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Regards sur l'éveil Café philosophique, littéraire et scientifique
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Denis
Inscrit le: 24 Jan 2006 Messages: 68 Localisation: Nancy
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Posté le: Ve 11 Août 2006 10:21 Sujet du message: |
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Le texte de Pieru exprime de manière beaucoup plus claire que je ne l'ai fait ce que je ressens et ce qui est.
Et merci au passage à mushotoku-nad pour sa réponse! |
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mushotoku-nad
Inscrit le: 31 Mars 2006 Messages: 653 Localisation: gard
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Posté le: Ve 11 Août 2006 10:28 Sujet du message: |
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Bonjour Pieru
Je trouve interressant de voir comment chaque voie, et chaque individu a sa notion de ce qu'est l'éveil, qui lui, est ce qu'il est:-)
Tu es manifestement bouddhiste, et la vision bouddhiste de l'éveil est effectivement trés connue: cette "évasion "de la souffrance!
Cependant je viens relire le moine et le philosophe, je suis actuellement re-plongée dans "l'infini dans lapomme de la main", et M.Ricard, dans ces livres, revèle que même dans le bouddhisme, les differentes écoles ne voit, et ne vivent pas cela de la même façon;
Pour ma part,je suis certaine que la vérité n'habite nulle part, qu'aucune voie ne peut se targuer de la posseder tout entiére, que chacun peut trouver l'éveil sur la sienne, quelle qu'elle soit, et qu'il transcende les enseigenements et les points de vue que nous pouvons avoir a son sujet;
Tu sais,il y a des pages entiéres sur ce domaine dans ce forum, et des partages trés interréssants exactement sur cette question, et je dois dire qu' heureusement, jamais l'éveil n'y a été confondu avec les états mystiques, et encore moins avec les expériences psychiques en tout genre
Cependant tu as tout a fait raison,à mon avis, et je suis donc entiérement d'accord, lorsque tu dis:
Citation: | Maintenant, nul doute qu’il existe des états supra-mentaux dont on peut tirer une grande jouissance. Mais rappelons-nous qu’à un moment ou à un autre, ces états disparaissent, et l’attachement que nous avions pour eux sera proportionnel au manque et au vide qu’ils laisseront. |
Tout cela fait pertie de l'expérience humaine, et on y découvre simplement que la conscience oeuvre et crée dans des dimensions que nous ignorons d'ordinaire , ainsi que l'illusion, et l'identification...
Bien a toi |
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waxou
Inscrit le: 13 Mars 2005 Messages: 361 Localisation: Marseille
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Posté le: Ve 11 Août 2006 16:49 Sujet du message: |
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Drizzt a écrit: | le chemin qui mène vers la vraie libération passe par des tas d'étapes de dévoilement successif de la nature de l'esprit, avec reconnaissance et stabilisation, encore et encore et encore. |
Il y a deux semaines, une comparaison m'était apparue et en vous lisant tous, je me suis dit que je ne pouvais que vous la faire partager. Je précise quand même qu'elle ne prétend certainement pas apporter de solution à ce qu'elle décrit. Et c'est là le point essentiel.
Pour ma part, lorsque j'ai vécu des expériences de communion avec le Tout, le "je" disparaissait, tout devenait simple, au delà même de l'évidence puisque c'était moi. Mais d'un autre coté, je n'étais plus là. Comme si j'étais mort.
Puis je finissais par renaître quelques minutes après, avec sur mon dos le poids de tous les soucis qui avaient perdu une grande partie de leur importance, mais auquels je réagissais tout de même en essayant de garder quelques "notions d'absolu" qui se contredisaient autant que la façon dont je les apelle sans que je n'ose me l'avouer. Comme "aucune pensée n'a d'importance", ou "mon seul obstacle, c'est moi même" ...
J'ai mis du temps à comprendre que toutes les réalisations qui m'étaient venues à la suite de cet état aussi pénétrantes furent-elles ne faisaient que m'enfoncer encore plus, une fois revenu dans une idée de lutte, de changement, de mouvement, qui, il faut bien l'avouer était plus forte que "moi", il n'aurait pu en être autrement. La pensée d'être un obstacle à soi même invite à s'auto contourner par exemple, autant dire qu'elle ne mène qu'à s'emmeler. La pensée qui dit que les pensées n'ont pas d'importance, se veut déjà plus importante que les autres tout en le niant, c'est la porte ouverte au manque d'intégrité.
