, je suis moi même à l'intérieur... et que mon interlocuteur est à l'extérieur ("inconsciemment", mais il est quand même à l'extérieur)... et là, je me retrouve bien bête.
Pour reprendre l'image de la rive, c'est comme si à force de vouloir naviguer entre les deux rives, dans la douce tourmente du va et vient (en crawl svp), je perde haleine, ou que je me retrouve désorienté, et que j'atterrisse sur une rive, en étant persuadé que je suis sur la "bonne" et d'appeler à tout va l'autre... oups... mince... c'est finalement la bonne en face et je suis entrain de dire des bêtises sur la mauvaise rive, crotte.
Alors je me pose la question : pourquoi ne pas abandonner les deux rives et se laisser flotter tout simplement sur cette rivière? (en espérant que c'est la "bonne" rivière, sans trop de crocodiles et chutes d'eau au bout ) |
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waxou
Inscrit le: 13 Mars 2005 Messages: 361 Localisation: Marseille
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Posté le: Lu 25 Juil 2005 19:01 Sujet du message: |
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On ne peut être que là ou on est, il ne sert à rien de résister si ce n'est à s'essoufler et puis finalement se tromper de rive.
Se laisser flotter, c'est aussi accepter son état, sa position, donc être. Cependant si nous sommes prets et que nous admettons un but, comme celui de communiquer, alors il ne faut pas hésiter à sacrifier état et position si besoin est pour devenir l'action, sinon ce que nous faisons sera vain voire parfois négatif.
Mais encore faut-il que ce soit un but qui ne soit pas désir d'affirmation égoique, issu d'une frustration du passé. En d'autres termes, vouloir être ailleurs et oublier ou on est. Ou encore devenir le but plutot que l'action. |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 1421 Localisation: Suisse
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Posté le: Ma 26 Juil 2005 20:07 Sujet du message: |
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Lorsqu’on vient de découvrir l’éveil, on a l’impression que la lumière qui nous apparaît si évidente nous sépare de ceux qui ne la perçoivent pas. Avec le temps, cette impression s’estompe, car chacun baigne dans cette lumière, qu’il la voit ou non. Et comme il est de toute manière impossible d’enfermer cette lumière dans des mots, on apprend peu à peu à la voir dans toutes les manifestations de la vie, et on s’aperçoit qu’on peut parler d’elle même avec quelqu’un qui n’y comprendrait rien si on cherchait, comme on le fait ici sur le forum, à la nommer directement. Il est vrai qu’un tel échange, comme on peut l’avoir ici, est éminemment précieux, mais il n’est finalement pas d’une autre nature que n’importe quel autre échange authentique. L’authenticité, c’est toujours de la lumière qui se transmet, qu’on en perçoive tout l’éclat ou non.
Là où il y a par contre véritablement une différence radicale, à mes yeux, c’est à l’intérieur de soi, entre la rive sur laquelle on se trouve lorsqu’on regarde les choses à partir de l’ego, et celle d’où on voit la réalité telle qu’elle est. Entre ces deux rives, le fossé semble infranchissable. Et pourtant, il s’agit continuellement de le franchir. De devenir littéralement quelqu’un d’autre en franchissant cette rivière. De mourir à soi pour renaître sur la rive de la Réalité, et inversément, pour peu qu’on s’installe dans le confort de l’acquis, de glisser sans s’en rendre compte dans l’endormissement de l’ego. |
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waxou
Inscrit le: 13 Mars 2005 Messages: 361 Localisation: Marseille
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Posté le: Me 27 Juil 2005 2:25 Sujet du message: |
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Joaquim a écrit: | et on s’aperçoit qu’on peut parler d’elle même avec quelqu’un qui n’y comprendrait rien si on cherchait, comme on le fait ici sur le forum, à la nommer directement. |
C'est vraiment l'une des choses qui m'a le plus rempli de joie et qui m'a le plus ouvert aux autres lorsque je l'ai ressentie. Celà rompt la solitude et l'orgueil que l'on pourrait éprouver dans l'éveil ou du moins peut-être dans son interprétation.
On se rend compte que malgré cette identification à l'égo, tout le monde est finalement présent et que s'il n'y a pas de peur trop envahissante ou de mal être, la transcendance est partout. La vie devient une oeuvre d'art à laquelle nous avons l'honneur d'apporter notre touche.
J'ai une petite anecdote personnelle qui illustre bien cette lumière cachée:
Quand j'avais 8 ans, en CM1, le professeur nous avait demandé d'écrire un petit livre, avec une histoire dessinée pour les enfants de maternelle. Je ne sais plus comment ça m'est venu, mais j'ai écrit l'histoire d'un escargot qui un jour voyant d'autres animaux se rendait compte qu'il ne savait pas sauter :angry: . Alors il essaya par tous les moyens d'y arriver. N'arrivant qu'à se blesser il abandonna et rentra chez lui. C'est alors qu'à son retour au foyer, sa famille lui offrit un cadeau, et il sauta de joie.
Bien sûr je baignais dans l'"inconscience" que la plupart des enfants ont connu. Je n'étais pas plus spirituel ou bien plus réfléchi qu'un autre et je ne m'étais pas cassé la tête pour trouver cette histoire. Je voulais raconter quelquechose d'intéressant, parler d'un principe illogique mais réel. Et j'ai illustré le "pouvoir" de cette spontanéité dont nous avons parlé à plusieurs reprises ici, sauf que jamais à l'époque je ne me serais douté que les adultes n'en étaient pas plus avisés que les enfants de maternelle
D'ailleurs cette histoire est passée innaperçue au point que moi même, j'ai mis plus de 15 ans à me rendre compte que ce que j'avais voulu faire comprendre était si important... |
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