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Regards sur l'éveil Café philosophique, littéraire et scientifique
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Invité
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Posté le: Me 15 Nov 2006 18:49 Sujet du message: |
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Il y aurait beaucoup à dire. D'abord, pour le plaisir, la première chose que Dieu fait dans la Bible est un jardin...
Deuxièmement, Christ ne symbolise pas le fait que nous puissions nous sauver nous-mêmes (en quoi du coup la Croix ne servirait à rien), mais il est le SAUVEUR. Il nous "déchute" par le pardon que sa croix nous acquiert...
"nul ne vient au père QUE par moi"...
"A ceux qui ont cru en son NOM, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu" (Au début de jean)
Est-ce à dire que les hommes avant Jesus n'étaient pas des enfants de Dieu ?
J'en pense que l'on peut être une créature de Dieu sans être un enfant de Dieu... |
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Nout
Inscrit le: 10 Oct 2006 Messages: 58
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Posté le: Me 15 Nov 2006 20:00 Sujet du message: |
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Cher invité,
La première chose que crée Dieu dans la bible: c'est la dualité.
la bible a écrit: |
1.1 Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.
1.2 La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.
1.3 Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut.
1.4 Dieu vit que la lumière était bonne; et Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres. |
Christ signifie en grec "l'oint", ce qui en hébreux est traduit en "messie".
L'oint de quoi? Du saint-esprit, c'est à dire de la Connaissance.
La croix comme tout ce qui est, n'est pas le fruit d'un hasard.
Elle aussi est un symbole puissant qui ne contredit pas le fait que chaque être a en lui la possibilité de se sauver lui-même de la dualité source de souffrance.
La croix est la rencontre du haut (verticalité) et du bas(horizontalité), donc le ciel et la terre de la génèse, la fusion de ce qui semblait séparé en un point central.
C'est en ce point, (point zéro, hors du temps et de l'espace, point d'éternité donc divin) que se vit ce qu'ici nous nommons l'éveil.
Tout le cheminement du christ est une voie initiatique, un enseignement, tout comme la bible, comme tout texte sacré, comme tout instant que nous vivons.
Il y a une phrase d' Yvan Amar:
"Ne soyez pas la victime des situations, soyez le disciple des situations"
Avant de s'approprier toute parole spirituelle, il est important de les expérimenter, de les mettre en pratique, de les "entendre" avec toutes les fibres de son être.
l'invité a écrit: |
Est-ce à dire que les hommes avant Jesus n'étaient pas des enfants de Dieu ?
J'en pense que l'on peut être une créature de Dieu sans être un enfant de Dieu... |
Puis-je savoir la subtile nuance entre "enfant"de Dieu et "créature" de Dieu?
Je rajoute à la liste des pauvres "créatures de Dieu" ayant vécus avant Jésus Christ:
- tous ceux qui pratiquent d'autres religions qui ne suivent pas la voie du Christ, donc les juifs, bouddhistes, hindouistes etc...
- les athées
- les gens n'ayant pas dans leur vie eu accès au christianisme soit par leur lieu de naissance, leur culture, leur famille etc...
Ben dis donc la liste est longue!
Moi qui pensait effrontément que Jésus Christ montrait la voie de la tolérance et de l'amour, prenait sous sa protection tout ceux que la morale ambiante rejetait et spoliait telle la femme adultère, la samaritaine, ceux qui ne pratiquaient pas la loi de Moïse à la lettre...
Bon ok, j'arrête de penser! |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 1421 Localisation: Suisse
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Posté le: Me 15 Nov 2006 22:10 Sujet du message: |
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Nout, merci pour ton émouvant témoignage (ici).
khoan, ne prenez pas mal cette petite provocation, mais je trouve très intrigant que vous insistiez tellement sur l’importance du nom comme garant de la relation personnelle, dans votre réponse au message éminemment personnel de Nout, mais que vous le fassiez sans signer de votre nom, comme simple invité (car c'est bien vous, non?).
Jean-Marie a écrit: | J’utilise le mot « conscience » dans le sens restreint du dictionnaire. Cfr. ici.