Une fois ramenée à la pensée, la lumière disparaît. Toutes les photos que l'on prend de l'absolu ne dégagent pas plus de lumière que des photos prises dans l'obscurité.
Les pensées qui émergeaient de l'illumination, du lâcher prise devenaient donc enfermantes lorsque je voulais les utiliser en sens inverse.
Aussi ces expériences étaient merveilleuses du fait qu'elle faisaient disparaître tous mes soucis. Si je n'en avais eu aucun, j'aurais simplement déjà été en paix, je n'aurais pas trouvé ça spécialement génial mais normal, et je n'aurais pas éprouvé le désir d'en parler ni de prendre des photos.
Cette comparaison que j'ai trouvée pour décrire ce phénomène, c'est celle d'une balle qui rebondit sur une surface. La balle c'est nous ou plutot l'ego, et la surface la réalité.
Plus nous luttons contre la réalité, plus nous nous éloignons d'elle, de la surface, mais plus notre énergie s'épuise jusqu'à ce que nous n'ayons plus aucune autre alternative que d'accueillir notre souffrance, de réaliser que l'on ne touchera jamais le ciel, et c'est alors que l'on retombe, gravité oblige. Comme la balle, nous retombons de plus en plus vite. Généralement la chute nous fait peur et nous nous remettons à lutter avant d'avoir touché le fond. Mais parfois on arrive directement au contact de cette surface, la réalité, le Soi, le point zero du référentiel. Alors c'est le choc, il y a décélération brutale, l'énergie de notre chute nous est renvoyée, nous nous déformons. Si la balle est parfaitement rigide, au mieux, elle ne touchera la surface que par un point infiniment petit et le choc sera très rude.
Par contre, si elle est souple, elastique, la surface de contact sera plus grande du fait de la déformation de la balle mais cette derniere aura tendance à retrouver sa forme normale, à réagir au changement plutot que de l'accepter, et c'est ainsi qu'elle rebondira. C'est ce choc dont nous avons beaucoup parlé, décrit ici par exemple par Talomi:
Talomi a écrit: | Je comprends la surprise de ce vécu soudain, les changements radicaux que cela provoque, les difficultés de l'intégration, |
L'énergie de la chute est la conséquence de nos soucis, désirs, frustrations qui engendrent une volonté de changement, de changer ce qui est. C'est à cause de cela qu'on a quitté la réalité, que l'on a voulu toucher le ciel alors qu'on était déjà dedans, que l'on s'est retrouvé en hauteur.
Lorsqu'on atteint un état de libération, cette énergie est libérée en nous et se heurte à tous les concepts qui sont encore présent à notre esprit. Si ces concepts sont encore solides, ils réagissent, et on rebondit. On interprète, on exploite cet état devenu intéressant (puisqu'il sert finalement des intérêts qui eux n'ont pas été remis en question). En cela je résonne avec ces paroles:
Pieru a écrit: | Mais rappelons-nous qu’à un moment ou à un autre, ces états disparaissent, et l’attachement que nous avions pour eux sera proportionnel au manque et au vide qu’ils laisseront.
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En ce qui concerne ce qu'on apelle la réincarnation:
Feuille a écrit: | Je n'adhère nullement à cette croyance de réincarnation perpétuelle tant que l'on a pas atteint l'éveil. |
Pour moi la réincarnation, c'est ce rebondissement, qui durera tant que nous réagirons à l'énergie libérée par le contact avec le Soi. Tant que cette mort sera ramenée à un référentiel, même s'il est plus vaste, nous renaîtrons. Du reste, il me semble qu'il y a un proverbe chinois qui dit que l'on meurt et l'on renaît à chaque instant. L'idée d'une réincarnation karmique classique me paraît à moi aussi un peu trop facile.
