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Regards sur l'éveil Café philosophique, littéraire et scientifique
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Denis
Inscrit le: 24 Jan 2006 Messages: 68 Localisation: Nancy
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Posté le: Lu 23 Juil 2007 12:10 Sujet du message: |
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Comme je l'ai deja dit je suis végétarien, ce n'est pas par peur des maladies mais plus par respect de la vie et je ne cherche à convaincre personne.
Là où je comprends moins, c'est quand Plume dit qu'il tue des mouches (proches cousines de mes bien aimés moustiques) par passe temps.
Je ne comprends pas le plaisir qu'on peut éprouver à enlever la vie par passe temps.
Je n'arrive pas à trouver la vie d'une mouche insignifiante, et en même temps j'arriver à me représenter que ces propos peuvent paraitre extrémistes.
J'ai aussi tué plein d'insectes par plaisir étant plus jeune, et mon comportement actuel plus respectueux n'est pas une intellectualisation de quoi que ce soit, ça c'est imposé à moi comme ça. Allez comprendre!... |
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Asche
Inscrit le: 24 Jan 2007 Messages: 173
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Posté le: Lu 23 Juil 2007 12:26 Sujet du message: |
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Plume a écrit: | le plus lourd à supporter, c'est l'indignation du "moi", ce moi qui est mon humanité |
Le "moi" et tout ce qui en découle (l'illusion du choix par exemple) ne constitue pas notre humanité, bien au contraire il est la fine pointe de notre animalité, le résultat de notre évolution en tant que bête-à-survivre... Ce qui nous constitue véritablement en tant qu'humain, c'est notre capacité à être lucide, c'est-à-dire à voir par-delà le conditionnement qu'est le "moi" et la dualité qu'il implique.
Plume a écrit: | ce moi qui n'est pas aussi subjectif qu'on le croit. Je ne peux pas tuer comme ça, parce qu'au fond de moi, j'aime ce qui vit, parce que je vis. |
Oui ! Parce que tu vis. Mais cela n'a rien à voir avec le "moi". Le "moi" n'aime pas ce qui vit, il aime SA vie, et perçoit les autres comme une menace (je schématise). Lorsque tu dis "j'aime ce qui vit", c'est la vie elle-même qui s'exprime à travers toi, cette vie que tu ES fondamentalement. |
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daniel
Inscrit le: 15 Fév 2006 Messages: 461 Localisation: belgique
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Posté le: Lu 23 Juil 2007 14:36 Sujet du message: |
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plume dit :
Citation: | Personnellement, je ne mange rien, à part des pâtes et du gruyère, et je me fous pas mal de la suite des évènements (à 22 ans, je pèse 55 kg). Je me nourris pour durer, encore et encore, mais ma vie, je la tourne entièrement vers l'art, et la philosophie: "le corps est la baraque où notre existence est campée"... J'aime poser des barrières aux autres, les pousser hors d'eux-mêmes, les aider à mieux se connaître. Cette question du végétarisme, je l'ai traitée volontairement en vous faisant violence à tous, car j'avoue que je n'ai pas le temps de faire dans la subtilité en ce moment. En réalité je ne mange pas de viande: non pas parce que j'ai eu une prise de conscience (je trouve cette idée absurde), mais parce que je n'en aime pas le goût. |
ah, ok, ok ! c'était juste pour nous bousculer, un peu ... ce cher plume, encore une énigme de plus ...
à la fois un levé et un tombé de rideau, ça m'donne plutôt, l'envie de tout recommencer ... 'tention, j'y vais !
bonjour plume, bienvenu sur le forum ! au plaisir d'échanger avec toi !
feuille, bravo pour ta réponse et ta répartie !
intervieuw : dites-nous, denis, malencontreusement, votre réplique, est tombée dans la foulée de celle de votre partenaire, qui la disait en même temps ! ça vous révèle quoi, en vous, cette ipso-synchronicité ! ça fait bizarre, non !
ashe et la non-dualité, ça tranche dans ce beau chorus !
chers invitéEs, toute cette discussion vous était offerte par les yaourtes qu'onnom'rapas, et était interprêté par la chouette petite ligue d'improvisation du coin ! pour votre bon plaisir !
ne prenez pas mal ma p'tite bafouille, tout ceci n'est qu'un gag !
