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Regards sur l'éveil Café philosophique, littéraire et scientifique
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mauvaiseherbe
Inscrit le: 31 Mai 2006 Messages: 336
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Posté le: Lu 07 Août 2006 15:45 Sujet du message: Alexandre Jollien et le métier d'homme |
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Pardon si je me contente de vous offrir , de temps en temps ,l'une ou l'autre de mes lectures sans mes reflexions personnelles ... d'autres que moi s'expriment avec tant de clarté , d'aisance et de force de vie ...j'ai moi le regard et l'ouie tout en réceptivité pour que leurs mots trouvent une résonnance et poursuivent leur voyage fécond ...
Alexandre Jollien,
Ecrivain, philosophe (*)
ET SOCRATE SAUVA LA VIE D'UN ANORMAL ...
Il y eut un cordon ombilical mal positionné et je suis né, handicapé. La vie s'est annoncée sous le signe d'un combat pour l'existence, d'une lutte contre la mort. Placé très vite dans un centre spécialisé, le petit être, secondé par une armée de thérapeutes, s'est employé à gommer le handicap, à effacer la tare pour tenter de devenir comme les autres, pour rentrer fièrement dans la norme. Les efforts se multiplièrent. En vain. La mission demeurait à jamais impossible. Je ne suis pas né normal, je ne le suis pas devenu. Devant l'impuissance et la douleur, une phrase a retenti, s'est faite insistante, pour s'imposer enfin avec force. " Connais-toi toi-même ! " Dès lors l'infirmité a perdu de son poids sans pourtant que le combat cesse. La lutte s'est poursuivie et a envahi bientôt le terrain tortueux de l'esprit. Avec gourmandise, je me suis jeté sur les Platon, les Pascal, les Nietzsche avec, pour seule clé de lecture, celle-ci : ne retenir que ce qui est utile à la vie, ce qui élève.
Georg Christoph Lichtenberg dit un jour : " L'Américain qui le premier a découvert Christophe Colomb a fait une fâcheuse découverte. " La mienne fut délicieuse. Délivré de mon institution pour personnes que la société décrète anormales, je me suis livré à une recherche que je poursuis encore aujourd'hui. Pendant dix-sept ans, j'avais vécu en vase clos, et il me tardait de connaître l'extérieur, de côtoyer les êtres normaux. · ce jour, je n'ai pas trouvé le spécimen. · la bonne heure. L'être humain étonne, fascine, émerveille. Jamais il ne se laisse enfermer dans des étiquettes. Toujours, il demeure délicieusement anormal.
La différence semble bien caractériser l'homme. On la trouve à la source de mille découvertes, de bien d'inventions. Chaque existence innove, emprunte un chemin que nul pas n'a jamais foulé. Pourtant, être différent sous le regard d'autrui reste un poids pour beaucoup. Comment prendre en charge la différence, comment l'assumer au quotidien ? · l'heure où pèse une démagogie de la différence qui exige qu'on dissimule toute distinction ou qu'on l'affiche, au contraire, avec un pathos épais, peut-on encore vivre une singularité ?
Marie de Gournay, première éditrice de Montaigne, résumait le vaste programme entrepris par l'auteur gascon par ce mot d'ordre sans cesse actuel : désenseigner la bêtise. N'est-ce pas l'acte suprême de la subversion ? Dynamiter les préjugés. S'opposer à l'équation qui postule que chaque marginal est un malheureux, un fardeau.
Socrate m'a formé. Boèce, du fond de sa geôle, m'a enseigné que la culture nous maintient debout dans l'adversité, Nietzsche m'a montré la nécessité de la lutte. Jérôme, le paralysé, le compagnon d'infortune, m'a tout appris. Tandis que la vie désertait par petites étapes cet être bien-aimé, un sourire errait sur le visage crispé par la douleur. Avec violence, le paralysé qui avait accompagné mon enfance me léguait une redoutable exigence : jubiler devant l'existence, tirer profit de tout, et cela avec joie.