Pour moi, ce mot implique donc un fonctionnement du cortex cérébral. |
Voilà bien un réflexe médical.
Mais tu fais bien de souligner l’ambiguité du terme. Je crois qu’il faut bien distinguer, lorsqu’on parle de conscience, ce qu’on peut en dire à partir de l’auto-examen de sa propre conscience, de ce que peut en dire l’observation scientifique. Et ne pas perdre de vue que les connaissances tirées de l’observation scientifique sont intégralement constituées de constructions mentales qui se déroulent toujours, en dernière analyse, à l’intérieur de la conscience. Dès lors, définir la conscience comme étant un produit du cerveau revient en quelque sorte à mettre le tout dans la partie. L’étude scientifique de la conscience — totalement justifiée, je le concède — n’est en fait pertinente qu’à l’intérieur des frontières épistémologiques qui sont les siennes, c’est-à-dire à l’intérieur de la scission sujet-objet. La science étudie en effet un objet, et ne se préoccupe pas du sujet. Toutefois, lorsque l’objet qu’elle étudie est la conscience, autrement dit le sujet, elle se retrouve en porte-à-faux sur la scission sujet-objet; il s’agit dès lors d’éviter de tomber dans les pièges du paradoxe inhérent à la nature de la conscience, paradoxe qui a été très bien décrit par François Wolff, cité par Quentin Meillassoux (cf. ici):
«Tout est dedans [la conscience] parce que, pour pouvoir penser quoi que ce soi, il faut “pouvoir en avoir conscience”, il faut pouvoir le dire, et nous sommes donc enfermés dans le langage ou dans une conscience sans pouvoir en sortir. En ce sens ils [les objets qu’on se représente] n’ont pas d’extérieur. Mais en un autre sens, ils sont tout entiers tournés vers l’extérieur, ils sont la fenêtre même du monde: car avoir conscience, c’est toujours avoir conscience de quelque chose, parler c’est nécessairement parler de quelque chose. Avoir conscience de l’arbre, c’est avoir conscience de l’arbre lui-même et non d’une idée de l’arbre, parler de l’arbre, ce n’est pas dire un mot mais parler de la chose. Si bien qu’ils ne renferment le monde en eux que parce que, à l’inverse, ils sont tout entier en lui. Nous sommes dans la conscience ou le langage comme dans une cage transparente. Tout est dehors mais il est impossible d’en sortir.» |
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khoan
Inscrit le: 29 Sep 2006 Messages: 356
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Posté le: Me 15 Nov 2006 22:15 Sujet du message: |
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suppr
Dernière édition par khoan le Ve 17 Nov 2006 5:13; édité 1 fois |
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Nout
Inscrit le: 10 Oct 2006 Messages: 58
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Posté le: Me 15 Nov 2006 23:38 Sujet du message: |
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Khoan,
khoan a écrit: |
J'ai adopté chez vous, sur café-éveil, l'attitude qui consiste à dire directement les choses comme je les vis, comme elles se présentent à moi, sans me préoccuper de l'effet qu'elles pourraient produire, librement. Comme vous le montrez, ça n'est pas sans effet...
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Je m'amuse beaucoup Khoan et ne suis nullement choquée de vos propos.
Dire spontanément ce qui se présente au risque de déplaire (ce qui n'est nullement le cas en ce qui me concerne) est ce que je fais aussi. Donc nous ne sommes pas si différents que cela.
Tout ce qui vient à moi, quelqu'en soit l'apparence, vient de Dieu.
L'autre est toujours un reflet de soi...du Soi...
Bon, j'ai depuis longtemps abandonné toute masturbation intellectuelle et celles-ci m'ennuient profodément. Donc je tenterais d'être précise et concise.
khoan a écrit: | De fait, vous avez du mal avec mon apparente rigidité, ce que je comprends sans peine, et de mon coté, j'ai du mal avec les syncrétismes innombrables qui entrâvent des démarches qui pourraient sans eux conduire bien au-delà de tout ce qu'un homme peut supposer, dire ou concevoir.
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Puisque je vous dis que nous sommes pas si différents...