Dernière édition par daniel le Je 26 Juil 2007 17:51; édité 2 fois |
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feuille
Inscrit le: 09 Mai 2005 Messages: 353 Localisation: Paris
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Posté le: Lu 23 Juil 2007 14:42 Sujet du message: |
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Plume a écrit: | Peut-être que notre omnivorisme est devenu fanatique ("il faut manger de tout"), mais n'empêche que ce n'est pas l'argument de la souffrance qui me détournera de la viande. Les créatures souffrent, c'est tout. La souffrance fait partie de leur équilibre, et un être qui ne souffre pas, ne sais pas ce qui peut lui nuire. |
Effectivement, ce n’est pas en avançant l’argument de la souffrance que cela va nécessairement nous faire reconsidérer notre rapport aux animaux. Oui, la souffrance sert la vie mais il y a là un vice de mixte entre le fait de tuer (à partir d’un choix, d’infliger une grande souffrance et d’ôter la vie à autrui) et la souffrance vécue : comme tu l’avais rapporté de ce cher Nietzsche « tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort »… la souffrance vécue de l’intérieur, oui, mais il est difficile de dire à la place des animaux (encore une fois, c’est une manière de se justifier) que la souffrance qui leur est infligée les rend plus fort (puisque cette souffrance n’est infligée que pour les abattre). En inversant cela pour l’homme, je suis aussi convaincue d’une chose : tout ce que je tue me rend plus faible. J’ai le sentiment que cela ne sert pas la vie et donc, ne sert pas l’homme.
Plume a écrit: |
feuille a écrit: | Qu’un temps, l’homme soit passé par cette période de nourriture carnée pour se développer, |
Toi qui as lu Bergson , tu devrais savoir qu'il est très présomptueux de vouloir donner une vue d'ensemble de la vie, alors que nous sommes là, dans le flux. |
Bien vu, j’ai dérapé sur la forme passée, alors que c’est la forme présente que je voulais dire, il y a là un peu comme un idéal que je projette… Mais comme tu le suggères par ta démarche (« poser des barrières aux autres »), nous grandissons aussi par ces points de vue qui viennent perturber l’ordre établie et qui alertent l’autre « n’y a-t-il pas un autre chemin que celui-ci que nous nous entêtons à suivre ? »…
Comme Bergson nous invite à le faire par le biais de « l’attention à la vie », cela ne peut faire nécessairement du mal ni à soi ni à l’autre… pourvu que l’on soit attentif.
Plume a écrit: | Montrer de l'autre, du possible, c'est un geste admirable, mais il ne faut pas se tromper d'objectif. Si je me refuse à tuer des animaux pour le plaisir, ce n'est pas parce que le regard des autres me pèse ; le plus lourd à supporter, c'est l'indignation du "moi", ce moi qui est mon humanité, ce moi qui n'est pas aussi subjectif qu'on le croit. Je ne peux pas tuer comme ça, parce qu'au fond de moi, j'aime ce qui vit, parce que je vis. |
Oui, se sentir vivre, se sentir exister, c’est l’expérience de vie la plus renversante qui soit… et d’autant plus si nous pouvons le faire sans nécessairement conditionner l’ascension à cette joie de vivre par le fait de se nourrir de cadavre d’animaux. Le progrès de l’homme ne passe pas par sa capacité à entretenir ses croyances mais à voir au-delà d’elles… et cela vaut pour tous les points de vue (je ne m’exclus nullement de cela).
Mais cela ne peut se faire en le criant sur les toits, j'en conviens fortement. Cela doit se faire de proche en proche, d'ami à ami... et comme tu le dis, la vie fait le reste.
Dernière édition par feuille le Lu 23 Juil 2007 16:35; édité 1 fois |
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Denis
Inscrit le: 24 Jan 2006 Messages: 68 Localisation: Nancy
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Posté le: Lu 23 Juil 2007 15:11 Sujet du message: |
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daniel a écrit: | intervieuw : dites-nous, denis, malencontreusement, votre réplique, est tombée dans la foulée de celle de votre partenaire, qui la disait en même temps ! ça vous révèle quoi, en vous, cette ipso-synchronicité ! ça fait bizarre, non !
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Oui au début on se sent un peu bête, mais qu'y peut on? |
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feuille
Inscrit le: 09 Mai 2005 Messages: 353 Localisation: Paris
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Posté le: Lu 23 Juil 2007 15:27 Sujet du message: |
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J’aimerais vous faire découvrir une BD « La Guerre Eternelle » de Marvano-Haldeman qui m’avait beaucoup marqué à l’époque… à posteriori, j’y retrouve un thème qui me parle dans cet échange, sous un angle de présentation assez singulier.