Mushotoku-nad a écrit: | aussi longtemps que cette lumière rebondit a la surface, projettée sur les autres par notre ego, au lieu de le pénétrer et de dissoudre son contenu pour éclairer silencieusement de l'interieur lorsqu'il est enfin devenu transparent... |
Pieru a écrit: | Il y a quelque temps, j'ai appris à me méfier de ces expériences de béatitude, car aussi haut on peut monter, aussi bas on peut tomber. |
La souplesse de la balle, c'est donc ne pas réagir à cette énergie. La laisser déformer notre structure, nos concepts, notre volonté, l'ego. Et la seule chose qui puisse permettre cela, c'est la foi. Alors oui, on ne sera plus une balle. A l'extrême, telle une goûte d'eau, nous deviendrons même la surface.
Ponkhâ a écrit: | Celui qui a tout perdu, c'est y compris sa personne pour s'approprier quoi que ce soi !
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C'est aussi mon avis.
J'ajouterais avant de finir que toute volonté de ne pas rebondir ne serait qu'une forme de résistance vis à vis de l'extérieur et amènerait tout autant la balle à se contracter et donc à rebondir davantage. Toute volonté de décontraction, d'acceptation est déjà au départ résistance. On ne le dit jamais assez.
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Pieru
Inscrit le: 06 Août 2006 Messages: 17
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Posté le: Ve 11 Août 2006 22:22 Sujet du message: |
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mushotoku-nad a écrit: |
Je trouve interressant de voir comment chaque voie, et chaque individu a sa notion de ce qu'est l'éveil, qui lui, est ce qu'il est:-)
Tu es manifestement bouddhiste, et la vision bouddhiste de l'éveil est effectivement trés connue: cette "évasion "de la souffrance!
Cependant je viens relire le moine et le philosophe, je suis actuellement re-plongée dans "l'infini dans lapomme de la main", et M.Ricard, dans ces livres, revèle que même dans le bouddhisme, les differentes écoles ne voit, et ne vivent pas cela de la même façon;
Pour ma part,je suis certaine que la vérité n'habite nulle part, qu'aucune voie ne peut se targuer de la posseder tout entiére, que chacun peut trouver l'éveil sur la sienne, quelle qu'elle soit, et qu'il transcende les enseigenements et les points de vue que nous pouvons avoir a son sujet;
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Bonjour,
Il n’y a pas d’évasion de la souffrance, sauf celle que l’on s’impose chaque jour en courant après les plaisirs des sens. Il y a, par contre, une libération progressive puis totale par rapport à la souffrance.
Il y a souvent cette comparaison qui est faite à propos de l’éveil, celle de gravir une montagne.
Maintenant, imagine qu’au pied de cette montagne partent toutes sortes de chemins, mais qu’aucun ne semble te mener vers le sommet, et que ce sommet te reste inaccessible. Errant, tu croises beaucoup de personnes mais aucune ne semble savoir où aller. Si tu avais la chance de rencontrer une personne qui est parvenu au sommet, qui te montre quel est le chemin à prendre, ou que tu trouves un plan détaillé pour accéder à ce sommet, quel choix ferais tu ?
Vas-tu négliger la possibilité de prendre ce sentier ?
Vas-tu continuer à croire que la plupart des chemins peuvent mener au sommet, même si tu n’en es pas sûr ?
Vas-tu au contraire faire confiance à la seule personne qui soit capable de te dire :
-quel est le sentier à prendre dès maintenant, quels sont les obstacles que tu vas rencontrer, à quel moment tu vas les rencontrer, et quels sont les qualités qu’il te faudra développer pour progresser sur ce sentier jusqu’à la pleine libération ?
Je te pose maintenant la question : Connaît-tu beaucoup de maître capable de te montrer précisément quel est le chemin à suivre pour parvenir à l’éveil parfait ?
…
Bouddha est un de ces maîtres. Et, je ne connais que lui, et ceux qui ont suivi sa découverte. C'est une chance extraordinaire de rencontrer son enseignement.
(Je n’attends rien de M. Ricard, ni du Dalaï-lama, pourquoi ? Car ils ne m’ont pas prouvé qu’ils montraient le chemin.)
À certains moments des choix s’imposent, et les vues erronées doivent être abandonnées.
Il y a quelques années je pensais également que toutes les traditions étaient, non seulement dignes d’être connus, mais aussi d’être expérimentés.
Maintenant, je n’ « attache de prix qu’à la science de la délivrance ». Car c’est l’unique moyen de parvenir à la vérité du nibbâna. Je ne pense pas que nous ayons le temps de flâner. Le « Bouddhisme » n’est qu’une étiquette, comme toutes les étiquettes elle ne fera pas progresser celui qui marche vers l’éveil.