Assumer sa différence, vivre pleinement sa singularité, requiert donc un changement radical, une conversion du regard. Le paumé, le handicapé, le clochard peuvent devenir, pour l'oeil avisé, des maîtres. Ils enseignent l'humain, ce qui le fonde et lui confère prix et valeur, ce qui nous fait tous semblables devant la différence.
LE BONHEUR EN 6 1/2 ETAPES ?
· l'heure où l'on commence à célébrer en grandes pompes Alexandre Dumas, j'ai parcouru quelques-unes de ses pages pour tomber sur ce constat un brin assommant : " Comment se fait-il que les enfants étant si intelligents, la plupart des hommes soient si bêtes ? Ça doit tenir à l'éducation. " J'aime son " la plupart ", qui vient non sans ironie nuancer le coup de massue assené par le père du Comte de Monte Cristo.
L'être humain dans son rapport au monde répertorie, classe, trie, sélectionne les informations utiles à son épanouissement, à son évolution , dirait le vieux Darwin. D'abord, il y a l'apprentissage, celui de la déglutition, de l'équilibre, puis l'enfant commence avec force péripéties sa carrière de bipède. L'école prend le relais, elle dispense les rudiments du savoir et jette les bases de ce qui deviendra plus tard une culture. Pour ma part, j'ai consacré les premières années de vie à tenter de répondre à de pressantes questions nées d'un environnement peu clément. Dans cette quête insolite, je me sentais soutenu, épaulé par mes camarades d'infortunes. Parmi mes compagnons d'épreuves, je pouvais allégrement compter sur un nain, un boiteux, une muette - fort peu discrète au demeurant -, un simplet et autres " chatouillés du cerveau ". Ensemble nous tentions d'assumer l'existence, nous nous formions, essayions de répondre au caractère tragique de notre condition. Voilà l'ultime devoir, voilà l'intuition viscérale qui animait les " handicapés " du foyer. L'école était celle de l'existence. Nos maîtres, ceux qui parvenaient à arracher à cette condition le plus de joie. Non pas la joie de fin de soirées, non pas l'hilarité qui pèse dans les merguez parties, mais une joie authentique qui parvient à percer les souffrances, demeurait intacte, indemne au cour du tourment. Long travail ! Cependant, tout nous invitait à nous lancer dans ce joyeux combat. Nos manques, nos faiblesses appelaient le remède de toutes leurs " forces ". Le tragique était là, nous aussi. Entre deux, il s'agirait de bâtir.
Aujourd'hui, lorsque j'arpente les librairies, les titres de certains rayonnages me consternent : Réussir sa vie, le Bonheur en dix étapes, Comment s'épanouir, être bien avec soi. Toujours cette volonté de tout maîtriser. Stupides recettes prétentieuses qui veulent refuser le tragique. Elles oublient que le nier c'est le faire revenir au galop. La formation, l'éducation ne consistent-elles pas plutôt à nous préparer, à développer ressources et ingéniosité pour livrer combat et construire sur un sol que l'on sait fragile ?
Parfois la vie blesse, ouvre des plaies. Dès lors, la crainte, les blessures accumulées interdisent de rester sobre et léger à l'endroit de ce qui nous échappe. Les habitudes opèrent, la méfiance sévit. Peut-être la véritable audace en ce cas exige-t-elle de se redéformer ? Tout commence à l'école, veillons pour que tout ne s'y termine pas. Nouveau casse-tête pour Luc Ferry !