Le thème de cette BD en 3 volumes est de dénoncer l’absurdité de la guerre (Haldeman a lui-même était engagé dans la guerre au vietnam ce qui lui a suggéré de faire cette BD). Le passage que j’ai choisi pourrait passer pour anodin mais il révèle notre rapport au monde et suggère même ce que nous pourrions voir au-delà…
Dans les planches qui suivent, une troupe d’élite débarque sur une planète susceptible d’héberger l’ennemie des terriens : les Taurans. Les hommes ne les ont encore jamais vus mais ils doivent capturer un Tauran pour l’étudier et pour mieux les exterminer par la suite… le début de l’histoire commence d’ailleurs par un malentendu dans la rencontre avec les Taurans… comme cela sera révélé à la fin de cette trilogie.
Mais ce qui m’intéresse dans notre discussion, c’est cette scène : La troupe d’élite débarque donc sur une planète avec pour objectif de capturer un Tauran et de tuer les autres mais la première rencontre qu’ils vont faire ne sera pas celle qu’ils attendaient…
Vous remarquerez une belle analogie via la « télépathie » : il se trouve qu’il y a des télépathes dans l’équipe d’élite… et c’est le télépathe qui se retrouve foudroyé au moment même où il cause la mort de cette « vâche extraterrestre» qu’ils rencontrent… Belle « résonance d’esprit » dans la volonté de tuer.
Heureusement, ces animaux nous trouvent drôles ! Bref, ils ne nous en veulent pas… la vie a cela d’incroyable qu’elle ne nous juge pas mais en revanche, elle nous invite à juger nos propres actes…
Cliquez sur les images pour lire les dialogues. Bonne lecture!
Source : La Guerre Eternelle I, Marvano-Haldeman, Editions Aire Libre 1988
Source : La Guerre Eternelle I, Marvano-Haldeman, Editions Aire Libre 1988
Source : La Guerre Eternelle I, Marvano-Haldeman, Editions Aire Libre 1988
Source : La Guerre Eternelle I, Marvano-Haldeman, Editions Aire Libre 1988
Source : La Guerre Eternelle I, Marvano-Haldeman, Editions Aire Libre 1988 |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 1421 Localisation: Suisse
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Posté le: Ma 24 Juil 2007 0:02 Sujet du message: |
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Pour ma part, je partage assez le point de vue constructiviste de Plume. Nous ne pouvons pas prendre de décision en fonction de vues générales sur le bien de l’humanité (ou de l’animalité), nous ne pouvons pas savoir le fin mot du bien et du mal, car ces notions sont résolument hors de notre saisie, parce que c’est la vie qui décide, et que nous sommes dedans, et non en-dehors. Ce que nous pouvons faire, par contre, et que nous devons faire, c’est assumer notre condition. J’aime bien cette phrase de Gide: “Assumer le plus possible d'humanité, voilà la bonne formule.” Assumer son humanité, c’est faire acte de présence, c’est ne pas se retrancher derrière des pensées-paravent, c’est ne pas brandir des étendards, mais se frotter aux choses et aux êtres, sans réserve. C’est aussi reconnaître que l’on est soi parce qu’on est construit par tout ce qui nous a précédé. C’est assumer toute cette humanité qui nous a fait depuis la nuit des temps, et dont nous sommes, nous, ici, maintenant, le représentant, l’ultime pointe explorant le temps présent, en même temps que le maillon qui poursuit la symphonie commune dont nous faisons désormais partie. Assumer son humanité, c’est se montrer humble face à tout qui nous a fait “nous”, à tout ce qu’on est et qui nous échappe, parce que ce n’est pas “à soi”.
Ma Anandamoyi, par exemple, cautionnait le système des castes. Cela semble choquant pour un esprit formé au respect de l’individualité telle que l’a produit en nous la culture et la pensée occidentales, mais pour elle, qui avait poussé sur le terreau de l’hindouisme et du respect des traditions, il allait de soi que la fidélité à ce qui l’avait précédée et construite prévalait sur les idées qu’elle aurait pu elle-même développer. De même, le Maharshi a incarné une démarche résolument védantiste, et St-François une démarche résolument chrétienne. Ce n’est pas par l’originalité de leur démarche qu’ils sont grands, mais c’est parce qu’ils se sont effacés derrière ce qui les grandissait: ils ont ainsi fait resplendir les mots et les gestes issus du terreau qui leur avait donné vie. |
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feuille
Inscrit le: 09 Mai 2005 Messages: 353 Localisation: Paris
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Posté le: Ma 24 Juil 2007 9:02 Sujet du message: |
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joaquim a écrit: | Pour ma part, je partage assez le point de vue constructiviste de Plume. Nous ne pouvons pas prendre de décision en fonction de vues générales sur le bien de l’humanité (ou de l’animalité), nous ne pouvons pas savoir le fin mot du bien et du mal, car ces notions sont résolument hors de notre saisie, parce que c’est la vie qui décide, et que nous sommes dedans, et non en-dehors. |
Je vous accorde complètement le fait que la vue supposée générale n’aide en rien et le côté sage, perché sur la montagne, pointant une carotte à la main une autre direction dans l’horizon pour l’humanité, ça ne marche pas vraiment. Mais ce qui me perturbe un peu dans ce que tu dis là, c’est la vision presque exclusivement déterministe (je sais bien que ce n'est pas cela que vous pointez...) : la vie décide pour nous et je serais réduit à un automate, un pantin… il y a pourtant bien une différence de taille entre la trajectoire d’un astre et celle d’un animal : l’animal voit les étoiles, il peut "décider" de s’arrêter net pour les regarder, pas l’inverse. Le regard est là et l’action qui en découle n’est donc pas décidée par avance, c’est la vie même, elle se décide là maintenant, au travers de mon regard et par mes mains.
Il y a une différence de taille entre l’animal et l’homme : l'homme agit le plus souvent sur la base d’une représentation. Et c’est à cette représentation à laquelle je m’attaque, pas à l’homme. Dénoncer certaines représentations qui nous semble nuire à la vie (comme tu viens de le faire en dénonçant une décision qui serait prise à partir « du point de vue général» que j’ai entretenu, mais j’espère qu’il n’y a pas que ça dans mon discours, c’est un mixte de constructivisme et de déconstructivisme…), c’est aussi cela assumer la vie. Comme tu dis, « se frotter aux choses et aux êtres, sans réserve ». Je ne remets pas en cause la totalité de l’histoire de l’humanité, je ne souhaite pas démolir tout ce qui m’a construit, ce serait bien stupide et présomptueux : je pointe, tout comme tu viens de le faire, ce qui me semble ne pas servir la vie, ici et maintenant.
Gide par exemple avait été gonflé de dire « Familles! je vous hais! Foyers clos; portes refermées; possessions jalouses du bonheur. » : Il pointe pourtant quelque chose d’important au travers de cette phrase, on pourrait presque se dire que ce n’est pas une position très humble… mais il assume le plus possible d’humanité, tout en remettant en cause quelque chose qui nous a fortement construit depuis le début… étonnant non? Haldeman dénonce la guerre : ce n'est pas parce que l'humanité s'est construite en partie avec la guerre que nous devons continuer à la cultiver (et pas besoin de faire la guerre pour s'en rendre compte...)
Ainsi donc, si je conçois une nécessaire fidélité à la vie, à notre histoire, cela ne doit pas se transformer en un aveuglement borné par nos représentations : oui, pour une fidélité vivante dans le regard, mais pas une fidélité qui détourne ses yeux et se force au silence lorsque quelque chose vient la choquer, et qui continue comme si rien n’était arrivé…
Oh… je voulais rajouter aussi que ma vie serait un enfer si je devais systématiquement mettre à table dans mon quotidien le sujet du végétarisme, surtout dans un pays comme la France, fière de son histoire culinaire. Tous mes proches, y compris ma compagne mangent de la viande… et si au début de mon revirement, la situation était très difficile à gérer (c’est d’ailleurs au départ la raison de ma visite ici), j’ai appris à la vivre sans monter sur une chaise et dénoncer tout cela. J’en parle avec calme lorsque l’on vient me demander pourquoi, mais je n’en parle pas directement sans que je sois sollicité sur ce sujet. Je fais attention, je le vois dans la réaction... et j’ai abandonné toute idée de prosélytisme…
Voila, c’est un véritable exercice d’ouverture à la vie… bouffer de la viande, cela faisait partie de mes plus grands plaisirs avant, mais après avoir reçu une telle claque dans ma vie, je n’avais pas grand-chose à lui offrir en acte que de renoncer à ce plaisir que je choyais comme un acquis irréversible. Lorsque je l'ai décidé, je me suis senti libéré, libéré d'un poids... allez savoir...