Amitiés
Metta |
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Pieru
Inscrit le: 06 Août 2006 Messages: 17
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Posté le: Ve 11 Août 2006 22:29 Sujet du message: |
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Drizzt a écrit: | Une réponse tout à fait magistrale, à tout point de vue
En effet, il est indéniable que la majorité des gens çi présent, lorsqu'ils évoquent de leurs coeurs (et moi même), leurs expériences, aussi divines soient t'elles, elles font toujours partie du monde du conditionné, il subsiste toujours de gros attachements aux expériences et aux sens..pour ma part en tout cas
Ahhh m'sieur Siddharta, si tu pouvais être là, j'aimerais discuter avec toi, sentir ta présence éveillée... |
Merci Drizzt.
Siddhattha ou plutôt Bouddha est présent par son dhamma (son enseignement) et par la sangha (la communauté des moines).
Metta |
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Pieru
Inscrit le: 06 Août 2006 Messages: 17
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Posté le: Ve 11 Août 2006 22:40 Sujet du message: |
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waxou a écrit: |
Pour moi la réincarnation, c'est ce rebondissement, qui durera tant que nous réagirons à l'énergie libérée par le contact avec le Soi. Tant que cette mort sera ramenée à un référentiel, même s'il est plus vaste, nous renaîtrons. Du reste, il me semble qu'il y a un proverbe chinois qui dit que l'on meurt et l'on renaît à chaque instant. L'idée d'une réincarnation karmique classique me paraît à moi aussi un peu trop facile. |
Bonjour,
Bouddha n'a jamais parlé de réincarnation, mais, nuance importante, de "renaissance".
Amitiés
Metta |
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mushotoku-nad
Inscrit le: 31 Mars 2006 Messages: 653 Localisation: gard
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Posté le: Ve 11 Août 2006 23:19 Sujet du message: |
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Bonsoir Pieru
Tu écris:
Citation: | Il n’y a pas d’évasion de la souffrance, sauf celle que l’on s’impose chaque jour en courant après les plaisirs des sens. Il y a, par contre, une libération progressive puis totale par rapport à la souffrance. |
Je me contentais de citer ta phrase:
Citation: | Bouddha dit : « Puisqu’il y a un non né, non devenu, non conditionné, non composé, il y a une possibilité d’évasion pour ce qui est né, devenu, conditionné, composé. » |
Tu as manifestement trouvé ta voie, c'est trés bien et trés certainement juste pour toi..Je ne remes absolument pas en question l'enseignement du bouddha, je ne le compare pas non plus...
C'est simplement que j'ai une Impossibilité majeure avec les étiquettes, les sens obligatoires ou les sens uniques lorsqu'il sagit de ce domaine... |
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Denis
Inscrit le: 24 Jan 2006 Messages: 68 Localisation: Nancy
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Posté le: Sa 12 Août 2006 9:35 Sujet du message: |
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mushotoku-nad a écrit: |
C'est simplement que j'ai une Impossibilité majeure avec les étiquettes, les sens obligatoires ou les sens uniques lorsqu'il sagit de ce domaine... |
Je viens de relire Siddhartha de Hermann Hesse et vous avez un point commun! |
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Pieru
Inscrit le: 06 Août 2006 Messages: 17
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Posté le: Sa 12 Août 2006 14:03 Sujet du message: |
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mushotoku-nad a écrit: |
C'est simplement que j'ai une Impossibilité majeure avec les étiquettes, les sens obligatoires ou les sens uniques lorsqu'il sagit de ce domaine... |
Il y a des nuances tout de même.
Tu sais, les scientifiques aussi reconnaissent qu'il faut un minimum de contraintes, pour que par exemple, la vie apparaisse. Tout ne peut pas être que "liberté", sinon c'est le chaos, tu ne crois pas?
Metta |
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mushotoku-nad
Inscrit le: 31 Mars 2006 Messages: 653 Localisation: gard
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Posté le: Sa 12 Août 2006 15:26 Sujet du message: |
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Bonjour a vous
Pieru, tu ecris avec raison:
Citation:
Il y a des nuances tout de même!
