Regards sur l'éveil

miboogh · Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 152 Localisation: Aude

Bonsoir Joaquim

Tu as dû remarquer que je saisis souvent l’opportunité de créer, une « dissonance » dirait Feuille, une clef de renversement qui peut provoquer une ouverture intérieure. Je propose un passage et il ne peut que prendre l’interlocuteur à contre-pied. L’acidité plutôt que le nectar pour provoquer le sursaut. Vois ensuite qui peut.

mauvaiseherbe · Inscrit le: 31 Mai 2006 Messages: 336

feuille · Inscrit le: 09 Mai 2005 Messages: 353 Localisation: Paris

eheh

mauvaiseherbe, comme quoi il n'y a pas que les mots bruyants! Que la vie est surprenante! :ehoh:

miboogh, au sujet de la dissonance, cela m'a fait penser à la nécessité de la dissonance en musique :

"Le mouvement harmonique est constitué d'une alternance de moments de tension et de moments de détente, chaque moment de tension appelant son propre moment de détente.

La préparation est la façon d'amener une dissonance — introduction de la tension.
La résolution est la transformation de cette dissonance — retour à la détente — généralement en une nouvelle consonance."

mushotoku-nad · Inscrit le: 31 Mars 2006 Messages: 653 Localisation: gard

Bonjour, Mauvaiseherbe ...Tu étais donc là?

joaquim · Posté le: Me 21 Mars 2007 0:28 Sujet du message:

mauvaiseherbe · Inscrit le: 31 Mai 2006 Messages: 336

Bonjour à vous , oui je suis là et j’essaie de suivre …
Même si je ne comprend pas tout , ce sujet et vos mots résonnent bien quand même avec ce que je vis et avec mes questions …ou plutôt ma question .
Alors je "sursaute" de temps en temps et je vois un peu .

:bouquet:

miboogh · Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 152 Localisation: Aude

Le problème rencontré dans ce genre de situation est que lorsque ce genre de "clef" est proposée, elle n'est pas étudiée pour ce qu'elle est, un renvoie au silence, mais entraine le débat sur un plan conceptuel.
Il n'y a pas d'instrumentalisation.

feuille · Inscrit le: 09 Mai 2005 Messages: 353 Localisation: Paris

Cette "clef" a été évoquée ici et je doute de sa capacité à nous renvoyer au silence. Je la perçois bien plus comme un commandement tapageur… il me manque d’abord l’impulsion du murmure. Cela me fait penser à Zarathoustra dans le passage de l’heure la plus silencieuse…

Alors l'Autre reprit sans voix: "Qu'importent leurs moqueries! Tu es quelqu'un qui désappris d'obéir: maintenant tu dois commander.

Ne sais-tu pas quel est celui dont tous ont le plus besoin. Celui qui ordonne de grandes choses.

Accomplir de grandes choses est difficile: plus difficile encore d'ordonner de grandes choses.

Et voici ta faute la plus impardonnable: tu as la puissance et tu ne veux pas régner."

Et je répondis: "il me manque la voix du lion pour commander."

Alors l'Autre me dit encore comme en un murmure: "Ce sont les paroles les plus silencieuses qui apportent la tempête. Ce sont les pensées qui viennent comme portées sur des pattes de colombes qui dirigent le monde.

Ô Zarathoustra, tu dois aller comme le fantôme de ce qui viendra un jour; ainsi tu commanderas et, en commandant, tu iras de l'avant." – (Ainsi parlait Zarathoustra – F.Nietzsche )

miboogh · Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 152 Localisation: Aude

Bonjour Feuille

Je n'avais pourtant pas l'impression d'avoir été tapageur, voilà tout ce qui avait été dit, (même pas en caractère gras) :

"L’esprit n’apparaît que par son nectar, et ce nectar montre parfois un dehors, parfois un dedans et ces variations doivent passer librement sans vous concerner.
Le diapason est le domaine du son, alors que le silence …"

Précises ce qu'il y a de si bruyant

mauvaiseherbe · Inscrit le: 31 Mai 2006 Messages: 336

joaquim · Posté le: Me 21 Mars 2007 13:22 Sujet du message:

Merci mauvaiseherbe. Smile

Tu dis avec les mots du coeur exactement ce que je ressentais.