Je n'ai pas de mal et je ne me suis pas permis de vous juger rigide.
Je ne puis en ce qui vous concerne m'appuyer que sur vos mots. Tout comme vous d'ailleurs.
J'exprime simplement ce qui me vient en les lisant.
Il est étrange que vous ne soyiez pas le premier chrétien que je rencontre ces temps-ci...et qui me renvoie le même reflet.
khoan a écrit: | Pour la question qui vous atteint de la différence entre "créature de Dieu et enfant de dieu", je vous renvoies à vous-même, qu'est-ce que cette distinction (que vous êtes libre de refuser) vous dit à vous, spontanément ? Elle est choquante SUR LE COUP mais peut permettre possiblement des compréhensions plus fines après mûre réflexion.
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C'est vous qui proposez cette différence.
Alors spontanément, je vous pose la question:" quelle est la nuance?...", c'est que justement dans ce contexte je me pose la question parce que moi je ne fais aucune différence entre enfant et créature de Dieu...ce ne sont que des jeux de mots.
khoan a écrit: |
Si vous lisiez ces témoignages, insuffisants, malhabile, malvenus que j'ai livré içi (je ne sais pas faire de lien, Sos Joaquim) nous pourrions sans aucun doute partager ensemble sur des bases claires et moins ambigues que celles qui ont court pour le moment. |
Je vais prendre le temps de vous lire, cher Khoan. Mais je ne vois pas en quoi nos bases sont ambigues...
Vous avez de l'humour, une certaine clairvoyance sur vous même. Et vos croyances ne me perturbent pas. Nous les partageons simplement à la mesure de nos mots.
Ne faites pas d'efforts en ce qui me concerne, restez tel que vous êtes et je ferai de mon mieux pour vous supporter...bien qu'à vous lire la tâche me semble rude!
C'est du second degré...
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 1421 Localisation: Suisse
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Posté le: Je 16 Nov 2006 0:19 Sujet du message: |
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khoan a écrit: | je ne sais pas faire de lien, Sos Joaquim |
Toutes les explications sont ici.
Comme l'a très bien montré Nayla Farouki (cf. ici), l'Occident chrétien est construit sur deux piliers: la grille du savoir et la grille du vouloir. La grille du savoir nous vient des Grecs, et interroge le monde quant à sa réalité. Son enquête cherche à déterminer ce qui est vrai en se basant sur les lois qui gouvernent la raison. Cette vérité-là s’oppose à l’erreur. La grille du vouloir nous vient du monothéisme hébreux, et interroge celui qui parle quant à la fiabilité de sa parole. Cette vérité-là s’oppose au mensonge. Celui qui parle dans la Bible, par la voix des prophètes, c’est Dieu, et sa parole est fiable car son Nom est saint. Ce n’est pas une pétition de principe, c’est une foi en la parole de celui dont le nom est digne de foi. Il me semble, khoan, que vous êtes un éminent représentant du courant monothéiste. Aux arguments de l'esprit qui dévoile la vérité, vous répliquez par la foi en celui qui s'est montré à vous véridique. Je respecte profondément votre foi, vous le savez, mais je m'étonne souvent de la défiance que vous manifestez vis-à-vis de la vérité dévoilée par l'esprit. Pourtant, le christianisme n’est pas seulement monothéisme (comme l’est l’Islam), il est grille du vouloir et grille du savoir. Il est à la croisée des courants hébreu et grec. Jésus n’est pas seulement le Fils de Dieu, il est aussi le λογος (logos). La pierre angulaire du monothéisme, c’est la Personne dont le Nom est digne de foi, et dont la Parole est vérité. La pierre angulaire du logos grec, c’est l’Esprit, qui réduit toutes les contradictions pour faire apparaître, au stade ultime, la vérité dans l'unité (si, si, l'unité, l'Un). Et la pierre angulaire du christianisme, c’est le Christ, Fils de Dieu et λογος, qui introduit l'homme qui comme lui fait sacrifice de lui-même dans la relation trinitaire. Sans l'esprit, pas de Trinité, seulement une foi monolithique.
Dernière édition par joaquim le Je 16 Nov 2006 0:34; édité 2 fois |
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Jean-Marie
Inscrit le: 23 Oct 2006 Messages: 465 Localisation: Arlon - Belgique
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Posté le: Je 16 Nov 2006 0:28 Sujet du message: |
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Khoan, j’ai relu vos 3 messages de "renaissance" que j’avais déjà lus il y a quelques temps.
Voici une phrase provenant du 3ème récit : Citation: | Je comprenais par contre des choses que je n'avais jamais comprises, sans arrêt, tous les jours, de nouvelles facettes de la vie s'ouvraient à moi; j'étais au milieu d'un miracle, éberlué, mais seul |
Vous ne dites pas de quand date cette « renaissance » mais vous paraissez dans vos messages actuels beaucoup plus attaché à des concepts ou des dogmes que dans cette phrase qui sent la joie de l’inattendu.
On entend souvent des mises en garde contre le syncrétisme que vous mentionnez vous-même ci-dessus. J’ai pour ma part du mal de me représenter de quel danger il s’agit. Il y a beaucoup de définitions à syncrétisme. Voici la première (Trésor de la langue française) : Citation: | Fusion de différents cultes ou de doctrines religieuses; en partic., tentative de conciliation des différentes croyances en une nouvelle qui en ferait la synthèse |
Toutes les traditions disent craindre le syncrétisme. Ce que j’essaye de faire comprendre ici, c’est que le danger vient essentiellement de la sacralisation de la pensée.
Je vois déjà Joaquim sourire à cette approche médicale : la pensée est un produit du cerveau, tout comme l’insuline est un produit du pancréas ou la bile un produit du foie C’est CE qui met en œuvre tout cela qui est « le sans nom ». Il y a déjà bien longtemps qu’un écrit comme « le nuage d’inconnaissance » signale l’obstacle de la pensée, de la croyance, de la connaissance. Eckhart aussi en a parlé dans le même sens.
Merci, Nout, pour ton témoignage. Merci aussi pour ton site. _________________ Jean-Marie |
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joaquim Administrateur
Inscrit le: 06 Août 2004 Messages: 1421 Localisation: Suisse
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Posté le: Je 16 Nov 2006 1:38 Sujet du message: |
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khoan a écrit: | "A ceux qui ont cru en son NOM, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu" (Au début de jean)
Est-ce à dire que les hommes avant Jesus n'étaient pas des enfants de Dieu ?
J'en pense que l'on peut être une créature de Dieu sans être un enfant de Dieu... |
Pour ma part, je partage le malaise du Père Varillon (déjà cité ici): «L’idée d’un Dieu intervenant comme après coup, pour corriger ou perfectionner un monde déjà donné, ne va pas, même pour les croyants, sans un certain malaise.»
et je préfère son interprétation, qui ne heurte pas l'esprit:
«Dieu n’est pas devenu Père des hommes à partir de la naissance historique de Jésus Christ. Il l’est de toute éternité, “dès avant la création”, dit saint Paul. En d’autres termes le Christ — c’est-à-dire l’unité de Dieu et de l’homme — est premier dans la pensée divine.»
François Varillon, Un abrégé de la foi catholique, Bayard 2006, p. 34. |
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Invité
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Posté le: Je 16 Nov 2006 9:04 Sujet du message: |
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A mes yeux, le mot enfant recouvre une réalité affective. De la part de Dieu mais aussi de la part des hommes... Il est dur de dire "je t'aime" en s'adressant au "Soi". Par contre, on peut chérir un Père. La filiation est une filiation d'amour. Il faut, avant de se considérer comme fils être un tant soi peu en relation d'amour avec un père, non ? Ceux qui disent "notre père qui êtes aux cieux restez-y" ont certes de l'humour, mais ils ont aussi un vrai problême de filiation, me semble t-il. Il manque un petit quelque chose... Voyez le fils prodigue, c'est bien quand il REVIENT au père que la relation (généreuse) reprend. C'est lui qui dans sa prière a dit : " Je ne suis plus digne d'être appelé ton fils", et c'est le père qui reconstruit l'amour en l'acceuillant, le coeur rempli d'amour...
Nous avons besoin d'une adoption et avons donc la moitié du chemin à faire en vue de cette adoption en acceptant l'intercession de Jesus qui est la porte qui permet de retrouver le père. Il y a cette phrase après la résurrection, mais pas avant : " Je vous appelle amis, parce que tout ce que j'ai entendu du Père je vous l'ai fait connaître." Puis le Réssuscité retrouve les disciples sur la plage et lance : " Les ENFANTS, avez-vous du poisson ?" Pourtant il avait aussi dit aux pharisiens : " Vous avez pour père le diable"...On peut avoir pour père le diable...
On ne retrouve pas içi la même joie qu'au moment où j'ai témoigné parce que le temps d'une certaine maturité/responsabilité est venu ensuite. Je relis aujourd'hui avec plus de rigueur les évènements décrits. Le veau grans a été tué et mangé, et désormais, il faut marcher dans ce désert entre deux mondes...
J'ai reçu un don pour la Parole. C'est comme cela. J'aurais pu recevoir un don plus "social", plus "serviable"même, mais non, mon truc, c'est la Parole.
D'autres ont des dons différents et c'est très bien ainsi. La Parole ouvre sur la vision...Ce n'est pas la morale qui fait la filiation, ni le choix d'un autel plutôt que d'un autre, Jesus est venu apporter la vie bien plus qu'une énième religion. C'est l'expérience de la grâce qui nous donne de percevoir la paternité divine de manière sensible et bouleversante.
J'ajoute que j'ai très peur des religions et que je ne leur fais pas tellement confiance. j'ai confiance en ceux qui, peut-être incomplètement, méditent le parole et la LAISSE PARLER sans chercher nécéssairement à se précipiter pour y rajouter des innovations, des interprétations plus ou moins exotiques ou des lectures originales. ("L'écriture n'est pas l'objet d'interprétation dit l'apôtre pierre dans son épitre) Je crois ce qu'elle dit plus que je ne crois ce que j'en pense , en quelque sorte, ce qui donne raison à Joaquim. |
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khoan
Inscrit le: 29 Sep 2006 Messages: 356
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Posté le: Je 16 Nov 2006 9:08 Sujet du message: |
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suppr
Dernière édition par khoan le Ve 17 Nov 2006 5:14; édité 1 fois |
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Nout
Inscrit le: 10 Oct 2006 Messages: 58
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Posté le: Je 16 Nov 2006 11:55 Sujet du message: |
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jean-marie a écrit: | Toutes les traditions disent craindre le syncrétisme. Ce que j’essaye de faire comprendre ici, c’est que le danger vient essentiellement de la sacralisation de la pensée.
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Toute pensée, toute mentalisation détourne notre conscience de la vérité.
On appelle ce mécanisme de la pensée: le mental.
On lit beaucoup de termes, de concepts dans la littérature spirituelle et on croit souvent les entendre, les comprendre, parcequ'on a totalement confiance en ce mécanisme bien rodé de la pensée bien-pensante. en fait on a tellement confiance qu'on ne s'entend même plus penser...
Tant d'années à entendre les louanges d'un intellect bien entrainé et bien nourri de mille et une abstractions...
Mais à un moment donné on sent qu'on tombe sur un os.
Le mental tourne dans le vide. Il nous laisse exsangue.
Bien sûr pendant un temps on s'amusait bien de ces gargarismes de mots, ces joutes flatteuses entre amis bien-pensants. On se sentait tellement intelligent!
et un jour, pan!
On prend la vie en pleine face et tout ces concepts qui sont bien rangés dans nos mémoires musclées ne nous servent plus à rien. Ces remparts de notre peur du vide deviennent inefficaces.
Alors que faire?
S'en défaire.
Tout simplement.
Et voir ce qu'il reste après ce ménage.
Citation: | y a-t-il réellement de plus en plus de personne qui vivent l'éveil, ou bien n'est-ce qu'une apparence due aux nouvelles possibilités de communication que nous avons aujourd'hui? |
L'éveil se vit hors du temps.
Il ne dépend de rien. Il ne dépend ni du corps, ni du mental, ni du cerveau,ni d'une influence extérieure comme les paroles d'un sage ou la couleur du cheval blanc d'Henri IV.
L'éveil est du point de vue de la pensée un événement dans le temps, la découverte d'un état d'être dont on avait pas conscience auparavant.
Du point de vue de l'absolu, l'éveil est l'état d'être qui n'a jamais cessé d'être et qui soudain se révèle à la conscience.
Ce que je veux dire avec les moyens du bord, c'est que l'absolu peut se révéler ou ne pas se révéler.
C'est une infinité de possible.
Chercher à comprendre ce phénomène ce serait chercher à concevoir l'infinité...
Si l’Absolu décidait maintenant de se révéler à toutes les consciences, il le pourrait aussi facilement que je respire.
Pourquoi donc ne le fait-il pas ?
Khoan,
Je comprends bien votre façon de voir, croyez-moi Khoan mais j’ai l’impression que vous limitez la mienne à vos idées pré-conçues. Je vais tenter de vous laisser entrevoir ce que je vis (tout cela est très intime et intérieure et se partage mieux entre les mots).
khoan a écrit: | Il est dur de dire "je t'aime" en s'adressant au "Soi". Par contre, on peut chérir un Père. |
Je ne me suis jamais adressée à une chose nommé « soi » en lui disant « je t’aime ».
Qu’est-ce que ce « soi » que vous évoquez ?
Est-ce un concept ? Je n’aime pas un concept.
Ce que j’aime n’a pas de nom je vous l’ai dit qui puisse le contenir. C’est infiniment plus grand et infiniment plus petit que tout ce que je pourrais concevoir.
En réalité je ne sais pas ce que cela est et au fond je n’ai pas besoin de le savoir pour le vivre, le « sentir », le « vibrer » intérieurement.
Je n’emploie de mots pour le désigner que lorsque je m’adresse à une autre conscience, lorsque je souhaite partager ce que je vis même si dans l’absolu je ne peux pas le partager avec des mots.
Mais le don n’a de valeur que lorsqu’il nous pousse au-delà de nos limites.
Un père…Là ça me laisse songeuse parce que même si ayant été élevée dans une famille catholique chrétienne, une école dominicaine et ayant reçu une éducation religieuse, je comprends cette façon de concevoir Dieu, cela reste pour moi un concept limité.
Avez-vous manqué d’un père Khoan ?
C’est une question innocente et sans sous-entendus qui me vient et à laquelle vous n’êtes en rien obligé de répondre.
Je la pose parce que j’ai l’impression que vous ne pouvez vous référer qu’à cette relation affective-là pour ressentir la Présence de Dieu.
Le Père évoque pour moi un re-père, une sécurité.
Mais en vivant mon expérience de « naissance » comme vous dites si bien, j’ai du laisser mourir tout ce qui me semblait être un repère, une sécurité, un cache-misère de toutes mes peurs non reconnues.
J’ai dû me dénuder. Plus que ça, revenir au squelette.
Citation: | Nous avons besoin d'une adoption et avons donc la moitié du chemin à faire en vue de cette adoption en acceptant l'intercession de Jesus qui est la porte qui permet de retrouver le père. |
Tiens…besoin d’adoption.
Nous ne sommes pas des chercheurs de vérité mais des chercheurs de non-vérité pour reprendre une expression d’Arnaud Desjardin.
Quand j’ai senti cette foi déferlante grandir en moi, s’ouvrir en moi, je me suis justement posée la question :
Est-ce que cette quête n’est pas une façon déguisée de guérir mes blessures affectives d’enfant en mal de père (ben oui pas de hasard, j’ai eu un père absent) ? Est-ce que Dieu ne serait pas un transfert maladroit de ce père idéalisé et tout puissant.
J’ai du donc faire le deuil de cette relation déficiente (en apparence) et donc le deuil de cet enfant abandonné auquel je ne cessais de m’identifier et qu’en réalité je ne suis plus.
Que je ne suis pas.
Une fois dépassé cela je me suis demandé, mais alors si je ne suis pas mes blessures, si je ne suis pas mes pensées, si je ne suis pas mes actes, mon nom, mon prénom, ce corps…
Qui suis-je ?
Citation: | L'écriture n'est pas l'objet d'interprétation |
Et pourtant, elle l’est inévitablement, irrémédiablement.
Il y a autant d’interprétation d’un seul mot, qu’il y a d’individus.
Voyez déjà le mot « père » ce qu’il peut évoquer en vous et en moi.
Impossible d’interpréter un mot exactement de la même manière, c’est une loi inébranlable de ce monde. Il ‘n y a pas deux identiques. L’altérité fait partie du jeu.
En ce qui concerne les écritures sacrées, pourtant, l’interprétation n’est pas de mise.
Il faut non pas la comprendre avec son intellect, sa mémoire cognitive, mais la prendre telle qu’elle est et la digérer.
Oui nous sommes des ruminants de la spiritualité. Donc, c’est « autre chose » en nous qui va entendre les paroles saintes.
Quoi ? Qui va réellement pouvoir entendre ces paroles, les intégrer, les faire siennes, tout comme l’on ingérerait du « pain » ou du « vin » ?
A vous de voir... |
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khoan
Inscrit le: 29 Sep 2006 Messages: 356
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Posté le: Je 16 Nov 2006 12:23 Sujet du message: |
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suppr
Dernière édition par khoan le Ve 17 Nov 2006 5:15; édité 1 fois |
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Jean-Marie
Inscrit le: 23 Oct 2006 Messages: 465 Localisation: Arlon - Belgique
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Posté le: Je 16 Nov 2006 12:42 Sujet du message: |
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Merci, Nout, pour ces paroles. Bien qu'étant obligatoirement de la pensée, du produit cérébral , ces paroles m'apparaissent d'une telle transparence !
Je relève juste une parole : Citation: | Ce que j’aime n’a pas de nom je vous l’ai dit qui puisse le contenir. C’est infiniment plus grand et infiniment plus petit que tout ce que je pourrais concevoir.
En réalité je ne sais pas ce que cela est et au fond je n’ai pas besoin de le savoir pour le vivre, le « sentir », le « vibrer » intérieurement. | Le "savoir" relève du fonctionnement de la pensée. C'est une tentative de ramener la vibration dans notre univers mental. La "parole de vérité" est une "révélation" comme il y en a plein dans la Bible. La valeur de cette "révélation" ne dépend pas des mots choisis. Ils sont vraiment interchangeables. Elle dépend de la manière dont on les écoute : si on les écoute avec la pensée, ces mots ne sont pas du tout une "révélation" mais une information qui a beaucoup de chance de paraître erronée. Si on les écoute avec notre "sans nom", la vibration se propage et les mots deviennent alors une vraie "révélation". _________________ Jean-Marie |
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khoan
Inscrit le: 29 Sep 2006 Messages: 356
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Posté le: Je 16 Nov 2006 13:39 Sujet du message: |
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suppr
Dernière édition par khoan le Ve 17 Nov 2006 5:15; édité 1 fois |
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Nout
Inscrit le: 10 Oct 2006 Messages: 58
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Posté le: Je 16 Nov 2006 13:59 Sujet du message: |
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Citation: | L'amour a besoin de se figurer ce qu'il aime |
Pas forcément en ce qui me concerne car l'amour est un "état" intérieur.
Citation: | Dieu en Christ s'est INCARNE afin de nous permettre précisément de sortir du flou "mystique" d'un dieu tellement trenscendant que la seule relation que l'on peut entretenir avec lui est soit l'obéissance servile à une loi (Judaïsme et Islam fanatiques) soit les extrapolations abstraites de forme philosophique. Il y a deux entités distinctes dans la Parole: les "Juifs" qui figurent les "adorateurs" de la puisance de Dieu, d'un dieu éblouissant comme sur le Sinaï, et les Grecs, "adorateurs" de la raison , de la sagesse, de la pensée de l'argumentation rationnelle. Il y a pourtant une troisième voie qui unit et dépasse les deux autres: le chrétien, adorateurs de l'amour...