ALGODICEE
Derrière ce mot pompeux se cache un véritable défi pour l'individu. Algodicée signifie la connaissance à travers la souffrance, la connaissance par la souffrance. Elle exige de l'homme de tirer profit de tout, même de la douleur, même des tourments. Tâche difficile, redoutable, on ne peut cependant pas faire l'impasse de la question. Tôt ou tard elle arrive, s'impose. Notre rapport au monde se bâtit avec elle, contre elle. Compagne ou adversaire, elle est présente. Parler de la souffrance ne va pas sans craintes et tremblements. Car rien de pire qu'une souffrance vécue au jour le jour, qu'une solitude subie au fil des ans. Pourtant, le joyeux combat que représente l'existence doit proposer une réponse, ne pas abdiquer devant la question du mal. Comment l'assumer, comment composer avec ce visiteur inopportun ? Là encore, nulle recette, aucune réponse toute faite. Je dois vivre chaque heure avec elle. En veillant. La souffrance bien souvent aigrit, rétrécit. Bientôt, c'est la vie entière que je hais à cause d'elle.
La philosophie grecque se veut pratique. Elle est un art de vivre, une manière d'être déclinée au quotidien. La vie pour le philosophe grec est un terrain d'exercice où l'homme se crée chaque jour. Saint Augustin disait : " Avance sur ta route car elle n'existe que par ta marche. " Et Nietzsche de rajouter : Sois " un voyageur sans bagage ". Remarques éminemment pertinentes lorsqu'on examine le drame existentiel de la souffrance. être sans bagage, c'est devenir léger, ne pas se laisser alourdir par les coups du sort, rester léger, fragile, vulnérable à l'endroit de ce qui blesse, ne pas chercher à se protéger contre tout. Car bien souvent la protection, le bouclier que nous forgeons de nos mains meurtries nous coupe de la réalité, nous isole. Les remèdes que nous opposons au mal s'avèrent souvent plus nuisibles que le mal lui-même.
Ma démarche chaloupée, mes gestes amples et brusques attirent souvent l'attention du badaud désœuvré. Dès lors les yeux se font moqueurs, quelques doigts se pointent. La tentation est grande de s'isoler, de fuir, de me blinder contre ces regards. Pourtant la sensibilité qui me fait souffrir me donne aussi accès à des réalités délicieuses : grâce à elle, je savoure les plaisirs de la rencontre. · cause d'elle je souffre des jugements réducteurs.
La légèreté, seule arme à opposer aux blessures requiert une audace de chaque instant. Devenir léger, c'est lutter contre ce qui aigrit, pressentir que la révolte enferme, isole et sécrète bientôt la haine de soi. Qui adopte la légèreté accepte le sort après avoir tout tenté pour éradiquer son ombre. Ce miracle s'accomplit parfois chez tel vieillard qui contre vents et marrées poursuit son combat joyeux en débit des adversités. On la trouve sur tel enfant meurtri qui au cour des difficultés devine combien les rencontres sont précieuses. Car l'algodicée, quintessence de la légèreté, réclame ce va-et-vient entre moi et l'autre. Rien de pire qu'une souffrance subie dans la solitude. Notre devoir : lutter ensemble contre ce qui blesse pour poursuivre notre joyeux combat.
MON PASSAGE EN PRISON
Un E-mail en style télégraphique m'invite pour une conférence dans une prison. La demande est insolite. J'y réponds avec quelques appréhensions.
La porte s'ouvre. On me dépouille de mon portable, de ma veste et devant moi un univers s'ouvre. Mise en garde de la surveillante. Malaise général, puis un flot de femmes entre dans la pièce. Je les dévisage. Le spectacle est inouï. Une dealer dresse mon portrait, puis je parle. En face de moi une phrase de mon livre : " Je ne suis pas fier d'être handicapé mais je suis fier d'être un homme avec des droits et des devoirs. " Une autre répond à la citation : " Je ne suis pas fière d'être en prison mais je suis fière des expériences qu'elle m'apporte. " Je reprends mes esprits et poursuis. Les inconnues qui avaient suscité en moi la crainte, les taulardes que l'on avait enfermées pour quelque crime, devenaient des sourds en humanité. Une Thaïlandaise condamnée pour escroquerie a tôt fait de lancer la phrase qui tue : " On subit la même chose, mais toi tu ne l'as pas choisi. " Le débat est lancé. La taularde et le handicapé ne subissent-ils pas la même épreuve ? Dans les deux cas le regard pèse, les étiquettes enferment. Devant chacune de ces femmes ne me suis-je pas posé la question : " Qu'a-t-elle fait ? " De ces individus, meurtris, blessés, n'ai-je pas retenu qu'un crime ? Réduisant l'être qui me faisait face à un délit. Combien de fois ai-je fustigé semblable attitude à mon endroit ?