Etonnante Vie. |
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feuille
Inscrit le: 09 Mai 2005 Messages: 353 Localisation: Paris
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Posté le: Ma 24 Juil 2007 13:53 Sujet du message: |
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Récemment, j’étais tombé sur une petite BD « ni dieu ni maître ni croquettes » de Manu Larcenet , un peu de dérision ne fait pas de mal…
(Cliquez pour agrandir) Source "ni dieu ni maître ni croquettes", Manu Larcenet, Editions Glénat
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toniov
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 647
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Posté le: Ma 24 Juil 2007 14:14 Sujet du message: |
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De toutes façons, la nécessité de tuer pour survivre, nous pose problème. Du point de vue de la logique c'est imparable. Mais pas du point de vue de la conscience...
C'est vrai que cette réalité est dans la nature, et je suis le premier à le reconnaitre. Imaginer un monde sans mort n'a pas de sens. Mais la conscience humaine tend un peu vers cette idée quand meme. Dabord, notre propre mort, l'acceptons nous?
Tuer avec le moins de souffrance possible, élever les animaux dans la nature, respecter leurs " individualités ", notre conscience nous dicte cela. Et puis arrive le moment ou il faut tuer, parceque c'est la vie...tuer, c'est la vie. Conservons nous toujours le meme silence, la meme " paix intérieure " lorsque nous en arrivons la?
Je crois que non. |
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mushotoku-nad
Inscrit le: 31 Mars 2006 Messages: 653 Localisation: gard
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Posté le: Ma 24 Juil 2007 14:34 Sujet du message: |
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J'ai le sentiment qu'il n'ya pas de réponse juste a cette question là, autre que celle que peut nous donner celle de notre conscience au moment ou elle se pose a nous et cela en fonction de ce qu'englobe notre Vision...
Joachim a écrit: | nous ne pouvons pas savoir le fin mot du bien et du mal, car ces notions sont résolument hors de notre saisie, parce que c’est la vie qui décide, et que nous sommes dedans, et non en-dehors. |
Oui la Vie en tant que processus mécanique decide a un certain niveau.C'est effectivement toujours le don de la vie a la Vie, qu'elle soit animale ou végétale ( dans ce sens découvrir les experiences scientifiques sur les réactions des plantes aux ambiances, aux energies diverses, et a la souffrance ou a la mort de leur congénéres, d'animaux, ou des humains est assez révélateur de l'existence d'une forme de conscience a tous les niveaux, et cela ne simplifie pas la question...)
Je crois qu'on pourrait presque dire que notre vie, qui s'inscrit dans la Vie se nourrit et transmute, au bout de la "chaine alimentaire" la totalité des énergies de la planéte .Et que notre vie se caractérise et se differencie uniquement de toute autre vie par le fait qu'elle est munie de cette Conscience consciente d'elle même qui la conduit a ce type de question;
Je me demande si en réalité plus qu'une question d'ethique, de bien ou de mal, de respect de la vie ou autre argumentation intellectuelle, il ne sagirait pas aussi d'un signal et d'une conscience du corps lui -même, qui serait en demande d'une nourriture energétique moins "pesante"...
On parle de sattvique, rajasique, et tamasique, et je crois que cela correspond a des résonnances et a un equilibre energétique dans le corps même...
Si aucun enseignement ne parlait de respect de la vie et ne prônait le végétarisme, cela deviendrait peut-être un choix purement instinctif et évident qui ne donnerait pas lieux a des débats intellectuels argumentés sur des bases éthiques.
Pour ma part, je pense que ce don incontournable de la vie a la Vie necéssite surtout la Conscience et l'acceptation de cette dépendance du corps a la chaine alimentaire, et qu'elle est aussi liée tres profondement a une identification de la conscience au corps.Dans ce cas être a l'ecoute subtile des besoins de ce corps, sans faire intervenir les speculations et les argumentations mentales, la conscience et la presence a l'acte de se nourrir nous met en contact avec cette relation de la vie a la vie , et cela qiue l'on soit végétarien ou non;
Les plantes crient en silence, mais elles crient et souffrent aussi comme le révèlent ces experiences dont je parlent, donc accepter que ma vie dans le corps dépend de la mort d'un autre corps,quel qu'il soit est une acceptation profonde de la limite de ma liberté d'être et d'exister sans participer a cette chaine alimentaire qui fait incontournablement le jeu de
la vie , de la mort et de la souffrance;
Cependant il me semble qu'on peut alors aussi rappeller que beaucoup de maitres, de saints, de mystiques ont vécus de longues périodes sans manger quique ce soit.