Tu sais, les scientifiques aussi reconnaissent qu'il faut un minimum de contraintes, pour que par exemple, la vie apparaisse. Tout ne peut pas être que "liberté", sinon c'est le chaos.
Je ne parle là, ni de "liberté"(par rapport à quoi?), et encore moins de chaos..
Simplement il m'est totalement evident (depuis certaines "expriences-non- expériences" ) que chaque voie découle d'une perspective spécifique, qui elle,émerge incontournablement de la retransmission par un centre spécifique lui aussi.
Et qu'aussi grand et respectable soit le maitre ,que chacune d'elle est donc limitée et par la même incomplète et tronquée de tout ce qui n'est pas perçu ou considéré par cet angle de vision (...Et je ne parle pas là des interprétations et du packaging rajouté par les disciples au cours du temps...)
Peut-etre certaines résonnances inconscientes (trés spécifiques elles aussi ) attirent les uns et les autres sur des voies qui leurs conviennent par ce que , quelque part elles répondent à leur profil??
Par exemple, si la souffrance est incomprise, ou perçue comme une calamité incontournable, une malédiction insensée rattachée a la condition humaine et a l'incarnation, le bouddhisme peut-être ressenti comme la voie ultime;Si la vie est perçue commme illusion totale, l'advaîta résonnera bien, et si elle est perçue comme sacrée, l'esprit fondamental du christiannisme résonnera peut-etre mieux...etc, etc...
Mais que "faire" si ce qui a été contemplé( c'est juste une métaphore, car il n'y avait parsonne et rien a voir....), c'est un Tout indissociable et totalement interdépendant??Quelle voie suivre? quelle "vérité" admettre qui en nie une autre??qu'elle perspective peut -t-on décider de privilégier, et "qui" "déciderait" cela, "qui" croit, "qui" rejette...?
"La vérité est un pays sans chemin" a dit Krihnamurti,( dont je ne suis pas adepte non plus ..)
Partout, et de tout temps elle est là,Totale, et tout y est en interdépendance...
C'est trés riche aussi que d'aller le coeur et la conscience ouverts, à la rencontre des découvertes si complémentaires que l'humanité a fait dans sa quète et les divers chemins qu'elle a prit...
Il n'y a d'absurde et de chaos que là ou le coeur fermé et le mental conditionné sépare et détruit la Signifiance Globale ...Ne pas penser, ne pas rejetter, interpréter, choisir, exclure! Simplement Voir, Coeur-Concsience ouvert...
La seule liberté que j'ai prise, c'est d'aller chercher les perles préciueses, partout ou elles sont, et de laisser derriere moi les "écrins" artificiels, les gangues, les coffres forts et les divers packaging duent aux interprétations que l'homme, dans son ignorance colle sur chacun des éclairs de grace et de vérité, relative ou absolue....
Celui qui a dit: "si tu rencontres le bouddha, tues le" avait cette vision là, ce qui ne signifiait pas qu'il rejette la voie bouddhiste!
Et dans le bouddhisme,justement il y a des perles essentielles que je gardes précieusement...
Denis, je crois vraiment qu'il y en a beaucoup plus que ce que l'on croit, qui partagent cette Impossibilité là, et qui voyagent seuls hors des sentiers battus...
Il faut de tout, pour faire un monde...( a comprendre au trente sixième degré... ) |
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Pieru
Inscrit le: 06 Août 2006 Messages: 17
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Posté le: Sa 12 Août 2006 18:26 Sujet du message: |
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Cher Mushotoku-nad
Merci de faire partager ta vision, le « cœur-conscience ouvert », qui exprime l'ouverture de ton esprit sur le monde.
En fait, ton message resonne en moi car, j'ai ressenti la même chose, non que je ne soit plus ouvert au monde (!) mais que je m'y suis recentré.
Je ne suis plus un électron libre. Je me suis rattaché à la gravité du dhamma, et cela m'apporte en effet beaucoup, joie, tranquilité, paix, chemin et but (fruit du chemin).
Je ne te parlerai pas de toutes les traditions que j'ai rencontré, avec soif de découverte, de réalisation, et d'extraordaire, et tout ceci avec exaltation, ...mais insatisfaction.
Je ne t'en parlerai pas car je t'ai déjà parlé de l'essentiel.