Toutes reconnaissent leur tort mais s'indignent de devoir porter l'étiquette toute leur vie. Un esclandre interrompt l'échange. Deux gardiennes emmènent une vieille dame qui me traite de " sale psychologue américain ". Puis l'échange continue, à bâtons rompus. Il faut retenir le plus de ce moment. Vite on aborde l'essentiel sans masque, sans fard. Les pleurs viennent allonger les confessions. Les langues se délient. Les clans se manifestent. La tension monte. Je relate l'histoire de Boèce. Ce philosophe romain accusé de trahison à qui je consacre ma thèse, vient apaiser l'auditoire. Boèce rappelle, du fond de sa geôle, que la vraie liberté est intérieure. Dans sa Consolation de la philosophie, il invite avec force à placer notre bonheur dans les choses qui ne peuvent être ravies. L'épreuve devient une occasion pour progresser. Le handicap, l'emprisonnement, la souffrance qui en soi sont mauvais, peuvent devenir le terreau sur lequel une liberté peut se construire. La prisonnière comme le handicapé condense les difficultés de notre condition mais montre aussi que chacun se dirige vers le même but : assumer l'existence.
Je ressors de prison. Je vois le ciel. Une amie m'attend. Je ne reverrai sans doute jamais les pensionnaires. Mais l'échange que j'y ai eu m'a transformé. J'y ai découvert une humanité profonde, fragile, qui me rejoint dans tout ce que j'ai de plus précieux. Jamais plus je ne regarderai une taularde de la même façon.
(*) Vient de publier le Métier d'homme, Editions du Seuil, |
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mushotoku-nad
Inscrit le: 31 Mars 2006 Messages: 653 Localisation: gard
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Posté le: Ma 08 Août 2006 18:36 Sujet du message: |
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Merci, Mauvaiseherbe
Reçu avec le coeur...
Et pour ce mot aussi, oh combien:ALGODICEE |
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mauvaiseherbe
Inscrit le: 31 Mai 2006 Messages: 336
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Posté le: Me 09 Août 2006 1:16 Sujet du message: |
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Je SAIS d’où vient la lumière de ses mots , je sais à quoi il les a arraché , d’où il les a extirpé … Je sais aussi comment il les a couvé sans le savoir vraiment , puis comment de toute sa volonté et de toute son espérance leur a préparé un berceau de fortune dans l’étable , obéissant ainsi à l’impérieux désir de la Vie , de la Lumière ; désir nu de naître n’éspérant même pas l’étoile au dessus et encore moins les cadeaux providentiels des mages .
Il faut être un peu ivre et fou de ses moments là pour oser parler de » légèreté » ( de « combat joyeux » ) comme il le fait …ou bien plus prosaïquement sentir qu’elle est la seule arme, le seul défi possible .
« Le tragique était là ,et nous aussi . » écrit-il .
« Le tragique EST là et moi aussi «
Je suis aujourd’hui dans un de ces jours tristes d’après l’ivresse , après la cuite .J’ai tellement lu , appri ces temps -ci …
La beauté est là et ne me suffit pas .
Il y a même un peu de lumière …Mais le faisceau de la lampe n’éclaire que mes doutes et mes questions …et il m’arrive d’envier ceux qui croient en quelque chose …
Non ! En fait non , ils m’intriguent mais je ne les envie pas …
Et je pense aussi au post de pierre sur le vérités vivantes et celles qui sont mortes ...