Actuellement, tout un mouvement se developpe ( les "respiriens"..)qui méditent sur cette identification et se nourrissent exclusivement de prana et certains depuis des années.
Beaucoup connaissent ce fait de ne plus manger pendant les temps qui suivent des experiences d'eveil tant l'energie devient puissante.
Ces phenomènes existent et on ne peut donc en faire abstraction si on parle de la justesse de la nourriture sur un chemin d'eveil, ou d'intégration de l'eveil;
Alors on peut aussi se demander si la question ne se pose pas simplement dans le cadre de l'identification a la manifestation et aux lois qui la régissent.
Peut être qu'une integration réelle de l'eveil nous permettrait de nous nourrir presque uniquement a l'Energie Source qui soutien la trame même de la vie? |
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toniov
Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 647
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Posté le: Ma 24 Juil 2007 14:41 Sujet du message: |
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Que signifie, se nourrir de " prana "? Sagit-il d'une nourriture autre que matérielle? |
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feuille
Inscrit le: 09 Mai 2005 Messages: 353 Localisation: Paris
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Posté le: Ma 24 Juil 2007 15:14 Sujet du message: |
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toniov a écrit: | Que signifie, se nourrir de " prana "? Sagit-il d'une nourriture autre que matérielle? |
Visiblement, c'est se nourrir de lumière ou d'air... ça reste physique... vibratoire dirait-on... Doit me manquer un gène pour être une plante, c'est un peu comme la série américaine Heroes cette histoire (le salut ne peut venir que de la mutation génétique... pas de place pour l'effort ou une quelconque volonté de puissance notez bien).
A en croire cette article, Les respiriens, ça ressemble un peu à une secte, non?
Je veux bien essayer d'être ouvert, mais là, je me méfies de tous ces trucs...
Comme disait Alan Watts à la question de son choix d'un régime végétarien : « Parce que les vaches crient plus fort que les carottes. ». |
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mushotoku-nad
Inscrit le: 31 Mars 2006 Messages: 653 Localisation: gard
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Posté le: Ma 24 Juil 2007 15:15 Sujet du message: |
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Toniov a écrit: | Que signifie, se nourrir de " prana "? Sagit-il d'une nourriture autre que matérielle? |
hou là là... tiens va voir là, et puis sur google tu tapes prana et tu en auras pour 10 ans de lecture
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pranayama |
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mauvaiseherbe
Inscrit le: 31 Mai 2006 Messages: 336
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Posté le: Ma 24 Juil 2007 15:16 Sujet du message: |
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mushotoku-nad a écrit: | Je me demande si en réalité plus qu'une question d'ethique, de bien ou de mal, de respect de la vie ou autre argumentation intellectuelle, il ne sagirait pas aussi d'un signal et d'une conscience du corps lui -même, qui serait en demande d'une nourriture energétique moins "pesante"...
(...)
Pour ma part, je pense que ce don incontournable de la vie a la Vie necéssite surtout la Conscience et l'acceptation de cette dépendance du corps a la chaine alimentaire, et qu'elle est aussi liée tres profondement a une identification de la conscience au corps.Dans ce cas être a l'ecoute subtile des besoins de ce corps, sans faire intervenir les speculations et les argumentations mentales, la conscience et la presence a l'acte de se nourrir nous met en contact avec cette relation de la vie a la vie , et cela qiue l'on soit végétarien ou non;
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Oui oui merci mushotoku-nad .
Je pensais justement ce matin qu'il manquait dans cette passionnante discussion cette dimension concrète et pour moi absolument incontournable de l'Attention incarnée en profondeur . Attention dans le corps , Attention au corps , à l'acte de manger ( !)...
Est-ce que je sais qui je suis , ce que je suis , ce que je fais ? Est-ce que je sais ce qu'est (ou qui est ) une plante , un animal ? Quel est l'état de ma relation à eux ? Avons nous "fait connaissance" ?
Je pense à toi ,Plume, aussi et à ta petite provocation :" un porc n'est qu'un porc"... pour avoir le droit de dire ça il faut savoir ce qu'est un cochon ...non ? |
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