Cependant, permet-moi de te dire que, la chose que tu n’a peut être pas encore rencontré c’est que tous les êtres ont, malgré leur interprétation personnelle, le même fonctionnement.
Que le « spécifique » dont tu parles s’efface en partie dans la réalité relative et surtout dans la réalité absolue.
Lorsque Bouddha annonce que la vie est souffrance, il annonce aussi que la fin de la souffrance est possible. Il a l’omniscience (c'est pompeux c'est vrai).
Un exemple, dans le dhamma nous disons que les êtres humains sont constitués de 5 agrégats d’attachement, et que ces agrégats constituent l’être humain dans son ensemble, physique, mental, conscience.
A partir de là il ne s’agit pas de tout accepter en bloc, il ne s’agit pas de croire aveuglement, c’est tout le contraire, et c'est la force du dhamma.
A partir de son expérience personnelle, il suffit déjà de comprendre quel est l’intérêt d’éviter les actes néfastes, et d’effectuer des actes bénéfiques.
Assieds toi cinq minutes, ferme les yeux, recentre-toi.
Ton "coeur-conscience ouvert", laisse le observer. Observe cinq minutes ce qui se passe en toi, ce qui est dans ton esprit ou dans ton corps; il y a bien une personne assisse qui s'observe, esprit et corps. Que se passe t'il?
Il y a des pensées, tu saisit un flot de pensées. Les pensées accourent, mais ne t'y attache pas, elles viennent, elles partent. C'est une rivière qui coule et elle ne s'arrête pas.
Tu ressens une sensation quelconque? Ne t'y attaches pas, elles viennent, elles partent.
Tout ceci, c'est les 5 agrégats d'attachement. (Les 5 sens, plus la perception, la sensation, les objet mentaux, les consciences).
Les cinq agrégats d'attachement sont les matériaux de construction de la vue fausse du "moi". C'est par eux que la libération s'effectue.
Tu n'as pas besoin de nommer ta pratique, dans l'absolue elle n'en a pas besoin. Elle est bénéfique, purificatrice, libératrice, pourquoi la catégoriser?
Quand je parle de liberté je le fais par rapport au chemin que l’on peut emprunter.
En fait, l’image de l’ascension de la montagne est très parlante,
il peut se trouver que le sentier se rétrécisse, que la végétation ne laisse la place que pour une personne, qu’il n’y ait plus qu’une simple voie pour avancer, sans « liberté » dans cet espace, sauf celui d’avancer en posant les pieds où il convient de les poser. Dans ce cas là, va t’on s’en prendre au chemin lui-même en disant « je n’ai pas la liberté de marcher amplement », ou « je refuse d’aller plus loin car cette voie est trop étroite ».
Si la personne a un objectif (le haut de la montagne), si elle connaît quelle peut être la valeur de cet objectif, garde en tête quel est son objectif, elle avancera en acceptant les changements du terrain, qui peuvent être contraignant, et conditionnant, tant qu’il est possible d’avancer, tant que le sentier est pratiquable, balisé, sûr, bénéfique.
Paix et
Metta |
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mushotoku-nad
Inscrit le: 31 Mars 2006 Messages: 653 Localisation: gard
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Posté le: Sa 12 Août 2006 19:33 Sujet du message: |
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Cher piéru...
Je te remercie pour les propositions de découvertes que tu me fais...J'en connais la valeur effective depuis fort longtemps, car ce sont entre autres perles du bouddhismes, celles que je gardes précieusement et que je pratique assidument depuis de longues années...
De même lorsque tu dis:
Citation: | Cependant, permet-moi de te dire que, la chose que tu n’a peut être pas encore rencontré c’est que tous les êtres ont, malgré leur interprétation personnelle, le même fonctionnement.
Que le « spécifique » dont tu parles s’efface en partie dans la réalité relative et surtout dans la réalité absolue. |
Rassures toi aussi, Piéru, ça aussi, je l'ai rencontré, et c'est je crois une évidence de base pour beaucoup d'entre nous ici...
La seule chose que je soulignais, c'est qu'il y a des vérités profondes ailleurs aussi,des visions, des "exercices"et des pratiques differentes et complémentaires, et comme tu le dis trés bien, effectivement, c'est bien ça, je n'ai pas besoin de nommer ma pratique, dans l'absolue elle n'en a pas besoin. Elle est bénéfique, purificatrice, libératrice, pourquoi la catégoriser?