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Pardonnez-moi mais pour quelqu'un qui se méfie des religions vous en parlez beaucoup.
Une troisième voie qui unit et dépasse...le chrétiens adorateur de l'amour.
Vous faites l'apologie du christianisme au détriment d'autres religions.
Savez-vous que dans l'islam, le christ est non seulement reconnu comme le préféré de Dieu, mais son enseignement est suivi par tous ceux qui entendent les paroles du Coran ?
Mais la filiation de Jésus fils de Dieu n’est pas reconnue. Pourquoi ?
Parce que s’attacher à une telle relation serait mal comprendre ce qui nous lie à Dieu.
Dans l'Islam, la figuration de Dieu, ou de qui que ce soit est proscrite.
Pour ne pas justement que l'esprit humain s' attache et limite sa vision de Dieu à une image limitée.
Citation: | Dire Père, c'est s'adresser à un être concrêt |
Avoir besoin de "concret" pour vous adresser à Dieu, c'est le réduire à l'état d'objet de projection.
Cela n'est pas ma voie. Mais je respecte profondément que cela soit la votre car c’est exactement ainsi que cela doit être.
Citation: | L'incarnation est la descente de Dieu. Il ne s'agit plus pour l'homme de "s'élever" vers Dieu par des ascèses légalistes ou des réfléxions sophistiquées, mais d'ACCUEILLIR Dieu qui désire descendre jusqu'à nous. |
Ces montées et descentes me donnent le tournis, cher Khoan...(second degré, ne prenez pas la mouche! )
Dieu est là, ici et maintenant.
Il est autant le haut que le bas, l'intérieur que l'extérieur car il est TOUT. Nul besoin d’ascèse ou de quoi que ce soit pour le reconnaître.
Le chrétien reconnaît l'omniscience de Dieu il me semble…
Citation: | D'où ma méfiance à l'égard des ascèses à l'Indienne, qui dissimulent une tendance à vouloir être juste par soi-même à se sauver soi-même par ses propres forces (comble de l'erreur spirituelle à mes yeux) et les raisonnements philosophiques sophistiqués, élitisites de par leur compléxité même, et ne concernant qu'une élite léttrée...
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Etes-vous sûr de bien connaître ces religions dont vous parlez ?
Quelle est ce danger qui nous guette?
Il y a des gens simples et sans éducation qui pratiquent ces religions. Ne restez pas bloqué dans cet image de l’occidental en mal de sensation qui croit qu’une longue ascèse dans un ashram va lui apporter l’illumination.
Cela existe mais n’en faisons pas une généralité car nous nous éloignerions de la réalité.
Personnellement, je découvre peu à peu certains sages indiens simplement en recherchant le témoignage d’autres personnes ayant vécu l’éveil.
Ce n’est pas parce que j’emploie parfois des termes qui semblent issus d’un certains milieu (le soi, l’unité, l’un etc…) que je suis prisonnière d’un quelconque mode de pensée.
Je cherche simplement au hasard ( !) de mes lectures des mots pour définir ce que je ressens.
Comprenez bien que l’expérience a précédé le savoir dans ce domaine.
Et non le contraire.
Citation: | Quant à votre assertion psychologique, je ne la reçois pas; elle pourrait être inutilement blessante et abaisse le niveau de la réflexion qui la précède. |
Pardonnez-moi, Khoan. Mon intention n’est nullement de vous blesser.
Comme vous, je dis ce qui me vient instinctivement et il se trouve que cela m’est venu. Tant pis si cela baisse le niveau…j’assume de me trouver en bas.
jean-marie a écrit: | La valeur de cette "révélation" ne dépend pas des mots choisis. Ils sont vraiment interchangeables. |
Merci Jean-Marie pour avoir formulé ce que je voulais faire passer à Khoan au sujet des mots.
Les mots ne sont rien. C’est celui qui les exprime qui est.
C’est reposant d’être comprise ! |
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