Aucune, aujourd’hui, ne tient sur ses deux jambes sauf celles là :
- Le tragique est là . Je déteste souffrir(surtout physiquement ) et je déteste encore plus voir souffrir , savoir que la souffrance est là presque partout .
-Et je suis là …et vous aussi .
« Car l'algodicée, quintessence de la légèreté, réclame ce va-et-vient entre moi et l'autre. «
J’avais besoin de vous
merci
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mushotoku-nad
Inscrit le: 31 Mars 2006 Messages: 653 Localisation: gard
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Posté le: Me 09 Août 2006 10:09 Sujet du message: |
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Bonjour Mauvaiseherbe
J'ai découvert un truc, avec la souffrance, quelle qu'elle soit...Entre autre que le refus et la résistance la multipliait par dix..Alors j'ai testé a cet endroit là cette acceptation totale dont on parle tant;
Dire oui, profondement, accepter le fait, s'y ouvrir réellement, voir le refus et la resistance s'évanouir, et mettre toute son attention, son écoute a la souffrance ou a la douleur qui est là, en respirant profondement, tranquillement, le plus relaxée possible; Rentrer dans la souffrance, comme dans un bain, comme on le fait face a son "ombre",la "gouter", la découvrir pour ce qu'elle est sans ce rejet viscéral et émmotionnel..
Et tu sais quoi?? J'ai découvert qu'alors elle change de nature, baisse étrangement d'intensité, se dissous, elle aussi comme un brouillard, et ouvre sur un étrange vide paisible...Un peu comme si elle n'attendait que cela, qu'a etre écoutée, reçue, "aimée" et ne tenait en fait qu'a un refus, a un rejet, une résistance;
C'est pareil pour la douleur physique...étrangement, elle disparait!!
Tu dis:
Citation: | - Le tragique est là . Je déteste souffrir(surtout physiquement ) et je déteste encore plus voir souffrir , savoir que la souffrance est là presque partout | .
Peut-etre la souffrance est-elle là partout, et le tragique, parce que nous n'avons pas compris ce qu'elle voile, et que , comme la beauté, elle peut etre aussi en gande partie dans l'oeil de celui qui regarde, non?
Il ne sagit pas là de nier certaines horreurs,ni la souffrance physique, mais plutôt de réaliser que nous créons la souffrance aussi du simple fait de "ne pas vouloir", "ne pas aimer", "ne pas accepter", et qu'elle accompagne tout betement, sous une forme ou une autre, en tant que sentiment négatif, toute les expressions et les manifestations et les situations qui ne nous "conviennent" pas...
Cet exercice que je partage plus haut avec toi, m'a permis, bien plus que toutes les théories les plus spirituelles sur la souffrance et son sens, de découvrir "l'irréalité" et "l'illusion" d'une souffrance rattachée surtout a mon refus et a mes résistances a ce qui est là....
Ce voile parti, la vision s'éclaircie, s'affine, la "com-prehension" et la "com-passion" émergent enfin derierre les grandes bouffées emmotionnelles...Ce n'est pas une neutralité froide et séche du refoulement de la souffrance, mais une équanimité ouverte et "tendre"!
Oui, tendre, je crois que c'est le mot...
Ce qui ne signifie pas que le justesse ne consiste pas parfois a dire non a certaines choses; c'est d'un autre aspect que je parle , là, tu comprends??
Bien a toi |
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mauvaiseherbe
Inscrit le: 31 Mai 2006 Messages: 336
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Posté le: Me 09 Août 2006 11:35 Sujet du message: |
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Merci mushotoku-nad ,
j'espérais bien ( ) que tu me réponde un peu comme ça ...au ras des mottes( avec un exercice concret ) , là ou je suis , mais avec coeur et tendresse ... et quel bien ça fait !
Même si tout ce que tu dis m'est familier , réellement connu et qu' il ne fait pas de doute que je pourrais le dire à un autre en d'autres temps , j'ai besoin de l'entendre , de le lire ...
Je me demandais hier avant de poster , s'il ne valait pas mieux patienter ( puisque tout passe ) et n'écrire que lorsque le voile sera un peu levé ...? Mais je suis , nous sommes aussi cela .
C'est vrai que ce refus est puissant certains jours , d'une certaine façon c'est aussi de tout moi-même que je dis non .C'est mon moi de terre , celui à partir duquel tout commence ...
Et pourtant j'y suis déjà allée au fond de la souffrance , je l'ai vue (si je puis dire ...)la pleine Lumière qui rend à toute chose sa dimension et sa profondeur réelle . A Son incommensurable échelle la pire souffrance n'est qu'une piqure de moustique et au sein de Sa tendresse tout est si ....Beau et Bon .
Il reste qu'à ce niveau terre , il m'arrive d'avoir besoin d'un autre que moi . Et il y a là aussi un secret , un mystère plus qu'une faiblesse .
Dans ma frénésie de lecture je venais en plus de me penser assez forte maintenant pour retourner explorer les méandres du christianisme ( qui me tient tant au coeur !!) , les dogmes , les idées qui tiennent les églises ...mélange presqu'inextricable de vérité , de beauté , de bonté , de croyances naîves (!?) , d'orgueil spirituel et de conformisme mortifère ...
Je me suis à nouveau sentie si seule et si mauvaise herbe ...
Accepter cela aussi ...
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mushotoku-nad
Inscrit le: 31 Mars 2006 Messages: 653 Localisation: gard
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Posté le: Je 10 Août 2006 14:06 Sujet du message: |
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Le raz des mottes, c'est ce sur quoi je me concentre, chère Mauvaiseherbe, car si je regarde vraiment ce qui est, ici et maintenant, c'est là que ça se passe... :wink:
Bon courage pour ton exploration du christiannisme...Je l'ai faite en mon temps, puisque j'ai grandi dans l'integrisme chrétien le plus strict que l'on puisse imaginer...L'esprit qui vivifie est a découvrir, sous la lettre qui tue, les dogmes et les imageries...Il y est, comme partout...
De tout coeur avec toi |
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Ney
Inscrit le: 08 Juil 2006 Messages: 69 Localisation: Fribourg, Suisse
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Posté le: Je 10 Août 2006 15:15 Sujet du message: |
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Je ne puis que sourire avec une infinie tendresse devant vos mots.
Certaines expériences que nous avons peut-être tous vécu à un moment ou un autre ont été très bien exprimées dans ce post... et j'en viens à la même impression étrange qu'à relever Mauvaiseherbe...
Ce besoin d'entendre avec les mots d'un autre être une expérience profonde, d'une prise de conscience.
Citation: | "il m'arrive d'avoir besoin d'un autre que moi . Et il y a là aussi un secret , un mystère plus qu'une faiblesse . " |
Est-ce là le besoin de l'ego, qui tente de se rassurer et de ne pas se savoir seul à vivre des expériences si marquantes ?
Ou est-ce... un besoin plus profond... plus... éthéré... Le besoin de retrouver, peut-être, l'Âme du Monde à travers de tels témoignages ? De retrouver notre divine unité ?
Je ne sais pas vraiment... _________________ Ney
° Puisse l'être constamment en prière qui demeure en moi laisser émerger son cantique à tout instant. ° |
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mushotoku-nad
Inscrit le: 31 Mars 2006 Messages: 653 Localisation: gard
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Posté le: Je 10 Août 2006 17:53 Sujet du message: |
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Bonjour ney..
Citation:
Citation: | "il m'arrive d'avoir besoin d'un autre que moi . Et il y a là aussi un secret , un mystère plus qu'une faiblesse . "
Est-ce là le besoin de l'ego, qui tente de se rassurer et de ne pas se savoir seul à vivre des expériences si marquantes ?
Ou est-ce... un besoin plus profond... plus... éthéré... Le besoin de retrouver, peut-être, l'Âme du Monde à travers de tels témoignages ? De retrouver notre divine unité ? |
Oh oui je crois aussi qu'il y a un mystére plus qu'une faiblesse, même si il peut parfois y en avoir une effectivement...
Notre humanité ne nous permet-elle pas d'exprimer, de "réaliser", au sens de rendre réel, cet Amour qui est le reflet incarné de cette unité sous-jacente...?
On peut le voir ainsi, n'est ce pas?
[/quote] |
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yann Invité
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Posté le: Je 18 Jan 2007 18:40 Sujet du message: vous lire |
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par hasard,s'il y a des hasards,je tombe sur ce site,voici une lettre,écrite il y a peu,je sens que je dois la laisser ici..:
je sais que tu as été touché par la grâce,que tu as tout compris,que tu as des réponses à mes questions,et peut être aussi l'inverse,je t'ai rencontré,entendu,je n ai plus
peur depuis ce jour où j'ai compris qui nous sommes,je ne sais pas si je vais devenir sage ou fou,juste que je ne suis plus seul,qu'il y a beaucoup de beauté,d'amour,
et qu'il faut savoir changer d'échelle
je pense humilité,je comprends compassion,je cherche un pardon, pardon d'avoir été si longtemps aveugle,et je suis
si heureux de ne plus l'être;
si mes mots te parlent,si mes intuitions sont vraies,s'il y a vraiment quelque chose de si grand
alors je suis encore plus heureux et prêt;sinon je retournerais ici- bas sans tenter de m'élever ni de regarder les signes et j'oublierais pour ne pas perdre la tête
je ne sais pas si tu me liras toi ou l'autre mais l'écrire me suffit.
à bientôt.
yannleden@yahoo.fr |
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mauvaiseherbe
Inscrit le: 31 Mai 2006 Messages: 336
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Posté le: Ve 19 Jan 2007 16:26 Sujet du message: |
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Invité
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Posté le: Ve 19 Jan 2007 19:43 Sujet du message: |
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message reçu, cher yann...
Bonjour, Mauvaiseherbe |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 1421 Localisation: Suisse
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Posté le: Di 21 Jan 2007 17:16 Sujet du message: |
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Bonjour yann, bienvenue
... une porte décidément étonnante, qui ouvre sur toi en même temps qu'elle t'amène ici. |
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feuille
Inscrit le: 09 Mai 2005 Messages: 353 Localisation: Paris
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Posté le: Je 24 Mai 2007 19:29 Sujet du message: |
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J’aimerais partager avec vous un entretien avec Alexandre Jollien dans l’émission « Du bon usage de la philosophie » sur Rfi diffusé le 22/10/2006 (20min)…
Sa voix est émouvante... et j’ai notamment beaucoup aimé l’anecdote du bateau avec son enfant… un incroyable appel de la vie à être attentif dans l'instant présent.
Je voulais aussi te remercier mauvaiseherbe pour nous avoir fait découvrir cette touchante singularité qu'est Alexandre Jollien, que je m'étais attelé à lire l'été dernier suite à ton post éclairé... merci! |
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mauvaiseherbe
Inscrit le: 31 Mai 2006 Messages: 336
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Posté le: Je 24 Mai 2007 20:59 Sujet du message: |
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N'est-ce pas qu'il y a de beaux humains sur notre petite planète ! |
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Michel Invité
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Posté le: Lu 04 Juin 2007 19:53 Sujet du message: |
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Bonjour, je viens de finir "Le métier d'homme". J'ai un peu de mal à cerner la thèse, l'essentiel de son message.
Et cherche-t-il à convaincre ET/OU à persuader ??
Merci de m'éclairer afin que je comprenne mieux ce que Alexandre Jollien a voulu dire.
Michel |
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