Puis-je te proposer de relire ce que j'ai écris, avec l'idée que je connais ce dont tu parles là, que cela fais partie de ma vie tout autant, semble -t-il que de la tienne...Simplement , de rajouter ce Coeur -Conscience, et cette ouverture a toute la démarche que tu décris?
Bien à toi |
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Pieru
Inscrit le: 06 Août 2006 Messages: 17
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Posté le: Sa 12 Août 2006 20:07 Sujet du message: |
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Entendu...
Le Coeur conscience n'a plus besoin d'ouverture, si l'ouverture rime avec conjoncture... (choses conditionnés source d'instisfaction)
Seulement, si tu as besoin de plus de "spécificités", tu seras où la trouver.
Metta |
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mushotoku-nad
Inscrit le: 31 Mars 2006 Messages: 653 Localisation: gard
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Posté le: Sa 12 Août 2006 21:18 Sujet du message: |
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Citation: | Le Coeur conscience n'a plus besoin d'ouverture, si l'ouverture rime avec conjoncture... (choses conditionnés source d'instisfaction) |
La rime est tienne, et non pas mienne, Pieru...Ce que je dis, c'est seulement:
Citation: | c'est un Tout indissociable et totalement interdépendant??Quelle voie suivre? quelle "vérité" admettre qui en nie une autre??qu'elle perspective peut -t-on décider de privilégier, et "qui" "déciderait" cela, "qui" croit, "qui" rejette...? |
"Le vide est dans la forme, et la forme est dans le vide"( bouddha), rien n'est séparé...
Quant aux éventuels "besoins de spécificités", j'ai tant d'offres, de propositions et de convictions aussi certaines que variées que je ne saurais ou donner de la tête... :? Mais merci quand même :lol:
Je me tiens a ta disposition aussi, si un jour tu t'ouvres aux "conjonctures" de l'ici et maintenant... :wink:
"fraternellement", entre guillemets simplement parce que je suis du genre féminin.. |
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Pieru
Inscrit le: 06 Août 2006 Messages: 17
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Posté le: Di 13 Août 2006 0:35 Sujet du message: |
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Citation: | c'est un Tout indissociable et totalement interdépendant??Quelle voie suivre? quelle "vérité" admettre qui en nie une autre??qu'elle perspective peut -t-on décider de privilégier, et "qui" "déciderait" cela, "qui" croit, "qui" rejette...? |
Si ce n’est que cela, je te réponds avec plaisir.
Mais que "faire" si ce qui a été contemplé, c'est un Tout indissociable et totalement interdépendant??
Ce « tout », n’est ce pas seulement notre existence conditionnée ?
La réalité du nibbâna est inconditionnée, et distincte de nos existences conditionnées.
Quelle voie suivre?
Celle qui mène à l’éveil total, (si c’est ce que tu souhaites, bien sur)
Celle qui est décrite, analysée, proclamée par le Bienheureux.
Quelle "vérité" admettre qui en nie une autre??
Celle du nibbâna, qui ne nie aucune autre vérité, car c’est la vérité ultime.
Celle des 4 nobles vérités, qui nient par contre que l’existence humaine, que les états semi-divins et les états divins soient un refuge stable.
Celle de magga, la voie menant à la perfection de la conduite, au développement de l’attention et de la concentration juste, à la pratique du don, à la pratique de Metta, l’amour bienveillant, à la sagesse et la connaissance transcendante, au fruit de la voie .
Qu'elle perspective peut-t-on décider de privilégier ?
Celle de s’engager sur une voie Noble apportant des bénéfices dès maintenant, de suivre une voie de la raison, de la modération, qui soit au centre de chaque chose, au cœur de chaque chose.
et "qui" "déciderait" cela ?
Toi, moi, lui, elle, l’être relatif puisqu’il n’y a que lui.
"qui" croit ?
Nous avons tous besoin de croire, mais se libérer des croyances est aussi l’objectif.
"qui" rejette...?
Positivement : celui ou celle qui distingue, celui ou celle qui discerne, celui ou celle qui voit ce qui est, tel que c’est, et qui en conséquence fait les bons choix.
Metta |
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