Regards sur l'éveil

sahaja · Inscrit le: 28 Fév 2006 Messages: 429 Localisation: 66000

trés bon texte tchan !

Lin-Tsi est une cascade, vertigineuse et lumineuse. S’y rafraîchir c’est en même temps se laver, s’éclaircir les idées, et se faire durement secouer...
Ne gardons de son oeuvre qu’un court passage ( cité également dans la collection Hermès, volume sur le Tch’an ) révélateur du personnage et de son enseignement. Le reste est à découvrir dans les " Entretiens " parus chez Fayard.

Partout, vous avez entendu dire qu’il y avait un vieux gaillard Lin-Tsi ; et vous êtes venus m’interroger sur vos difficultés. L’Enseignement ne saurait se faire par le langage ; c’est de tout mon corps que j’agis à votre égard, ainsi que vous l’avez éprouvé à vos dépens. Mais, tout ce que j’obtiens, c’est que vous restiez là, frappés de stupeur, les yeux écarquillés, la bouche frappée d’immobilité, incapables de répondre à mes questions. Je vous le dis, l’âne n’est pas de force à piétiner comme l’éléphant... Vous vous méprisez vous-mêmes, vous vous humiliez, disant : " Moi, je suis profane ; lui, c’est un saint ! " Gnomes tondus ! Qu’est-ce qui vous presse donc tant de revêtir la peau du lion pour aboyer comme le chacal ? Un grand homme ne se donne pas des airs de grand homme ! C’est parce que vous n’avez pas confiance en ce que vous possédez en votre propre maison, que vous allez ainsi chercher hors de chez vous... Adeptes, ne vous attachez pas à mes paroles. Et pourquoi ? Mes paroles sont dépourvues de tout fondement probant ; ce ne sont que dessins d’un instant dans l’espace, comme des images peintes, simples illustrations. Gardez-vous de prendre le Bouddha ( c’est à dire le plus grand des maîtres ) pour un aboutissement suprême. Le Bouddha, je le vois, moi, comme un trou de latrines, et les saints comme des prisonniers portant chaînes et cangue. C’est pourquoi Manjuçrî eut raison de prendre l’épée pour assassiner le Bouddha... Adeptes, il n’y a pas de Bouddha qui puisse être trouvé... Chercher le Bouddha, c’est perdre le Bouddha ; chercher le Chemin, c’est perdre le Chemin ; chercher les patriarches, c’est perdre les patriarches... Mieux vaut être " sans affaires " et se mettre en repos, en répétant cet adage :

le lien vers l'entretient:

http://foucault.info/$/parrhesia/linji/parrhesiast.lin-tsi.fr.html

:fleur:

Jean Louis

Oui, mais il est un fait que nous cherchons hors de chez nous.

On est attiré par les figures spirituelles comme par la lumière des phares. Mais les phares, sur la mer, indiquent au marin qu'il faut s'écarter d'eux et non pas foncer sur eux .

Sapristi, pourquoi donc ce tropisme ? Pourquoi ne restons-nous pas "sans affaires" ? Very Happy

sahaja · Inscrit le: 28 Fév 2006 Messages: 429 Localisation: 66000

certainement que la fascination et le manque de confiance n'y sont pas étranger.
ainsi que la peur de l'inconnu!

Jean Louis

Je n'ai de raisons

de chercher mon bonheur, mon plaisir,

d'avoir un souhait,

de me sentir satisfait,

de m'évaluer, de me faire des reproches,

de donner un sens à mon existence

de m'inquiéter pour moi,

de me définir,

de m'interroger à mon sujet,

de me projeter,

de me penser,

qu'empruntées au monde. Confused

sahaja · Inscrit le: 28 Fév 2006 Messages: 429 Localisation: 66000

toute ces choses là ne sont elle pas ce qui fascine le plus,ne sont elle pas ce qui nous rassure,notre famille!!

un homme qui sort de la famille sans rentrer dans une autre voilà qui est inestimable trésor...

Jean Louis

Pourrais-tu m'expliquer davantage ce que tu veux dire, sens du mot famille ?
Avoir confiance en soi, comme le suggère Lin-Tsi, je ne le comprends pas comme un appel à la responsabilité ou à l'action. (Comme notre société judeo-chrétienne n'a que trop tendance à le mettre en avant)
Si on comprend ça comme ça, on va retomber, selon moi, dans le schéma décrit plus haut. On sera le jouet de notre conditionnement ou de nos déterminismes.

Se faire confiance, c'est sentir qu'il n'y a rien à ajouter à ce que l'on est. Qui on est, notre nature ne manque de rien. Il suffit d'être soi-même.

” Soyez votre propre maître où que vous soyez et sur le champ, vous serez vrais. Les objets qui viennent à vous ne pourront vous détourner. Il n'est pas jusqu'à vos imprégnations antérieures et aux cinq péchés entraînant damnation immédiate qui ne vous deviennent alors océan de délivrance “
” Je vous le dis, il n'y a pas de Buddha, il n'y a pas de Loi, pas de pratiques à cultiver, pas de fruits à éprouver. Que voulez-vous donc tant chercher auprès d'autrui ? Aveugles qui vous mettez une tête sur la tête ! Qu'est-ce qui vous manque ? C'est vous, adeptes, qui êtes là devant mes yeux, c'est vous-mêmes qui ne différez en rien du Buddha-Patriarche !…"
Lin-Tsi

sahaja · Inscrit le: 28 Fév 2006 Messages: 429 Localisation: 66000

le mots famille veut dire ici l'attachement que l'on a pour tout nos état intérieur et nos misères quotidienne,tout cela nous est familier et donc quelque part nous y somme attacher,sortir de la famille c'est ne plus donner d'attention a ces misères en tant que tel et de rester sans affaires..

rester sans affaire c'est sortir de la famille sans rentrer dans une autre!!
rentrer dans une autre famille c'est rentrer dans une famille d'expérience agréable ou "spirituel"

amitié

Jean Louis

Ce mot attachement renvoie, me semble-t-il, pour toi, à beaucoup de choses.
Synonymes : Dépendance ? Confort ? Facilité ? Conviction ? Résistance ?

sahaja · Inscrit le: 28 Fév 2006 Messages: 429 Localisation: 66000

oui certainement je dirais que cela renvois aux force de l'habitude ,habitude de fonctionnement,mécanisme de saisie,j'aime j'aime pas ,attirance et répulsion enfin tout le cirque habituel!!

Jean Louis

S'il y a dans l'attachement, l'habitude, des choses prises en mauvaise part, cela ne vient pas de toi, cette façon de prendre en mauvaise part est une concession regrettable, et pour le coup habituelle, à des influences extérieures.
L'attachement qui vient de toi est tout à fait attachant. Tout ce qui émane de nous, en tant que c'est notre expression, est beau.

sahaja · Inscrit le: 28 Fév 2006 Messages: 429 Localisation: 66000

nous!!? c'est a dire qu'appelle tu nous?

je ne dis pas que les habitudes sont mauvaises je dis que l'identification a ces chose en tant que" ces chose m'appartiennent" ou "ces choses m'arrive a moi "est souffrance!!

je comprend tout a fait ce que tu veux dire et je suis d'accord simplement tant qu'il y a "égoïsme" ce qui veux dire ignorance de notre nature et bien malgres tout, belle ou pas ,cela reste "égoïste".

donc de ce fait ce n'est pas que le poison disparait pour que la vertu apparaisse ,en fait le poison devient vertu quant l'ignorance de qui nous somme ou confusion c'est évanouie,de ce fait là oui tout est parfait!!
il n'y a donc pas de tris a faire entre ce qui est beau ou pas ,bon ou pas ,venant de "nous" ou pas mais a trancher les racines de l'égoïsme!!

rester sans affaire c'est trancher la racine ,faire le tris c'est encore s'amuser avec ses même affaires!!

cela dis tes mots sont très juste,et j'appreci vraiment cette "discution" !
:wink:merci

tout-lelong · Invité

en passant, j'ai donné vie au "wink" :

Jean Louis

" je dis que l'identification a ces chose en tant que" ces chose m'appartiennent" ou "ces choses m'arrive a moi "est souffrance!! "
C'est tout à fait ça. On peut l'exprimer ainsi. On constate en effet que la souffrance caractérise le sentiment d'appropriation.
On peut dire que l'appropriation est souffrance.

Mais on pourrait dire aussi : "en tant que je pense ou que je crois que ces choses m'appartiennent." C'est à dire que c'est déjà une conséquence et non pas une réalité perenne. Là, il ne s'agit pas de ta nature.

Qu'est-ce que j'entends par nous ou nature ? Penses-tu que ces événements de la vie mentale, cet attachement existent par eux-mêmes, sont nous-mêmes ?
Si c'était le cas, quand ils disparaissent, nous devrions être anéantis.

Non, ces choses conditionnelles (qui dépendent de facteurs) ne peuvent exister que parce qu'elles sont portées par l'inconditionnel. Pas d'attachement sans source d'amour inconditionnelle. Pas de pensées sans une conscience inconditionnelle.
L'erreur est de croire que les jugements (égoïsme etc) sont plus vrais que les autres pensées.

Jean Louis

http://isabelledys.skynetblogs.be/ :

Exercez-vous dans un endroit public : tentez de ressentir ou plutôt de laissez venir à vous un amour infini, l'amour de tous sans exception.

Sentez que ce qui EST est bon, et que cet amour ressenti soudain, appelé à vous pour des êtres inconnus vous remplit et va vers eux.

Nous sommes cela, et si nous nous exerçons à nous le rappeler, nous projetons le meilleur.

Ce meilleur nous nourrit et finit toujours par rejaillir autour de nous, matérialisé dans le réel par des sourires inexpliqués et puis par des choses plus visibles.

Tentez cela, ça ne coûte rien, juste de découvrir que le positif est à votre portée.

sahaja · Inscrit le: 28 Fév 2006 Messages: 429 Localisation: 66000

salut jean louis

amour infini?

je ne ressent aucunement ce genre de choses,c'est quoi?
pourquoi toujours retomber dans le ressentit et le ressentir!

je dois dire que je ne comprend pas pourquoi la plupart des gens sont avide de ressentir des choses ou de vivre des chose spécial peut être a cause de l'ennui ou de l'insatisfaction permanente.

voiçi ce que nous dit lin tsi a ce sujet!:

Vous dites de toutes parts qu'il y a des pratiques à cultiver, des fruits à éprouver. Ne vous y trompez pas ! S'il y a quelque chose à obtenir par la culture, tout cela relève de l'acte, qui fait naître et mourir. Vous dites que vous cultivez toutes ensemble les dix milles pratiques des Six Perfections : je ne vois là que fabrication d'actes. Chercher le Buddha, chercher la Loi : autant d'actes fabricateurs d'enfer : chercher le Bodhisattva, c'est aussi fabriquer de l'acte. Ou encore lire les Textes, lire l'Enseignement – fabrication d'actes. Les Buddha et les maîtres-patriarches sont gens sans affaires ; et c'est pourquoi ce qui est corrompu et composé, aussi bien que l'incorrompu et l’incomposé, tout cela devient pour eux acte purifié. »

A mon point de vue, il n'en reste pas moins vrai qu'il n'y a ni Buddha ni être vivant, ni passé ni présent. Ce qui est à obtenir, on l'obtient sans passer de temps, sans qu'il faille ni cultiver des pratiques ni en éprouver les fruits, sans qu'il y ait d'obtention ni de pertes. En tout temps, il n'y a jamais eu à rien d'autre ; et « s'il y a quelque chose de plus, je la déclare pareille au rêve, pareille à une métamorphose ». Voilà tout ce que j'ai à dire, moi le moine de montagne !

« Tâchez seulement, lorsque vous accédez tant à la profanité qu'à la sainteté, à la souillure qu'à la pureté, aux domaines de tous les Buddha, au pavillon de Maitreya comme au plan des choses de Vairocana, de voir que toutes choses, fût-ce même les domaines de Buddha qui se manifestent en tous lieux, sont sujets à formation, durée, destruction et vide. Si un Buddha apparaît dans le monde, puis fait tourner la grande roue de la Loi, puis entre en Nirvâna, ne voyez là aucune marque d'aller ni de venir ; si vous cherchez en lui la naissance et la mort vous ne le trouverez jamais. Et même si vous accédez au plan des choses qui sont sans naissance et que, parcourant tous les royaumes de Buddha, vous accédiez à l'univers de l'Embryon de Fleur, sachez que tout cela porte la marque du vide et n'a aucune réalité. Seul existe réellement le religieux sans appui, qui est là à écouter la Loi. Il est la mère de tous les Buddha, et en ce sens les Buddha naissent du sans-appui. Pour qui comprend le sans-appui, l'état de Buddha n'est pas à obtenir. Réussir à voir les choses ainsi, c'est cela la vue juste.

(sans -appuis) = (sans-affaire)

prendre appuis sur le silence c'est encore s'appuyer !!
comme prendre appuis sur l'amour !