Ne le prend pas mal, miboogh, car je suis convaincu que nous sommes parfaitement d’accord sur le fond. Et je n’ai jamais pensé que tu instrumentaliserais la relation dans un sens malveillant. Simplement tout ce qu’on fait et dit, qui ne naît pas spontanément de la relation elle-même, mais qui vise un but — chercher à provoquer un sursaut chez l’autre par exemple — introduit dans la relation un tiers: le projet. Il n’y a plus simplement rencontre, il y a rencontre autour d’un projet. Et si une seule des deux personnes est au courant du projet en question, il y a une forme de manipulation. Bienveillante et paternaliste peut-être, bénéfique aussi, mais manipulation quand même. C’est pour cela que je disais que cela représentait un risque pour soi-même, car on n’est dans un tel cas plus simplement donné tout entier dans la relation, mais on se tient en retrait, et on met entre soi et l’autre le projet que l’on a pour lui. Il y a là bel et bien un risque de basculer dans les pièges du mental. Car il est bien plus sournois lorsqu’il nous prend ainsi, par un décalage entre soi et notre geste, que lorsqu’il se montre à découvert, comme par exemple dans un débat purement conceptuel.

mushotoku-nad · Inscrit le: 31 Mars 2006 Messages: 653 Localisation: gard

miboogh · Inscrit le: 24 Fév 2007 Messages: 152 Localisation: Aude

Vraiment désolé pour le ton abrupte qui provoque des émotions, parfois blessantes. Pourtant il est vrai que je ne m’adresse jamais à cette sphère émotionnelle de l’interlocuteur. Il arrive qu’on ne puisse échapper à nos réflexes d'identité et si je me mets sur ce plan je suis confus et contrict.

Pour le côté abrupte, je fais au plus près entre ce qui se sait intuitivement, avant que n’apparaissent les concepts pour le dire. Passer du non-dit aux mots de la manière la plus simple et la plus juste.

Mais c’est mal voir la situation que d’imaginer un projet, ou une manipulation. Ce qui est recherché est le déclic qui peut ouvrir un passage, et cela ne peut qu’être particulier et spontané face à une situation précise.
La « clef » n’était pas générale, mais destinée à Joaquim et Jim. Je me suis mêlé à leur échange –de nectar – et méat culpa j’ai fait preuve d’impatience certainement à cause de la petite phrase de Joaquim « …à condition que les interlocuteurs soient au diapason ».

Vois qui peut, et opposer diapason à silence était brutal et je vous prie de m’en excuser.

Mais il est un fait par lequel je voudrais terminer : vous êtes tous très chers à mon coeur.

joaquim · Posté le: Je 22 Mars 2007 1:34 Sujet du message:

Bonsoir miboogh,

Le langage est parfois traître, et plus encore le langage écrit. Tu mets le doigt sur une petite phrase de moi: « …à condition que les interlocuteurs soient au diapason ». C'est vrai, lorsque je l'ai relue, l'idée m'a effleuré qu'elle pourrait être interprétée dans le sens que certains ici seraient au diapason, et d'autres pas. Je précise donc a posteriori que je pense que nous sommes tous ici au diapason, et que ce diapason, en fait... c'est le silence. Mais pour savoir si on est bien au diapason, il faut bien que ce silence soit précédé du bruit des mots. Merci à toi, et à tous, pour chacune de vos partitions qui convergent vers l'harmonie. Elle seule permet un silence habité. Smile

mauvaiseherbe · Inscrit le: 31 Mai 2006 Messages: 336

Je me suis moi aussi mêlée à un échange dont je ne faisais pas partie ...mais nous sommes sur un forum , une place presque publique , un café , un bistrot ...
Et j'ai moi aussi fait preuve d'impétuosité , voire d'impatience dans ma première réaction ...
Mais nous nous sommes tous rencontrés...n'est-ce pas aussi l'occasion d'un passage ? Pour moi ça l'est . Et je me sens pleine de gratitude .

Alors à la joie de te lire miboogh , à la joie de vous lire tous encore.
:fleur: